28 mai 2010

Une habitante d'un quartier pauvre de Chennai se bat pour son fils néerlandais

Traduit de l'article A Chennai slum dweller's fight for her Dutch, paru sur le site The Times of India, 28 mai 2010.

Le 15 juin, quand Nagarani Kathirvel quittera la misère du taudis de Chennai pour la première fois et apparaîtra dans un palais de justice de Zwolle-Lelystad aux Pays-Bas, elle sera encore loin de la fin de son combat amer et traumatisant. Mais ce sera un commencement (pour établir dans une cour de justice étrangère qu'elle est la mère d'un garçon néerlandais de 12 ans). Il y a 10 ans, Rohit Shivam Bissesar était Satheesh Kumar, un jeune enfant habitant dans un quartier pauvre de Pulianthope, jusqu'à ce qu'il ait été enlevé et donné en adoption à un couple de Néerlandais. Plus tôt ce mois-ci, un tribunal de la ville de Lelystad aux Pays-Bas l'a appelée à comparaître.

«Nagarani a été appelé à comparaître devant le tribunal de Zwolle-Lelystad à 15h30 le 15 juin. Les procédures auront lieu derrière des portes closes», a dit Maaike Junte, un porte-parole de la cour de la ville de Zwolle. C'est une sorte de victoire pour la femme de 35 ans, mais c'est arrivé après de durs combats devant les tribunaux à Chennai et de la nation européenne. Il y a seulement un mois, sa demande pour un test d'ADN afin d'établir que Rohit est son fils a été rejeté par un tribunal de procédure accélérée là-bas. En allant avec les avis du curateur spécial nommé pour Rohit, le tribunal de procédure accélérée de Zwolle-Lelystad a décidé «qu'il n'était pas dans l'intérêt de l'enfant de connaître ses racines.»

Against Child Trafficking (ACT), une organisation basée aux Pays-Bas qui lutte dans le cas de Nagarani, a réagi assez fortement. Roelie Post, directrice de l'ACT, a dit: «Il est totalement inacceptable que cinq ans après que les autorités indiennes aient découvert que cet enfant a été kidnappé et aurait été vendu pour l'adoption à l'étranger dans une famille aux Pays-Bas, le ministère de la justice néerlandaise a peu fait pour régler cette question. Le ministère de la justice semble se cacher derrière les procédures et formalités et semble avoir totalement perdu de vue la tragédie que des parents indiens vivent."

Mais alors même qu'un grand drame se joue devant les tribunaux néerlandais, le cas de Nagarani ayant rapport à sa demande de retrouver son fils s'avançait à pas de tortue dans la Haute Cour de Madras. Depuis septembre 2007, quand elle a été chargée de l'affaire, le CBI était aux prises avec ce qu'il dit être «l'attitude intransigeante» des gouvernements étrangers. L'organisme d'enquête avait pris trois cas d'enfants enlevés (y compris celui de Nagarani) donnés en adoption à l'étranger. «Nous avons envoyé une commission rogatoire (une communication formelle aux autorités compétentes pour enquêter dans des pays étrangers) aux États-Unis, en Australie et aux Pays-Bas, il y a deux ans. Nous avons finalement reçu une réponse des Pays-Bas. Mais la correspondance est en néerlandais et nous n'avons pas été en mesure d'aller plus loin», a déclaré une source de CBI.

L'histoire de Nagarani remonte loin jusqu'à une nuit douce en octobre 1999, lorsque la famille avait déployé leurs nattes sur la route de boue durcie dans la colonie Pulianthope et avait décidé de dormir sous les étoiles.

25 mai 2010

Les enfants pauvres vendus à des parents riches

Traduit de l'article Se venden niños pobres para padres ricos, publié sur le site periodismohumano.com, le 21 mai 2010.

On vend des enfants pauvres pour des parents riches

"Il n'y aurait pas autant d'enfants dans des orphelinats s'il n'y avait pas autant de gens prêts à payer autant d'argent pour eux."

"Ceux qui paient trop cher, et 20 000 euros c'est trop, contribuent à soutenir un système corrompu."

"Il n'y a pas de meilleur endroit pour un enfant que celui où il né."



Photo: Des bébés, en bonne santé, sans parents qui détiennent des droits sur eux et disponibles dans les plus brefs délais: on prie ainsi les préférences dans le monde des adoptions internationales. (AP / Chitose Suzuki)

De plus en plus tard: notre société a tendance à retarder le moment d'avoir des enfants. Viennent d'abord la carrière, les voyages, puis la difficulté à trouver sa moitié. "Et tout à coup, on a trente et quelques années et on réalise que ce n'est plus aussi facile, qu'il faut avoir recours à l'adoption si on veut être parent", a déclaré Rudi Tarneden, porte-parole de UNICEF-Allemagne.

Sur le chemin de la quarantaine, beaucoup ne veulent pas attendre 10 ans dans leur pays pour se voir attribué un mineur "en détresse", souvent un mineur dont les parents biologiques ont encore la garde et des droits sur lui. "En outre, poursuit Tarneden, les politiques de planification familiale, l'utilisation généralisée de moyens contraceptifs et les mesures sociales pour la protection des mères célibataires ont diminué, dans nos pays, le nombre d'enfants donnés à l'adoption."

L'étranger devient alors un raccourci attrayant emprunté par beaucoup. Là aussi, la demande dépasse l'offre, et pourtant, les agences internationales promettent des enfants en relativement peu de temps. Ceci dit, chercher ailleurs coûte presque toujours 10 000, 20 000 ou 30 000 euros. Mais comment voulez-vous mettre un prix sur le désir de fonder une famille?
"Au cours des trente dernières années, on a observé une augmentation significative du nombre de familles des pays riches qui souhaitent adopter des enfants originaires d'autres pays. Dans le même temps, la carence de réglementation et de mécanismes de surveillance, en particulier dans les pays d'origine, ainsi que les opportunités de faire de gros profits qui existent dans le domaine des adoptions internationales, ont encouragé le développement d'une industrie de l'adoption, dans laquelle la priorité est donnée à des avantages matériels au détriment de l'intérêt supérieur des enfants. Parmi les abus rencontrés, on trouve l'enlèvement et la vente d'enfants, l'intimidation de parents et des pots de vin. UNICEF- 2007."
"Certains parents s'imaginent que leurs enfants vont étudier à l'étranger pendant un certain temps, et ils se rendent compte seulement plus tard qu'ils ont renoncé à tous les droits sur eux et qu'ils ne reviendront plus jamais. Il y a des mères qui passent par des temps difficiles et laissent leurs enfants aux soins de l'État dans des foyers d'accueil pour un temps déterminé, et quand elles reviennent ils ont disparu, ils ont été mis en adoption dans une famille vivant dans un autre pays", rapporte Roelie Post, directrice de l'organisation Against Child Trafficking. Les cas d'enfants enlevés, de parents biologiques trompés, de documents falsifiés, de paiements illégaux, de médecins et de juges corrompus remplissent les étagères des ONG.

On dénombre qu'une vingtaine d'États à travers le monde permettent à leurs enfants d'être adoptés par des couples qui vivent au-delà de leurs frontières. Le chiffre exact est inconnu car des plaintes obligent sans cesse à suspendre cette pratique dans certains pays, alors que la pression de la demande conduit d'autres pays à accepter livrer leurs enfants à travers les frontières. Mais une chose est claire, affirme Tarneden, "La direction est toujours la même: les pauvres donnent et les riches reçoivent, et il est actuellement pratiquement impossible de savoir si la procédure était légale et si les droits de l'enfant ont été respectés".

"On peut douter que des pays comme l'Éthiopie, qui sont déjà dans de grandes difficultés à lutter contre la corruption présente dans tous les domaines, soient en mesure de garantir que les adoptions ne soient entachées d'aucune irrégularité", souligne Bernd Wacker, ex-membre de Terre des Hommes-Allemagne et expert en matière d'adoption internationale. D'autre part, les autorités des pays d'accueil n'ont pas la capacité, ni les connaissances nécessaires, pour vérifier que tout s'est passé légalement à l'origine. En fait, cela ne les intéresse pas trop, "parce que, du moins c'est ce qui se passe ici et j'imagine que ce n'est pas différent ailleurs, les autorités pensent qu'après tout, les enfants sont mieux avec nous", dit Wacker.



Sommes-nous heureux seulement dans le bien être matériel? (AP / Palterer Stefano)

Cependant les experts conviennent qu'il n'y a pas de meilleur endroit pour un enfant que celui où il est né. Un enfant ne devrait être envoyé à l'étranger que lorsque toutes les possibilités d'être accueilli dans son environnement naturel sont épuisées, c'est-à-dire lorsqu'il n'est pas possible de contribuer à ce que ses parents biologiques ou sa parenté prennent soin de lui et aussi qu'il n'y a pas de famille de son pays en mesure de l'adopter.

"Les gens sont très naïfs", remarque Tarneden. "Parfois, quand des catastrophes naturelles se produisent dans les pays du Tiers-Monde, ils nous appellent pour nous demander si nous ne pouvons pas les aider à adopter un enfant de cet endroit. Ils le font avec toute la bonne volonté du monde, mais ils n'ont aucune idée de ce qu'ils demandent; ils ne se sont même pas arrêtés cinq minutes pour réfléchir à ce que suppose enlever un petit, qui vient déjà de vivre un événement traumatique, de l'enlever de l'environnement qu'il connait pour l'emmener dans un autre pays où les gens parlent une autre langue, où ils ont une toute autre allure et des coutumes totalement différentes. Et non seulement ça, ils ne se sont pas arrêtés cinq minutes pour penser que l'enfant a très probablement une famille qui l'aime (un père, une mère, des frères dont il ne veut pas se séparer). Certaines personnes sont suffisamment naïves pour croire qu'un enfant ne peut être heureux que dans le bien-être matériel que peut offrir un pays développé".

"Je n'appellerais pas cela naïf, mais une vieille pensée coloniale", déclare Post, "c'est cette idée que nous seuls pouvons aimer un enfant comme il le mérite, que nous seuls pouvons répondre correctement à ses besoins, et que ces parents pauvres du Tiers-Monde ne savent pas, comme nous le savons, ce qui est important pour un enfant."


Photo: Enfants en attente d'adoption dans un refuge au Guatemala en 1998. Durant ces années, entre 170 et 200 enfants par mois ont été adoptées depuis ce pays (de 10 millions d'habitants), presque toujours par des familles étrangères. (AP / Scott Dalton).

"Les gens voient les enfants dans les orphelinats et ressentent une peine énorme. Je dis: s'il n'y avait pas autant d'adoptions internationales, il n'y aurait pas autant d'enfants dans les orphelinats. La plupart sont là parce que beaucoup de gens sont prêts à payer beaucoup d'argent pour eux ", révèle Post.

On estime qu'environ 90% des enfants destinés à l'adoption internationale ne sont pas des orphelins, mais ils se retrouvent dans sont ces refuges parce que leurs parents, du moins supposément, ne peuvent pas s'occuper d'eux. "D'où sortiraient autant d'enfants orphelins?", demande Post, "dans presqu'aucun de ces pays, il n'y avait pas eu de guerres, de catastrophes, ou de massacres. Même l'histoire des "orphelins du sida" est un mensonge: quand vous examinez un peu, ils ont toujours de la famille. Même Angelina Jolie et Madonna n'ont pas réussi à adopter de vrais orphelins... "

Les ONG ont constaté que quand un pays suspend les adoptions internationale pendant une longue période, le nombre d'enfants dans les orphelinats diminue. "Il y a beaucoup d'argent qui circule là-dedans, voilà le problème", dit Tarneden. Les couples du "Premier Monde" sont prêts à faire tout l'effort financier nécessaire pour l'enfant si désiré. "Mais tous ceux qui veulent adopter un enfant doivent être conscients du fait que le paiement des montants excessives (et 20 000 euros est une quantité démesurée) contribue à maintenir un système corrompu qui n'agit pas dans l'intérêt de l'enfant mais dans un but lucratif."

"Si quelqu'un gagne de l'argent avec des adoptions, c'est de la traite d'enfants. Nous devons commencer à appeler les choses par leur nom", dit Post. "L'adoption ne devrait pas être régie, comme cela se fait aujourd'hui, par la loi de l'offre et de la demande", ajoute Tarneden, "Il ne s'agit pas de criminaliser les parents adoptifs (bien qu'ils devraient savoir que si le processus d'adoption s'opère avec des pratiques illégales, ils commettent également un délit). Il existe bien sûr des cas particuliers où l'adoption internationale est le meilleur intérêt pour l'enfant. Mais en regardant le fonctionnement global de cette pratique, je dois dire que, malheureusement, nous nous retrouvons devant une vente systématique d'enfants pauvres dans le seul but de satisfaire les désirs de couples riches".
"L'UNICEF estime que chaque année, au Guatemala, entre 1 000 et 1 500 bébés sont vendus à des couples américains ou européens. Avant de se rendre en Amérique Centrale pour chercher les enfants, les candidats à l'adoption peuvent consulter par l'Internet l'offre des "enfants disponibles" et choisir l'un d'eux. Alors que la mère biologique reçoit 30$ pour son enfant, les couples en déboursent entre 15.000 et 20.000. UNICEF, 2007."
"Le lobby des adoptions est très puissant. Ce sont des personnes très importantes et ayant de bonnes relations, des personnes qui bénéficient de soutiens au plus haut niveau. Je n'ai aucune idée du pourquoi et comment. Tout ce que je sais c'est que malgré les plaintes, jamais il ne leurs arrive quoi que ce soit, et ils ont toujours des personnalités politiques pour défendre leurs intérêts. Et quand la pression devient trop élevée et qu'un certain pays interdit les adoptions, ils passent au pays suivant. En fin de compte, vous rencontrez toujours les mêmes agences partout", indique Post.

"Il y avait des signes inquiétantes de trafic d'enfants au Népal. Nous avons réussi, avec Terre des Hommes, à ce que le pays arrête temporairement les adoptions internationales", dit Tarneden. Dès cet été, le Guatemala pourrait à nouveau permettre l'envoi d'enfants à l'étranger, qui avait été arrêté en 2008. "Ce pays a apporté d'importants changements dans sa législation, ce qui ne veut pas dire que c'est maintenant un endroit sûr où adopter. La sécurité à cent pour cent n'existe pas."

"Au début, je me disais en moi-même, «Roelie, tu as une imagination perverse». Mais avec le temps, j'ai appris que la réalité dépasse tout ce que je pouvais imaginer", conclue la militante, et le porte-parole d'UNICEF envoie un dernier message aux couples qui décident d'adopter en dehors de leur pays: "Ils doivent avoir en tête des choses très claires. Tout d'abord, que la famille avec des enfants adoptés est une famille très spéciale. Que les enfants peuvent être malades, qu'ils peuvent garder des souvenirs de leurs parents biologiques. Qu'il faut beaucoup de forces pour réussir et suffisamment de tolérance pour un jour les accompagner dans la recherche de leurs racines, un moment qui arrive presque toujours. Mais surtout, qu'ils doivent reconnaître que chaque enfant a le droit de connaître la vérité... et que si la vérité est «tu sais, un jour on a payé 20 000 euros pour t'avoir» c'est quelque chose qu'aucune famille ne peut supporter."
Convention de la Haye contre versus Convention des Nations Unies

Le 25 mai 1993, entrait en vigueur la Convention de La Haye pour la protection des enfants dans le domaine de l'adoption internationale. La signature de cet accord est souvent utilisée par les agences d'adoption afin de mesurer le sérieux des pays d'origine des enfants. "Pour nous, la Convention est importante car elle établit que l'intérêt de l'enfant est au-dessus de tout et que sa ratification traduit un positionnement politique", explique Rudi Tarneden porte-parole UNICEF-Allemagne, "mais ce document comporte de nombreuses lacunes et on ne peut pas dire qu'il assure la protection des enfants."

On reconnait majoritairement que le principal défaut de la Convention est qu'elle ne prévoit pas de mesures de contrôle: personne ne vérifie que ses principes soient respectés.

Ceci dit, Roelie Post, directrice de l'organisation Against Child Trafficking, va plus loin dans sa critique du texte: La Convention de La Haye agit uniquement pour protéger les parents adoptifs, elle leur accorde un cadre juridique, les tampons et les signatures dont ils ont besoin pour être sûr que personne ne sera capable d'agir légalement contre leur adoption. Il existe un document qui défend véritablement les intérêts de l'enfant : la Convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant. Celle-ci réglementait déjà l'adoption internationale et était entrée en vigueur en 1990, seulement trois ans avant la Convention de la Haye, de sorte qu'on se demande pourquoi d'autres lois ont été nécessaires. La réponse est simple: la Convention de La Haye est beaucoup moins stricte et beaucoup plus vague dans ses formulations (elle laisse plus de place à des interprétations différentes), et elle restreint beaucoup plus les droits des parents biologiques des enfants que la Convention des Nations Unies."
Traduit de l'espagnol par Greg.

Aussi rentable que le commerce de la drogue:

L'épidémie de trafic d'enfants de la Chine

Traduit de l'article As Profitable as the Drug Trade, publié sur le site Spigel Online, 21 mai 2010. Un article qui montre que le trafic de bébés et d'enfants en Chine ne profitent pas seulement aux adoptants de l'ouest, mais aussi à l'intérieur de la Chine...

La traite des êtres humains, incluant le vol et la vente d'enfants, est très répandue en Chine. La police est presque impuissante à l'arrêter, et la corruption facilite le commerce. Les parents désespérés joignent leurs forces pour chercher leurs fils et leurs filles. Mais leurs efforts sont souvent infructueux.

Guo Gangtang vend des gourdes de citrouilles séchées au centre commercial de Yiwu à Pékin. Les conteneurs jaunes sont imprimés avec des personnages historiques, des fées ou des aphorismes, des motifs que sa femme a trouvés sur Internet.

Son business ne va pas particulièrement bien, en partie parce que son stand est caché dans un coin arrière où le loyer est moins cher. Guo gagne rarement plus de 1000 yuans (environ 120€ ou 149$) par mois.

Par pitié, le propriétaire a récemment renoncé à son loyer. Le destin n'a pas traité Guo gentiment. Son enfant a été volé il y a 13 ans, et depuis lors, il a été motivé par un seul désir: retrouver son fils.

À chaque fois que l'homme de 40 ans a économisé assez d'argent, il attache deux drapeaux à la banquette arrière de sa mobylette et part à la campagne. Les drapeaux indiquent une photo d'un petit garçon, son fils Xinzhen.

Le jour où le monde s'est écroulé pour Guo et son épouse avait commencé comme les autres jours. Il vivait dans un village de la région côtière de la province de Shandong, où il travaillait comme chauffeur, transportant des matériaux de construction sur un tracteur. C'était le 21 septembre 1997. Son petit fils Xinzhen, qui avait deux ans et demi, jouait avec une fille du quartier en face de la porte de la maison quand une femme s'est approchée de l'enfant. La femme, une étrangère, caressait le visage du garçon avec une pièce de tissu, ont rapporté des témoins oculaires plus tard. Puis elle s'est tournée lentement vers la rue, qui était à environ 100 mètres (328 pieds) de là.

«J'ai immédiatement senti que quelque chose était arrivée à Xinzhen»

Le petit garçon doit l'avoir suivie. C'était comme s'il s'était évanoui dans les airs. «Quand je suis rentrée, il y avait une foule devant ma maison», se rappelle Guo. «J'ai immédiatement soupçonné que quelque chose était arrivée à Xinzhen.»

Guo a couru au poste de police. Les voisins l'ont aidé à chercher son petit garçon. Lui et sa femme ont dépensé beaucoup d'argent au cours des prochaines semaines. Ils ont affiché des pancartes sur les lampadaires, ont fait imprimé des prospectus et ont payé des aides l'équivalent d'environ un euro par jour pour chercher l'enfant dans les villages environnants.

Guo a vite commencé à chercher plus loin. «J'ai été dans toutes les provinces, sauf le Tibet, Taiwan, le Qinghai et la Mongolie intérieure», dit-il. Les journaux et les stations de télévision ont repris l'histoire et ont fait un reportage sur son malheur.

Le vol d'enfants est un problème commun dans la République populaire, ce qui explique pourquoi les grands-parents ou les parents viennent chercher les enfants à l'école dans tout le pays. Ils sont déterminés à ne pas rendre la tache plus facile pour les trafiquants d'êtres humains.

C'est l'un des aspects les plus tristes de la Chine moderne. Les experts estiment qu'entre 30 000 et 60 000 bébés, enfants et adolescents, disparaissent chaque année. Ils sont enlevés puis vendus,et finissent souvent comme esclaves dans des ateliers et des briqueteries, ou sont forcés de travailler dans des bordels.

«Ils m'ont demandé si j'avais un enfant à vendre»

Sur le chemin vers l'acheteur, le trafiquants d'êtres humains mettent souvent les enfants enlevés sous sédatif pour les empêcher de crier. Parfois, ils ne survivent pas à leur épreuve, comme en témoignent les rapports périodiques des médias sur des enfants retrouvés morts dans les autobus ou les trains.

Le 30 novembre 2008, 11 ans après la disparition de Xinzhen, Baotong âgé de deux ans, jouait dans une ruelle en face du bâtiment de ses parents, dans la ville côtière de Lianyungang. Son père, Li Shouquan, fabriquait des chaussures de sport dans sa petite usine et les vendait dans le couloir de son immeuble.

Il y avait une foule de clients dans la cour ce jour-là. Un homme qui rôdait inaperçu près du mur a soudainement attrapé le petit garçon et est parti, en ne laissant derrière lui que quelques mégots de cigarettes sous un minuscule arbre.

Li pensait que son fils se trouvait quelque part dans les pays voisins de la province de Shandong. «Il y a un marché d'enfants dans la ville de Tanshan», lui a dit un policier. Quand il a commencé à regarder autour de l'un des villages voisins, les résidents l'ont pris pour un trafiquant d'êtres humains. «Ils m'ont demandé si j'avais un enfant à vendre et combien je voulais pour l'enfant», rapporte-t-il. A leurs yeux, la traite des êtres humains n'est pas criminelle, mais elle fait en réalité partie d'une tradition en Chine.»

«Donner naissance à des enfants au lieu d'élever des porcs»

Les garçons sont particulièrement importants dans les villages. Cela a longtemps été une tradition dans les zones rurales pour les descendants mâles et les belles-filles de prendre soin des parents âgés.

Mais les acheteurs pour les enfants volés se trouvent également dans des villes comme Pékin ou Shanghai. Beaucoup de Chinois veulent désespérément un bébé, mais sont incapables de concevoir un enfant. Les adoptions sont compliquées, et la plupart des enfants qui sont remis à des orphelinats maintenant sont handicapés.

La politique de l'enfant unique de Pékin ne fait pas obstacle au business. Au contraire, les familles qui ont déjà un enfant, achète parfois un autre fils ou fille. C'est une activité lucrative pour les ravisseurs, qui peuvent charger jusqu'à 4 000€ pour un garçon et habituellement environ la moitié pour une fille. Ils proposent parfois même des offres spéciales pour les clients moins fortunés, vendant des bébés pour aussi peu que 80€.

La police a créé une force spéciale pour lutter contre les enlèvements d'enfants et de femmes, et l'unité démantèle des réseaux de trafic d'humaine à chaque année. Mais selon les statistiques officielles, en 2009, la police n'a réussi à sauver que 3 400 enfants des griffes des marchands et des acheteurs. Dans de nombreux endroits, un enfant est considéré disparu au bout de 24 heures. D'ici là, les ravisseurs ont généralement disparu depuis longtemps.

«Personne ne pose de questions»

Des parents désespérés organisent plusieurs fois des manifestations contre la passivité de la police. Une protestation a eu lieu dans la ville méridionale de travailleurs migrants de Dongguan, où près de 1 000 enfants ont disparu, entre 2008 et 2009. La police locale a répertorié seulement 200 victimes dans leurs dossiers. Ils ont rejeté les autres cas, en faisant valoir qu'il n'y avait pas de preuve qu'un crime ait été commis.

Les chances de retrouver un enfant enlevé sont minces. Les clans de familles contrôlent souvent les choses dans les villages, et «ils sont comme larrons en foire», dit le cordonnier Li. Les autorités locales font partie du système, y compris les représentants des organisations de femmes, les chefs de parti et les agents de la police locale. «Tout le monde sait quand un nouvel enfant est arrivé tout d'un coup dans le village, dit Li, «et personne ne pose de questions.»

Et puis il y a la corruption, faille fondamentale de la Chine, sans laquelle la traite des êtres humains sur une si grande échelle ne serait pas possible. Lorsque les choses sont faites selon les règles, chaque enfant doit être enregistré auprès des autorités compétentes, ce qui ne devrait pas en effet être possible sans un certificat de naissance et autres documents. Mais avec les bons contacts et un bon pot de vin pour les fonctionnaires, cet obstacle est facilement surmonté.

Ce n'est pas seulement des gangs sans scrupule qui se livrent à la traite des personnes comme on pourrait s'y attendre, mais parfois les parents eux-mêmes. Certains agriculteurs sont si pauvres qu'ils ne peuvent ou ne veulent pas nourrir une autre bouche, et ils vendent leurs nouveau-nés à la place. Pour d'autres, donner naissance et vendre les bébés est une source de revenu supplémentaire, et plus lucrative que le dur labeur des champs. Il y a un dicton chez les agriculteurs dans la province sud-ouest du Yunnan: «Si vous voulez gagner de l'argent, vous devriez donner naissance à des enfants au lieu d'élever des porcs

«L'occasion s'est présentée d'elle-même»

À Lushan, à 300 kilomètres à l'ouest de Lianyungang, M. Wang est assis sur un canapé en imitation cuir. Un jeune homme attrayant, il travaille comme enseignant de mathématiques à l'école moyenne. Il est actuellement assigné à une école de village dans les montagnes. Lui et son épouse, qui est aussi une enseignante, admettent qu'ils ont acheté un enfant.

L'enseignant ne veut pas donner son vrai nom. Sa famille, qui est rassemblée autour de lui, se méfie des journalistes. Toutefois, selon la loi chinoise, ce que M. Wang a fait n'est pas un crime. Seuls ceux qui vendent des gens peuvent être accusés d'un crime, mais pas ceux qui les achètent.

Néanmoins, le cas le met sous un mauvais jour, en tant qu'éducateur qui est censé servir de modèle pour la société. M. Wang se décide à parler. Il veut montrer que lui aussi est une victime. «Après que nous nous ayons eu notre garçon, nous voulions un deuxième enfant», dit-il. «Nous aimons les enfants. Et quand l'occasion s'est présentée, nous l'avons saisie

Cette occasion s'est présentée à l'Hôpital populaire dans la rue principale. Un parent avait entendu dire que la mère voulait vendre son nouveau-né, parce qu'elle était trop pauvre pour nourrir l'enfant. A l'heure dite, M. Wang a rencontré un homme sur les marches de l'hôpital, l'enseignant croyait qu'il était le père. L'homme tenait le bébé dans ses bras. «Nous lui avons donné plus de 10 000 yuans (environ 1 200€)», dit Wang.

Le bébé était petit et maigre, mais les nouveaux parents ont utilisé du lait en poudre pour aider l'enfant à prendre du poids. «Il y avait des moments où nous pensions que le bébé ne réussirait pas», dit la mère de l'enseignant.

«Elle ne me reconnaît plus»

Un album de photos de la fête du premier anniversaire du bébé est sur la table basse. Elle semble être une petite fille heureuse, portant un petit chapeau de soleil sur une photo et des lunettes de soleil sur une autre, ou tenant un téléphone portable à la main.

Mais le nouveau bonheur de la famille a été de courte durée. Un jour, des agents se sont présentés à la porte. Ils étaient de la police du chemin de fer de la province du Guizhou. Quelques jours plus tôt, ils avaient remarqué deux hommes louches voyageant avec trois petits enfants dans un train pour Pékin. L'un d'eux a avoué avoir vendu un bébé à Wang, l'enseignant. L'épouse du marchand de bébés travaillait apparemment comme infirmière à l'hôpital de Lushan et avait organisé la transaction.

Les policiers de chemin de fer a enlevé la petite fille des Wangs et l'a emmenée dans un orphelinat de Guizhou. Parce qu'il n'y avait aucune information sur l'identité et le lieu de la mère de la petite fille, elle vit à l'orphelinat depuis septembre dernier.

L'enseignant appelle cela scandaleux, disant qu'il souhaite garder la jeune fille jusqu'à ce que les vrais parents soient trouvés. «J'ai visité l'enfant à l'orphelinat. C'était terrible. Elle ne me reconnaît plus. Elle a régressé, et maintenant elle ne parle plus.»

La plupart des enfants enlevés qui sont trouvés, ou dont on cherche à retrouver leurs parents réels, souffrent de destin semblable à celui de la fille achetée des Wang. Il est rare que la police réussit à trouver les vrais parents. L'année dernière, lorsque la police a publié des photos de 60 enfants secourus sur un site web, seulement sept de leurs proches se sont manifestées.

Pendant ce temps, plus de 230 laboratoires à travers le pays ont analysé l'ADN des parents et des enfants secourus. Le gouvernement paie le coût des tests, soit environ 200€ par test. Plus de 20 000 échantillons ont déjà été recueillis, trop peu nombreux pour être en mesure de réunir les familles de manière efficace dans un pays aussi énorme.

En conséquence, beaucoup de gens n'apprennent jamais que les personnes qui les ont élevés ne sont pas leurs parents biologiques. Pour améliorer les chances des mères et des pères de retrouver leurs enfants, des groupes privés ont créé des sites Web qui permettent aux parents de chercher les enfants disparus.

Des cartes à jouer avec des photos du disparu

La musique de Kenny G jouant à la clarinette le classique de Frank Sinatra I Did it My Way sort des haut-parleurs de la gare principale de Chongqing, une ville sur le fleuve Yangtze, dans la Chine centrale. Une douzaine de personnes, la plupart des jeunes, tiennent une bannière pour que les voyageurs la voient. On y lit: «Joignez la campagne des bénévoles de Chongqing pour trouver des membres de familles.»

Shen Hao, 41 ans, un spécialiste en informatique de la province d'Anhui, a lancé la campagne. Il y a neuf ans, il a décidé de se consacrer au sort des personnes disparues, après avoir lu un article de journal au sujet de trois jeunes filles qui avaient disparu. Depuis lors, il a voyagé à travers les grandes villes de la Chine, distribuant aux passants des cartes à jouer avec des photos des disparus.

La dame de cœur, par exemple, représente Wang Yafeng, née le 20 avril 1987 dans la Mongolie intérieure. Elle est portée disparue depuis le 7 octobre 2008. Selon les minuscules caractères chinois sur la carte, elle a un «nez large» et «une cicatrice sur l'index de la main droite», et «elle parle chinois sans dialecte».

Le neuf de pique représente une image floue d'un jeune homme qui est né «vers 1984». Il est à la recherche de ses parents biologiques. «Enlevé entre mai et septembre 1990», écrit-il. Il se décrit comme étant un enfant avec «de grands yeux et un petit nez», et note qu'il mesure maintenant 1,76 mètres et porte des chaussures de taille 41.

Il écrit que, aussi loin qu'il se souvienne, il vient d'une ville, peut-être dans la province du Hunan, ou peut-être Chongqing. «Il y avait des marchés des deux côtés de la rue. Mes parents portaient des uniformes.» Il se souvient que des étrangers l'ont emmené à la province côtière de Fujian dans un bus.

Les cartes donnent également des conseils sur la façon de rendre plus difficile pour les trafiquants de voler des enfants. L'une des recommandations est de «toujours garder les enfants à portée de vue». Une autre est d'avoir ses enfants tatoués afin qu'ils puissent être identifiés plus facilement plus tard.

«Environ 800 personnes ont été en mesure de trouver leurs parentés avec l'aide de notre site Web et les cartes», dit fièrement le militant Shen. Il a déjà imprimé 16 000 cartes à jouer. Il est vêtu d'un parka vert et a les cheveux hérissés. Une femme qui vient de s'approcher de lui dit que son fils de 13 ans est disparu depuis plusieurs jours. A moins qu'il ne se présente bientôt, le garçon va apparaître dans le prochain lot de cartes de Shen.

«Je ne le forcerai pas à revenir»

Shen, qui ne reçoit pas d'argent du gouvernement, paie pour sa campagne avec ses propres fonds, des contributions des familles et des dons de compagnies. L'autorité de la Chine se méfie des organisations à but non lucratif comme la sienne. Néanmoins, on lui fournit des assistants au cours de ses voyages à travers le pays. «L'enlèvement d'enfants, dit Shen, est un problème mondial. C'est une activité extrêmement rentable, comme le commerce de la drogue.»

C'est au début de mai, et Guo, le vendeur de gourdes, est au volant de sa motocyclette «Haojue» rouge, le long de la route 106 dans la province du Hubei, en direction de Wuhan, une grande ville sur le fleuve Yangtze. Son casque d'argent, ses jeans, ses chaussures de tissu et genouillères sont enveloppés dans les nuages de poussière soulevée par les camions, et son menton est couvert de barbe de plusieurs jours. Il a couvert les 4 000 km dans les deux dernières semaines. «Je veux aller dans les villes où je ne suis pas encore allé», dit-il.

Quand il s'arrête pour prendre une pause dans un petit restaurant en bordure d'une route, quelques habitants locaux regardent les drapeaux sur sa mobylette. «Mon enfant a été enlevé», explique Guo. Quand il rencontre des gens ayant le même sort, il leur raconte ses expériences. «Il y a un site internet de la police, dit-il, et vous pouvez passer un test d'ADN.»

Il a récemment vu une photo d'un gamin en haillons dans un journal. Le garçon avait l'air de ressembler à son fils. Il est allé rapidement à la ville, mais le garçon n'était pas le sien. Guo et son épouse ont deux autres fils, âgés de 12 et 3 ans.

Et s'il trouvait Xinzhen après ces années, possiblement dans une famille intacte? «Je ne le forcerais pas à revenir à nous», dit Guo. «Je veux juste savoir qu'il est bien.»

24 mai 2010

Violence structurelle, mort sociale, et adoption internationale

À lire la recherche de Jane Jeong Trenka sur la façon que l'adoption internationale fonctionne en Corée, modèle pour toute adoption internationale, publiée en 4 parties sur le site Conducive Magazine.

Structural Violence, Social Death, and International Adoption: Part 1 of 4

Bien qu'il pourrait avoir jusqu'à 1 million de membres des familles coréennes directement touchés par l'adoption internationale, ces membres sont rarement entendus, le programme d'adoption, qui a sans doute «sauvé» les enfants d'une vie misérable en Corée et qui maintenant «sauve» les mères célibataires d'élever leurs propres enfants, les a également rendus socialement morts dans le processus.

Structural Violence, Social Death, and International Adoption: Part 2 of 4

La Corée a été connue comme la "Cadillac" de l'adoption internationale pour ses supposées éthique et légalité. Toutefois, alors que les adoptés adultes cherchent les parents biologiques et sont réunis, il devient évident que le système de la Corée a été criblé d'abus...

Structural Violence, Social Death, and International Adoption: Part 3 of 4

Pourquoi l'adoption internationale en provenance de Corée n'a pas de sens (et pourquoi la Corée en fait quand même). Ignorons pour un instant qu'aucune adoption internationale ne déclare que la pauvreté est en soi une bonne raison de séparer les enfants de leurs parents, leurs communautés, ou pays. Entrons dans le jeu pendant une minute avec l'argument un peu simpliste et réducteur que l'adoption internationale est une bonne façon pour les enfants des pays pauvres de commencer une nouvelle vie dans les pays riches. Dans ces conditions, il est facile de voir avec quelques faits que l'adoption internationale de la Corée n'a plus de sens...

Structural Violence, Social Death, and International Adoption: Part 4 of 4

L'image plus réaliste qui se dégage est celle des femmes vulnérables naviguant un réseau de désinformation créée par un système très développé mené par le besoin économique des agences d'adoption de garantir des enfants pour l'adoption. Les mères célibataires ont souligné avec force qu'en Corée, le choix le plus encouragé et le plus facile pour une mère célibataire est de renoncer à son enfant; le moins encouragé et le plus difficile est d'élever son enfant de façon responsable.

17 mai 2010

L'adoption trasraciale peut fournir une famille aimante et une difficulté identitaire.

Les enfants noirs dans des familles de Blancs essaient de trouver leur place dans la société.
"Si vous regardez autour de votre table et que vos invités sont tous de la même couleur, si vous n'avez pas la diversité autour de votre table de cuisine, vous ne devriez pas adopter un enfant de race différente."
Sur ABC News, le 3 mars 2010, des Afro-Américains qui ont été adoptés par des parents blancs ont parlé de leurs sentiments et de leurs épreuves en grandissant dans leurs quartiers et écoles majoritairement de race blanche.

"Je ne me sentais pas comme si j'étais vu ou compris, a déclaré Phil Bertelsen, qui a été adopté à l'âge de 4 ans par une famille de Blancs, et élevé dans une banlieue du New Jersey, majoritairement de Blancs.
Bertelsen et d'autres adoptés noirs racontent une histoire similaire: ils se sentaient étrangers des gens autour d'eux qu'ils savaient d'instinct à un âge précoce étaient différentes d'eux, et pourtant coupés de leur propre identité raciale et culturelle.

"Dans mon adolescence, je suis devenu avide de faire partie d'une sorte de communauté noire, identité noire," a déclaré Bertelsen. "Ce qui avait manqué principalement, de fortes représentations familières de la vie des Noirs autres que celles que je passais à travers la culture populaire et autrement."

Il a déclaré dans une interview que les adoptés "n'ont pas tendance à vouloir trop secouer l'arbre. C'est ce que j'appelle le "complexe de reconnaissance". "D'une certaine manière, la maison est devenue un refuge sûr... mais c'était une disparité totale avec le monde extérieur et ainsi vous vous êtes retrouvés, je me suis retrouvé, à intérioriser les questions"

Bertelsen est devenu un réalisateur de films documentaires et a fait son premier film, Outside Looking In, sur l'adoption transraciale. Dans ce documentaire, il confronte ses propres parents pour la première fois.

"Les gens n'aiment pas l'inconfort, mais quand vous adoptez un enfant d'une autre race, d'un autre pays, il est très important que les familles comprennent qu'elles vont se mettre en dehors de leur zone de confort pour vraiment comprendre ce que leur expérience va être pour l'enfant... Sinon, l'enfant va être négligé, c'est pur et simple", a-t-il déclaré.

Les adoptions transraciales aux États-Unis ont continué pendant 20 ans, à partir de 1972, jusqu'à ce la National Black Social Workers Association les désapprouve et les désignent de "génocide culturelle". Le groupe adopte une ligne plus douce maintenant, mais il maintient toujours que c'est mieux pour les enfants si les parents sont de la même origine raciale ou ethnique.

Dernièrement, avec le tremblement de terre en Haïti de nombreuses familles de race blanche se précipitent pour adopter des enfants orphelins d'Haïti. Duke et Lisa Scoppa ont adopté deux jeunes enfants haïtiens. Ils ont dit qu'ils feraient un effort pour enseigner à leurs enfants à propos de leurs racines haïtiennes, mais qu'ils ne feraient pas d'excuses pour avoir adopté des enfants noirs. "S'il n'y a pas de familles noires qui veulent les adopter et que nous voulons les adopter, et les faire partie de nos vies et leur donner autant d'amour que possible, alors je ne sais pas pourquoi c'est si mal", a dit Duke Scoppa.

Pas mal, ont dit certains des adoptés noirs qui ont grandi dans une famille de Blancs,... mais pas facile, non plus.

L'agence d'adoption Spence-Chapin à New York, qui a arrangé beaucoup d'adoptions transraciales, exhorte les parents blancs ayant adopté des enfants noirs à déménager dans un quartier intégré, à envoyer leurs enfants à une école intégrée et à les exposer à d'autres personnes noires.

"C'est ce que je dis aux gens", a dit Rita Taddonio, qui dirige le Centre de ressources de l'agence. "Si vous regardez autour de votre table et que vos invités sont tous de la même couleur, si vous n'avez pas la diversité autour de votre table de cuisine, vous ne devriez pas adopter un enfant de différente couleur."

Il existe des moyens pour aider votre enfant à faire face, a-t-elle dit. "Nous recommandons aux parents de se connecter à la communauté noire, qu'ils s'assurent qu'ils ont des amis dans ces domaines, qu'ils aillent à une église de Noirs ou qu'ils fassent partie de la communauté aussi." Le travail de tout parent est de les aider à forger une identité, c'est juste une couche supplémentaire de complexité lorsque l'identité de votre enfant a des pièces que vous ne possédez pas."

Outside Looking In: Transracial Adoption in America

Documentaire, sorti en 2001.

Producteurs: Katy Chevigny, Dallas Brennan

Directeur: Phil Bertelsen

Durée: 65 minutes

Synopsis

En tant qu'enfant noir, adopté par des parents blancs dans les années 1970 et qui a grandi une banlieue majoritairement de race blanche, l'adolescence du cinéaste Phil Bertelsen a été marquée par de bons souvenirs d'une famille aimante, aussi bien que des souvenirs de périodes difficiles d'introspection et de doute de soi. Avec le film OUTSIDE LOOKING IN: Transracial Adoption in America, Bertelsen passe derrière la caméra pour présenter trois familles avec des enfants adoptés de race différente, qui grandissent dans trois régions différentes du pays. A travers les histoires de trois générations d'adoptés, le film explore les nombreuses questions complexes qui se posent lorsque l'enfant et les parents ne partagent pas la même origine raciale.

Pour plus détails sur le film, voir aussi le site ITVS.

Interview avec Phil Bertelson, sur le site Adoptive Families.

15 mai 2010

Les experts demandent que les enfants adoptés à l'étranger maintiennent contact avec leurs familles biologiques

Traduit de l'article Los expertos piden que los niños adoptados en el extranjero mantengan contactos con su familia biológica publié sur le site lavanguardia, le 8 mai 2010.

L'Espagne a près de 50.000 enfants adoptés et un grand nombre d'entre eux devenant adultes s'interrogent sur leurs origines. Il y a au monde 13 millions d'orphelins de père et de mère et 95% d'entre eux sont âgés de plus de cinq ans. "Il ne faut pas chercher des enfants pour les familles adoptives, mais des familles pour les enfants."

Quinze ans après le début des adoptions internationales en Espagne, il est temps de faire le point. Il y a près de 50.000 enfants adoptés et un grand nombre d'entre eux devenant adultes s'interrogent sur leurs origines. Les restrictions imposées par les pays d'origine et la crise économique dans une moindre mesure ont ralenti le baby-boom de l'adoption , et conduisent maintenant à la réforme et la redéfinition de certaines pratiques. Les experts demandent un contrôle plus important sur les enfants qui sont offerts pour l'adoption et proposent un modèle "d'adoption ouverte" qui permette plus de transparence et plus de contact avec les origines biologiques.

Diana Marre, anthropologue à l'Université Autonome de Barcelone (UAB), note qu'à présent "il n'y a pratiquement pas d'orphelins, mais que des orphelins sociaux". L'UNICEF le dit aussi, qui tout en parlant de l'existence de 132 millions orphelins en Afrique sub-saharienne, Asie, Amérique latine et les Caraïbes, reconnait que seulement 13 millions d'entre eux ont perdu leurs deux parents, ce qui serait la donnée la plus juste en accord avec le concept d'orphelin le plus répandu. Et de ces enfants, 95% ont plus de cinq ans et la plupart vivent avec leurs grands-parents ou d'autres parents. La deuxième remarque est qu'il faut changer la tendance actuelle d'aller chercher des enfants pour les familles qui veulent adopter pour une autre idée: celle de chercher des familles appropriées pour des enfants ayant des besoins spéciaux. Diana Marre l'explique: "Il y a des familles qui ne sont pas préparées pour l'accueil d' enfants avec certaines circonstances familiales, tels que ceux qui gardent une mère biologique, ou ceux qui ont certaines séquelles, qu'elles proviennent d'abus ou de maladies. Ce sont des réflexions qui font partie du projet de recherche sur l'interaction familiale et sociale des mineurs adoptés (Perspectives interdisciplinaires et comparatives développées par l'équipe UAB qu'elle dirige elle-même). Ce travail a reçu l'appui du Ministère des Sciences et des Innovations qui vient de renouveler son soutien pour trois ans avec une aide de 150.000 euros. La première partie du projet a été présentée lors de journées organisées par ce groupe de recherche hier et aujourd'hui à Barcelone.

Barbara Yngvesson, anthropologue au Hampshire College, a ressorti, lors de ces journées, la réaction des enfants adoptés devenus adultes et l'expérience des mères de Corée et d'Inde qui se sont rassemblées pour pouvoir rencontrer les enfants qu'elles ont abandonné un jour, comme deux indications de changement dans les perspectives de l'adoption internationale. Yngvesson, mère adoptive d'un garçon né en Afrique du Sud, a défendu le principe de l'adoption ouverte et de l'amélioration des relations avec les parents biologiques. "Pas tous les enfants adoptés, ni toutes les familles adoptives le veulent, a-t-elle ajouté, parce qu'il est plus aisé de se réduire à une seule famille." A côté de çà, elle a expliqué qu' il y a de plus en plus de parents qui abandonnent leurs enfants dans les pays les plus pauvres, généralement pour des raisons économiques, mais ne veulent pas perdre le contact avec eux. C'est ce que lui ont dit beaucoup de mères de Colombie, du Chili ou d' Inde qu'elle a interviewées. "En Afrique du Sud, nous avons vu des cas où l'amour pour un enfant implique la séparation, comme le cas d'une mère qui disait rechercher de bons parents qui garantiraient à son enfant une bonne éducation et une bonne vie qu'elle n'avait pas et ne pouvait pas offrir. Il y avait même le cas d'une autre mère, également en Afrique du Sud, dont le fantasme était d'être une amie de la mère adoptive.

Pour cette chercheuse, il ne fait aucun doute que la recherche des origines peut être complexe et problématique. Elle a rappelé des cas où retrouver la famille biologique aboutissait au sentiment d'avoir à financer son avenir avec des envois d'argent. Pour cette raison elle a défendu la nécessité de rechercher des formules plus souples, sans cadres rigides, permettant à chaque adopté de connaître ses origines.
Diana Marre regrette "la hâte dans la recherche d' enfants à adopter" qu'ont parfois les ECAI, les organismes officiels d'inter-médiation, et estime que cet aspect devrait également être revu pour éviter les échecs.

Beatriz San Román, membre du comité exécutif du CORA, une fédération de 26 associations d'enfants adoptés, dans le dernier numéro de la revue Afín demande clairement une "réforme urgente" de l'adoption internationale. À son avis, le déséquilibre entre "l'offre" des enfants adoptables et la "demande" des familles, n'a pas seulement allongé les délais d'attente (en Chine, ça peut prendre jusqu'à trois ans), mais a aussi fait proliférer les cas de corruption. Des recherches récentes menées par l'UNICEF et Terre des Hommes au Guatemala et au Népal et par les États-Unis sur le Vietnam, décrivent le phénomène pervers de la "fabrication d' orphelins". San Román remarque que ce sont plus les pays pauvres qui ont ralenti l'adoption (Brésil, Ukraine, Lettonie, Pologne, Mexique) alors que les pays d'adoptions n'ont pratiquement pas révisé leurs contrôles. CORA a demandé maintenant un moratoire pour adopter d'Éthiopie devant toutes les plaintes pour falsifications de documents. L'adoption "n'est pas un moyen de satisfaire le désir de paternité ou de maternité des citoyens Occidentaux" rappellent-t-ils.

Traduction de Greg

14 mai 2010

Abus dans les adoptions de la Corée du Sud

Tiré du discours donné par Jane Jeong Trenka, le 10 novembre 2009, devant l'Assemblée Nationale, sur le projet de révision de loi sur l'adoption.

Publié sur Conducive Chronicle, le 6 novembre 2009.

Cas d'abus documentés par TRACK.

1. Renonciation obscurer – TRACK a trouvé des cas où le parent n'a pas renoncé sous son nom réel, une personne autre que le parent a renoncé, un seul parent a renoncé, l'enfant a été renoncé pour l'adoption nationale et NON internationale, ou la signature sur le formulaire de renonciation semble être forgée. La loi actuelle tient les agences d'adoption responsables de localiser les parents des enfants afin de s'assurer qu'ils peuvent être envoyées en adoption, ce qui est un conflit d'intérêts.

2. Enlèvements au sein de la famille, en particulier par les parents et grand-mères paternels ont été documentés par TRACK. Les droits de garde de la mère étaient et sont encore trop faibles en vertu de la loi.

3. Déclarations inexactes – Les cas de déclarations inexactes sont courants dans la communauté d'adoption. Sur le papier, les enfants sont faussement représentés aux parents adoptifs et les agences d'adoption de l'Ouest par la modification des renseignements tels que l'âge, l'histoire sociale, les antécédents médicaux ou le statut matrimonial de la mère.

4. Contradictions dans le dossier d'adoption du même enfant ont été documentés par TRACK. Les contradictions peuvent être trouvées allant du document en langue coréenne à un autre document en langue coréenne (de la police à l'orphelinat à l'agence ou à l'intérieur des agences), ou allant des documents de langue coréenne aux documents de langue anglaise (ou d'autres langues occidentales).

5. Enlèvement par l'orphelinat est une autre histoire si souvent répétée, comme dans le cas de Toby Dawson. Le parent coréen est allé chercher l'enfant à l'orphelinat, mais on leur a dit que l'enfant n'était pas là ou était décédé. Les enfants plus âgés connaissaient possiblement leur identité et leur adresse résidentielle et voulaient rentrer à la maison, mais étaient gardés à l'intérieur de l'orphelinat.

6. Falsification de Hojuk. Pour toutes les adoptions internationales traitées correctement, on a utilisé un hojuk d'orphelin pour accélérer l'adoption, mais dans le cas des enfants plus âgés qui avaient déjà été enregistrés sur le hojuk de leur famille, cela signifie qu'un hojuk d'orphelin a dû être fait afin de traiter l'adoption. Il s'agit d'une falsification d'un document juridique.

7. Falisification de citoyenneté. L'enfant a été enregistré comme ayant été envoyé dans un pays d'adoption différent que celui où ils ont réellement été envoyés, et ils ont été comptabilisés comme ayant acquis la nationalité du mauvais pays.

8. Falsification d'identité. Des cas comme le cas fameux enregistré par Deann Borshay dans First Person Plural, l'enfant a été échangé par un autre qui n'a pas pu être envoyé au moment de l'adoption.

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Mon adoption fait partie des cas 3, 4, 5, 6, 7

First Person Plural / In the Matter of Cha Jung Hee


First Person Plural

Documentaire personnel, sorti en 2000.

Durée: 56 minutes.

Cinéaste: Deann Borshay Liem.

Ce documentaire raconte l'expérience de Deann Borshay Liem, en tant qu'orpheline coréenne adoptée, grandissant dans une famille caucasienne dans une banlieue de East Bay, États-Unis. Sauf qu'elle n'était pas une orpheline, et dans la second moitié du film est consacrée à la localisation de sa mère et ses frères et sœurs et leurs réunions.

En 1966, un couple américain a adopté une "orpheline" coréenne nommée Cha Jung Hee, et l'a rebaptisée Deann Borshay. Personne n'a remis en cause l'authenticité des papiers d'identité de l'agence d'adoption, et personne non plus n'a tenu compte des déclarations de la petite fille à propos de sa famille encore en vie. Avec le temps, Jung Hee/Deann s'est bien intégrée dans la nouvelle famille et la mémoire de sa famille biologique s'est presque effacée, jusqu'à ce que des rêves récurrents mènent Deann à découvrir la vérité. Elle n'était pas une orpheline; sa mère n'était pas morte pendant son accouchement. Et ce qu'elle croyait être son nom de naissance, Cha Jung Hee, n'était pas son vrai nom. Alors que les souvenirs d'une enfance oubliée a commencé à émerger de son inconscient, sa vie a commencé à se désagréger.

Par la suite, Liem a découvert son vrai nom, Kang Jin Ok, et a trouvé sa mère et ses frères et sœurs biologiques qui vivent en Corée du Sud. Cha Hee Jung, que les parents américains de Liem pensaient avoir adoptée, avait été retirée de l'orphelinat à la dernière minute par son père. Liem a été envoyée à sa place, mais le directeur d'orphelinat lui a dit de ne jamais divulguer sa véritable identité. La découverte de Liem était déroutante pour ne pas dire plus. Qui était-elle, si elle n'était pas une orpheline? Pourquoi avait-elle été échangée? Qu'était-il arrivé à sa vraie famille? Pour tenter de réconcilier la coupure entre ses deux identités, Liem a uni ses familles biologique et adoptive, et a capturé son voyage dans un émouvant journal vidéo First Person Plural.

In the Matter of Cha Jung Hee

Documentaire, sorti en 2010.

Durée: 90 minutes.

Cinéaste: Deann Borshay Liem.

Après avoir réglé avec cette "agitation émotionnelle", Liem est retournée en Corée pour savoir ce qui est arrivée à la mystérieuse jeune fille, Cha Jung Hee, dont elle a pris sa place aux États-Unis.

Liem croyait que ce projet de documentaire --trouver Cha Jung Hee-- serait relativement facile en comparaison. Après tout, Liem possédait les documents d'adoption de Cha, des lettres qu'elle avait écrites à sa famille avant son adoption, et certains de ses biens. Mais ce n'était pas si facile. Comme cela a été capturé dans le nouveau documentaire, In the Matter of Cha Jung Hee, dont la première mondiale a eu lie au San Francisco International Asian American Film Festival, le 13 mars, Liem a découvert finalement une histoire encore plus compliquée qu'elle ne l'avait prévue.

"Je pensais vraiment que les nuages partiraient une fois que je l'aurais trouvée, et que je ... lui redonnerai tout et que ça me libérerait en quelque sorte de cette ombre dans ma vie", a dit Liem. "... Mais ça s'est avéré être vraiment un voyage à propos de trouver moi-même, je suppose, et d'embrasser ma vie ici aux États-Unis et réclamer ma vie, pas nécessairement à avoir à vivre la vie de quelqu'un d'autre ou les attentes d'avoir à être quelqu'un d'autre. Et ce fut un voyage ntérieur compliqué."

Son histoire personnelle difficile a rendu d'autant plus compliqué à s'engager à filmer. C'est pourquoi il a fallu plusieurs années à Liem pour achever In the Matter of Cha Jung Hee. Alors qu'elle raconte à nouveau une partie de son histoire d'adoption qui a été racontée dans First Person Plural, In the Matter of Cha Jung Hee approfondit, en explorant des questions sur l'identité et la mémoire à travers des séquences oniriques, en racontant chronologiquement sa recherche pour la vraie Hee Cha Jung, et en examinant et de en critiquant la politique de l'adoption de la Corée du Sud dans le contexte historique de la guerre de Corée.

Après la guerre, des milliers d'enfants en Corée du Sud ont été envoyés à l'étranger pour être adoptés, la majorité aux États-Unis et en Europe. Ayant début initialement comme un effort humanitaire, l'adoption est devenue une affaire motivée par le profit.
En dépit du fait que la Corée du Sud se range vingt-cinquième au monde en termes de population, le pays a envoyé le plus grand nombre d'enfants à l'étranger, environ 200 000. Cela a atteint un sommet en 1985, selon Liem, lorsque 9 000 enfants ont été envoyés en un an. La plus grande concentration aux États-Unis est à Minneapolis.

Cependant, des décennies plus tard, alors ces enfants ont grandi et ont atteint la majorité, beaucoup d'entre eux sont allés chercher leurs familles de naissance en Corée du Sud, souvent armés de caméras vidéo. Ils ont produit des documentaires, de la poésie, et des mémoires. Relier les adoptés coréens avec leur patrie est devenu une véritable industrie familiale. Aujourd'hui, il y a "des visites patrimoniales", des camps, des organisations, des tests d'ADN, et des cours de langue. Des milliers d'adoptés retournent en Corée chaque année. "Je pense que lorsque la Corée envoyait les enfants à l'étranger au début, personne ne pensait qu'ils reviendraient un jour ou qu'ils trouveraient les familles de naissance", a dit Liem.

En ce sens, First Person Plural était révolutionnaire pour les adoptés coréens. Ayant été projeté sur la chaîne PBS, il a gagné une large exposition, aidant à ouvrir la porte à des discussions sur les questions des adoptés. L'Internet a de plus aidé à connecter d'autres adoptés, qui étaient autrement isolés les uns des autres. Liem croit que le grand nombre d'adoptions en provenance de Chine, qui ont commencé au début des années 1990, va conduire à une culture aussi vaste des mémoires de retour et d'expression artistique lorsque ces adoptés atteindront l'âge adulte dans les prochaines années.

Bien que les mérites de l'adoption sont nombreux, Liem remet aussi en questionne l'histoire et la politique de l'adoption en Corée du Sud. Malgré le fait que la Corée se soit rapidement modernisée depuis ses racines déchirées par la guerre, Liem trouve un orphelinat en Corée du Sud plein de bébés abandonnés. "La plupart des bébés qui ont été adoptés de la Corée du Sud en ce moment sont ceux des mères célibataires", a déclaré Liem. "Et une partie de la raison qu'ils abandonnent leurs enfants est à cause du stigmate d'être une mère célibataire, ou de l'impossibilité de soutenir un enfant." Il y a un besoin pour un meilleur soutien social pour les familles monoparentales, dit-elle, et plus de promotion pour l'adoption nationale. Dans certains cas, les couples qui divorcent et se remarient, mettent leurs enfants dans un orphelinat. "Je veux dire, lâchez-moi un peut", a-t-elle dit. "Cela doit s'arrêter."

Parce que la stigmatisation de l'adoption est encore forte, Liem a obéi à la volonté de sa famille de naissance et n'a pas encore montré First Person Plural en Corée. Elle espère un jour ça va changer. Pourtant, comme Liem rencontre souvent pendant sa recherche pour Cha Hee Jung, le mode dominant de pensée pour de nombreux Coréens qui tentent de concilier leur propre histoire tragique et la réalité moderne est "d'oublier le passé."

En fin de compte, quoique le voyage physique Liem est super, son voyage métaphorique est encore plus super. In the Matter of Cha Jung Hee laisse encore des questions qui ne seront peut-être jamais être résolues, mais c'est presque comme si cela permet à Liem de ne plus être redevable aux faits de son passé. Et dans le processus, elle peut être libre d'embrasser sa vraie, présente personne.

Déclaration de la cinéaste

Cha Jung Hee était une orpheline à Sun Duck Orphanage en Corée du Sud dans les années 1960. Elle et moi n'avions rien de commun et je ne la connaissais pas personnellement. Et pourtant, à l'âge de 8, juste avant que j'aie été envoyée aux États-Unis pour être adoptée par la famille Borshay en Californie, mon identité a été échangée avec la sienne à l'insu de qui que ce soit. On m'a donné le nom de Cha Jung Hee, sa date de naissance et son histoire familiale et on m'a dit de garder l'échange secret. Parallèlement, par un tour de main bureaucratique, mon identité précédente a été complètement effacée. Pendant des années, Cha Hee Jung a été, paradoxalement, à la fois une étrangère et aussi mon identité officielle --un personnage inconnu, mais toujours présent-- définissant ma vie. Dans In the Matter of Cha Hee Jung, je recherche Cha Hee Jung afin de mettre son existence d'autrefois au repos en la rencontrant dans la vie réelle et en trouvant comment elle s'en est tirée.

Au cours de la recherche de Cha Jung Hee, je rencontre et interviewe une sélection variée d'orphelins et adoptés coréens, chacun avec leurs propres quêtes et des histoires extraordinaires à raconter. Un orphelin de guerre biracial, Coréen-Noir, banni par la société coréenne, qui rencontre ses potentiels frères et sœurs biologiques à l'âge adulte; des jumeaux adoptés et élevés en France, qui ne parlent que la langue française, sur leur chemin du retour vers leur "maison" en Corée pour visiter leur mère biologique; un orphelin du Nord qui a été envoyé avec plusieurs milliers d'orphelins de guerre de Corée à la Roumanie, qui se rappelle les douloureuses années d'après-guerre et ce que c'est que de grandir dans un pensionnat en Europe de l'Est, et beaucoup d'autres.

Ces histoires sont contextualisés dans une histoire d'adoptions en provenance de Corée débutant avec la guerre de Corée. Ensemble, elles mettent la lumière sur la façon dont les adoptions de la Corée sont étroitement associées avec l'implication militaire américaine dans la péninsule coréenne, la prospérité et l'optimisme de la société américaine après la Seconde Guerre mondiale, et les politiques de la Guerre froide, qui ont conduit la Corée du Sud à devenir "l'exportateur" numéro un, et le plus grand "importateur" américain, des enfants adoptés dans le monde.

Sites web

MuFilms.

First Person Plural sur le site PBS (bande-annonce disponible).

In the Matter of Cha Jung Hee sur le site PBS

First Person Plural sur le site Film.com

First Person Plural sur le site Asian American Media

In the Matter of Cha Jung Hee sur le site New America Media (audio MP3).

Articles

First Person Singular (East Bay Express, 10 mars 2010).

Borshay Liem’s Double Exposure of Korean Adoptions (SF 360, 12 mars 2010).

Aider nos mères monoparentales

Traduit de l'article publié sur JoongAngDAily, le 1er mars 2010.

Dr Richard Boas est un ophtalmologiste américain, avec deux enfants biologiques, qui a adopté une petite fille de quatre mois, de la Corée, en 1988. Il était heureux d'avoir une fille nouveau-née et était fier d'avoir fait la bonne chose, alors il s'est porté volontaire pour appuyer l'adoption internationale après sa retraite. Cependant, quand les tristes visages de femmes enceintes dans leur 'adolescence et leur vingtaine dans un établissement pour mères célibataires à Daegu l'ont confronté, sa vie a changé.

Il a été profondément choqué de voir la douleur des jeunes mères qui ont été contraintes ou carrément obligées d'abandonner leurs bébés en adoption en raison de l'oppression sociale ou économique.

En prenant conscience de la nécessité urgente d'aider les mères célibataires à élever leurs bébés elles-mêmes plutôt que de les mettre en adoption, il a consacré sa fortune à fonder le Korean Unwed Mothers Support Network, en 2007. Il a aidé et encouragé les initiatives de recherche pertinentes et il a encouragé les mères célibataires à se prendre en charge uniquement à travers l'unique organisation nationale à but non lucratif consacrée exclusivement à plaider pour les intérêts des familles monoparentales. Beaucoup de mères célibataires qui n'avaient personne vers qui se tourner vante ses réalisations, le qualifiant de parrain pour les mères célibataires.

Nous avons détourné nos yeux du problème de parent monoparental. La dévotion de Boas au devoir nous fait honte. Il demande: "C'est un droit humain fondamental pour une mère d'élever son enfant seule. Alors, pourquoi un pays aussi riche que la Corée ne parviennent pas à protéger les droits fondamentaux de ces femmes?" Et nous n'avons aucune réponse.

Dr Boas espère que ses activités serviront de catalyseur pour encourager le changement dans la communauté coréenne. Seulement 1 pour cent des mères célibataires aux États-Unis donnent leur bébé en adoption, tandis que 70 pour cent des mères célibataires coréennes abandonnent leurs enfants. Il a dit que son intention est de jeter la fondation pour éradiquer les préjugés et la discrimination, qui sont les vrais coupables derrière cette tragique réalité.

Mercredi dernier, de nombreuses mères célibataires ont assisté au forum "La réalité des mères célibataires et les mesures de soutien pour leur autonomie", qui a été parrainé par le Dr Boas et hébergé par le Korean Women's Development Institute. Elles ont résolument: "Nous ne sommes pas des criminelles, mais des personnes responsables qui élèvent nos enfants."

Si la Corée continue à les traiter comme des criminelles et reste réticente à les soutenir, nous ne trouverons jamais de moyen de nous débarasser de notre réputation "d'exportateur d'orphelins". En tout, 1 250 enfants ont été séparés de leurs mères à la naissance et adoptés dans des pays étrangers en 2008. Il est grand temps que la société coréenne mette au premier plan la mise au point des mesures pour aider ces enfants à vivre heureux avec leurs mamans.

Autre article:

`Raising child not a matter of choice` (The Korea Herald, 29 mars 2010).

Dr Boas a souligné que la discussion de la nation sur l'adoption est encore superficielle. "Ceux qui défendent l'adoption pensent qu'ils font la bonne chose. J'avais aussi l'habitude d'avoir la même manière de voir les choses. Cependant, à la racine de cela, il y a des mères et des enfants qui ont besoin de soutien." Je pense que c'est une question de simples mathématiques. Si plus de mères élèvent leurs enfants, il y aura moins d'adoption, nationale et internationale", a-t-il dit.

13 mai 2010

Corée: Révision du système d'adoption

Traduit de l'article publié sur JoongAngDaily, le 12 mai 2010.

Beaucoup de Coréens adoptés à l'étranger retournent en Corée chaque année et sont agréablement surpris de voir le développement de leur pays d'origine. Mais la douleur qu'ils ressentent de perdre famille, langue et culture est difficile à surmonter, peu importe l'environnement dans lequel ils ont grandi.

Une jeune fille adoptée par une famille de Blancs aux États-Unis a même dit, "Je devenais presque folle parce que je n'étais pas ce que j'étais. Quoique j'aie un visage d'asiatique, je n'étais pas une Asiatique. Même si j'ai été élevée pour être Blanche, je ne suis pas une Blanche non plus." C'est pourquoi les adoptés coréens et leurs parents biologiques, frères et sœurs biologiques exhortent le gouvernement à réformer notre système d'adoption.

Même après que la Corée soit devenue un fier membre du G20, la pratique honteuse de l'envoi des bébés à l'étranger, qui a commencé il y a 50 ans avec la guerre de Corée (1950-53), se poursuit. Chaque année, plus de 1 000 enfants quittent leur patrie vers un pays inconnu, peu après leur naissance. Plus de 95 pour cent de ces enfants sont les enfants de mères célibataires monoparentales. Autrement dit, nos préjugés profondément enracinés et la discrimination sociale les forcent à être séparés de leurs mères.

Les pratiques éhontées des organismes connexes contribuent également à la situation, parce qu'ils contraignent les femmes qui n'ont nulle part où aller, à envoyer leurs enfants à l'étranger en échange de leur aide pour leurs accouchements. Il va au-delà du bon sens de penser que les agences contraignent ces femmes à signer un formulaire de renonciation à leur bébé avant même que les bébés soient nés, et refusent de retourner les bébés sans une certaine forme de paiement si la mère change d'avis.

Pour enrayer cette pratique frauduleuse, nous avons besoin de bien séparer les centres de soins pour mères célibataires des agences d'adoption. Nous devrions également donner aux femmes autant de renseignements au sujet d'élever leurs enfants qu'on ne leur en donne sur l'adoption. Et nous devrions écouter ce que le père adoptif M. Richard Boas dit depuis de nombreuses années: "La meilleure solution à ce problème consiste à créer un environnement dans lequel les mères célibataires célibataires sont en mesure d'élever leurs enfants elles-mêmes." Après avoir rencontré un groupe de mères célibataires coréennes, il a consacré sa vie à défendre leurs droits.

Le peuple coréen doit également faire un effort pour se débarrasser de leurs préjugés sur les familles coréennes qui adoptent. L'adoption nationale est sans aucun doute mieux que l'adoption internationale. Mais le nombre d'adoptions nationales a été au point mort depuis des années, en partie en raison de l'accent mis sur les liens du sang dans notre société. Par conséquent, une nouvelle perspective sur les familles doivent prendre racine ici. Construire un pays qui considère les familles monoparentales et les familles adoptives comme légitimes serait la meilleure façon d'éliminer les préjugés qui nous marquent en tant que pays qui exporte ses enfants.

9 mai 2010

Sauver les enfants, ou sauver nous-mêmes?

L'original de cet article, écrit par mon amie Suki, se trouve sur son blog Holt Adoption Baby . Faites circuler généreusement, sans oublier de donner crédit à Suki.

Ce n'est pas facile d'être un partisan de l'adoption internationale ces jours-ci: avec la construction du catalogue des médias sur des pratiques douteuses dans le monde entier, et les excès du droit des célébrités, l'adoption est tombée sous une attaque et un examen minutieux croissant, les critiques les plus virulentes venant des adoptés adultes eux-mêmes. Je ne peux pas la citer, mais une personne notable a dit récemment que l'adoption était "en état de siège."

Voilà comment ce débat est caractérisé récemment: comme une guerre. L'industrie de l'adoption bien financée et fortifiée, est en train de résister et d'employer tout leur arsenal pour arrêter cette marée changeante de l'opinion publique, et sur le front de leur arsenal se trouvent des adoptés adultes dogmatiques, qui refusent de regarder attentivement et complètement les critiques de ce qui les ont menés là où ils se sont. Beaucoup de leurs arguments sont en train de s'émietter alors que le grand public est plus disposé à remettre en question les pratiques de l'adoption dans le sillage des arguments, souvent substantiels et bien raisonnés, des adoptés adultes contre l'adoption internationale, du Fifth Estate [groupe autre que clergé, noble, roturiers, journalistes] et des médias croissants.
L'industrie de l'adoption s'accroche à leur dogme -- qu'ils sauvent des enfants -- plus fermement que jamais, comme si leur vie en dépendait. Cette attitude est particulièrement intéressante en Corée, en l'absence de guerre, dans la façon qu'ils expliquent et justifient leur présence ici. Cela n'a pas de sens du tout pour moi, et je voudrais me pencher, ci-dessous, sur les deux types de "sauvetage" qui, d'après eux, leur donnent la liberté d'exploiter:

I. Pas arraché, mais jeté.

Dans l'insistance constante que l'adoption sauve des enfants d'une société confucéenne rigide ou sauve des mères célibataires de l'ostracisme d'une société confucéenne sévère, certains partisans de l'industrie de l'adoption m'ont dit (en réponse à mon message-blog, malheureusement je ne pourrais inventer ces choses-là, même si j'essayais) que la Corée "s'en fout" et jettera toujours ses enfants, donc l'adoption est nécessaire. La présence des agences d'adoption n'a pas d'effets de causalité.
Une petite leçon d'histoire.

La Corée ne s'en foutait pas (avant).

Des érudits m'ont dit qu'avant l'existence des orphelinats -- qui n'existaient pas avant la guerre de Corée -- les enfants nés par accident et non désirés étaient gardés dans la famille élargie et les vrais orphelins étaient admis par les monastères en tant que moines en formation. Donc, ils ne jetaient pas leurs enfants et avant l'adoption, la plupart des enfants étaient pris en charge à l'intérieur du pays par la société.

Les orphelinats étaient une nécessité à la suite de la guerre parce que le pays était dévasté et les réseaux familiaux étaient brisés et des milliers d'enfants étaient légitimement sauvés. Mais l'idée d'envoyer les enfants dans d'autres pays était une intervention qui a dégagé la Corée de ses responsabilités sociales envers ses citoyens les plus démunis et qui est aussi devenue plus tard une avenue pratique pour effacer la honte de la famille QUI N'EXISTAIT PAS AVANT. En fait, L'ADOPTION INTERNATIONALE n'existait pas avant son INTRODUCTION en Corée, et les travailleurs sociaux américains à l'époque étaient très, très préoccupés par les effets du déracinement des enfants de leur culture d'origine pour vivre en minorités dans un pays encore inconfortable avec les questions raciales.

Vers la fin de la première vague d'adoptions, les Coréens abandonnaient leurs enfants massivement. Cela à cause de la présence des agences d'adoption qui offrait non seulement une bouche de moins à nourrir, mais la promesse d'une vie meilleure à un autre endroit pour leurs enfants. La méthode des agences d'adoption pour aider la Corée, n'était pas de fournir de l'aide aux familles, mais d'emmener les enfants aux familles à l'étranger qui avait plus de moyens et des idéaux chrétiens appropriés. Le concept d'international, et d'autres pays non asiatiques, était insondable pour la plupart, et peu avaient la moindre idée que leurs enfants ne reviendraient jamais. Les orphelinats étaient considérés comme une aide temporaire et ce fut un choc pour la plupart de découvrir ce que signifiait vraiment la permanence de renonciation.
Ces partisans de l'adoption m'ont dit, "la vérité est qu'ils t'ont jetée." Je ne vais pas argumenter contre le fait que j'ai été abandonnée, mais je vais argumenter contre l'idée que mon abandon était aussi insensible. Oui, j'ai été jetée. Mais était-ce par mes parents? Je pense que j'ai été jetée par mon pays, à travers le dessein de la tromperie des autres. J'ai été séparée de ce pays par des forces étrangères intervenant dans la structure délicate d'un pays à sa plus vulnérable période.

Dans l'esprit des parents coréens à l'époque, leurs enfants n'étaient pas jetés, mais remis. Remis à qui? Aucun parents (mes parents) ne laisseraient un enfant seul dans la rue, au milieu de l'hiver rigoureux de la Corée, s'ils n'avaient su que HOLT était là recueillant les enfants pour les envoyer dans les pays magiques où les rues étaient bordées d'or. Ces mythes distribués par les agences d'adoption exploitaient les espoirs et les rêves que des gens pauvres en difficulté avaient pour les membres de leur famille, et sont la véritable raison pour laquelle les familles abandonnaient leurs enfants. La présence des agences d'adoption a été et EST TOUJOURS le catalyseur de l'abandon. Leur présence encourageait les familles à se séparer et les éclats ont été projetés hors de la portée. C'est ce que j'appelle être arraché à la Corée; pas jeté.
Les vagues ultérieures des adoptés coréens (la grande majorité d'entre eux) sont devenus orphelins, non pas à cause de la guerre ou de l'économie de l'après-guerre, mais parce qu'il y avait maintenant un moyen établi pour effacer les traces des indiscrétions et de la honte familiale résultante.
Depuis plus de 50 ans, l'option adoption est devenue si bien établie que, au lieu d'un acte d'amour (erroné en raison de fausses déclarations) de désespoir, ça s'est transformé en un choix de facto pour la préservation de l'honneur familial, alors qu'avant l'adoption, les familles devaient juste endurer et vivre avec leurs transgressions. Mais cela ne s'est pas transformé par lui-même. Cela a été suggéré par les agences d'adoption pour remplir les orphelinats qui n'étaient plus nécessaires. Prendre avantage de l'honneur de la famille confucéenne était juste un prétexte pour continuer la pratique de l'adoption. La présence des agences d'adoption est maintenant utilisée comme un moyen de structuration sociale par la chirurgie. Et, personnellement, j'ai du mal à discerner ce qui est moral, éthique ou bienfaisance dans ce processus. Il est temps que la Corée comprenne que la verrue sur leur visage n'est pas l'enfant ou sa mère, mais le temps qu'ils prendront pour préserver leur image et leur statut social. Mais la Corée n'aura pas à assumer la responsabilité de leurs fautes, comme elle le faisait dans le passé, aussi longtemps que la commodité de l'adoption est une option, et les agences d'adoption ne peuvent jamais avoir les mains propres tant qu'elles persistent à "aider" la Corée en lui fournissant une poubelle. Retirez les moyens de l'abandon, et que se passe-t-il? Les gens doivent commencer à prendre la responsabilité de leurs actions. Tout comme ils le faisaient avant l'adoption ici. Tout comme les braves mères célibataires le font contre toute attente.

I.I. HOLT devrait être canonisés, car ils s'occupent des enfants handicapés ou avec des besoins spéciaux.

Prendre soin des enfants handicapés et des enfants ayant des besoins spéciaux EST une très bonne chose à faire. Mais encore une fois, pourquoi ces enfants sont-ils dans un orphelinat et non pas à la maison avec leurs parents? POURQUOI CES ENFANTS SONT-ILS DANS UN ORPHELINAT de toute façon?
En juin dernier, j'ai regardé sur les nouvelles comment un jet rempli de 30 médecins coréens sont allés au Vietnam pour effectuer une chirurgie esthétique sur les enfants avec des fentes labiales afin qu'ils puissent mener une vie heureuse et productive. SK Telecom en Corée du Sud a dépensé plus de 2 millions de dollars US sur plus de 3 000 de ces opérations. L'ironie de cela m'a fait monter les larmes aux yeux, et puis l'indignation: Parce que les équipes de chirurgiens esthétiques peuvent diriger des super relations publiques en sauvant les enfants de la défiguration dans les pays pauvres, mais ils ne le font pas ici dans leur propre pays. Parce que la Corée a de l'argent pour aider ses propres enfants. Parce qu'avoir une fente labiale est une raison suffisante pour devenir orphelin ici en Corée. Parce que les orphelinats permettent à la Corée une belle façon bien ordonnée de ne pas traiter leurs propres problèmes. Parce que ces enfants ne sont pas des problèmes, mais des gens.
Que les enfants coréens nés hors mariage aient dix doigts ou orteils, que les enfants coréens aient une fente labiale ou une condition médicale grave, que les enfants coréens soient nés avec une insuffisance pondérale, pourquoi quelconque d'entre eux (tous ceux qui précèdent, sans différenciation) sont-ils dans un orphelinat?

Réponse:
1) ils ont été rejetés parce qu'ils ruinaient l'image de la famille ou
2) il n'y avait pas assez de ressources pour prendre soin d'eux.
Dans les deux cas, ils sont dans des orphelinats:
A) parce que les orphelinats existent, soulageant les familles de leurs responsabilités et
B) parce que les services sociaux ne subviennent pas aux besoins de la société
Et B) n'a jamais à s'améliorer tant qu'il y a A) parce que A) soulage B) de ses responsabilités.

Oui, on est saint de prendre soin des handicapés et des enfants à besoins spéciaux, mais pas dans les orphelinats: ils doivent être soignés dans leurs propres maisons et dans leurs propres collectivités par leur propre pays. Et la Corée a beaucoup d'argent pour le faire. Mais en mettant en place des orphelinats, nous disons à la Corée que c'est correct de jeter les enfants que vous ne voulez pas, d'abandonner les citoyens qui ne peuvent pas se défendre. Et se féliciter ou utiliser de telle "charité" pour justifier une présence continue et compliquer des affaires intérieures d'un pays est assez répugnant. Est-ce comme cela que voulons contribuer à la société coréenne? En encourageant ceux qui ne seront pas ou ne peuvent pas être responsables? Et la raison pour laquelle il y a peu à admirer au sujet des orphelinats pour les handicapés et enfants aux besoins spéciaux, est parce qu'il ne devrait pas avoir de ghettos d'orphelins créés pour les indésirables, en premier lieu. Fournir un mécanisme pour abandonner les enfants -- pour une raison quelconque -- revient à tolérer l'abandon. Et ce n'est pas seulement limité à tolérer implicitement l'abandon des enfants: c'est activement promu comme étant la solution préférée par défaut. Les agences d'adoption perpétuent les problèmes ici.

Et pour les adoptés adultes assez myopes pour soutenir l'industrie de l'adoption, je voudrais ajouter les critiques suivantes:

C'est juste idiot pour le petit pourcentage des adoptés coréens qui ont été sauvés des résultats de la guerre de tenir des résultats et des pratiques de guerre comme modèle en temps de paix. Et toute personne qui utilise des pratiques de guerre en temps de paix, d'ailleurs. Il semblerait que l'élimination de l'adoption leur ferait perdre leur raison d'être: pour avoir passé toutes les épreuves qu'ils ont traversées. Mais c'est une fausse dichotomie. L'élimination de l'adoption retirerait plutôt des forces extérieures et permettrait à ce pays de trouver son propre équilibre et, enfin, de guérir lui-même. HOLT, les autres agences d'adoption internationale, et les adoptés comme KWB, Steve Kalb, Susan Cox et Kim Brown, devraient trouver de nouvelles raisons de se motiver -- des moyens plus profonds et plus efficaces pour vraiment aider la société de façon durable -- au lieu de chercher à ériger des monuments aux gloires passées où ils peuvent faire partie de quelque chose d'héroïque et se valider eux-mêmes. Parce qu'ils ont tellement investi d'eux-mêmes, que signifierait leur vie s'il s'avérait qu'ils ont été trompés? Ils ne peuvent pas laisser cela se produire à tout prix. Je n'ai aucun doute quant à leur engagement: mais ils veulent tellement faire partie de quelque chose qui leur fait du bien, ils ne se rendent pas compte qu'ils sont utilisés pour promouvoir et protéger ce qui contribue à l'atteinte de toute une société. De plus, le changement prend du travail. Un travail en profondeur. Beaucoup plus de travail que de faire des affaires comme d'habitude. Et qui veut travailler à ne plus avoir d'emploi? Certainement pas l'industrie de l'adoption.

C'est aussi idiot de dire d'une part, que vous soutenez les mères célibataires, alors qu'en même temps, vous soutenez les forces qui les exploitent et les oppriment.

Prendre soin des mères célibataires est une question qui a été choisie par l'industrie de l'adoption à première vue, mais c'est un leurre, car en pratique, l'industrie de l'adoption supportant les mères célibataires est dérisoire: l'essentiel de leur soutien pour les mères est de les convaincre que leurs vies seront mieux sans leurs bébés. Et pourtant, le sort des mères célibataires qui choisissent de garder leurs enfants en Corée est trop manifeste pour être ignoré, même par les adoptés qui soutiennent l'industrie de l'adoption. Mais leur donner la sympathie, puis finalement écarter leurs combats comme étant entièrement la faute de la Corée, c'est de fermer les yeux sur le fait qu'elles sont pressurisées à donner leurs enfants en adoption et rejeter leur réalité. Donc, soutenez ces mères en difficulté, et cessez de les utiliser et de ne les aider que du bout des lèvres afin de paraître ouvert d'esprit.

Votre solution n'est tout simplement pas assez bonne.

Molly Holt a admis que "des erreurs ont été faites." Et si c'était au-delà "des erreurs"? Et si rester dans un pays cinquante ans après qu'il n'y ait pas de guerre était tout simplement mal? Et si "sauver" des enfants d'une société confucéenne rigide rendait la société encore plus effroyablement rigide avec des conséquences encore plus effroyables? Et si cette intervention avait complètement redéfini, et non pas dans le bon sens, la définition de la famille dans ce pays? Et si ces "et si" ne sont pas des spéculations, mais un reflet des résultats de l'adoption internationale?

Cela fait plus de 50 ans depuis que l'adoption a été établie en Corée et il y a eu très peu de progrès dans les services sociaux, mais près de 200 000 enfants ont été envoyés. Et c'est un processus qui devrait se poursuivre? Ce triste chiffre me montre que même si l'adoption est une sorte de solution, il y a quelque chose qui est pathologiquement incorrect avec cela, et qu'elle ne traite rien. 200 000 familles brisées. Comment pouvons-nous commencer à mesurer la quantité de dommages que cette solution a fait à cette nation?

Les agences d'adoption sont comme la maman-martyre qui présente sa sainteté aux autres en se plaignant comment elle doit toujours nettoyer la salle de Johnny parce qu'il ne le fera pas lui-même. Cependant, Johnny n'est pas stupide. Il sait qu'il n'aura jamais à nettoyer sa chambre, tant qu'elle est là pour nettoyer après lui. Qui est vraiment fautif, Johnny ou sa mère? N'est-ce pas la mère qui a créé l'irresponsable garçon paresseux? Mais en ce qui concerne la Corée, il y a des vies humaines en jeu: les mamans célibataires qui ont des bras vides et le cœur brisé et les enfants qui sont envoyés à d'autres pays qui doivent passer leur vie à expliquer qui ils sont et pourquoi.

Dans une affaire de guerre, il y a toujours un temps de reconstruction où l'aide est accordée jusqu'à ce que le pays acquiert de la force pour gérer leurs propres affaires. Mais en Corée du Sud, la période de reconstruction ne s'est jamais terminée. Parce qu'il reste ce vestige de cette dépendance qui est l'adoption. Le plan de sortie ne s'est jamais concrétisé, la solution (je dirais pathologique) d'adoption a été introduite, et c'est sa présence continue a retardé la croissance personnelle, la guérison, et l'indépendance du peuple coréen.

À mon avis, l'idée entière que la Corée s'en fout et qu'elle est incorrigible, et donc les agences d'adoption doivent rester ici à perpétuité, est la plus négative-triste-désespérée-privant d'autonomie-manquant de foi-sombre évaluation du peuple coréen que j'aie jamais vu. Ces déclarations ressemblent en fait aux sentiments condescendants de la condamnation des colons envers ceux qu'ils exploitent, et ne devraient pas être tolérées. Je veux dire, il y a quelque chose de mal quand les personnes qui profitent de la collecte des ordures sont les mêmes personnes qui fournissent la poubelle et sont les mêmes personnes qui condamnent les Coréens pour l'utilisation de la poubelle qu'elles leur ont qu'ils en ont besoin.

Que la société coréenne est quelque chose qui doit être sauvée de ou que la société coréenne ne peut pas changer (elle s'est formée en une nation exportatrice de bébés, alors la capacité de changement est manifestement là) est très discutable et non pas une fatalité. Et canoniser Holt et les d'autres agences d'adoption pour leur travail - ont-ils vraiment été amis de la Corée? Ou sont-ils des opportunistes et des exploiteurs de la Corée? Le peuple coréen aime aussi leurs enfants, et en l'absence de la solution-adoption, ils se montreront à la hauteur et de prendront soin de leurs propres enfants, comme ils le faisaient avant l'intervention de l'extérieur.

L'adoption n'est pas la meilleure solution: donner à un pays une véritable autonomie en cessant des interventions qui déforment la société l'est. Aider la Corée à retourner aux valeurs familiales et les valeurs communautaires de uri nara l'est. Développer les services sociaux l'est. Préserver familles l'est. Trouver l'équilibre l'est. Mais vous devez travailler à cela. Et vous devez RESPECTER les gens, avoir FOI en l'humanité, et les traiter avec DIGNITÉ.

Les exhortations des agences d'adoption et de leurs partisans, qu'ils continuent à "sauver" les enfants et leurs mères, sonnent faussent. Les seuls qu'ils sauvent sont eux-mêmes: de la crise existentielle, de leur travail d'identité, de tout reproche de soi, de perte d'emploi ou de la damnation éternelle. Le plus triste, c'est: ne se rendent-ils pas compte que travailler à se trouver sans travail devrait être leur objectif? Cet objectif devrait être la création de sociétés fortes qui attachent de la valeur à tous ses citoyens et qui n'ont pas besoin d'abandonner leurs enfants?

Quel gaspillage de leur vie. Quel gaspillage des ressources, humaines et économiques. Quelle bataille stupide, cette guerre de l'adoption.

Un super blog: Hello Korea!

Un blog que je suis fidèlement: Hello Korea!.

Comme le décrit son sous-titre, adoptee repatriation adventure, le blog raconte les aventures d'une adoptée qui est retournée vivre dans son pays d'origine, la Corée.

C'est en fait le blog de ma meilleure amie, Suki. Elle déménagé en Corée, il y a plus d'une an, pour mesurer ce qu'elle a perdu, ce qu'elle a acquis, pour apprendre sur sa culture de naissance, pour réapprendre sa langue maternelle, et pour étudier les profondes répercussions que l'adoption a eu non seulement sur elle, mais aussi sur tous les adoptés transraciaux et internationaux, et sur la nation coréenne.

Mais, je ne le lis pas juste parce que c'est celui de mon amie. C'est un blog super, très bien écrit. Elle ne parle pas que de l'adoption; elle parle aussi de sa vie d'enseignante en anglais, de ses découvertes, des films, de la culture coréenne, de ses difficultés à réapprendre sa langue maternelle, des gens qu'elle rencontre, ses opinions, ses réflexions, etc.

J'ai traduit ci-dessous un de ses messages.

Malheureusement, je ne pourrais inventer ces choses là, même si j'essayais

Pour chaque heure que vous voyagez loin de Séoul, vous remontez aussi dans le temps d'une décennie. Il y a de moins en moins de ressources et c'est de plus en plus conservateur. En ce moment, à Daegu, une jeune femme cherche désespérément une place pour vivre, pour elle et son bébé .

La jeune femme a dit à la maison pour mères célibataires, lors de sa première admission, qu'elle voulait garder l'enfant. Cinq fois, l'agence d'adoption internationale lui a fait pression pour qu'elle renonce à l'enfant alors que l'enfant était encore dans l'utérus. Cinq fois. Et cette jeune femme forte a encore dit non. Combien de mères célibataires ne sont pas aussi fortes? Après la naissance du bébé, elle est allée demander l'aide de son pasteur, et le pasteur a essayé de la convaincre de lui donner le bébé. Et donc, sans famille pour l'aider, sans services sociaux pour l'aider, la maison pour mères célibataires voulant simplement l'exploiter, et même son pasteur voulant ce qui sort de son corps, elle est en train de "surfer d'un canapé à l'autre" en cherchant une quelconque façon de garder son bébé. Au.moment.où.j'écris.ceci.

Le gouvernement coréen a lancé un nouveau programme pour aider les parents monoparentaux. Ça semble être un excellent programme. Malheureusement, il n'aide que les parents monoparentaux qui ont été légalement mariés à un moment donné.

Dans une partie reculée de l'île de Jeju, au large des côtes de la Corée du Sud, il y a une maison pour mères célibataires. Il n'y a ni télévision, ni internet là-bas. Il n'y a pas de formation professionnelle. Il n'y a pas de vrais services pour aider une jeune femme si elle voulait garder son bébé. Mais il y a un counseling en adoption.


Une adoptée dans la fin vingtaine raconte comment sa réunion est le cas classique d'avoir à rester un secret. Sa mère ne l'avait pas abandonnée. Sa tante l'avait prise et l'avait abandonnée. Et donc, sa mère a été forcée de créer une vie en l'absence de sa fille, comme si elle n'avait jamais existé.

Un adopté pourrit dans une prison aux États-Unis. Jane lui écrit régulièrement: c'est une sainte. Il y a aussi des chances que sa mère ne l'ait pas abandonné. La piste à travers le temps conduit à une escorte qui l'a emmené à une agence d'adoption. Ces escortes étaient souvent payés par les agences. Ces escortes étaient souvent des sages-femmes. Ces bébés étaient souvent enlevés de leurs mères par les grands-mères ou d'autres membres de la famille. Les sages-femmes escortes pouvaient gagner de l'argent des deux côtés.

Une autre adoptée m'écrit et me dit que son amie a été réunie avec sa mère. La mère a dit que l'agence d'adoption lui avait offert de l'argent pour le bébé. Je pense que la mère doit savoir, car elle était là... Il y a une période où mon agence d'adoption internationale préférée offrait supposément 90$ US par tête.

Maintenant, quelqu'un peut-il ME DIRE si la PRÉSENCE des agences d'adoption internationale n'exerce pas de pression négative dans ce pays de ma naissance??? Je veux dire, peut-on vraiment le croire? Même les adoptés qui ont grandi choyés et couvés avec amour?

Non. J'aurais pu avoir été convaincue par quelqu'un avant, mais plus maintenant. La vérité est simplement fourrée devant mon visage tout le temps ici.

Vous savez, les Coréens ont des préjugés à propos des adoptés: ils supposent que nous avons grandi choyés et ils sont jaloux de nous et de notre parfait anglais. Et puis ils nous rencontrent et sont clairement perturbés parce que nous ne pouvons pas parler coréen et nous connaissons presque rien sur la Corée. Ils ne peuvent pas vraiment comprendre ce qu'est une crise d'identité, et ça semble un petit prix à payer pour le luxe et un anglais (ou français ou ...) parfait, et ainsi la perte d'identité peut être facilement écartée.

Mais nous n'avons pas "perdu" notre identité. Que nous ayons eu une vie merveilleuse dans nos familles adoptives ou que nous ayons été abusés dans nos familles adoptives; que nos nouveaux pays nous aient donnés des opportunités ou qu'ils nous aient ostracisés; que nous nous ayons assimilé ou que nous ne nous soyons jamais adaptés, nous n'avons pas "perdu" nos identités. Nos identités nous été enlevées, et nous avons été arrachés de notre pays et bien souvent arrachés des bras de nos mères sous la contrainte. Même moi, une enfant trouvée: pensez-vous vraiment que mes parents m'auraient laissée dans la rue, au milieu de l'hiver, s'ils ne savaient pas que Holt était autour en train de collecter des enfants? Non. Ma famille était très probablement déchirée par les disparités économiques. Combien des 500$ que ma famille adoptive a payé pour m'avoir aurait pu aller à la préservation de ma famille d'origine, en 1966, en Corée?

Cette violence et ces agressions envers notre personne (et nos mères) nous ont été faites par notre propre pays. C'est apparu d'abord sous la forme d'une aide externe, qui a été acceptée avec plaisir pour nettoyer certains problèmes sociaux, et maintenant, c'est devenu de la violence systémique et structurelle qui est institutionnalisée.

Et cette violence se PRODUIT ENCORE AUJOURD'HUI. Combien de parents adoptifs prennent la peine juste de venir en Corée? Combien ont vu leurs bébés avant de les ramasser à l'aéroport? Combien de Blancs ces enfants avaient-ils déjà vus dans leur vie? Combien de mots coréens les adoptants connaissent-ils quand ils reçoivent leur bébé? Combien d'Asiatiques seront dans la vie de ces enfants? La liste s'allonge encore et encore, et c'est un millier de petites violences au-dessus de la violence principale qui ne disparait en fait jamais et qui est là évident à chaque fois que vous passez devant un reflet de vous-même...

Aujourd'hui, j'étais à la librairie, une fois de plus pour essayer de trouver des ressources pour m'aider à apprendre ma langue maternelle perdue, et je suis tombée sur une bande dessinée sur l'histoire de la Corée, pour les étrangers. Le livre d'histoire se termine avec Harry Holt sauvant les enfants après la guerre. Il mentionne la poursuite des travaux de Holt auprès des personnes handicapées et comment Holt favorise l'adoption nationale. Il omet de mentionner le stupéfiant nombre de 200.000 enfants environ qui ont été envoyés à l'étranger pour l'adoption internationale, la GRANDE MAJORITÉ non handicapés, et en l'ABSENCE de guerre ou de famine ou de quelconque raison valable.

Vous voyez, la véritable histoire de nous, les 200 000, est toujours omise dans les livres d'histoire. Parce que ce n'est pas convenable. Mais elle doit être là. Mais si c'était vraiment là-dedans, alors l'adoption internationale viendrait à stopper brutalement. Alors, il y des forces qui empêchent la vérité d'être écrite. Mais il faut y mettre fin. Maintenant. Pas après 60 ans et 100 000 bébés de plus. Parce que quand les mères coréennes veulent garder leurs bébés, et quand elles se cherchent de l'aide, elles ne devraient pas être accueillies par un loup déguisé en agneau.