12 mai 2009

Compte-rendu de la Journée d'adoption en Corée

Adoption Day in Seoul, Korea (Journée d'adoption à Séoul, Corée)




La Journée d'adoption en Corée a été créée par les agences d'adoption afin de promouvoir l'adoption domestique. Durant le week-end dernier, se sont déroulés différents événements organisés par ASK, KoRoot et TRACK afin d'emmener un nouveau sens à cette journée, en soulignant la nécessité d'aider les mères célibataires pour qu'elles puissent élever leurs enfants, au lieu de les encourager à les donner en adoption. De plus, ces trois organismes utilisent la Journée d'adoption afin de faire comprendre au public à propos de l'adoption internationale. Vous pouvez lire les comptes rendus de deux merveilleuses personnes sur leurs super blogs, le Blog de Jane et
le Blog de Suki, ainsi que sur le
Blog de TRACK. 

Les adoptés coréens internationaux supportent les droits des mères de naissance en Corée du Sud.

 (Traduction de Korean intercountry adoptees support birth mother’s rights in South Korea du site The Hankroreh) 

Les organisations de défense des droits des adoptés coréens et les ONG sud-coréens parrainent les événements supportant "une journée sans adoption" pour aborder les causes profondes.

Adoptee Solidariy Korea (ASK), une organisation des adoptés coréens, a parrainé un symposium en après-midi à la Commission nationale des droits de Corée (NHRCK) à propos de solutions alternatives à l'adoption inter-pays (ICA) adoption, avec des représentants de cinq ONG, le vendredi 8 mai.

L'événement, organisé conjointement avec la Korean Foster Care Association, le Korean Unwed Mothers Support Network, le A-Ha! Sexuality Education Counseling Center, TacTeen et le Korea Sexual Violence Relief Center, était l'un d'une série d'événements tenus le week-end concurremment avec la Journée d'adoption.
Le 11 mai a été désigné en 2006 comme une journée nationale pour promouvoir et soutenir l'adoption nationale en Corée du Sud. En 2008, le Ministère de la Santé, du Bien-être et de la Famille a annoncé que les adoptions nationales avait dépassé les adoptions internationales pour la première fois avec 1288 adoptions nationales et 1264 adoptions internationales. Selon la Truth and Reconciliation for the Adoption Community of Korea (TRACK), l'adoption internationale représente la migration de masse de jusqu'à 200.000 enfants coréens dans 15 différents pays occidentaux.

Selon Kim Stoker, représentante de l'ASK, "La majorité des enfants disponibles pour l'adoption, qu'elle soit domestique ou internationale, sont de mères célibataires qui doivent renoncer à leurs enfants non pas par choix mais par nécessité en raison de l'absence d'aide sociale combiné avec le patriarcat, la pauvreté et la stigmatisation sociale." Stoker a dit,"Essayons d'empêcher l'adoption et de créer une alternative en supportant les droits des femmes en Corée du Sud où les mères célibataires peuvent garder leurs enfants."

Kwon Hee-jung, un chercheur du Women’s Culture and Theory Institute et coordonnateur de Korean Unwed Mothers Support Network qui a pris la parole au forum NHRCK a dit que le développement des droits des femmes et le questionnement de la construction des modèles de la famille nucléaire en Corée du Sud n'ont jamais été bien "au-delà des débats autour de l'institution du mariage" et "la réflexion sur les droits de reproduction a été centrée sur concevoir ou de ne pas concevoir, donner naissance à un enfant ou pas." Elle a ajouté que, jusqu'à récemment, "il n'y a pas eu beaucoup de considération des droits de la femme de garder son propre enfant, ni le droit de l'enfant de vivre avec sa famille naturelle."

Park Young-sook, présidente de la Korean Foster Care Association, a déclaré que le gouvernement sud-coréen a récemment augmenté le soutien à l'éducation des enfants de mères célibataires, le mois dernier, "à partir de 50000 won par mois d'allocation à 100000 won." Les familles d'accueil ont eu le droit de recevoir 65000 won par mois de la part du gouvernement et, selon les stipulations de la législation de l'adoption, les parents qui adoptent domestiquement ont également été admissibles à un soutien financier de 100000 won par mois.

Kwon a ajouté que six nouveaux centres pour mères célibataires sont ouverts à travers le pays. En réponse à une suggestion d'un membre de l'auditoire en ce qui concerne la construction des centres de soins à proximité des établissements scolaires pour soutenir les adolescentes qui ont décidé de mener leur grossesse à terme et d'élever leurs enfants afin qu'elles puissent terminer leur éducation, elle estime qu'il y a moins de 100 établissements privés pour les mères célibataires, les mères célibataires et leurs bébés, et les mères et leurs enfants qui sont souffrent économiquement.

ASK a dit qu'alors ils avaient envisagé le forum comme une opportunité d'inclure les agences d'adoption, dont la mission comprend également l'amélioration du système de protection sociale et de soutien des droits des enfants d'être élevés avec leurs familles naturelles, les agences ont refusé de participer. Jenny Na, co-fondatrice et membre actuel du comité directeur d'ASK a déclaré que le but du symposium était d'explorer les moyens de "s'attaquer aux causes profondes de l'adoption en fournissant l'éducation sexuelle pour les jeunes, en abordant la violence sexuelle chez les jeunes femmes, en soutenant les alternatives à l'adoption internationale qui existent présentement comme les familles d'accueil et ou la garde par la parenté, et en augmentant l'aide aux mères célibataires ou monoparentales."

Lee Mi-jeong, un chercheur à Korean Women’s Development Institute (KWDI), qui a parlé le 4 mars à la 52ième Women‘s Policy Forum: "Improving Attitudes Toward unwed Mothers and promoting support" (Améliorer les attidues envers les mères célibataires et de promouvoir le soutien), organisé par KWDI et le membre de l'Assemblée nationale, Kim Kum-lae tenu à Assembly Member’s Office Building, demande également si l'adoption est la solution à la situation des mères célibataires et leurs enfants. "Frappée par la capacité de la communauté des adoptés coréens résidant en Corée du Sud à se faire entendre, en contraste avec les mères célibataires et monoparentales, elle dit qu'à l'heure actuelle, il n'existe pas suffisamment de statistiques disponibles. Elle estime que, tandis qu'il est peut-être possible pour retracer le nombre des mères célibataires ou monoparentales qui reçoivent un certain type d'assistance pour parent monoparental, que ça "pourrait ne représentent que 5 pour cent du nombre total des mères célibataires et monoparentales." Lee suggère que cela pourrait être dû à l'attitude de la Corée du Sud qui a stigmatisé les mères célibataires et monoparentales, mais elle voit cela en train de changer alors que le gouvernement augmente le service et le soutien financier.

Jane Jeong Trenka,présidente de TRACK, qui a assisté le forum du vendredi et coordonné l'événement du théâtre de marionnettes le dimanche, affirme qu'il existe actuellement un projet de révision de la législation de l'adoption coréenne actuellement en circulation au Ministère de la Santé, du Bien-être et de la Famille (MHWF). Trenka a dit: "Réviser l'adoption n'est pas à propos des choix de l'éducation des enfants des parents adoptifs, que ce soit interne ou internationale, mais plutôt à propos d'un pays tentant de corriger la discrimination envers les mères célibataires et l'utilisation de l'adoption internationale comme une solution à un problème national. Elle s'est fait dire par des officiels de la Division de l'enfance et de la protection de la jeunesse du MHWF que ça pourrait aller jusqu'à l'Assemblée nationale en octobre pour être approuvé. Trenka dit qu'elle espère le plein accès à la langue pour faciliter la participation des adoptés dans les prochaines audiences publiques révisant les projets de lois sur l'adoption.

En guise de conclusion, Stoker a dit: "Alors que le gouvernement peut faire une meilleure politique et qu'il peut y avoir une augmentation de soutien réel en termes de logement et de financement, l'attitude du public a aussi besoin de changer pour la rendre possible pour les mères célibataires de garder leurs enfants."

Questions or commentaire à [englishhani@hani.co.kr]  

Réflexions pour la journée de l'adoption

(Traduct de Relfections for Adoption Day, sur le site JoongAngDaily)

Le chanteur Cho Young-nam, a raconté une fois sa première rencontre avec sa fille adoptive. "À la fin d'une journée, je suis allé dans une garderie où ma femme a dit qu'elle rencontré une jeune fille qu'elle aimait et m'a demandé d'aller voir moi-même." Alors qu'il marchait au bout du couloir, il a entendu des chuchotements de soignants disant qu'ils souhaitaient qu'Eun ji soit choisie parce que sinon elle serait envoyée à l'orphelinat quelques mois plus tard. Comme il était sur le point d'entrer dans une chambre où il pourrait choisir un tout-petit, il a soudainement entendu une voix forte dans sa tête criant à quel point c'était mal. "Je n'allais pas faire des achats compulsifs dans un magasinage. Je ne devrais pas être examiner une fille comme si elle était une bonne chaussure à acheter!" Avec cette pensée, il est retourné au bureau de la garderie et a demandé une jeune fille nommée Eun-ji. Ce jour-là, il y a 15 ans, une petite fille de 5 ans a trouvé une maison avec la famille Cho au lieu de l'orphelinat.

Aujourd'hui, la Corée commémore la Journée d'adoption. Jusqu'au début des années 1990, rares étaient ceux assez courageux dans cette société conservatrice avec ses racines profondes de notions de famille de sang à s'ouvrir sur l'adoption d'un enfant. Mais comme la société s'est développée en acceptant de plus en plus, ce n'est plus une question secrète; environ la moitié des cas d'adoption l'année dernière ont été administrés ouvertement par le biais des agences.

Pourtant le pays est accablé par la stigmatisation de l'envoi d'un si grand nombre de ses bébés vers les maisons d'outre-mer. Depuis 1958, lorsque le pays a commencé à tenir des registres des adoptions outre-mer, le total d'adoptés nés en Corée se porte à 160000.

L'Américaine, Brooke Newmaster, lors d'une visite à la terre de sa naissance, a témoigné la manière dont les adoptés vivent avec la douleur d'avoir à chaque fois expliquer et convaincre les autres ainsi qu'à eux-mêmes de leur identité. Le Suèdois, Tobias Hubinnet, dans son étude sur le lien entre l'adoption outre-mer et le nationalisme de la Corée, a réprimandé leur pays de leur naissance; le gouvernement a non seulement sauvé des sommes énormes dans des dépenses sociales mais a empoché de 4000$ à 7000$ en frais pour chaque enfant envoyé à l'étranger. Ils ont le sentiment qu'ils ont été abandonnés par leur mère patrie, ainsi que par leurs mères biologiques.

Ce qu'ils demandent de leur pays de naissance n'est pas seulement l'encouragement à garder les bébés dans le sol coréen, mais d'accroître le soutien aux mères monoparentales célibataires. Presque tous les adoptés outre-mer sont nés de mères célibataires.

L'écrivaine, Jane Trenka Jeong, qui a écrit sur les expériences d'adoption trans-raciale adoption The Language of Blood, a raillé: "La Corée est un pays qui interdit les exportations des chiens Jindo. Est qu'un enfant d'une mère célibataire vaut moins qu'un chien?"

Ironiquement, le soutien aux mères célibataires de la Corée vient de l'extérieur du pays. Dr. Richard Boas, un père américain d'une fille adoptée en provenance de la Corée, a fondé le Korea Unwed Mothers Support Network. "Qu'est-ce qui est plus précieux pour un nouveau-né que l'amour et les soins d'une mère?" demande-t-il.

C'est une question que nous avons tous besoin de nous demander aujourd'hui, la Journée d'adoption.

L'auteur est un rédacteur de nouvelles économiques du JoongAng Ilbo.

Par Lee Na-ree [windy@joongang.co.kr] 

Autres liens:

One plus one Day (The Hankyoreh, 11 mai 2009) 

Changing families, enduring love
(JoongAngDaily, 13 mai 2009)

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