25 sept. 2008

Internet Adoption

Traduction de l'article paru à Kommersant, 25 janvier 2006.

Ivan Zherdev, président de U.S. Yunona Charitable Fund (Fond de charité américain de Yunona), a été arrêté en Russie sur des cas présumés de violation du droit à la vie privée de l'enfant et sur des cas présumés de fraude. Selon les enquêteurs de Krasnodar, le business de Yunona était de recueillir illégalement et de vendre à des agences d'adoption des données sur la vie privée des enfants des orphelinats ou des pensionnats de la Russie. Exactement Yunona a aidé à adopter Geiko Alex, qui a été tué par sa mère adoptive Irma Pavlis seulement quelques mois après avoir quitté pour les États-Unis.

En 1994, Ivan Zherdev de la Russie a mis en place le Fonds de charité de Yuona en Californie pour couvrir la Russie, l'Ukraine, le Kazakhstan et l'Ouzbékistan et pour l'étendre au Guatemala, au Vietnam et dans certains autres pays. Le bureaude Yunona à Krasnodar a été fondé par Ivan Zherdev en association avec son frère Vladimir.

Les tactiques étaient comme suit: en soudoyant des fonctionnaires, les coordonnateurs du fond amassait d'abord des informations confidentielles sur les enfants des maisons d'orphelins et des pensionnats. La prochaine étape était de vendre des informations aux agences d'adoption des États-Unis à partir de 10000$ à 20000$ par enfant.

En 2003, les frères Zherdev ont aidé à adopter Alex Geiko et étaient payés 11.000 pour cela. Le garçon a été tué par sa mère adoptive Irma Pavlis en quelques mois après qu'il ait quitté pour les États-Unis. Pavlis a fait 12 ans de prison depuis un an.

Le procureurs de Krasnodar sont actuellement en train d'enquêter dans un cas au sujet de: violation du droit de la vie privée des enfants des orphelinats ou pensionnats. La cause de l'action était l'affichage de photos et de données à caractère personnel sur l'internet au sujet de ces enfants.

Le second est la fraude. Après avoir reçu l'argent des États-Unis et de la Russie, Yunona n'a pas toujours exécuté ses obligations envers les clients. Dans la Napa en Californie, ils enquêtent sur 12 réclamations déposées par les Américains.

Note sur le décès d'Alex Geiko:
À l'âge de 6 ans, Alex a été battu à mort par sa mère adoptive américaine, six semaines après son adoption. (pour les détails voir les articles cités PPL)

Autre article

Ring Selling Adoption Information Is Busted (The Moscow Times, le 25 janvier 2006)

Arrests over Chad child trafficking into europe

Google vidéo 1min45




Articles sur le même sujet:

La police tchadienne a arrêté, jeudi, neuf français accusés d’avoir « enlevé » une centaine d’enfants originaires de l’Est du Tchad et du Darfour dans le but de les faire accueillir en France moyennant finances. Le président tchadien, Idriss Deby Itno, a promis vendredi que les auteurs de l’opération seraient « sévèrement sanctionnés ». Tchad : des Français arrêtés pour « trafic d’enfants » (Afrik.com, 26 octobre 2007).

Tchad : 9 Français, soupçonnés de trafic d'enfants, arrêtés (BBCAfrique.com, 25 octobre 2007).

Les Français arrêtés au Tchad alors qu'ils s'apprêtaient à décoller à bord d'un vol charter affrété par l'ONG l'Arche de Zoé avec 103 enfants africains qu'ils voulaient faire accueillir sans autorisation en France, étaient toujours en garde à vue, vendredi 26 octobre, à Abéché, principale ville de l'Est tchadien, sans toutefois être formellement inculpés. La télévision tchadienne a diffusé des images des neuf Français - six membres de l'ONG, dont son président Eric Breteau, et trois journalistes qui les accompagnaient - menottés et assis à même le sol dans le centre social où les enfants ont été accueillis et que le président tchadien Idriss Deby a visité vendredi.
Le Tchad accuse l'Arche de Zoé d'« enlèvement » d'enfants (Le Monde.fr, 28 octobre 2007).

Les seize personnes arrêtées, jeudi dernier, dans le cadre de l’enlèvement de 103 enfants tchadiens et soudanais par l’association « l’Arche de Zoé », attendent l’annonce de leur chef d’inculpation. Jugés selon le code pénal tchadien, ils risquent une peine de travaux forcés pour cette affaire qui met les autorités françaises dans l’embarras. Tchad : l’affaire Arche de Zoé, un sac de nœud politico-humanitaire (Afrik.com, le 29 octobre 2007).

Tchad : la part d’ombre de l’affaire Arche de Zoé (Afrik.com, le 30 octobre 2007).

Tchad : les enfants enlevés, victimes impuissantes de l’affaire Arche de Zoé (Afrik.com, 31 octobre 2007).

Le président français Nicolas Sarkozy, qui avait qualifié la tentative de l’association de d’ « illégale et d’inacceptable », s’est ainsi entretenu mercredi avec son homologue tchadien. Il a obtenu un assouplissement d’Idriss Déby Itno. L’affaire Arche de Zoé : une partie de poker menteur? (Afrik.com, le 2 novembre 2007).

Arche de Zoé ( Wikipedia français).

Zoé's Ark (Wikipedia anglais).

Les professionnels de l'humanitaire mesurent les dégâts causés par l'opération commando de L'Arche de Zoé: des années d'efforts dans le sens de la rigueur éthique décrédibilisées. Réactions en Suisse. Tu veux du poisson ou un enfant? (Abandon et Adoption).

Neuf Français sont soupçonnés d'avoir voulu faire partir illégalement 103 enfants originaires du Darfour pour la France. Selon eux, il s'agissait d'une "évacuation sanitaire". Tchad. L'affaire "Arche de Zoé" (Abandon et Adoption).

The Baby Business - Gutemala

Vidéo de 9 minutes à http://www.youtube.com/watch?v=Cxb1yIgp72s


Novembre 2000. Martin Adler s'infiltre pour faire un reportage sur le business d'adoption lucratif au Guatemala. Il révèle comment les enfants ne sont pas vendus à des parents potentiels de l'étranger; en réalité, ils sont vendus pour répondre à la demande. 99% des adoptions au Guatemala sont organisées par des agences et des avocats du secteur privé, qui utilisent les lois faibles d'adoption, et l'Internet, afin de tirer profit de la vente de bébés. Avec le 4ème taux d'adoption internationale le plus élevé dans le monde entier, la demande dépasse l'offre. Gustavo Tobar a passé trois années à essayer de ravoir son fils volé, et dans ce reportage, nous le voyons être laissé de côté par un autre juge. Malgré un besoin évident d'une nouvelle législation, c'est un organisme à but non lucratif qui a bloqué la nouvelle législation, de peur qu'elle empêche de trouver des familles pour les enfants plus âgés et cause une augmentation massive des enfants de rue.

24 sept. 2008

La police de Samoa enquête sur les termes des adoptions

Traduction de l'article paru dans Radio New Zeland International, le 23 mars 2007.

La police de Samoa interroge les familles des enfants adoptée par une agence d'adoption basée aux États-Unis, Focus on Children, afin de déterminer si les parents biologiques ont été induits en erreur par ses représentants.

Le commissaire de police adjoint, Papali'i Lio Ta'eu Masepa'u, a dit au journal de Samoa que le processus d'adoption est légal et ne fait pas partie de leur enquête.

Leur enquête est de déterminer si les parents biologiques ont été amenés à croire qu'ils seraient en mesure de voir leurs enfants quand ils auront dix-huit ans.

Au moins un couple a placé cinq de leurs enfants, disant qu'ils croyaient que leurs enfants reviendraient à eux et c'était un moyen pour leurs enfants d'avoir une vie meilleure.

Le Samoa rapporte que l'enquête de la police examinera également la possibilité que des parents samoans aient donné au Bureau Fédéral Américain des enquêtes, de fausses informations quand ils se trouvaient au Samoa récemment pour enquêter sur le problème d'adoption.

Voir le fiche documentaire sur les cas d'adoptions d'enfants frauduleuses de Focus on Children dans le site de US Department State:
Fact Sheet on Focus On Children Adoption Fraud Case

23 sept. 2008

Adoptive parents of 'kidnapped' children may face legal action

Traduction de l'article publié dans ABC News, le 2 septembre 2008.

Les parents adoptifs des enfants "enlevés" pourraient faire face à une action en justice



Le Procureur général fédéral a averti les parents adoptifs australiens de certains enfants en provenance de l'Inde qu'ils pourraient faire face à une action en justice pour garder leurs enfants.

Le gouvernement a enquêté sur les allégations que deux enfants indiens auraient été enlevés puis adoptés en Australie.

Robert McClelland a dit au Parlement fédéral que les parents biologiques et les parents adoptifs ont des droits légaux de s'occuper de l'enfant.

M. McClelland dit que les tribunaux, et non les politiciens, devraient décider de l'avenir de l'enfant.

"Les droits principaux qui seront examinés par un juge à l'égard de ces questions seront le meilleur intérêt de l'enfant", a-t-il dit.

"Nous devons garder à l'esprit que - en ce qui concerne en particulier à l'enfant en question - qu'il semble que l'enfant aurait été bien en Australie pour environ huit ans."

Le porte-parole de l'opposition, Christopher Pyne, a déclaré que M. McClelland n'a pas précisé comment le gouvernement aide les parents adoptifs australiens.

"Tout ce qu'il fait, en réalité, est de rapporter la question devant les tribunaux en espérant le meilleur", a-t-il dit.

"Le fait est qu'il a laissé une série de questions clés en suspens en ce qui concerne cette question."

"Est-ce que le procureur général peut assurer les parents australiens qu'ils ne n'auront pas à faire face aux dépenses et à l'incertitude de la procédure devant les tribunaux du pays d'origine de leurs enfants adoptifs"

Le procureur général fantôme, George Brandis, dit que le gouvernement doit donner des directives plus claires.

"C'est la pire façon pour le gouvernement de faire face à cela", a-t-il dit.

"Le procureur général a, en effet, a passé le problème aux tribunaux."

Adopt villages, not pet children

Traduction de l'article de Bashir Goth, paru dans OnLine Opionion, le 14 novembre 2006.

Adoptez des villages, pas des enfants de compagnie.

L'actuel engouement des célébrités pour adopter des enfants m'a emmené dans le passé. J'étais à l'hôpital de Hargeisa, le Somaliland d'aujourd'hui, à un très jeune âge pour des blessures que j'avais subies après un raid aérien sur notre village frontalier.

Étant très jeune, environ sept ans, et en raison de manque de lit vide dans la salle des hommes, j'étais admis à la salle des femmes. Un jour, une Américaine, une enseignante du Corps de la Paix (Peace Corps), m'a visité. Elle était en train de marcher à l'extérieur et elle m'avait vu par la fenêtre. Elle s'est arrêtée et m'a regardé pendant un certain temps. Ensuite, elle est entrée dans la salle et a demandé l'autorisation au personnel infirmier de me parler. Elle s'est assise à côté de moi sur le lit, a tenu ma main droite dans ses deux mains et m'a regardé avec des yeux maternels, pleins de bonté et de curiosité.

Comme je ne pouvais pas parler l'anglais à l'époque, nous avons communiqué par des moyens naturels: le toucher, le regard et les sentiments. Pour une raison inconnue, je sentais que cette étrange femme blanche assise à côté de moi et tenant ma main n'était pas du tout une étrangère. Je me sentais comme si je la connaissais depuis toujours. Je me sentais à l'aise en sa présence, et j'étais saisi par un étrange sentiment non seulement de familiarité mais d'amour maternel.

Après plus de 40 ans, je peux encore voir son visage. Je peux voir une femme à la fin de sa vingtaine, un peu charnue, avec un visage angélique, un regard timide et un sourire retenu. Elle me disait quelques mots et lorsque je ne pouvais pas répondre, elle appelait le personnel infirmier, Sakin Jirde, pour nous traduire. Sakin m'a dit que la dame américaine dont je n'ai jamais appris le nom voulait me visiter tous les jours et m'enseigner l'anglais. J'ai accepté immédiatement. Puis elle m'a laissé, mais pas sans m'avoir donné un coup maternel sur ma tête.

Dès qu'elle m'a laissé, j'ai ressenti la solitude. Je l'ai regardée pendant qu'elle me quittait et elle m'a jeté un regard à plusieurs reprises. Pour les six prochains mois, elle est venue me voir presque tous les soirs et elle m'a enseigné l'anglais. Elle m'a apporté un livre intitulé "Fifty Famous Fairy Tales" (Cinquante fameux contes de fée) qui est toujours en ma possession. Lorsque le moment de son départ s'est approché, elle a montré son intérêt à m'adopter. Elle disait qu'elle m'aimait tellement qu'elle voulait faire de moi son fils. J'avais aussi développé une grande affection pour elle. Un mot a été envoyé à mon père et sa réponse est revenue avec un simple "Non".

La femme américaine ne voulait pas renoncer et elle a demandé au personnel de l'hôpital de convaincre mon père qu'on me donnerait de bons soins médicaux et un enseignement de qualité en Amérique et qu'elle m'emmènerait visiter ma famille une fois tous les deux ans. Mais la réponse de mon père était encore négative.

J'aimais mon père, ma mère, mes frères et sœurs et mon village Dilla, mais si j'avais eu le choix ce jour-là, j'aurais peut-être accepté d'aller avec la femme américaine parce que nous avions eu un véritable sentiment de relation mère-fils l'un pour l'autre et j'avais un tel désir ardent d'apprendre l'anglais et de parler comme elle. Nous nous sommes quittés les cœurs brisés. Quand je suis sorti de l'hôpital et suis retourné à la maison, je ne pouvais pas m'arrêter de pleurer pendant une semaine entière.

En regardant rétrospectivement l'événement, je ne peux qu'admirer la sagesse de mon père pour avoir suivi sa propension parentale qu'aucun autre amour ou confort matériel n'égale jamais un père regardant son propre enfant grandir devant ses yeux et lui transmettant la culture de son peuple et son histoire. Je me demande si ma culture et mon village auraient eu une place dans mon cœur si j'avais été élevé à l'étranger.

J'ai rapporté cette histoire pour montrer qu'il y avait un temps où l'adoption d'enfant était un cas d'un sentiment fort et véritable de maternité qu'un enfant étranger avait suscité dans le cœur d'une femme. Un sentiment qui a grandi avec le temps jusqu'à ce qu'il devienne impossible de nier.

Cela est contraire à ce que nous voyons aujourd'hui avec les célébrités américaines qui vont sur une frénésie de magasinage pour un enfant en Afrique et dans d'autres pays pauvres. Ça les frappe juste comme ça - pour obtenir un frère-jouet ou un sœur-jouet pour leurs enfants choyés - et tout ce que ça prend c'est un voyage excessivement médiatisé dans le marché africain pour afficher de pauvres enfants nus et choisir le meilleur jouet que l'argent peut acheter pour satisfaire leur fantasme: tout comme ils arriveraient à la boutique la plus proche pour satisfaire leur besoin de la dernière accessoire à la mode.

Tout comme les Européens justifiaient la ruée pour l'Afrique au 19ième siècle et la traite des esclaves avant cela comme étant le désir de l'homme blanc de civiliser le "demi-diable et demi-enfant", les célébrités d'aujourd'hui justifient le braconnage d'enfants au nom de la philanthropie et de l'altruisme: sauver les enfants pauvres du cœur de l'obscurité et les emmener dans le monde de la lumière.

Toute personne qui pense que mon argument est injuste ou hostile devra me convaincre du contraire. Comment une personne peut-elle aller dans un orphelinat d'un pays étranger pauvre, demander aux enfants de se défiler pour eux, prendre un "chanceux", payer comptant et s'en aller avec leur proie.

L'adoption par elle-même est une véritable nécessité de l'homme et une action noble qui donne un enfant à une personne sans enfant et un bon foyer, le confort et un avenir à un orphelin ou un enfant frappé par la pauvreté. Mais les enfants dans le besoin sont partout: ils sont en Amérique comme ils sont en Afrique et en Asie. Mais pourquoi les célébrités n'adoptent-elles pas les enfants d'Amérique au lieu d'aller à l'étranger pour adopter des enfants africains ou asiatiques?

La réponse est: il n'y a pas d'enfant à vendre en Amérique. Toute personne qui veut adopter passe par des années de procédure épuisantes pour se qualifier pour l'adoption d'enfant. Là-bas, les enfants sont des êtres humains et ne peuvent pas être achetés comme des jouets, des jeux ou des animaux pour les enfants des célébrités. Mais en Afrique, les gens sont encore vendus en échange de perles, de tabac et de la petite caisse. Et comme un journaliste du Malawi a déclaré, "Nous sommes en train de montrer au monde que notre pauvreté s'est étendue au cerveau".

Quelqu'un pourrait toutefois demander si ces stars sont vraiment honnêtes au sujet de leurs sentiments pour aider les enfants pauvres d'Afrique et d'Asie? Sans aucun doute, parfois le plus honnête des sentiments peut être déformé par les moyens avec lesquels ils sont accomplis. Changer l'adoption d'enfants en un shopping est une représentation grotesque d'un geste noble. Mais avec de tels grands cœurs et des sentiments philanthropique de sauver les enfants du monde, les célébrités peuvent faire un meilleur travail et sauver plus d'enfants de la pauvreté s'ils adoptent des villages entiers en Afrique et en Asie au lieu de seulement un ou deux enfants.

En fournissant des écoles, des cliniques et des puits d'eau à des villages entiers, nous aurons des milliers de jeunes Zaharas et David Bandas devant leur bien-être et leur avenir à la charité des célébrités. L'Afrique tirerait de grands revenus comme les visiteurs curieux s'assembleraient en foule pour voir et apprendre des villages d'Angelina Jolie et de Madonna. Ça apporterait un changement radical sur notre façon de faire la charité et l'aide étrangère et ça incarnerait la quintessence de l'altruisme de l'ouest et la philanthropie. La chanteuse colombienne Shakira montre déjà le chemin de cette direction et c'est une direction qui vaut la peine d'être imitée.

Les oeuvres de charité de la chanteuse colombienne Shakira: (du site Look to the Stars)

Pies Descalzos
(Barefoot Foundation) Fondé par Shakira, le but de cet organisme est d'améliorer l'éducation, la nutrition et la vie des milliers d'enfants déplacés vivant dans des conditions périlleuses en raison de violent conflit interne en Colombie.

Autres œuvres supportées par Shakira:

ALAS

Global Campaign for Education

One Campaign

Treatment Action Campaign


Uniceff

Somos Children's Village

18 sept. 2008

The Great Indian adoption racket across four continents

Traduction de l'article paru dans The Times of India, le 1 septembre 2008.

Par Lakshmy Ramanathan

Chennai: Sept heures trente, une soirée froide de février: les résidents du bidonville hors de la route principale Pulianthope à Chennai-Nord, s'étaient rassemblés en dehors de leurs baraques pour cuire leur dernier repas pour la journée.

Les enfants plus âgés jouaient sous la faible lumière des réverbères. Comme les lumières s'étaient éteintes pour une fraction de seconde, une figure qui rôdait dans l'obscurité, s'est déplacé rapidement, et a pris Subash N, âgé d'un an et demi, qui dormait sur un matelas mince.

"Mon épouse était allée puiser l'eau quand les lumières se sont éteintes. Au moment où elle est revenue, notre enfant avait disparu", dit Nageshwar Rao, dont le fils Subash a disparu le 18 février 1999. L'enlèvement a eu lieu devant plusieurs aînés et 15 autres enfants qui jouaient à proximité.

Subash a été l'un des trois enfants identifiés par la branche de crime de ville (CCB - city crime branch) en 2005 pour avoir été enlevé par l'agence d'adoption internationale, Malaysian Social Service(MSS), basée à Thiruverkadu. Nageshwar Rao, le père du garçon, dit que trois nouvelles personnes avaient emménagé dans le bidonville afin d'identifier et restreindre les victimes potentielles.

"Nous n'avons eu aucune aide de la part des autorités à ce jour. En fait, quand j'ai harcelé la police pour savoir où se trouvait mon fils en Amérique, ils m'ont menacé de me mettre derrière les barreaux. La dernière fois que nous avons été contactés par une équipe d'enquête, cela fait six mois quand la CBI a repris l'affaire," dit Nageshwar, misérable mais résolu .

Dans les trois premières années après la disparition de son fils, Nageshwar a monté une équipe de chercheurs qui est allé jusqu'à la ville d'Hyderabad. Un allégement est arrivé seulement six ans plus tard, lorsque la police a appris au sujet des activités illégales de MSS, en cernant le lieu possible où se trouvait une des autres victimes, Jabeen Saalia.

Jabeen, une petite fille de trois d'humeur gaie, a été emportée à toute vitesse juste sous les yeux de son frère Sadaam Hussein. Hussein l'avait emmenée à un stand de thé voisin pour lui offrir un verre. "Ammi a dû aller au marché et la petite Jabeen avait demandé de l'eau. Donc, je l'ai emmenée au stand et juste au moment où je payais la caissière, un homme l'a enlevé soudainement et l'a emmenée dans une auto qui attendait", dit Hussein qui a été le dernier de la famille Saalia à voir leur Jabeen aux jolis yeux.

C'est avec le cas de cette enfant de 3 ans que le CCB a pris connaissance du racket de l'adoption internationale. Les accusations d'enlèvements d'enfants entre deux hommes dans un bar en 2005 ont alerté la police. Deux hommes (Cheikh Dawood et Manoharan) et des femmes (Sabeera et Nawjeen) travaillant pour MSS ont été pris. Les autorités ont ensuite cerné les propriétaires de l'agence d'adoption, PV Ravindranath et son épouse Vatsala, et ont saisi les dossiers de 120 enfants envoyés à l'étranger pour l'adoption. Treize ont été envoyés en Australie. Un fichier correspondait à la photo de Jabeen.

Pour la première fois en sept ans, le ménage Saalia a célébré Id. Mais leur joie fut de courte durée. Les enquêtes ont traîné pendant deux ans. Cela a pris une ordonnance d'habeas corpus déposée par les avocats des droits de l'homme pour que le tribunal de grande instance ordonne CBI de reprendre l'affaire en 2007. C'est dans la première semaine du mois d'août de cette année que le CBI a envoyé une demande d'Interpol pour retracer la famille de Queensland qui avait adopté Jabeen. "Je veux voir ma aulad (enfant)," dit Fatima, la mère de Jabeen. "Je veux l'embrasser, sentir son visage d'adulte. Elle sera de retour parmi nous, n'est-ce pas?" demande-t-elle en doutant. Aujourd'hui, le ménage de Saalia est rempli des rires de trois enfants. Un perroquet pousse des cris rauques à l'arrière-plan. Mais Fatima et son mari continuent à se sentir seuls.

C'est un désir ardent partagé par Nagarani et son mari E Kathirvel aussi, qui ont perdu leur enfant d'un an et demi, Satish Kumar, le plus jeune des trois fils, en octobre 1999. Enlevé du sol où toute la famille dormait, Satish a été retracé aux Pays-Bas, où les Bisessars l'ont baptisé Anbu Rohit Bisessar. Mais les Kathirvels, à la différence des deux autres familles, réalisent que leur relation avec leur fils ne sera plus jamais la même.

"Je ne suis pas en train de nier qu'il pourrait être élevé dans un environnement complètement différent et peut-être plus luxurieux. Mais cela ne signifie pas que je ne peux pas être autorisé à le rencontrer. Je veux voir mon fils à nouveau, même si ce n'est pas pour être réunis", explique Nagarani.

"Racket démantelé"

1993 - 98:

MSS facilite des enfants volés pour les adoptions internationales à des parents d'accueil qui ne se doutent de rien

1999:

La licence de MSS est révoquée après qu'un personnel soit arrêté pour les enlèvements de quatre bébés d'un hôpital local. Sa licence lui est remise plus tard.

2001:

CARA, responsable de centre d'enfants pour l'adoption internationale, constate que MSS a fait peu pour placer les enfants avec des parents indiens. D'autres divergences et la négligence vis-à-vis de la santé des enfants sonte également découvertes.

2005:

La police surprend une conversation d'accusations d'enlèvement d'enfant au cours d'une rixe entre deux hommes dans un bar local.

Quatre personnes - Cheikh Dawood, Manoharan, Sabeera et Nawjeen qui ont été arrêtées - vendent la mèche. Les propriétaires de MSS, PV Ravindranath et Vatsala, sont pris.

La police retrace les adresses de trois enfants en Australie, au Pays-Bas et les États-Unis

2007:

L'acte judiciaire d'habeas corpus est déposée. La Cour Supérieure ordonne le CBI de prendre la suite du cas.

Juillet -Cour émet une lettre rogatoire en vue de faciliter CBI dans les interrogatoires des familles adoptives.

Règles d'adoption internationale

a) Devraient en grande partie se conformer à la Central Adoption Resource Agency (CARA), établie en 1990, la déclaration des Nations unies de 1989 sur les droits de l'enfant, la Convention de La Haye de 1993 (Tous les trois prévoient qu'un enfant sans famille devrait être placé dans une famille au sein de son propre milieu socio-culturel. L'adoption internationale doit donc être considérée comme une option secondaire)

b) Les maisons autorisées pour l'adoption à l'étranger sont appelées Recognised Indian Placement Agencies (RIPAs)

c) En cas de faute professionnelle par une maison d'adoption, les gouvernements d'état doivent informer la CARA. Les enfants devraient être transférés hors de l'agence défaillante.

Autres articles:

Nagarani est une résidante de Chennai. Santish, son fils de deux ans, a été kidnappé il y a sept ans. L'année passée, la police a dit à Nagarani que son fils Satish a été adoptée par un couple du Pays-Bas et qu'il s'appelle maintenant Anbu. Nagarani est allé à la cour, exigeant que son fils lui soit ramené de nouveau à elle.
Chennai Lady waits for kidnapped son (IBNlive, 30 juin 2006).

Un reportage sur le programme de télévision Netwerk a récemment indiqué que les autorités indiennes veulent que l'enfant soit soumis à un test d'ADN et soit réuni à ses parents biologiques. Le garçon, qui a maintenant 9 ans, aurait été enlevé au domicile de sa famille en 1999. Le bambin a été vendu à un orphelinat et, éventuellement, à un couple dans les Pays-Bas par une agence d'adoption. L'affaire a éclaté lorsque les ravisseurs ont été arrêtés en 2005. Le bureau néerlandais d'adoption a été apparemment notifié à l'époque. Investigation into illegal adoption (Expatica, 23 mai 2007).

Les autorités indiennes disent qu'au moins 350 adoptions faites par un orphelinat étaient illégales. 50 des ces enfants ont été adoptés par des parents hollandais. Netherlands probes alleged illegal adoptions from India (WebIndia, 30 mai 2007).

Le garçon aurait été enlevé en 1999 et vendu à une maison d'enfants avec une fausse lettre d'acceptation de la part des parents. Il a ensuite été introduit aux Pays-Bas par une agence d'adoption néerlandaise et adopté par un couple de Hollandais. 'Stolen boy' may be one of dozens (Dutch News, 23 mai 2007).

Une vingtaine de couples québécois, qui ont déjà adopté un enfant en Inde ou qui s'apprêtent à le faire, vivent dans l'angoisse parce qu'un réseau de trafic d'enfants vient d'être découvert dans ce pays.

Devant ces inquiétudes, le Secrétariat québécois à l'adoption internationale ne permet l'ouverture d'aucun autre dossier.

Au cours des dernières semaines, 188 enfants, que l'on craint avoir été kidnappés ou obtenus contre de l'argent, ont été retirés de sept orphelinats indiens souvent insalubres.

Depuis que l'Inde a ouvert ses portes à l'adoption internationale en décembre, cinq enfants ont été adoptés par des Québécois. Quinze autres couples ont également déjà reçu la fiche d'identité et la photo de l'enfant attendu
.Plusieurs familles québécoises ont peut-être adopté des enfants kidnappés en Inde (LCN, 4 mai 2001).

17 sept. 2008

Shady Child Adoptions in Guatemala

Traduction de l'article paru dans le site Prensa Latina, le 16 septembre 2008

Adoptions d'enfants louches au Guatemala

Guatemala, 16 sept (Prensa Latina) Les autorités financières guatémaltèques ont détecté plusieurs cas de blanchiment d'argent liés à des procédures irrégulières d'adoptions d'enfants par des familles américaines, ont révélé les sources mardi dans la capitale.

Le Corps spécial de vérification(IVE), chargé d'enquêter sur les transactions bancaires suspectes, a indiqué qu'au moins 12 millions de dollars ont été transférés dans le pays pour payer des avocats et autres personnes liées à ces procédures.

Selon le rapport, il y a environ 85 mandats achetés par environ 50 agences américaines, les services de transfert qui disent, par exemple: "premier paiement pour l'enfant, second paiement pour le garçon de sept ans dans le processus", et d'autres similaires.

Les montants fluctuaient entre 20000$ et 30000$ et au moins 40 Guatémaltèques ont été détectés parmi les bénéficiaires, dont 20 étaient les notaires, a dit le IVE.

Selon les lois locales, le blanchiment d'argent est commis lorsque des sommes d'argent sont reçues à la suite d'une action illégale ou irrégulière.

Jusqu'à la fin de 2007, 4000 mineurs guatémaltèques ont été donnés pour l'adoption à des familles étrangères, principalement des États-Unis, suscitant des critiques de la part des organisations nationales et internationales.

Ces organisations ont dit que de nombreuses femmes se sont fait convaincre de vendre leurs nouveau-nés pour répondre à leurs besoins, ou les bébés étaient volés et leurs identités changées.

Pour arrêter ce marché, le gouvernement a créé le Conseil national de l'adoption, une seule et même entité juridique avec le pouvoir d'autoriser à donner un enfant en adoption.

Le 9 septembre, le conseil a décidé de suspendre les adoptions internationales pour une durée indéterminée, et de donner la priorité aux demandes de couples d'origine guatémaltèque qui n'ont pas à payer d'argent pour les procédures nécessaires.

Autres article:

US pressuring Guatemala for babies (du site Al Jazeera, 13 mars 2007)

Par Mariana Sanchez

With Guatemala the second biggest provider of children adopted in the US, most of the children are born to poor women who are either paid to be pregnant or pressured into giving up their baby.

The US has now threatened to bar such adoptions, unless the Guatemalan government complies with an international agreement designed to protect potential adoptees.

Alejandra has just given up her daughter for adoption. She is 16 years old.

"My mother found a woman who asked me if I was sure I wanted to do that. She said I would not get into trouble and the baby would be fine," she said.

Alejandra says she did not get paid for her baby, but Josefina Arellano, a prosecutor for minors, said he suspects that money was involved.

"There are minors who have had three or four pregnancies. They get paid between $500 and $1500, depending on how desperate the mother is for money. Let's be honest, this is a business," Arellano says.

Booming business

And as a business, it is booming.

Last year, more than 5000 Guatemalan children were put up for adoption – per capita, it is the highest rate in the world, in an industry worth $130m.

Many international visitors stay at a hotel when they come to Guatemala to pick-up their new babies.

Most are American and very few of them are willing to talk about the process.

One woman said she was told by her lawyer to remain silent. Hotel security is instructed to protect them.

It is not that adoption is wrong - it is the unregulated process in Guatemala that leaves the system open to corruption.

Profit-making agencies offer babies over the internet.

Authorities rarely police the lawyers, notaries or agency managers who charge up to $30,000 for a baby.

'Acting with impunity'


Mother Ines Ayau runs a government-supervised orphanage. Here the system works, but she says it is often not the case elsewhere.

"There is impunity in our country - general impunity in all the different sectors of the country. Everybody knows who are the bad guys and they are still there acting," Ayau says.

Ayau says unscrupulous caretakers convince women to give up their children. They even push them to get pregnant to make some money.

In one private home, one of the priorities is to find a family that would be suitable for each one of the children there, but just the opposite happens in many clandestine homes where the caretakers provide a child that will respond to the needs of the adoptive parents.

Police sometimes raid clandestine homes in Guatemala City rescuing children from the hands of adoption brokers, but this sort of action has not slowed the trade.

What is more effective is the international Hague treaty banning unregulated adoptions.

Until now, the United States - responsible for 95 per cent of adoptions - has not signed the convention, but Unicef says the US government has signalled it will soon.

"People are rushing because they know that the convention will be in effect in the US and shortly from now there will not be possibilities to continue with this way of running the adoption in Guatemala," said Manuel Manrique, Unicef director.

Many Guatemalan mothers believe they are giving up their children to a better future.

But for many others, it is also a heart-breaking moment forced on them by poverty, and too often someone else is reaping the financial rewards.

Le meurtre d'une adolescente jette la lumière sur le trafic de bébés au Pérou

Traduction de l'article paru dans Seattle Times, le 13 mars 2006.
Par Rick Vecchio
Associated Press

LIMA, Pérou - Lorsque le corps de Claudina Herrera a été découvert il y a près de cinq mois au bord d'une route, recroquevillée dans la position fœtale dans une boîte de carton, la cause du décès était évidente: le ventre de la femme enceinte de 18 ans était taillé grand ouvert, et son bébé avait disparu.

Quelques jours plus tard, sa fille prématurée se trouvait en soins intensifs d'un hôpital public, et la femme qui s'était présentée avec le bébé - couverte de sang et affirmant qu'elle lui avait donné naissance dans un taxi - a été arrêtée avec quatre autres personnes.

Le meurtre de Herrera afin de voler son enfant à naître a choqué le Pérou et a servi comme un vilain rappel du début des années 1990, lorsque les nombreuses allégations de la corruption dans les procédures d'adoption avaient conduit à une répression.

Cela suggère également que l'industrie illégale est encore en plein essor: Dr. Luis Bromley, chef des enquêtes au bureau du Procureur général, a déclaré que les présumés auteurs du crime appartiennent à l'un des au moins une douzaine de réseaux de trafic d'enfants au Pérou.

La police péruvienne, en collaboration avec Interpol, le FBI et les enquêteurs de l'Espagne, de la Colombie et d'ailleurs, dit qu'ils ont déjà brisé un prétendu réseau.

Le mois dernier, un homme allemand et son épouse péruvienne ont été accusés d'avoir vendu un bébé pour 16870$ à une femme allemande, qui a été arrêtée avec l'enfant en Équateur.

La police pense que, pendant plus d'un an, le couple avait acheté des nouveau-nés de femmes pauvres, et avait emmené des fonctionnaires corrompus dans des villages isolés de la jungle pour délivrer de faux certificats de naissance.

À la fin des années 1980 et au début des années 1990, le Pérou était célèbre pour ses adoptions relativement rapides et faciles. Les américains ont adopté plus de 720 bébés péruviens en 1991.

Cela a changé après une série de scandales dans lesquels les enfants auraient été enlevés et des avocats et des juges auraient été soudoyés pour créer de faux documents.

Un gouvernement péruvien embarassé a créé un Secrétariat national des adoptions pour imposer de nouveaux codes tellement bureaucratiques et longs que le nombre des adoptions légales par des étrangers a chuté à seulement 92 en 2004.

Des activistes disent que les restrictions auraient tout simplement poussé l'industrie dans la clandestinité.

Sandra Soria, directrice générale du Pérou d'un Institut de la petite enfance et de la famille à but non lucratif, dit qu'il est impossible de savoir combien d'enfants sont vendus chaque année, non seulement pour l'adoption, mais également pour le travail forcé et le commerce du sexe.

Soria a déclaré que le cas de Herrera était un exemple classique de la façon que les réseaux sophistiqués infiltrent les cliniques de santé publique pour chercher des femmes vulnérables. Bromley a déclaré que derrière le cas de Herrera "il n'y aurait pas une, deux ou cinq personnes, mais plutôt une mafia".

Qu'est-ce qui met le cas à part, c'est que Herrera soit morte. "Il n'existe pas de cas précédent similaire pour la mort de Claudina Herrera," a déclaré Bromley. "Ces mafias ne fonctionnent pas en tuant des femmes pour obtenir des bébés."

Les enquêteurs croient que les assassins de Herrera avaient un ordre à remplir "et ils avaient un urgent besoin d'une petite fille", a déclaré Bromley.

L'autopsie a indiqué que Herrera a été frappée sur la tête et brûlée sur la poitrine - un signe que des pagaies de défibrillateur ont été utilisés pour tenter de la réanimer, selon les rapports de police obtenus par l'Associated Press.

Selon des rapports de police, Herrera était l'une des cinq adolescentes enceintes dans une clinique approchée par Ysabel Palacios, la femme qui s'était enregistrée comme la mère du bébé et qui est désormais accusée du meurtre de Herrera.

Palacios, 31 ans, a affirmé être une "coordinatrice" de la prestigieuse clinique de naissance Hogar de Madre, et aurait proposé d'inscrire Herrera et les autres filles, toutes dans leur dernier trimestre, dans un programme prénatal gratuit pour les nécessiteux.

Palacios a déclaré à la police que les adolescentes la confondaient avec une autre femme qui offrait des soins médicaux gratuits et promettait de trouver des "parrains étrangers pour les aider" dès que les bébés seraient nés.

Elle a nié avoir rencontré Herrera et elle dit qu'elle a donné naissance à sa propre fille dans un taxi.

Mais un examen médical a déterminé que Palacios n'avait pas donné naissance, et les dossiers médicaux ont montré qu'elle avait subi une ligature des trompes.

Lorsque la police l'a confrontée avec leurs preuves, Palacios a admis avoir appelé la maison de Herrera. Mais dans une déclaration écrite à la police, obtenue par AP, elle a insisté sur le fait qu'elle était enceinte, et a dit, qu'elle aussi était victime du réseau.

Palacios a déclaré à la police qu'elle-même et Herrera avaient recueillies par Diana Rivas, une infirmière en obstétrique, en apparence pour un rendez-vous au Hogar de Madre. Palacios a affirmé qu'elle avait accouché dans le taxi et avait commencé à avoir une hémorragie, et que juste avant de perdre conscience, elle avait vu le conducteur donner un coup sur la tête de Herrera avec un pneu de fer.

Palacios a dit qu'elle s'est réveillée avec un bébé dans ses bras qu'elle croyait être le sien. Les tests d'ADN ont révélé plus tard que le bébé était à Herrera.

Rivas a nié avoir participé au meurtre de Herrera mais a reconnu avoir préparé l'historique des visites prénatales pour Palacios.

Palacios est en prison avec quatre présumés complices: son petit ami, son ex-mari, Rivas et un travailleur social de la clinique.

La mère du petit ami de Herrera, Pilar Villavicencio, aide à élever le bébé-fille. Ils l'appellent Fabiana Antonella - le nom que Herrera avait choisi avant d'être tuée.

Autre article:

La principale accusée est Isabel Palacios, la femme qui passait pour la mère du bébé de Claudina. Ainsi que, Sofia Parravicini, qui a pris Palacios et le bébé à l'hôpital Solidaridad de Surquillo pour constater une prétendue livraison d'urgence. Aussi, Diana Rivas, accusé d'être l'obstétricien qui, grâce à une césarienne clandestine, a extrait le bébé du défunt, ainsi que le chauffeur de taxi Miguel Montoya. Ratifican acusación y piden 35 años para responsables de asesinato de Claudina Herrera (24 Horas Libre Peru, 18 août 2008).


Pérou: Un couple accusé de trafic de bébés

Traduction de l'article paru dans CBS News, le 18 février 2006.

LIMA, Peru. - Un Allemand et son épouse péruvienne ont été accusés d'avoir trafiqué des bébés péruviens aux parents adoptifs en Europe grâce à un site Internet, a déclaré la police vendredi.

Les enquêteurs croient que le couple obtenait les bébés de femmes pauvres qui étaient prêtes à abandonner leurs enfants pour l'argent.

Arndt Hubert Kupper, 36 ans, et Eva Noruzka la Torre, 22 ans, ont été arrêtés mercredi. Ils auraient offert de vendre les enfants pour 16 870$ chacun.

Un enquêteur principal dans cette affaire a déclaré à l'Associated Press que la police avait des preuves indiquant qu'au moins 10 bébés ont été vendus. Un enfant péruvien a été récupéré en Équateur.

Les arrestations couronnent une enquête de sept mois, qui a commencé quand une femme allemande a été arrêtée à l'aéroport international de Lima Jorge Chavez alors qu'elle essayait de monter à bord du KLM vers l'Allemagne avec une fillette âgée de 15 jours, a déclaré la police.

Les employés de l'aéroport sont devenus suspects lorsqu'ils ont vu le bébé à la peau foncée pleurer, refusant de prendre une bouteille de la femme à la peau pâle.

La femme s'était échappée des autorités mais a été arrêtée par la suite en Équateur, où elle reste en état d'arrestation pour trafic de bébé, a dit le lieutenant Anibal Torres. La police tente toujours de retracer la véritable mère au Pérou.

Kupper et la Torre annonçaient les adoptions en allemand, en anglais et en espagnol sur un site Web appelé "Adoption Shilfe Peru", qui était en opération depuis cécembre 2004, ont dit les autorités.

La police a déclaré avoir obtenu une ordonnance du tribunal pour accéder aux relevés bancaires péruviens du couple pour voir le nombre de dépôts qu'ils pourraient avoir reçu de la part des Européens cherchant des enfants.

"J'estime qu'il (Kupper) a pris plusieurs, plus de 10 bébés", dit Torres.

Il a dit Kupper a de multiples condamnations en Allemagne pour escroquerie et est recherché dans plusieurs pays d'Amérique latine, y compris le Panama et l'Argentine, pour répondre à des allégations de fraude.

La police a dit que le beau-frère de Kupper, Weninger la Torre, 27 ans, a soudoyé un fonctionnaire municipal du registre civil dans la ville jungle de Pucallpa avoir de faux certificat de naissance montrant la femme allemande comme la mère de l'enfant. La police était toujours à la recherche du beau-frère.

Torres a déclaré que Kupper avait reconnu pendant l'interrogatoire qu'il avait escroqué des parents adoptifs potentiels sur les paiements pour les adoptions, mais qu'il a nié avoir été impliqué dans un plus large réseau de trafiquants de bébés.

Son épouse dit qu'elle et son mari sont innocentes de tout méfait, a dit la police.

The Associated Press.

Nommez-moi un pays...

Récemment, j'ai ajouté le gadget pour les libellés. Puisque tous mes messages concernent l'adoption internationale (et parfois l'adoption nationale), j'ai jugé que c'était inutile de mettre le libellé "adoption" à mes messages.

Remarquez que dans mes libellés se trouvent des noms de pays. Essayez de nommer un pays exportateur d'enfants, où il n'y a pas eu d'enlèvements, de kidnapping ou de trafic d'enfants. (Si ce pays ne se trouve pas encore sur la liste de libellés, c'est que je n'ai pas encore eu le temps de le mettre sur mon blog).

Conclusion: si vous êtes un parent adoptif, il y a des possibilités que "votre" enfant soit un produit volé. Si un jour, en entendant dans les nouvelles qu'un enfant a été enlevé et que vous serez pris de compassion pour les parents de l'enfant, n'oubliez pas de penser aux parents "biologiques" de votre enfant.

Dans le cas où votre enfant adoptif aurait été obtenu par une transaction tout à fait légale, quel que soit l'amour que vous lui portez, n'oubliez surtout pas que vous l'avez eu par votre pouvoir d'argent et qu'en l'achetant, vous en avez fait un produit. N'oubliez pas que cet enfant aurait pu vivre avec sa famille, si vous aviez utilisé l'argent à aider une famille au lieu de la dépenser dans la transaction de l'adoption.

Correctionnelle - Le trafic de bébés bulgares devant la justice

paru à TF1.fr, le 22 janvier 2007.
  • Une quarantaine de personnes sont jugées depuis lundi pour avoir acheté des bébés et s'être fait passer pour leurs parents.
  • Des jeunes femmes bulgares enceintes, seules ou prostituées, étaient sollicitées pour accoucher en France et y abandonner leur enfant, en échange de quelques centaines d'euros.
56 personnes au total - 41 parents, 11 intermédiaires, 2 mères biologiques et 2 proxénètes présumés - sont renvoyées depuis lundi et jusqu'au 2 février devant la 13e chambre du tribunal correctionnel de Bobigny. Au cœur du procès : le trafic de bébés nés de mères bulgares désemparées. L'enquête a en effet permis d'établir qu'entre juillet 2001 et juin 2005, 22 enfants ont été achetés dans diverses régions (Bretagne, centre, PACA, Ile-de-France...) par des parents français souffrant souvent de stérilité qui ont déboursé entre 5.000 et 7.500 euros.

Six des onze hommes et femmes soupçonnés d'avoir servi d'entremetteurs avec les mères n'ont pu être arrêtés. Quatre comparaissent détenus, un libre. Ces pourvoyeurs de mères enceintes encourent 10 années d'emprisonnement pour le délit de "traite d'être humain". Ce "petit groupe qui se connaissait bien" sollicitait en Bulgarie des jeunes femmes enceintes, seules ou prostituées, souvent tsiganes, pour leur proposer d'accoucher en France et d'y abandonner leur enfant, en échange de quelques centaines d'euros (250 à 500 euros en moyenne, une mère aurait cependant reçu 3.000 euros).

Soit la mère biologique accouchait sous sa propre identité et l'enfant était reconnu par le père acheteur, soit elle se rendait à la maternité sous l'identité de la mère acheteuse. Plus rarement, le couple de parents est allé reconnaître en mairie le nouveau-né après l'avoir "reçu". La plupart des bébés sont nés en 2004 et ont fait l'objet d'une transaction cette année là.

Enfants remis à leurs parents adoptifs


Après leur accouchement, certaines jeunes mères ne retournaient pas en Bulgarie et ont été contraintes à mendier ou à se prostituer. C'est d'ailleurs une banale enquête sur des faits de proxénétisme en 2003 qui a permis de mettre au jour ces ventes de bébés qui se sont développées grâce au "bouche-à-oreille" dans la communauté tsigane, souligne une source proche de l'enquête.

Les couples risquent 3 ans de prison et 45.000 euros d'amende. La justice leur reproche les délits de "provocation à l'abandon d'enfant" et "simulation" ou "dissimulation" de l'état-civil des bébés. Tous avaient le désir d'adopter un enfant, soit parce qu'ils ne réussissaient pas à avoir de bébés ou avaient des enfants atteints de problèmes génétiques. "Ce sont des concitoyens français, manouches, en total mal d'enfant qui ne pouvaient pas espérer rentrer un jour dans les critères stricts d'adoption édictés par la DASS", souligne Me David-Olivier Kaminski, avocat de trois couples qui espère que ce procès sera celui du système français d'adoption, "archaïque", selon lui.

Placés dans un premier temps dans des familles d'accueil, les enfants ont été depuis presque tous remis à leurs "parents adoptifs" sur décision des juges des enfants, en attendant une régularisation de leur état-civil et une adoption officielle. La "vente" de nourrissons n'était pas interdite par le code pénal bulgare jusqu'en août 2006.

Autres articles:


Trafic de bébés bulgares devant la justice (Le Figaro, 23 janvier 2007)

56 on Trial over Baby Trafficking Network (Dzeno Association, 23 janvier 2007)

Adoptive Parents in France Defend System of Buying Babies (Dzeno Association, 23 janvier 2007)

83-year-old Man Tells of Buying Infant (Dzeno Association, 23 janvier 2007)

Prison ferme dans l'affaire des "bébés bulgares" (Le Figaro, 15 octobre 2007)

Cendrillon, Ringo, les bébés cadeaux de la communauté gitane (Le Monde.fr, 26 janvier 2007)

Baby-smugglers jailed in France (BBC News, 2 février 2007)

16 sept. 2008

Trafic de bébés en Ile-de-France

NouvelObs.com, 23 juillet 2004

Un réseau de vendeurs de bébés a été démantelé en Seine-Saint-Denis, révèle Le Parisien. Une dizaine de personnes interpellées.

Quatre personnes ont été déférées vendredi matin 23 juillet au parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis) dans le cadre d'une affaire de revente présumée de bébés et après plusieurs autres déferrements survenus jeudi dans cette même affaire, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

Les quatre personnes déférées - un couple de parents, un intermédiaire et une jeune maman - ont été présentées à un juge en vue de leur mise en examen dans la journée pour des motifs non communiqués, a-t-on ajouté de source judiciaire.

Selon le Parisien qui révèle l'affaire dans son édition de vendredi, une partie des membres d'un réseau de vendeurs d'enfants ont été déférés jeudi au parquet de Bobigny. Au total, selon le quotidien, huit hommes et femmes âgés de 25 à 35 ans sont soupçonnés d'avoir vendu ou acheté au moins deux bébés bulgares qui ont vu le jour à l'hôpital Robert-Debré à Paris. Plusieurs des personnes arrêtées dans le cadre de cette enquête ont été relâchées, a-t-on néanmoins indiqué de source proche du dossier.

L'affaire avait démarré début juillet après qu'une jeune femme bulgare de 25 ans eut alerté un ami policier de son pays sur l'enlèvement de son bébé, alertant ensuite l'Office central de la répression de la traite d'êtres humains (Ocreth).

Milieu bulgare

La revente des bébés - pour une somme comprise entre 5.000 et 6.000 euros selon le sexe - s'effectuait dans le milieu bulgare dont beaucoup de ressortissants vivent dans des squats, dans des conditions difficiles, a-t-on ajouté de source proche du dossier.

Parmi les personnes interpellées figureraient les deux têtes du réseau. Il s'agirait, selon le quotidien, d'un homme de 35 ans et d'une femme de 30 ans, d'origine bulgare. Cette dernière est soupçonnée d'avoir prospecté et trouvé des femmes sur le point d'accoucher.

Lors de leur garde à vue, deux couples d'acheteurs auraient expliqué avoir eu recours à ce moyen pour adopter un bébé car ils ne pouvaient pas avoir d'enfants.
Dans un communiqué, l'hôpital Robert Debré, "qui fait partie du service public de santé où toute femme est libre de venir accoucher", a tenu à préciser qu'il n'y avait "aucun lien entre le trafic d'enfants qui vient d'être démantelé par la police et l'hôpital".

Concernant le deuxième bébé supposé avoir été vendu dans le cadre de ce trafic, l'hôpital précise que le nouveau-né a été placé sous Ordonnance provisoire de placement (OPP) le 20 juillet, jour où sa mère était interpellée par l'Ocreth.

Autres articles: sur http://www.fredigroup.org/site/news/Causes_disparitions/Adoptions_illegales/trafic_BB_adoptionfr.htm

Les trafiquants revendaient les bébés à leur naissance (Le Parisien, vendredi 23 juillet 2004.)

Madagascar:Un trafic d’enfants organisé (juillet 2004)

Trafic d’enfants à Madagascar (16 avril 2004)

Articles sur Abandon et adoption (Merci à Koan Zen pour ce lien)

Une filière bulgare jugée par le tribunal correctionnel de Bobigny.
Ils vendaient des bébés à des couples stériles. France. Trafic de bébés bulgares : procès de parents acheteurs et d'intermédiaires.

Au Québec aussi...

Sacha Vallée

Le 9 octobre 2002, à Verdun, Sacha Vallée, 4 ans, est battu à mort par Éric Grenier, le compagnon de sa mère, qui le gardait dans son appartement ; le cadavre de l'enfant était couvert de 72 ecchimoses ; le 21 octobre 2004, Grenier est trouvé coupable d'homicide non prémédité ; au cours de son procès, il avait témoigné pour sa propre défense en prétendant que le décès résultait des blessures infligées par la mère adoptive de l'enfant, Marie-Claude Vallée ; le jeune Sacha, né en Russie le 27 août 1998, avait passé la première année de vie dans une prison sibérienne où sa mère naturelle était incarcérée et où elle mourut ; l'orphelinat dans lequel il avait été transféré, l'a offert à l'adoption, puis, en août 2001, il fut confié à madame Vallée ; le 1er novembre 2004, Grenier est condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération avant d'avoir purgé 12 ans de sa peine derrière les barreaux. La Mémoire du Québec

Articles:

L'autopsie de Sacha Vallée établit que l'enfant a été maltraité (canoe.ca, 12 octobre 2002)

Éric Grenier coupable de la mort du petit Sacha (canoe.ca, 21 octobre 2004)

Le petit Sacha est mort de longues heures après avoir été battu (canoe.ca, 22 septembre 2004)

La mère de la petite victime témoigne (canoe.ca, 22 septembre 2004)

Sacha était déjà mort à l'arrivée des ambulanciers (canoe.ca, 23 septembre 2004)

La mère de la victime poursuit son témoignage (canoe.ca, 23 septembre 2004)

Le jury veut réentendre deux témoignages (canoe.ca, 20 octobre 2004)

Éric Grenier pourrait écoper de 15 ans de prison (canoe.ca, 26 octobre 2004)

Au moins 12 ans de prison pour Éric Grenier (canoe.ca, 1 novembre 2004)

Note: Dans les articles cités ci-haut, il n'y a qu'un seul article qui mentionne que l'enfant avait été adopté de la Russie par une Québécoise. Le Canada (le Québec) n'est pas mieux que les États-Unis; les Québécois sont juste plus hypocrites. Avec raison, puisqu'ils ont besoin des enfants des "pauvres" pour fonder des familles.

L'histoire de Masha Allen

Il y a beaucoup de «défenseurs» de la pornographie infantile et de l'adoption internationale qui voulaient/veulent que l'histoire de Masha Allen soit supprimée et oubliée.

Masha Allen a été adopté à l'âge de 5 ans par un pédophile américain célibataire, Matthew Mancuso. Masha a été abusée sexuellement pendant cinq ans et est également devenue l'objet de la pornographie enfantine. En 2006, elle a témoigné devant la House Energy and Commerce Committee. En 2008, la nouvelle a éclaté disant que Masha était de nouveau abusée par Faith Allen/Lynn Ginn, la femme qui l'a adoptée immédiatement après que Masha ait été "sauvée" de Mancuso.

Sa vie:

Masha Allen dont le nom de naissance est Mariya Nikolaevna Yashenkova, est née en Russie le 25 août 1992. Son père biologique avait quitté sa mère la laissant élever ses enfants seule. La femme était alcoolique et avait poignardé Masha au cou lorsqu'elle avait trois ans. Masha a été enlevée de sa mère et a été placée dans un orphelinat local.

La mère de Masha la visitait occasionnellement et lui disait qu'elle pourrait retourner à la maison bientôt. Mais deux ans plus tard, Masha a appris qu'elle faisait partie d'un groupe d'enfants qui seraient adoptés par des familles américaines. Masha a rencontré plusieurs fois Matthew Mancuso, l'homme qui allait l'adopter. Matthew était gentil et lui donnait des cadeaux mais elle était désappointée en apprenant qu'elle aurait seulement un père (Matthew était célibataire).

Mis à jour L'histoire racontée par Oksana, la grande sœur de Masha, diffère de ce que raconte les médias. OKsana a raconté que ses parents et frères étaient alcooliques. En ce qui concerne le poignardage, la mère n'a jamais essayé de tuer Masha et les parents n'ont jamais abusé des enfants. Masha avait eu une chirurgie à l'âge de deux mois qui a laissé une cicatrice. Oksana et Masha vivaient avec son frère et sa famille, mais l'épouse de son frère lui avait dit qu'ils ne pouvaient subvenir aux besoins des deux sœurs. C'est Oksana elle-même qui avait emmené Masha à l'orphelinat. Un jour, Oksana s'était rendue à l'orphelinat, mais on lui avait dit que Masha était partie en vacances au bord de la mer. Elle n'a plus revu Masha. On ne lui avait même pas dit que sa jeune sœur avait été adoptée. Voir, l'article de Kerry et Niels dans PPL, "Masha Allen: another part of the true story"

Matthew Mancuso a adopté Masha en juillet 1998. Les abus ont commencé la nuit même où Masha est entrée dans sa nouvelle maison: Mancuso n'avait pas de chambre pour Masha, il la faisait dormir dans son lit et il l'agressait. Il la forçait à prendre la douche avec lui, il l'habillait de vêtements d'adulte et faisait semblant de se marier avec elle. Parfois, il la maintenant enchaînée au sous-sol. Pour conserver son poids et retarder l'apparition de sa puberté, il ne la laissait manger que très peu, des pâtes sans sauce, des légumes crus, et pas de viande.

Mancuso la laissait aller à l'école. Parfois, il lui permettait de jouer avec ses amies mais il la menaçait qu'il lui arriverait quelque chose de très mal si elle parlait à quelqu'un de ce qui se passait. Même si elle avait la taille d'une enfant de cinq ans alors qu'elle était âgée de dix ans, on ne disait rien à l'école. L'agence d'adoption n'est jamais allée la voir pour s'assurer qu'elle allait bien.

Mancuso a commencé à prendre des photos d'elle. Au début, c'étaient des photos typiques avec rien d'anormal ou explicite, pleinement vêtue, mais petit à petit il a commencé à la photographier dans ses sous-vêtements, puis complètement nue, et enfin pendant l'exécution d'actes sexuels. À un moment donné il l'a même enchaînée au mur du sous-sol pour prendre quelques photos à caractère BDSM (Bondage et discipline, domination et soumission et sado-masochisme). Mancuso la maintenait sous silence avec des menaces, il la récompensait pour sa participation aux sessions de photographies avec des jouets et des jeux vidéo, ainsi qu'un voyage à Disney World chaque année.

Cela a duré cinq ans, jusqu'à ce que des agents du FBI arrêtent Mancuso à son domicile en 2003. Mike Zaglifa, un sergent de police dans la banlieue de Chicago Palos Heights, leur avait donné l'adresse IP de Mancuso après avoir échangé des photos en ligne avec Mancuso.

Ils n'avaient pas prévu de le trouver vivant avec un enfant, et Masha a rapidement dit à la police ce qu'il avait fait avec elle. Elle a été retirée et réadoptée par Faith Allen, une femme célibataire nommée par le juge Cheryl de la cour pénale Allen Allegheny, qui aurait connu ce genre d'abus dans sa propre enfance. Faith Allen a déclaré qu'elle avait renoncé à son travail comme parent de famille d'accueil pour se concentrer seulement sur Marsha. Depuis, ils ont déménagé à Atlanta.


Comment cela a-t-il pu se produire?

Beaucoup de gens se demandent comment un pédophile a pu être autorisé à adopter la fille en premier lieu. Bien qu'il n'avait aucun antécédent judiciaire, les célibataires sont très rarement autorisés à adopter des filles sans lien de parenté.

Trois agences d'adoption étaient impliquées dans l'adoption de Masha par Mancuso. La première était Families Thru International Adoption en Indiana. Mancuso l'avait probablement trouvé sur l'internet, il s'était rendu à leur bureau de New Jersey. L'état de New Jersey a découvert qu'ils opéraient sans permis et ils l'ont fermée. Les mêmes gens qui travaillaient pour cette agence ont parti une nouvelle agence, l'agence Reaching Out through International Adoption (ROTIA) basée à New Jersey. Les deux agences sont une même agence et les mêmes gens avec différents noms. Une troisième agence basée à Pittsburgh, Family Health Council, a complété l'évaluation psychosociale (appelé "home study" aux États-Unis) de Mancuso, a envoyé une lettre aux officiels de la Russie acceptant de fournir des rapports post-adoption pendant un minimum de trois ans.

Toutefois, Nancy Simpronio, travailleuse sociale de la région de Pittsburgh, qui a fait l'évaluation psychosociale requise pour l'adoption, n'a jamais fait de suivi post-adoption, dans ce temps la Russie n'avait aucune disposition pour faire appliquer cette réglementation (depuis lors, les agences d'adoption étrangères qui ne réussissent pas à fournir ces rapports risquent de perdre leur accréditation avec la Russie).

Un rapport post-adoption aurait révélé entre autres que Masha n'avait pas sa propre chambre dans la maison de Mancuso et qu'elle dormait avec lui. Malheureusement, la loi accorde des pouvoirs limités aux agences qui ont des problèmes, de façon à obtenir de la coopération de la part des familles adoptives lorsqu'elles retournent dans leurs pays, si la famille choisit de ne pas se conformer volontairement aux obligations post-adoption.

Aucune des agences n'a vraiment questionné Mancuso avant l'adoption. Ils lui ont montré des photos de Masha, probablement sur l'internet. Ils lui ont montré certaines photos de Masha nue lorsqu'elle était à l'orphelinat. Mancuso leur a dit qu'il était divorcé et qu'il avait une fille avec laquelle il n'était pas proche.

Simpronio n'a pas contacté l'ex-épouse de Mancuso, ni sa fille biologique, Rachelle. Mancuso avait régulièrement agressé Rachelle sexuellement et il n'avait eu aucun contact avec elle depuis qu'elle avait 13 ans, et Rachelle dit qu'elle aurait dit à quiconque qui lui aurait demandé à ce sujet.

Tom Atwood, du Conseil national pour l'adoption, a abordé ce problème sur le segment de l'émission Prime Time le 1er décembre 2005; il indiquait que l'étude psychosociale du milieu familial était "typique" et conforme aux normes reconnues de la pratique. Actuellement, ce n'est pas une pratique standard de contacter les ex-conjoints ou les enfants ne vivant pas dans le foyer adoptif au moment de compléter l'étude à cause des préjugés possibles qui pourraient exister entre deux ex-conjoints.

Rachelle a dit à John Quinones, correspondant d'ABC News, pendant un programme consacré à Masha qu'elle se sentait considérablement coupable par rapport à ce qui était arrivé à son ancienne demi-sœur et par rapport à son incapacité de l'empêcher lorsqu'elle a entendu que son père avait adopté une jeune fille. (Elle a été en mesure de présenter des excuses à Marsha en personne plus tard).

Jeanne Smith, fondatrice de ROTIA, a depuis fondé conjointement un groupe de lobbyistes, appelé Focus on Adoption, qui font des pressions au nom des organismes qui font principalement les adoptions internationales. Elle n'a pas commenté publiquement sur l'affaire de Masha, citant les lois de confidentialité. Les autorités de Pennsylvanie ont promis d'examiner les circonstances entourant l'adoption.

Des cas similaires.

L'histoire de Masha est parvenue au grand jour en même temps que les histoires de deux autres enfants, un garçon de la Roumanie et une fille de la Russie, qui ont été adoptés par des pédophiles. (Voir Teacher arrested on sex abuse charges et William D. Peckenpaugh) De plus, quatorze enfants adoptés de la Russie ont été tués par leurs parents adoptifs aux États-Unis (quatorze au moment où Masha a témoigné, mais depuis il y a d'autres enfants tués par leurs parents adoptifs, voir le site PPL et Daily Bastardette).

La controverse sur le segment diffusé à Prime Time

La première fois que Marsha a parlé devant le public, toutes les agences d'adoption, pas juste Mancuso, ont essayé de dissimuler son histoire.

Pendant plusieurs semaines avant la diffusion du segment sur PrimeTime, des agences d'adoption internationale aux États-Unis et leurs défenseurs avaient monté une campagne par e-mail demandant à ABC de reconsidérer la diffusion à ce moment-là, craignant que les gens associeraient l'adoption internationale de la Russie avec le trafic d'enfants à des fins sexuelles.

Ils ont également fait activement pression sur le gouvernement russe contre l'imposition d'un moratoire sur les futures adoptions des orphelins par les Américains. En début d'année 2005, certains membres de la Douma Russe avait parlé d'en imposer un après qu'une femme de la région de Chicago, Irma Pavlis, ait été reconnue coupable d'homicide involontaire dans la mort de son fils adoptif Alex de la Russie, et de Peggy Sue Hilt, une femme de la Caroline du Nord, qui a été arrêtée et inculpée dans Manassas, en Virginie, après la mort de sa fille adoptive Nina le weekend du 4 juillet - les douzième et treizième de ces décès à avoir donné lieu à des accusations criminelles depuis que les Américains avaient commencé à adopter des orphelins russes en 1991.

Les avocats craignaient que l'histoire n'enflamme l'opinion publique en Russie juste assez pour faire un moratoire susceptible de passer ou d'être imposé. Cependant, les détails de l'adoption par Masha et la culpabilité de Mancuso étaient connus en Russie depuis un certain temps déjà, mais il n'y avait eu aucun retour.

Les partisans de Masha ont fait valoir qu'il serait cruel que les avocats essayent d'empêcher une fille qui avait déjà tans souffert de parler uniquement pour leurs propres fins. En réponse, les avocats ont déclaré qu'ils n'avaient pas l'intention de l'empêcher de parler mais qu'ils voulaient simplement faire en sorte que le récit soit juste et signaler que de tels cas étaient très rares.

En fait, Masha elle-même a écrit au Président russe, Vladimir Putin, le priant de ne pas restreindre les adoptions à cause de son cas.

La Loi de Masha

Le 6 janvier 2006, Masha a paru à Boston avec le sénateur démocratique et ancien candidat à la présidence John Kerry lors d'une conférence de presse pour attirer l'attention sur la "loi de Masha" un projet de loi qu'il a présenté après avoir entendu son cas. Cette loi triplerait les sanctions pour ceux qui téléchargeraient la pornographie infantile sur Internet. Auparavant, Kerry a noté que les sanctions étaient moins sévères que pour celles qui téléchargeaient des fichiers musicaux illégalement. La loi permettrait également aux enfants utilisés dans ces images de poursuivre en justice ceux qui les ont téléchargés, lorsqu'ils atteignent l'âge adulte.

Lors de cette conférence, son nom de famille, Allen, a été révélé pour la première fois.

Références:

Testimony submitted by Masha Allen to the House Energy and Commerce Committee Subcommittee on Oversight and Investigations ( United States House Committee on Energy and Commerce. , 3 mai 2006).

Sexual Exploitation of Children Over the Internet: Follow-Up to the Masha Allen Adoption (United States House Committee on Energy and Commerce Subcommittee on Oversight and Investigations, 27 septembre 2006)

Masha Allen - (article enlevé de Wikipedia en mai 2007)(PPL, 28 février 2008)
A tale of faith, hope and love blesses all (post-gazette.com, 24 mai 2004)

Masha Allen's case (du site de PPL)

Child porn victim speaks out against her abuser (CTV.ca, 26 mai 2005)

15 sept. 2008

Les vautours peuvent se retirer

Seulement quelques jours après le tremblement de terre du 12 mai 2008, la Chine était inondée d'appels de candidats qui offraient d'adopter les nouveaux orphelins. Tels des vautours attirés par des proies, les agences étrangères n'ont pas tardé de s'enquérir à propos de ces orphelins. (China swamped with adoption offers, 16 mai 2008).

Ai-je osé utilisé le mot "vautour" pour décrire les agences d'adoption? Eh oui, j'ai osé! Et j'utilise le même mot pour décrire les futurs adoptants. En fait, ce sont les autres adoptés qui utilisent l'image de vautour pour décrire les adoptants et les agences d'adoption. Avant même que les fouilles soient terminées, les blogs des adoptants et les forums voyaient une opportunité de faire de ces orphelins chinois leurs enfants et des couples infertiles avaient l'espoir de devenir parents très bientôt.

Selon certaines agences d'adoption américaines, les appels des adoptants avaient triplé seulement trois semaines après le désastre. Cet intérêt accru à adopter avait même suscité des escrocs ciblant les familles américaines qui avaient l'espoir de "sauver" un orphelin en offrant leur maison. Ces généreux adoptants avaient reçu des appels en provenance de la Chine, leur offrant un orphelin du tremblement de terre pour des frais d'adoption de 15000$. (Chinese Adoption Scams, 5 juin 2008)

Quatre mois après le tremblement de terre qui avait ravagé la région du Sichuan, les agents de la protection de l'enfant courent pour régler le sort de 532 enfants orphelins. Jusqu'à présent, seulement un orphelin du tremblement a été adopté dans une nouvelle maison. Le reste des orphelins ne sont pas embrouillés dans les services bureaucratiques. En revanche, ils restent dans l'étreinte serrée des grands-parents, des tantes et des oncles qui refusent de les laisser partir.

L'histoire du tremblement de terre orphelins souligne la force des familles étendues dans l'ère de la "politique d'enfant unique", la règle de planification familiale, vieille de trois décennies, qui limite la plupart des couples chinois à un enfant. La plupart des orphelins n'ont pas de frère et sœur. Avec les parents morts, de nombreux grands-parents craignent que l'arbre de famille dépérisse et s'accrochent aux orphelins comme un moyen de survie du clan. D'une manière générale, les grands-parents, tantes et oncles ne veulent pas que l'enfant soient placés en adoption. Pourtant, les offres pour adopter des orphelins continuent à entrer, dans certains cas des couples dont les espoirs de l'adoption ont été réveillés par le désastre. L'histoire d'un orphelin, Zhong Andi, un garçon de 10 ans, donne des soucis: un orphelin sera-t-il mieux avec une famille remplie d'amour mais souvent pauvre ou avec des parents adoptifs? Les grands-parents maternels s'opposent à son adoption.
, parents, ou avec les parents adoptifs.China's ‘quake orphans' remain in extended families' tight embrace (du site, KansasCity)

Les vautours de l'ouest peuvent maintenant se retirer puisque les orphelins du tremblement de terre resteront avec leurs familles étendues. Même pour Zhong Andi, il y aurait des parents chinois qui veulent l'adopter.

China's ‘quake orphans' remain in extended families' tight embrace

adopted-abused.com

Vous avez été adopté(e) et vous avez été abusé(e) par vos parents adoptifs et/ou par leur(s) enfant(s) biologique(s)? Vous n'êtes pas seul(e).

Si vous avez eu le courage d'en parler, on vous a fait probablement fait des commentaires du genre.
  • ça n'a rien avoir avec l'adoption
  • pas besoin d'être adopté pour être abusé
  • tu as été malchanceux dans ton adoption
  • tes parents sont quand même généreux
  • les abus dans les familles adoptives sont rares
  • ....
Ne croyez pas ces mensonges. Les abus dans les familles adoptives arrivent plus souvent qu'on voudrait croire, surtout dans les adoptions transraciales.

Rejoignez les adoptées qui ont courageusement exposé la vérité pour tenter d'épargner d'autres enfants d'un tel sort inutile qui pourrait être évité.

http://adopted-abused.com/

Boycot is doodsteek voor adoptie

Ce qui suit est une traduction de l'article paru dans Trouw le 11 septembre 2008, à partir d'une traduction en anglais dans PPL

Le boycott, c'est la mort pour l'adoption.

La traite d'enfants ne peut être exclue dans les adoptions en provenance de la Chine. Les Pays-Bas devraient-ils donc arrêter l'adoption d'enfants chinois?

L'achat (ou la vente) d'enfants est interdit(e) même en Chine, mais pourtant ça arrive probablement là-bas. Cette conclusion vient du ministre Hirsch Ballin dans une lettre qu'il a envoyée hier à l'Assemblée Nationale. La raison de cette lettre était une émission de Netwerk au mois de Mars, sur les enfants chinois qui pourraient avoir été enlevés ou négociés.

Le système d'adoption chinois est "vulnérable", reconnaît le ministre. Parce que de nombreux foyers pour enfants se trouvent dans des régions pauvres, et parce que les "rabatteurs" reçoivent souvent des montants relativement élevés pour un bébé. Les abus comme les enlèvements ou le commerce d'enfants ne peuvent pas être exclus.

Avec sa lettre composée de manière critique, le ministre montre qu'il est conscient des risques liés à l'adoption d'enfants chinois. Pourtant, il ne voit aucune raison d'arrêter les adoptions en provenance de Chine.

Parce que l'Autorité de l'Adoption Chinoise CCAA fait de son mieux, selon le raisonnement de Hirsch Ballin, afin de lutter contre les pratiques illégales. En outre, la Chine est un pays immense avec 1,3 milliard d'habitants: "En comparaison, le nombre d'incidents, aussi sérieux que chacun peut l'être, pourrait être extrêmement modeste."

Il reste à voir si cette dernière affirmation est vraie. Le chercheur américain Brian Stuy, qui mord dans les pratiques d'adoptions chinoises, conclut dans un récent rapport qu'il y avait de "substantielles corruptions" et que les fonctionnaires trop zélés enlevaient des enfants dans le contexte d'une politique de l'enfant unique.

Stuy affirme également que les parents pauvres sont mis sous pression pour donner leurs enfants. Et que les administrateurs d'orphelinat chinois préfèrent les parents adoptifs étrangers, car cela apporte plus d'argent que les adoptions nationales. Selon le chercheur, cinquante pour cent des enfants qui sont adoptés à l'étranger, proviennent des orphelinats qui offrent l'argent pour les enfants.

Il n'est pas si facile d'établir sur quelle échelle la Chine triche avec le traité d'adoption de La Haye, qui devrait exclure le commerce et le profit. Non par la CCAA, non par le gouvernement néerlandais, non par des chercheurs individuels. La question est donc de savoir si dans les adoptions, il est permis d'avoir un risque, aussi petit soit-il, que l'enfant en question n'a pas été volontairement abandonné par les parents.

Hirsch Ballin répond à cette question par un «oui», qui est également compréhensible. Même si le nombre d'enfants chinois adoptés au cours des dernières années a diminué, en 2007 encore près de la moitié des enfants pour adoption aux Pays-Bas venaient de la Chine (365 des 782). Un boycott des enfants chinois seraient presque une coup mortel pour les adoptions aux Pays-Bas.

Dans ses considérations, le ministre a probablement tenu compte qu'il y a actuellement des enfants avec des "besoins spéciaux" en provenance de Chine. Ce sont des enfants qui, par exemple en raison d'un handicap, ont besoin de soins supplémentaires et qui ont peu de possibilités en Chine. Selon Ina Hut, directrice de Wereldkinderen, ces enfants sont simplement jetés et il est exclu qu'on a payé pour ces enfants.

À propos d'un boycott d'enfants en santé adoptables en provenance de Chine, la superpuissance pourrait être si indignée que les Pays-Bas pourraient ne plus obtenir d'enfants avec des besoins spéciaux. Un grave "non" à la Chine affecte donc à court court-terme en particulier un groupe déjà vulnérable.

Mais en continuant à adopter des enfants en provenance de la Chine et des pays similaires, les Pays-Bas permet de maintenir un système d'adoption qui n'exclut pas la corruption et peut-être même l'encourage, comme raisonne le chercheur Stuy.
Aussi les agences d'adoption néerlandaises comme Wereldkinderen se retrouvent avec une question difficile. Hirsch Ballin leur a laissé la responsabilité: elles doivent maintenant décider si elles continuent avec l'adoption des enfants en santé en provenance de la Chine.

© 2008 Trouw, cet article est basé sur les droits d'auteur.

Êtes-vous préoccupés par le sort des enfants entassés dans les orphelinats?

Des nouvelles (comme celle parue dans le Journal de Montréal) qui annoncent que le nombre d'adoptions internationales est en baisse dans un pays, ne font pas plaisir aux adoptants, surtout aux personnes qui espèrent devenir parent en adoptant un bébé d'une famille souvent pauvre vivant dans un autre pays.
Ces personnes, souvent infertiles, prétendent être préoccupées par le sort réservé aux enfants entassés dans des orphelinats. Certaines à qui on a déjà attribué un enfant, disent même "j'attends MON enfant" depuis plus de X mois.

Quant à moi, ce genre de nouvelles, me fait plaisir:
Il y a moins d'enfants offerts en adoption parce que les pays d'origine sont de plus en plus en mesure de contrôler les naissances.
(Journal de Montréal)
Au lieu de vous plaindre et de vous lamenter hypocritement sur le sort d'enfants entassés dans des orphelinats, occupez-vous donc de VOS enfants entassés dans des centres de jeunesse de VOTRE pays.

Si vous êtes sincèrement préoccupés par le sort des orphelins des pays pauvres, alors parrainez des familles de ces pays. Le prix d'une seule adoption pour "sauver" un enfant pourrait préserver plusieurs familles dans ces pays pauvres. Le prix que vous payez pour acheter (ou "sauver") un enfant d'un orphelinat alimente des trafics d'enfants. Votre désir de devenir parent à tout prix, déguisé sous un désir noble de personne préoccupée par le sort des enfants entassés dans des orphelinats, alimente le trafic d'enfants et les abandons d'enfants.
Il en coûte 20$ par mois pour aider un enfant dans une famille d'accueil en Éthiopie. Plus souvent qu'autrement, la famille d'accueil est une parenté de l'enfant. Un parent américain adoptant un enfant par l'agence Better Future Adoptione dépensera entre 14170 $ et 18170 $ en frais et en voyage, selon le site Web. (Adopting Ethiopian Orphans May Not be The Best Solution)
Pendant que vous vous plaignez du temps d'attente pour avoir "votre" enfant des pays "pauvres", il y a des couples infertiles qui ont de la difficulté à adopter un enfant dans leur propre pays. Ces couples pourraient élever ces enfants dans leur pays de naissance, dans leur culture et leur langue (au lieu qu'ils se fassent assimiler dans la culture des adoptants) mais ils doivent attendre aussi longtemps ou parfois même plus longtemps que vous les adoptants des pays de l'ouest, parce que vous possédez le pouvoir de l'argent.

J'ai aussi entendu un témoignage personnel d'une dame coréenne qui voulait adopter un enfant mais on lui a "fortement suggéré" de ne pas le faire parce que, selon l'agence d'adoption, c'était mieux d'envoyer les enfants à l'étranger. La Corée commence tout juste à encourager les adoptions nationales par rapport aux adoptions internationales en grande partie grâce aux pressions des adultes adoptés, des mères biologiques et de plusieurs activistes. (Korean adoptees from abroad and birth mothers protest overseas adoption, Dr Richard Boas speaks on Unwed Koran Moms, Adoptees urge S. Korean government to into truth of overseas adoption)
Comment ces agences d'adoption pouvaient-elles envoyer leurs enfants à l'étranger alors même que les directives du gouvernement exigeaient une préférence pour l'adoption nationale? Pourquoi l'adoption est-elle un processus laborieux pour un couple indien ordinaire alors que pour les étrangers c'est juste une étiquette de prix?
(India- Surrogacy, Adoption and Cyber Crime)

L'afflux de demandes étrangères pour adopter des enfants chinois est, dans bien des cas, ce qui rend plus difficile pour les couples chinois qui ne peuvent pas avoir d'enfant à adopter des orphelinats d'ici. À l'orphelinat de Changde, le gardien a dit que des familles étrangères dépensent généralement cinq à dix fois plus sur les adoptions que des familles chinoises, qui rendent souvent des familles étrangères plus attrayantes. Cela conduit à un long temps d'attente pour les couples chinois (China's Lost Children)

Les frais de commission pour une adoption nationale est d'environ 2190$US mais les frais de commission pour une adoption internationale est de 9600$US (Baby Exporting Nation: The Two Faces of Inter-Country Adoption)

Stuy affirme également que les parents pauvres sont mis sous pression pour donner leurs enfants. Et que les administrateurs d'orphelinat chinois préfèrent les parents adoptifs étrangers, car cela apporte plus d'argent que les adoptions nationales. Selon le chercheur, cinquante pour cent des enfants qui sont adoptés à l'étranger, proviennent des orphelinats qui offrent de l'argent pour les enfants. (Boycot is doodsteek voor adoptie)
L'adoption internationale "sauve" un enfant pour en créer des milliers d'autres. Au lieu d'encourager les abandons d'enfants, on devrait aider les pays exportateurs d'enfants à garder leurs enfants dans leurs pays. La Roumanie qui a eu le courage de fermer l'adoption internationale malgré les oppositions des lobbyistes des pays de l'ouest a vu le nombre d'abandons d'enfants diminuer (Romania - For exports only)
Contrairement à la croyance populaire, la situation d'abandon de la Roumanie s'est beaucoup améliorée depuis que l'interdiction sur l'adoption internationale a été instituée. Au début de 2005, l'UNICEF a publié un sombre rapport disant que la situation d'abandon n'avait pas changé par rapport à 10, 20 ou 30 ans, un rapport qui était fondé sur les chiffres compilés dans une période où le moratoire sur l'adoption internationale venait d'être institué.

Ce rapport est coincé dans l'esprit des gens et le lobby pour rouvrir les adoptions en provenance de la Roumanie veut volontiers maintenir cette image afin de pouvoir dire que l'interdiction de l'adoption internationale en Roumanie a été une catastrophe pour les enfants dans ce pays.

Ce qui n'a pas atteint l'actualité sont les derniers chiffres sur l'abandon d'enfants, celui qui montre que l'abandon dans les centres de maternité (la forme la plus courante d'abandon d'enfants) a diminué, passant de 5130 cas en 2003 à 1710 en 2007.( The Romanian battlefield for children)
Des milliers de mères sont contraintes d'abandonner leurs enfants, des milliers d'enfants se font kidnapper (mon blog entier contient plusieurs dizaines d'exemples et pourtant je n'ai même pas rapporté le quart de ce que j'ai lu) parce que nombreux sont les gens avec le désir de devenir papa et maman ou avec le désir de "sauver" un enfant beau et mignon, sans défaut important.

Vous pointez du doigt les trafiqueurs d'enfants qui "diminuent" la chance pour un "vrai" orphelin d'être adopté (mais je suis certaine que vous savez que de vrais orphelins, il n'en existe pratiquement pas.) Moi, je pointe du doigt les adoptants. Vous les adoptants, êtes les premiers responsables; votre demande crée l'offre, votre demande crée le trafic d'enfants.

L'adoption internationale n'est rien de plus qu'un business cherchant à combler le désir des gens qui veulent devenir parents à tout prix, alors ne me parlez pas de "donner une famille à un enfant". Dites plutôt que vous voulez donnez un enfant à des couples désireux de devenir parents et que vous voulez absolument posséder un enfant à vous et dans l'incapacité d'en posséder un, vous vous tournez vers les enfants des parents pauvres.

Aucun parent ne devrait être forcé d'abandonner un enfant à cause de la pauvreté. Pendant que vous vous réjouissez d'avoir un enfant, l'enfant de quelqu'un d'autre, ce "quelqu'un d'autre" appelé "parent biologique" souffre chaque jour pour l'enfant perdu, souvent à cause de la pauvreté. Le mois de novembre, appelé mois de l'adoption, est pour vous un mois de réjouissance; pour ces parents qui ont perdu leurs enfants, tous les moins sont des mois de deuils.

Vous connaissez ma position: je suis contre l'adoption internationale. Je suis également une adoptée adulte: j'ai été adoptée (ou plutôt achetée) par un couple de Québécois. Ma position et mon opinion sur l'adoption internationale ne dépendent de mes expériences en tant qu'adoptée transraciale/internationale: je n'ai pas toujours eu cette position concernant l'adoption internationale. Ce n'est que depuis que j'ai commencé à étudier les problèmes de l'adoption que j'ai pris cette position.
Je suis également une femme infertile qui a pensé adopter un enfant d'un autre pays. Je souffre de ne pas être une mère, je souffre de ne pas avoir de famille et de ne pas connaître de liens biologiques mais pourquoi me plaindrais-je alors que des millions de femmes se font enlever leurs enfant à cause de la pauvreté au détriment des adoptants? Pourquoi devrais-je avoir le "droit" d'adopter un enfant au détriment d'une femme pauvre qui choisirait de garder l'enfant si elle en avait les moyens? Ma décision seule de ne pas adopter ne contribuera certainement pas à préserver une famille mais je ne veux pas faire partie des personnes qui contribuent à déchirer des familles naturelles.

Adoptions internationales: Plus assez d'enfants

L'article suivant provenant du site, Canoe Infos constate que l'adoption internationale est en chute libre au Québec et que les délais d'attente peuvent s'étirer jusqu'à trois ans.

Noée Murchison

Journal de Montréal

10 février 2008.

Le nombre d'adoptions internationales est en chute libre au Québec et les délais d'attente s'étirent désormais jusqu'à trois ans pour accueillir un enfant.

Selon les dernières données du Secrétariat à l'adoption internationale (SAI), le nombre d'enfants étrangers adoptés en 2007 est le plus bas depuis 1990.

Seulement 496 enfants ont été accueillis l'an dernier, comparativement à 817 en 2004. C'est une baisse de 40 % en trois ans.

«Il y a moins d'enfants offerts en adoption parce que les pays d'origine sont de plus en plus en mesure de contrôler les naissances», explique Hélène Gingras, porte-parole du ministère de la Santé et des services sociaux, qui chapeaute le SAI.

«Les bébés en bonne santé sont souvent adoptés localement, alors dans certains pays il y a surtout des enfants handicapés ou ayant des besoins spéciaux qui sont disponibles pour l'adoption internationale», poursuit-elle.

Pas de place

Pendant ce temps, les agences d'adoption au Québec sont débordées par les demandes des parents.

«Le nombre d'enfants diminue mais pas le nombre de parents qui souhaitent adopter», explique Mireille Venne, de l'agence Formons une famille.

«Nos listes d'attente sont pleines. On dit aux parents de nous rappeler au mois de septembre», ajoute Victoria Tchistiakova, de l'Alliance des familles du Québec.

«On ne prend plus de noms et on est obligé de refuser plusieurs personnes», confirme Nathalie Quévillon, d'Enfants d'Orient.

Attente

Les délais d'attente pour l'adoption sont d'ailleurs en explosion. «En 2004 et 2005, l'attente était de six à sept mois pour adopter en Chine. Aujourd'hui, c'est entre deux et trois ans», indique Mme Venne.

«La situation devient tellement difficile que dans cinq ans il n'y aura peut-être plus d'adoption internationale», estime même la présidente de la Fédération des parents adoptants du Québec, Claire-Marie Gagnon.

Pour répondre à la demande des familles adoptantes, les agences doivent conclure des ententes avec de nouveaux pays, comme c'est le cas avec la République kirghize depuis cette année.

Une attente invivable

Beaucoup de parents s'inquiètent et s'épuisent pendant les délais qui s'éternisent dans les dossiers d'adoption.

«L'attente devient invivable pour les parents et comme les enfants sont plus âgés, ils ont plus de problèmes de santé lorsqu'ils arrivent», déplore Mme Gagnon, de la Fédération des parents adoptants du Québec.

Un couple qui attend un enfant d'Haïti connaît bien cette situation. «Notre fille est rendue à 13 mois, elle grandit pendant qu'elle est là-bas et on nous a annoncé qu'on pourrait attendre encore plus d'un an», témoigne la mère, qui souhaite garder l'anonymat.

Même son de cloche chez Jimmy Bérubé, qui attend un deuxième enfant de la Chine avec sa conjointe. Alors que leur première fille est arrivée après huit mois, ils patientent déjà depuis un an et prévoient accueillir leur bébé seulement en 2010.

Découragement

De plus en plus de familles abandonnent même leur projet d'adoption parce qu'ils ne peuvent pas supporter ces délais, selon Mme Gagnon.

C'est le cas de Mireille O'Brien, qui a décidé de ne pas adopter après avoir patienté pendant plus d'un an. «Les parents manquent de soutien et ils sont épuisés après ces années d'attente, au moment d'accueillir l'enfant», dénonce Mme O'Brien.

Les adoptions internationales au Québec depuis les cinq dernières années (nombre d'enfants)

# 2003: 908

# 2004: 817

# 2005: 600

# 2006: 528

# 2007: 496

Principaux pays de provenances (nombre d'enfants)

# Chine: 206

# Haïti: 69

# Viêt Nam: 54

# Colombie: 26

# Corée du Sud: 24

# Philippines: 20

# Kazakhstan: 19

Répartition des adoptions internationales selon les continents

# Asie: 68 %

# Amérique: 22%

# Afrique: 6 %

# Europe: 4 %

Source: Secrétariat à l'adoption internationale, ministère de la Santé et des Services Sociaux.