24 août 2009

Adoption internationale et la financiarisation du tout

Trois articles (en anglais) sur le business mondial florissant de l'adoption internationale, écrits par des adoptés coréens, publiés dans le magazine Conducive de août/septembre 2009.

1) Transnational Adoption and the “Financialization of Everything”

L'adoption internationale est souvent considérée comme une relation mutuellement bénéfique entre les enfants ayant besoin d'un foyer et les adultes financièrement stables qui veulent élever un enfant. Mais c'est aussi une entreprise qui rapporte beaucoup d'argent. En accord avec le néolibéralisme, ou le vide des services gouvernementaux, de nombreux enfants adoptés sont nés de mères célibataires qui se voient proposer peu ou pas de ressources pour s'occuper de leurs enfants. Les agences d'adoption internationale ont comblé cette lacune en offrant des logements, et en faisant des profits dans le processus. La transformation de l'adoption en un business mondial crée une incitation supplémentaire à ne pas aider les mères, qui pourraient recourir à l'adoption en désespoir de cause, non par le désir. Les adoptés activistes travaillent à faire comprendre ce problème. En s'intéressant particulièrement à la Corée du Sud, l'auteur et co-fondateur de Truth and Reconciliation for the Adoption Community of Korea (TRACK), Jane Jeong Trenka soutient le processus devrait être réaménagé de manière à remettre l'argent et les décisions fatidiques là où ils devraient: avec les mères et leurs enfants. TRACK travaille actuellement avec le gouvernement coréen pour que les voix des parents biologiques et des adoptés coréens soient entendus dans les révisions des lois d'adoption de la Corée du Sud.

2) EDITORIAL Trading in Babies

L'adoption transnationale est une entreprise mondiale florissante. Son succès et le manque de réglementation ont créé un mobile lucratif pour le trafic d'enfants. Écrivaine, activiste et cinéaste, So Yung Kim recommande de réorganiser l'industrie de l'adoption transnationale afin de protéger les droits des enfants. Les adoptés nationaux et internationaux se réunissent déjà pour discuter des options et pour s'associer sur les questions politiques. Kim propose également plus de coalitions entre les groupes des adoptés et d'autres groupes d'action luttant pour les droits fondamentaux de tous les peuples.

3) EDITORIAL International Adoption and the Fight for Human Rights

L'adoption internationale est devenue tranquillement un business lucratif. Alors que les agences d'adoption internationale voudraient sans doute la maintenir telle quelle, les adoptés adultes internationaux posent aujourd'hui des questions. Ils participent au débat sur à qui la pratique sert en fait de meilleurs intérêts, ou à qui elle devrait servir: l'adoptant ou l'adopté? Jetant un coup d'œil critique à la pratique de l'adoption internationale, président de United Adoptees International, Hilbrand Westra explore les chevauchements inquiétante des pratiques du marché libre et des justifications religieuses, et énonce des solutions pour une réforme juridique pratique. Westra montre la puissance d'un groupe naissant de voix des adoptés qui façonne ce qui était autrefois considéré comme une inégalité inévitable.

14 août 2009

Énorme demande mondiale pour les adoptions d'enfants, mais...

Il y a une énorme demande internationale pour les adoptions d'enfants, mais certains tirent profit du peu d'enfants disponibles pour l'adoption en plaçant eux-mêmes des enfants, ce qui est essentiellement du trafic d'enfants, a déclaré l'Inter-Country Adoption Board (ICab).

De l'article Huge global demand for kids’ adoption but... publié sur le site Inquirer.net, le 12 août 2009.

MANILA, Philippines — There is a huge international demand for adoption
of children, but some syndicates are taking advantage of fewer children available for adoption by placing the children themselves, which is essentially child trafficking, said the Inter-Country Adoption Board (Icab) Wednesday.
In a statement promoting the international conference on inter-country adoption scheduled next week in Manila, Icab executive director, lawyer Bernadette Abejo said fewer children are available for adoption, as “some countries have slowed down on sending children out. There are countries that used to send out children in the thousands per year. We only send out approximately 400 to 500 a year.”

Abejo explained that while the Department of Social Welfare and Development processes local domestic adoptions through courts, only her office Icab is allowed to process international adoptions.

She said inter-country adoption is for children who “have lost hope of being adopted by families in the Philippines. Thus, they are qualified for inter-country adoption. Every child has the right to belong to a family. We are promoting and safeguarding that right.”
Abejo said the Philippine government recognizes inter-country adoption as an acceptable mode of providing abandoned, abused and neglected children with “alternative foreign parental care.”

The 10th Global Consultation on Child Welfare Services is on August 18-21 at the Dusit Thani Hotel, Makati. At least 70 foreign delegates from Asia-Pacific, Canada, Europe, and the United States are expected to attend.

Abejo acknowledged that the country is still in the process of improving and upgrading its adoption policies and strategies. “We want to strengthen our inter-country adoption program and along the way, better the lot of children needing alternative parental care,” she said.

In 1995, pursuant to the Inter-Country Adoption Law RA 8043, Icab was created. On January 8, 1996, the Senate ratified The Hague Convention to facilitate inter-country adoption through Icab.

She pointed out that “one of the missions of adoption is to put a stop to child trafficking. Children should never be exposed to all forms of abuse, be it physical or emotional. They must be reared and cared in the best way possible.”

The conference will also discuss child trafficking.

10 août 2009

Searching for Kim Sook Ja

Commentaires et mis à jour de la fille #4708, sujet-vedette du documentaire "The Mystery of #4709 - Who Am I?"

#4708 est l'adoptée coréenne du documentaire qui a découvert l'existence d'une autre fille, #4709, qui a été ajoutée à son dossier d'adoption. Pourquoi a-t-on changé son âge et pourquoi l'agence d'adoption la plus réputée au monde ne l'aide-t-elle pas?











5 août 2009

The Mystery of #4709 - Who Am I?

Ce programme a été diffusé en Corée du Sud, le 13 juin 2009 sur les ondes de SBS.

Quiconque fait partie d'un groupe d'adoptés coréens sait comment il nous est difficile d'accéder à nos dossiers d'adoption ou de trouver des informations sur nous-mêmes. Nous entendons tous parler des histoires d'identités changées, des dates de naissance changées, des noms changés, des fratries séparées, et même des histoires plus horribles.

Utilisateurs de facebook, si vous voulez partager votre expérience personnelle pour accéder à vos dossiers d'adoption, vous pouvez joindre le group facebook, Korean Adoptees Records for Fair Access (Kafra).

Le programme expose les agences d'adoption et le gouvernement sur leur façon irresponsable (voire corrompue) de garder nos dossiers.

Il a été sous-titré et mis en circulation sur Youtube (en 6 parties) par TRACK (Truth and Reconciliation for the Adoption Community of Korea) avec la permission de SBS.

The Mystery of #4709 - Who Am I?



















Merci à Jane de TRACK qui travaille à faire reconnaître la vérité et emmener une réconciliation en documentant sur les pratiques des adoptions passées et présentes pour protéger les droits des mères et de leurs enfants.

Merci à Leanne, #4708, ma soeur d'âme et les autres adoptés pour leur courage de se dévoiler au public afin aider une vaste communauté. Merci aussi aux parents (biologiques) de nous faire comprendre votre douleur (ignorée et laissée côté trop souvent par le public).

Merci à SBS pour leur travail.

À lire l'article de Hankyoreh 21, Holt International's price for children.

Haut niveau de pression externe sur la Roumanie pour la réouverture des adoptions internationales

Ce qui suit a été initialement publié dans le journal roumain Jurnalul National. La traduction intégrale en anglais se trouve sur le site Family Preservation

HAUT NIVEAU DE PRESSION EXTERNE
Les États-Unis et l'UE forcent pour la réouverture des adoptions internationales

Source: Jurnalul National, 23 juillet 2009

Jurnalul National est entrée en possession d'un document officiel du Congrès américain, dans lequel 8 sénateurs et 13 membres du Congrès américain demandent au gouvernement roumain, depuis le mois de mai, de rouvrir l'adoption internationale. En parallèle, le Comité des droits de l'enfant a donné les mêmes "conseils" à la suite de la présentation du rapport de la Roumanie à Genève, le 5 juin.

Lobby américain des mains de Mme Hilary Clinton

La Roumanie est devenue la cible de la pression de certains groupes d'intérêt et des ONG étrangères qui luttent depuis environ plus de 5 ans pour la réouverture de l'adoption internationale en Roumanie.

En fait, les étrangers exigent le changement de la loi 273 de 2004, qui a apporté la réglementation nécessaire pour reprendre les adoptions internationales, après une suspension de plus de trois ans par le moratoire depuis 2001. La nouvelle loi, cependant, stipule que les enfants ne peuvent être adoptés que par des étrangers qui sont des parentés des enfants.

La traite des enfants, impossible de les faire cesser

La semaine dernière, est venu à la lumière un nouveau scandale concernant l'adoption illégale de deux mineurs roumains en Italie, ce qui a rouvert la question des adoptions internationales, un véritable champ de bataille entre l'Autorité Nationale pour la Protection des droits des enfants et plusieurs membres de la Commission européenne d'un côté, et plusieurs groupes privés aux États-Unis et à l'UE qui exigent la réouverture de pression à travers les adoptions faites au plus haut niveau, des gouvernements occidentaux aux autorités roumaines. Jurnalul National vous montre exclusivement un incroyable document, portant l'entête de Congrès américain et signé par 20 députés et sénateurs américains.

La lettre, non publiée jusqu'à présent, a été donnée à la ministre des Affaires étrangères, Cristian Diaconescu, par la secrétaire d'État américaine, Hilary Clinton, en mai, quand Diaconescu était en visite officielle à l'étranger. En plus de cela, bien que le document porte l'en-tête du Congrès américain, les signataires déclarent être membres d'une ONG, "The Congressional Coalition on Adoption".

Bien que les 21 signataires sont des membres du Congrès et des sénateurs, ils prétendent être un simple groupe de citoyens américains qui ont besoin d'un changement de la loi 273, qui interdit les adoptions internationales d'enfants roumains. La lettre contient deux informations erronées: le nombre d'enfants "adoptables" aux États-Unis n'est pas 60 milles, mais 129 milles selon les statistiques internationales; et en ce qui concerne le sort de 84 milliers d'enfants roumains, le chiffre est exagéré, le chiffre comprend tous les enfants qui sont dans le système de protection de l'enfance, la réinsertion dans leur famille ou dans une famille d'accueil en Roumanie.

Il faut dire que la Coalition, un organisme privé dont les membres sont des hauts responsables politiques des États-Unis, est une initiative de Mary Landrieu, une des signataires de la lettre, le sénateur américain, qui a vivement demandé au cours des dernières années la reprise des adoptions en provenance de Roumanie.

En juillet 2006, lorsque le président Traian Băsescu visitait les États-Unis, le sénateur américain Mary Landrieu a présenté avec succès, de voter à la résolution 359 du sénat des États-Unis, qui ne concerne que l'interdiction des adoptions internationales par les autorités roumaines. Et Hilary Clinton était impliquée sur la question des adoptions d'enfants originaires de la Roumanie et du Croatie. En 1995, lorsqu'elle était la Première Dame américaine, elle a parlé en faveur des adoptions de 28 enfants, par le biais de la fondation d'un pasteur californien, Wayne Coombs, dont l'organisation, Adams Children's Fund, n'avait pas de licence pour les adoptions internationales.

LA ROUMANIE FAIT FACE À L'OFFENSIVE INTERNATIONALE

Les mêmes pressions ont abouti à des recommandations pour Comité de la protection de l'enfance de l'ONU, faites suite à la soumission du pays en Genève le 5 juin, qui a été présentée par la délégation roumaine dirigée par la Secrétaire d'État Ileana Savu, directrice de l'Autorité nationale pour la protection de l'enfant. Elle a reconnu les tentatives externes forçant la Roumanie à changer la législation.

Malgré les interdictions en vigueur, Ileana Savu penche plutôt vers un compromis avec les pays qui souhaitent adopter des enfants de la Roumanie. "Il y a eu et il y a de la pression. La question nous préoccupe, mais surtout le Bureau des adoptions roumain. Nous avons trouvé un nouveau système pour les adoptions nationales et internationales. Si nous prétendons être un État membre de l'UE, nous devons trouver des mécanismes pour contrôler ce qui arrive à nos enfants, même s'ils sont adoptés dans d'autres pays et ne sont pas victimes de violence. C'est correct d'interdire une loi, celle de l'adoption, de façon juste parce que nous le voulons.
Il y a eu des pressions depuis les années 90 et il y a toujours des pressions, en particulier pour les enfants qui sont déjà dans d'autres pays qui peuvent légalement rester là", a déclaré Ileana Savu.

Le ministre des Affaires étrangères, Cristian Diaconescu, a déclaré, exclusivement à Jurnalul Naţional, que la Roumanie va maintenir sa position sur la question des adoptions internationales en vertu de la loi actuelle. Il a admis la réunion et la véracité du document reçu de Hilary Clinton, en mai, la réunion avec les ministres des Affaires étrangères de la Hongrie et de la Serbie, le samedi dernier de Timisoara. "Tant en termes de réglementation et de la façon dont ils ont mis en œuvre et les relations internationales de la Roumanie, n'ont rien de nouveau, donc il est clair que ce point de vue n'a pas l'intention d'apporter de modification", nous dit-il.

LES ENFANTS, INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE DE CHANTAGE

Les adoptions internationales sont devenues un sujet chaud, immédiatement après que la Roumanie ait suspendu cette procédure en 2001. Depuis, plusieurs gouvernements occidentaux ont fait pression pour la réouverture des adoptions roumaines, notamment par le biais des organisations non gouvernementales, des membres du parlement américain et les euro-parlementaires français, italien, espagnols et allemand, et aussi par d'autres États membres de l'UE. Par exemple, la réouverture des adoptions internationales était "le point 2" à l'ordre du jour des pourparlers entre les fonctionnaires roumains et ancien secrétaire d'État des États-Unis, Colin Powell, avant même l'acceptation de la Roumanie dans l'OTAN.

Une autre démonstration de force a été faite par Silvio Berlusconi, en 2003, lorsqu'il a forcé la main du Premier ministre, Adrian Nastase, pour les adoptions en Italie de 105 enfants, bien que le moratoire signé par la Roumanie ait interdit cela. Les groupes d'intérêt ont utilisé l'adhésion (de la Roumanie) à l'Union européenne, pour demander à plusieurs reprises d'être d'accord avec l'adoption d'enfants par des familles d'autres pays.

La Commission européenne a mené une dure bataille pour mettre un terme à l'adoption internationale, après que soient parus de nombreux cas où les enfants ont été maltraités ou ont été victimes de la traite d'enfants. Les allées de ces pressions et la lutte de la Commission européenne contre le "marché noir des adoptions internationales" par des ONG étrangères et des politiciens, ont été divulgués par Roel Post, qui a coordonné le groupe de travail pour la protection de l'enfance en Roumanie, pour la Commission européenne entre 1999 et 2006. Les détails de ce chantage et du lobbying féroces auxquels la Roumanie a été soumise pour réouvrir les adoptions internationales, sont présentés dans son livre, "Romania - For Export Only, the untold story of the Romanian orphans", un livre qui n'a retenu l'attention de qui que ce soit dans notre pays.