10 août 2010

Huit enfants sauvés des mains des trafiquants

18 juillet 2010. Huit enfants ont été sauvés d'un réseau de trafic d'enfants en Malaisie. 16 suspects ont été arrêtés.

Trois des enfants étaient des bébés: le plus jeune était âgé de 23 jours et le plus vieux 12 ans.
Ce réseau de trafiquants exploitait apparemment par leur capacité à cibler les jeunes femmes vulnérables et de discuter avec elles  des avortements dans le but d'acheter leurs bébés une fois nés et de les vendre à des familles dans une activité lucrative. 

Il devient donc clair que les facteurs favorisant le trafic des enfants sont ancrés non seulement dans la pauvreté, mais aussi dans le problème plus vaste de la santé reproductive, des droits et de l'autonomisation des femmes.

Détails dans l'article publié sur le site SOS Children's Village.

20 juil. 2010

Korea's Lost Children

Korea's Lost Children, documentaire de BBC diffusé le 6 août 2010, est disponible en ligne, ici.

Pour d'autres informations, cliquez ici.

«Le documentaire explore les points de vue des personnes qui ont été personnellement touchées par l'adoption internationale.» Ellen Otzen, productrice de BBC World Service.

Chaque année, environ 1 000 enfants sud-coréens sont donnés en adoption aux pays occidentaux. Le programme d'adoption internationale a commencé dans les années 1950 comme réponse du gouvernement appauvri face aux masses d'orphelins métis de la guerre de la Corée.

Tout compte fait, environ 200 000 enfants coréens ont été adoptés à l'étranger au cours des 60 dernières années. Environ 300 d'entre eux sont depuis retournés vivre en Corée - et beaucoup sont maintenant impliqués dans la tentative pour modifier les lois sur l'adoption.

Dans ce programme, la journaliste de la BBC, Ellen Otzen, rencontre Jane Trenka et Suki Leith, qui ont été adoptées par des familles américaines, afin d'explorer l'impact que l'adoption étrangère a eu sur elles.

Les gouvernements successifs se sont engagés à mettre fin à la pratique de l'adoption transnationale. La Corée du Sud est aujourd'hui l'un des pays les plus développés du monde, et a un des taux de natalité les plus faibles dans le monde, alors pourquoi des enfants coréens sont toujours renvoyés?

Aujourd'hui, 89% des enfants coréens envoyés à l'étranger pour l'adoption sont nés de mères célibataires, qui disent qu'elles sont abordées par des agences privées d'adoption pendant leur grossesse qui les poussent à donner leurs enfants en adoption.

L'un des principaux acteurs, Holt International Adoption Agency, a souvent été critiqué par les adoptés coréens pour le non-respect des droits des mères célibataires et la mise en place d'un système qui rend possible «la vente de bébés coréens par correspondance».

Le chef de l'Agence, Molly Holt, affirme que l'objectif principal de l'organisation est tout simplement de donner aux bébés coréens «non désirés», «une famille permanente et aimante permanente et aimante.»

Les adoptés dire qu'il est temps que le gouvernement coréen a fait des lois qui favorisent la préservation de la famille au lieu de l'adoption internationale.

8 juil. 2010

A collection of one

Vidéo de Suki, pour tous les adoptés coréens.
This is for all the Korean Adoptees out there.
In June of 2010 we attempted to stamp a unique number on a tag, one for every child adopted out of Korea. Over the course of three weeks we were only able to stamp 90,000 tags and hang 60,000 of them. Despite being unable to complete our task before deadline, the results were profound and moving.
This is an admonishment to Korea for choosing adoption as the way to fore-go social services, but for me, it is more for all the Korean Adoptee Diaspora living in isolation or misunderstanding the world over.
You are not alone in this tragedy.
Song and artist: 칠갑산 Na Hoon A 나훈아

Photos by: Jeanne Modderman, Jes Eriksen, Paik Yeonah, Lee Miwha

29 juin 2010

Adoption éthiopienne: pour le commerce ou la charité?

Traduit de l'article Ethiopia: U.S. Families Adoption of Children, for Trade or Charity? paru sur le site Daily Indenpendent, le 3 juillet 2010.

«L'adoption est en en train de devenir la nouvelle industrie d'exportation pour notre pays. Les experts avec qui j'ai parlé sont d'avis que ça pourrait dépasser le café en tant qu'industrie d'exportation majeure...»

Tels étaient les mots d'Ellene Moria, qui dirige un programme de femmes dans une station de radio locale en Éthiopie. Ils étaient chargés d'émotion acrimonieuse que de nombreux historiens et commentateurs sociaux n'ont jamais saisi avec le commerce historique d'êtres humains pendant les traites négrières. Par conséquent, comment peut-on imaginer l'idée derrière certaines des annonces affichées par les diverses agences d'adoption en Éthiopie sur leurs sites web? Sans vouloir le dire, cela rappelle les souvenirs des traites négrières. Prenez par exemple l'une des annonces que j'ai vues sur un des sites qui se lisait ainsi:

«Agernesh, une jeune fille pleine d'entrain, mince et le sourire facile, a passé ses huit premières années dans un petit village rural au sud de l'Éthiopie... Il y a des groupes de fratries, aussi bien que des enfants uniques. La majorité des jeunes ont entre cinq et sept ans. Tous sont fondamentalement en santé, physiquement et émotionnellement... Ils apprennent à se tenir à table à la façon des occidentaux et la façon de manger avec un couteau et une fourchette... Les enfants ont des tâches ménagères et apprennent que dans les familles américaines, ils seront appelés à aider à la cuisine, avec le nettoyage et le lavage.»

Cependant la manière dont les enfants sont adoptés en Éthiopie va au-delà du commerce ou du trafic des êtres humains. Tout dépend à quelle distance vous tenez le miroir de la société. Vous pouvez soit regarder les implications socio-économiques, psychologiques et politiques de cela des individus et du gouvernement ou tout simplement vous accrocher à la question du commerce.

Il est très rare de voir une mère dans la société africaine renoncer à son enfant pour l'adoption, même face à la famine. On ne peut pas en dire autant de l'Éthiopie aujourd'hui. Ce n'est pas encore clair si les mères des enfants donnés en adoption se font jamais payer, étant donnée la façon dont le gouvernement éthiopien et ses diverses agences d'adoption gèrent l'affaire, et le fait que certains groupes de protection de l'enfance du pays affirment que, sur une population d'environ 70 millions de personnes, il y a plus de cinq millions d'orphelins qui ont perdu leurs parents à cause de la famine, de la guerre et le VIH/SIDA.

En cohérence avec cela, un rapport récent de l'UNICEF déclare que plus de 4,5 millions d'enfants éthiopiens sont orphelins à cause de la pauvreté et de la maladie. Cela signifie que plus d'un enfant sur 10 sont orphelins. En outre, le taux de mortalité maternelle pour les femmes enceintes est très élevé, une femme sur 14 mourra en couches.

Plus encore, il y a des cas de femmes qui renoncent à leurs enfants pour l'adoption à cause de leur incapacité de pouvoir à leurs besoins face aux difficultés économiques alarmantes dans le pays. Nécessitant ainsi la création de programmes d'adoption par le gouvernement en collaboration avec les différentes maisons d'enfants sans mère dans le pays, puisque le gouvernement seul ne peut pas pourvoir aux orphelins. Dans un pays qui a un budget de santé annuel de 140 millions de dollars américains; un petit montant par rapport à un montant stupéfiant estimé à 115 millions de dollars américains pour l'entretien des orphelins dans un mois.

Peut-être, comme une mesure palliative pour amortir l'effet socio-économique de ce malaise dans le pays, le gouvernement a simplifié le processus pour rendre l'adoption des enfants éthiopiens par les familles de l'Ouest plus facile. Résultant ainsi en une forte augmentation du nombre d'adoptions étrangères enregistrées en 2003. Les 1 400 enfants pris pour l'adoption par les familles des États-Unis a doublé le chiffre de 2002.

Avec certaines familles des États-Unis prêtes à payer plus de 25 000 dollars américains pour adopter un enfant éthiopien, le commerce d'enfants est certainement plus lucratif que la culture du café. L'argent provenant de ce commerce ne sort presque jamais des coffres à la fois du gouvernement et des différentes agences d'adoption/maisons pour enfants sans mère, puisque qu'on dit que la plupart des enfants sont des orphelins. On pourrait dire que ces intrigues de business expliquent les larmes dans la voix d'Ellene Moria quand elle a prononcé ces mots cités ci-dessus

Il ne fait aucun doute que la famine et le désir d'essayer de vivoter et la subsistance des activités du gouvernement en Éthiopie ont mis en danger la vie de la plupart des enfants éthiopiens. Cela a également conduit à la traumatisation des femmes et des mères qui sont le plus souvent aussi jeunes que les bébés qu'elles font.

Une récente émission d'Oprah Winfrey qui se portait sur le sort des femmes éthiopiennes a saisi les situations difficiles des jeunes filles, ou devrais-je plutôt dire des enfants de 9 à 14 ans, soumises à des grossesses précoces. L'émission a révélé certaines de ses répercussions sur la santé de ces jeunes mères ou mieux des mères encore enfants. Beaucoup d'entre elles avaient contracté la FVV.

Dans un pays où un cent dollars pourrait faire ou acheter autant pour l'individu et la famille, combien de familles pauvres ne renonceraient pas à leurs enfants pour l'adoption dans l'espoir d'obtenir 25 000 dollars américains que les agences d'adoptions aux étrangers offrent pour certains de ces bébés?

Et quand cela arrive, ces filles-mères ne sont pas seulement ostracisées et mises à part dans les chaînes parfois, dans les chambres mais sont parfois jetées dans la forêt à la merci des hyènes ,afin d'éviter l'odeur terrible qui suinte d'elles. Plus encore, on dit que non seulement certaines de ces filles-mères finissent avec des bébés morts-nés, mais aussi avec les hanches disloquées. À la suite de la période d'accouchement souvent prolongée, qui s'étire parfois de 9 à 12 jours, selon l'émission.

Avec ces images et histoires horribles, je me suis demandé ce que le gouvernement éthiopien et ses diverses agences d'adoption font à ce sujet. Se pourrait-il qu'ils ne soient pas conscients du grand nombre de cas de grossesses chez les adolescentes et les décès enregistrés chaque jour? Pourquoi un gouvernement ou un parent devraient-ils regarder alors que leurs enfants sont transformées en mères à l'âge tendre de neuf ans? Est-ce que cela explique le chiffre colossal de plus de cinq millions d'orphelins en Éthiopie? Tout comme le labourage de la terre par tous les moyens mécaniques disponibles pour une récolte abondante de café pour le commerce extérieur, les jeunes filles ou, mieux encore les enfants, semblent avoir été soumises à l'épreuve de produire plus de bébés pour les agences qui choisissent d'ignorer ces activités inhumaines envers les enfants éthiopiens à cause de la nature lucrative de l'adoption de bébés par des familles américaines qui patronnent le marché de l'adoption.

Est-il même plausible de dire que les énormes revenus de l'adoption pourraient être responsables de la situation critique des femmes et des enfants en Éthiopie? Dans un pays où un cent dollars pourrait faire ou acheter autant pour l'individu et la famille, combien de familles pauvres ne renonceraient pas à leurs enfants pour l'adoption dans l'espoir d'obtenir 25 000 dollars américains que les agences d'adoptions aux étrangers offrent pour certains de ces bébés? Est-ce que ces maisons pour enfants sans mère/agences d'adoption raniment ces jeunes filles infestées par la FVV, dans l'apparence de l'amour et de la charité, pour une exploitation ultérieure? Il se passe tellement de choses là-bas avec peu ou pas de réponses.

Aussi méprisable que cette transaction puisse être, et dans mon effort d'être aussi objectif que je peux l'être dans ma colère et mes larmes, regardez l'autre côté de l'affaire avant de critiquer des individus ou des agences gouvernementales impliquées dans l'affaire. Comment pouvez-vous décrire une question si nébuleuse dans l'esprit des personnes qui l'ont introduit en premier lieu? Quoique les auteurs de ce commerce ne soient pas anonymes, les critiques contre eux sont difficiles à trouver. Pourrait-il y avoir une certaine forme de justification pour leur action, compte tenu du fait que ces enfants n'auraient pas eu à anticiper une bonne vie en Éthiopie comparée à ce qui les attend aux États-Unis?

À part de cela, comment le gouvernement peut-il pourvoir à un si grand nombre d'enfants avec le peu de ressources à sa disposition? Comment les jeunes mères peuvent-elles faire face à la tentation donner leurs enfants face à la misère indicible du pays?

Que peut-on dire à propos de cette situation fascinante d'une rencontre entre Fari, une dame éthiopienne et un touriste, saisie à la page 20 de l'édition du 8 au 14 avril 2006 du journal, Weekly Trust Newspaper? Fari dit que son mari est décédé il y a deux ans, laissant sa petite famille vivoter dans la rue. Elle s'est en outre lamenté lugubrement: «Mon enfant a besoin de quelque chose de mieux dans la vie. Quelque chose que je ne peux pas lui donner», quand elle a remarqué la joie et la gratitude dans les yeux de son fils quand il a reçu un jouet en plastique rouge qu'un touriste lui a donné. Les lamentations de Fari ne devraient pas être considérées comme un échec d'une mère. Peut-être, une mère prise au piège et fauchée dans une situation difficile qui causée par de nombreuses guerres civiles éthiopiennes et la mauvaise gestion au fil du temps.

Une autre question délicate est de savoir comment situer l'action de certaines familles américaines qui patronnent cette entreprise. Surtout quand certains d'entre eux affirment l'avoir fait par sympathie et charité pour les enfants sans défense et sans espoir, dont ils ont appris leurs situations désespérées par les annonces qui les projettent comme des enfants étant dans un besoin urgent de soins parentaux?

Ugboaja, l'auteur de cet article, est un conseiller aux admissions de l'American University du Nigeria - AUN, Yola.

23 juin 2010

Jagadamba, Mother of the Universe by Amber Field



Amber's first short film "Jagadamba, Mother of the Universe" (2008, 10 min) is playing at film festivals around the world. It is a tender, inspiring story about her experiences as a queer transracial (Korean) adoptee who grew up in Korea, Nepal, Liberia, and the US. The film explores adoption, race, sexuality, and Amber's healing journey through music.

21 juin 2010

Une Collection d'Un

Durant le mois précédent, l'équipe de TRACK a travaillé super fort pour illustrer la relation entre le nombre 1 et 200 000 par une installation d'art gigantesque à l'Assemblée Nationale en Corée.



Si vous ne le saviez pas déjà, 200 000 est l'impressionnant nombre estimé d'enfants coréens envoyés en adoption dans des pays étrangers.





Discours donné par Suki, aka Girl #4708, à la réception de l'Assemblée Nationale, le 15 juin 2010.




Il y a plus de trois ans, j'ai quitté un emploi à temps plein pour un emploi à temps partiel, pour avoir le temps de poursuivre la création artistique. Cependant, je n'ai pas réussi. J'étais confuse: je n'arrivais pas à m'exprimer et je n'avais rien à dire. Mais à cause d'une crise personnelle, au lieu de créer de l'art, j'ai fini par utiliser tout ce temps pour penser sur la façon dont j'en étais arrivée là où je me trouvais dans ma vie. J'ai commencé pour la première fois à réfléchir sur l'adoption internationale et son impact qu'elle a eu sur moi et sur d'autres personnes comme moi.



Maintenant que je suis en Corée, je me trouve à avoir trop de choses à dire. Cette pièce fait partie de cela.



Dernièrement, j'ai beaucoup réfléchi sur les chiffres et nombres. Eh bien, je crois en fait que j'ai pensé aux nombres toute ma vie. Surtout à un chiffre qui, je pense, est très fréquent chez les adoptés, puisqu'ils doivent par défaut endurer seuls leurs pertes quand ils sont envoyés à l'étranger (où personne dans leurs familles ne comprend ce que c'est d'être différent, ou d'être déconnectés de ceux qui leur ressemblent, ou d'expliquer leur existence, ou de tenter de concilier pourquoi ils ont été abandonnés). Un est le nombre que nous, les adoptés, connaissons trop bien.



Quand je lis des statistiques sur le nombre d'orphelins sociaux (enfants ayant des parents vivants, mais a appelés orphelins) créés chaque année, je suis tellement triste. Quand on me dit d'être heureuse parce que les chiffres sont en baisse, ça ne me remonte pas le moral parce que chaque orphelins social créé signifie un enfant de plus qui doit apprendre le sens de profond de un. Être exilé de votre mère, de votre mère-patrie, et de votre langue maternelle, est une solitude que je ne voudrais pas à mon pire ennemi.



De nos jours, en moyenne, environ 3 enfants par jour sont envoyés de la Corée pour l'adoption. Au cours de l'année de pointe des adoptions internationales, 1985, la moyenne était de 10. Ce sont tous les deux de petits nombres, mais ils s'additionnent. Dans le cas de la Corée, ils s'élèvent à près de 200 000. Pour moi, 3 enfants par jour est une vie + une autre vie + une autre vie. 3 est un très grand nombre pour moi.



Ici, en Corée, je regarde et j'écoute et j'essaie d'aimer ce lieu. J'essaie de comprendre pourquoi mon pays m'a jetée, et je pense que je peux et je pense que je pardonne. Mais je ne comprends pas pourquoi il y a encore 3 enfants qui quittent tous les jours. Dans un pays riche sans guerre et sans famine, il semble qu'il n'y ait aucune raison valable de créer des orphelins à partir des enfants dont les parents sont vivants. Et comme j'entends les excuses pourquoi 3 enfants continuent d'être jetés tous les jours, je pense parfois que je suis contente d'avoir été envoyée en Amérique. Parce qu'en Amérique, j'ai pu être une mère monoparentale et aller à l'université et à avoir une carrière, parce que mon gouvernement aide à prendre soin de ses citoyens, et je sais que j'aurais lutté deux fois plus et que j'aurais cruellement été jugée ici en Corée. Dieu merci, mes enfants, l'amour de ma vie, ma raison d'être, ne sont pas nés en Corée, où quelqu'un aurait pu me forcer à les renvoyer pour l'adoption.



Préserver l'honneur de la famille en éliminant une personne innocente n'est pas un acte honorable. Cacher des sombres secrets n'est pas un acte honorable. Créer une industrie sur la disparition des enfants n'est pas un acte honorable. Préserver une famille en détruisant une autre n'est pas un acte honorable. Non, c'est le contraire de l'honneur ou des valeurs familiales. C'est de l'hypocrisie.



Pénaliser les femmes pour des imprudences ou des circonstances malheureuses fait non seulement mal aux femmes et leurs enfants, mais aussi à la Corée, dans les nombres potentiels de citoyens et le traumatisme émotionnel à la société dans son ensemble. Ces femmes ne sont pas une honte de la Corée: la négligence de la Corée de ces gens est la vraie honte, et l'expulsion de leurs enfants fait ressembler la Corée comme un cas de bienfaisance du tiers monde. Ces femmes qui veulent faire face à leurs erreurs et assument leurs responsabilités montrent une vraie force de caractère et de maturité qui fait défaut dans les revendications de nombreux Coréens, généralement leurs critiques les plus sévères. (Nous avons un mot pour les gens qui tentent de se cacher dans la honte: lâches. Les lâches sont menacés par ceux qui sont intègres). Toute femme qui choisit de prévaloir dans ce climat rigoureux pour pouvoir élever et soutenir la chair et le sang qu'elle a mis au monde est brave et mérite tout notre soutien.



Ainsi, au lieu de pénaliser ces femmes, nous devons les aider. Il s'agit d'un investissement dans une Corée plus fort, puisque chaque enfant perdu en l'absence de services sociaux équivaut à une perte de potentiel humain. (Enfin, pas pour les autres pays qui les reçoivent, mais certainement une perte de potentiel humain pour la Corée). Et le type de potentiel qui provient de débuts difficiles forge le caractère le plus fort, qui est en voie de disparition en ces temps doux. C'est une perte énorme pour la Corée si ce pays a l'intention de persévérer dans l'avenir.



En tant que d'origine ethnique coréenne, je ne veux rien de plus que d'être fière d'être coréenne, mais je ne peux pas, parce que dans le reste du monde, la Corée est encore connue comme le meilleur endroit pour obtenir des bébés non désirés, en tant que race méchante qui ostracise et opprime les femmes, et comme des barbares qui mangent leurs propres animaux de compagnie. Je crois que les Coréens veulent être fiers de la Corée aussi, et nous devons donc trouver de véritables solutions qui renforcent la société au lieu de perpétuer des pratiques qui provoquent la douleur et diminue la littéralement la société.



L'adoption a été la solution la plus facile pour le gouvernement depuis plus 50 ans, mais elle ne résout pas les problèmes sociaux et, je dirais que couper les enfants de leurs mères, c'est mutiler le peuple coréen et la société coréenne, car ça oblige tous les Coréens à vivre avec la tache d'être le genre de personnes qui jettent leurs propres enfants. L'adoption a été la solution de choix parce qu'il est plus facile de renoncer à un numéro avec une signature que de reconnaître que chaque numéro est un être humain qui mérite une chance de vivre sa vie comme Dieu et la nature ont prévu.



Ma prière est que la Corée arrive à valoriser toutes les vies et toutes les familles, tant parfaites et qu'imparfaites, de sorte qu'on n'impose plus les certificats de voyage aller-simple de la Corée aux petites personnes.



Que cette session du Congrès montre au monde que les Coréens ne sont pas des barbares, mais des gens éclairés, créant une société civilisée qui prend soin de ses propres citoyens.


Fille #4708







Avec seulement une organisation de 24 heurs sur 24 heures d'un mois, les adoptés en visite ou vivant en Corée se sont unis en tant que communauté pour faire de cette idée une réalité, avec l'aide de des Coréens et des mères célibataires.




Au cours de deux semaines, 90 000 étiquettes de prix ont été estampillés avec un numéro individuel représentant un adopté.






Plus de 75 photos ont été envoyées envoyés de tous les coins du monde





Au cours de l'installation de six jours, environ 60 000 étiquettes ont été suspendues.







Nous sommes arrivés bien en deçà des 200 000, mais nous savions tout au long que ça serait impossible.



Pour un compte rendu de leur travail, voir le site de TRACK, le blog de Jane et les blog de Suki, Hello Korea et Holt Adoption Baby. (Vous trouverez sur le blog de Suki, Hello Korea, les noms de ceux qui ont pris les photos.)



Voir aussi le blog de Miwha qui a publié un reportage sur l'installation d'art avec d'autres photos.



4 juin 2010

Quand on a fermé les "baby shops" en Roumanie

Traduit de l'article, Cuando cerraron los “baby shops” de Rumania, publié sur le site periodismohumano, le 31 mai 2010.

Quand on a fermé les «baby shops» en Roumanie


«Il y a eu des moments où nous avons tenu compte plus des intérêts des parents que de ceux des enfants»

«La Fondation Irene, la sociétaire roumaine de l'Agence espagnole ADECOP, était la meilleure dans le maniement de la corruption»

«Si les États-Unis avaient réussi à obtenir des exceptions sur l'interdiction des adoptions internationales en Roumanie, nous aurions voulu un traitement égalitaire.»

«Monsieur le délégué, je tiens à souligner et à préciser, même si je sais que pas tout le monde aime entendre ceci, qu'entre la protection d'un enfant roumain et le désir des parents originaires des pays où l'adoption est devenue une mode, nous opterons toujours pour le premier», répondait l'Allemand Günter Verheugen, alors commissaire à l'Élargissement, à la question posée le 12 mars 2002, par l'eurodéputé espagnol José Maria Gil Robles lors d'une réunion de l'organisme de contrôle communautaire.

Dans une interview accordée à la télévision publique allemande, Verheugen décrira plus tard cette époque comme étant l'une des plus difficiles de sa carrière politique. Étant donné les graves allégations de pratiques illégales et de trafic d'enfants, la Commission avait obligé la Roumanie à suspendre les adoptions internationales si elle voulait faire partie du groupe des États d'Europe de l'Est qui allaient se joindre à l'UE dans les années suivantes. 1200 familles espagnoles attendaient pour pouvoir adopter un enfant roumain quand Bucarest a interdit l'envoi d'enfants à l'étranger: 1.200 familles qui avaient déjà déboursé d'importantes sommes d'argent pour que des agences comme ADECOPA entament les démarches et qui, bientôt, étaient frustrées.

Le commissaire à l'Élargissement n'a jamais nommé ouvertement l'Espagne en parlant des pays où l'adoption s'était transformée en une mode, mais c'était le cas en question. En une décennie, l'Espagne a passé d'un état dans lequel cette pratique était à peine pertinente pour devenir le quatrième bénéficiaire des enfants adoptés dans le monde, derrière les États-Unis, la France et l'Italie, un poste qu'elle occupe encore aujourd'hui.

«Je dois reconnaître que, pas dans tous les cas, mais il y avait une mode d'une certaine façon . Nous, les Espagnols, sommes ainsi: lorsque nous nous intéressons à quelque chose, personne ne peut nous arrêter», explique aujourd'hui Javier Alvarez Osorio , coordinateur général de CORA, une association représentant une bonne partie des parents adoptifs espagnols. En octobre 2001, seulement trois mois après l'arrêt des adoptions de la Roumanie, CORA a envoyé une lettre au Premier ministre espagnol à l'époque, Jose Maria Aznar, à plusieurs ministres et au député européen, José María Gil Robles, lui demandant d'intervenir en faveur des familles qui avaient «offert d'adopter un enfant» de la Roumanie.

«À cette époque, notre organisation avait un an. Depuis lors, nous avons beaucoup évolué, nous avons changé dans beaucoup de choses. Il y a eu des moments où nous avons tenu compte plus des intérêts des parents que ceux des enfants. Maintenant, nous essayons que le bien-être de l'enfant passe en premier», raconte Álvarez, «et bien sûr, si aujourd'hui la Commission nous présentait des rapports dénonçant des irrégularités dans un pays, nous serions en faveur de la suspension des adoptions, de la même façon que nous avons demandé d'arrêter l'arrivée des enfants de l'Éthiopie parce qu'il s'agit clairement d'adoptions alimentées par la pauvreté. En Éthiopie, les enfants ne sont pas donnés en adoption parce que leurs parents ou leur parenté ne veulent pas d'eux, mais parce qu'ils n'ont pas les moyens de les garder, et cela ne peut être accepté.»

Les adoptions internationales ont commencé à la fin des années 60 comme un moyen de sortie pour les milliers d'orphelins qui avaient été générés par de longs conflits dévastateurs comme la Guerre du Vietnam. Aujourd'hui c'est, il n'es pas rare, une affaire rentable dont quelques agences bénéficient. Les couples, poussés par le désir d'être parents, sont souvent prêts à faire tous les efforts financiers nécessaires et parfois à ignorer les principes moraux les plus élémentaires : la seule façon qui expliquerait les catalogues avec des enfants roumains « à choisir» (comme Verheugen a dit avoir vu de ses propres yeux) ou les orphelinats en Roumanie qui offraient aux visiteurs étrangers la possibilité de choisir entre leurs enfants (comme le décrit Javier Sampedro dans un article publié par El País en 1996), sans lever de soupçons généralisés.

Si vous voulez faire une bonne action pour les enfants pauvres, les ONG le soulignent, les 10 000 à 30 000 euros que peut coûter une adoption internationale seraient mieux investis dans des programmes qui permettent à ces enfants de grandir dans leurs pays d'origine, en aidant leurs parents biologiques à les nourrir ou leur donnant accès à l'éducation: des programmes qui bénéficient à plus qu'un petit sans rompre leurs liens. «Nous disons à ceux qui nous consultent, «il y a des enfants dans le tiers monde qui ont besoin de beaucoup de choses, mais ce dont précisément ils n'ont pas besoinm c' est une famille», dit M. Alvarez.

Cependant, ce n'est pas tout le monde qui changé de perspectives comme CORA l'a fait. L'agence ADECOP qualifie actuellement l'Éthiopie de pays qui offre de bonnes garanties pour l'adoption, et José Marie Gil Robles considère toujours que ses demandes réitérées pour que la Roumanie accepte de livrer des enfants aux couples espagnoles sont correctes, même si cela risque de fournir une couverture aux enlèvements et achats d'enfants et aux mensonges faits aux parents biologiques.

«Les parents ne voulaient pas de ces petits», dit Gil Robles, la suspension des adoptions était simplement un motif politique: le président roumain a même dit à plusieurs reprises qu'il ne voulait pas que des enfants partent à l'étranger parce qu'il avait besoin d'eux pour sortir son pays de la pauvreté, un argument utilisé aujourd'hui aussi par des organisations comme Save the Children: Les enfants sont l'avenir et il y a des États qui, entre les adoptions et le sida, sont sans lendemain.

Dans la séance de contrôle de la Commission du 12 mars 2002, Gil Robles a demandé à Günter Verheugen ce que faisait l'organisme européen pour résoudre le cas des adoptions roumaines et pour «les familles communautaires» qui avaient déjà «déboursé des sommes élevées d'argent». La pression politique avait pris effet aux États-Unis qui, s'associant aux demandes des parents adoptifs dans les négociations pour l'entrée de la Roumanie à l'OTAN, avaient obtenu que des exceptions soient faites au moratoire, «et nous voulions à ce sujet un traitement égalitaire», se souvient Gil Robles.

«Ce ne sont pas des adoptions; il s'agit clairement de trafic illégal d'enfants», assurait Antonio Ortiz, ambassadeur de l'Espagne à Bucarest, quand Javier Sampedro a écrit son article. La correspondante spéciale de la BBC désignait les orphelinats roumains de «baby shops», dans un reportage que la chaîne britannique a en partie enregistré avec une caméra cachée.

«Prouvez-moi qu'une seule des adoptions que nous avons traité en Roumanie a été illégale", dit un membre du ADECOPA, qui raccroche (le téléphone) sans laisser la possibilité de lui demander son nom. Roelie Post, directrice de l'ONG Against Child Trafficking, rit: «Bien sûr que les adoptions paraissent légales: il suffisait de payer le juge la commission correspondante pour obtenir le sceau nécessaire. Et la Fondation Irene, la sociétaire roumaine de l'ADECOPA, était la meilleure dans le maniement de la corruption.»

Ileana Bustea, la grande dame derrière la Fondation Irene, est tombée tôt dans le point de mire des autorités communautaires qui l'accusaient de toute une série de délits: des pots-de-vin, des intimidations, achat et vente d'enfants. Mais son organisation avait été légalement créée en suivant les principes établis dans la Convention de La Haye de 1993 pour la protection des enfants dans les adoptions internationales, la Roumanie étant l'un des premiers pays signataires.

«Les enfants sont ici. Amusez-vous», raconte Post Roelie, dans son livre Romania. For export only, c'est ce que son prédécesseur lui avait dit quand elle avait commencé à travailler pour le commissaire Verheugen. Post travaillait à la Commission européenne depuis 1983, ce qui fait que cette Néerlandaise compte parmi les membres les plus anciens. C'est par accident qu'elle a eu à travailler sur le problème de trafic d'enfants. «Au début, tout le monde était enchanté par mon travail. «Que c'est, Roelie, c'est intéressant», me disaient-ils. Ensuite, la Roumanie a mis fin à l'adoption internationale et à partir de là, mon travail a cessé d'être si excellent pour certains.»

À la fin 2004, Verheugen a changé de l'Élargissement pour la vice-présidence de la Commission, et peu après Post a dû faire face elle-même aux conséquences d'avoir trop creusé dans certaines questions: les intimidations sont arrivées en premier, puis finalement, l'expulsion de l'organisme communautaire. Aujourd'hui, elle continue avec son travail à partir d'une autre instance, «mais la Commission continue de payer mon salaire. Je suis un membre du personnel et, comme je n'ai rien fait de mal, on ne peut pas me renvoyer», explique-t-elle, «le mien est un cas étrange, sûrement unique.»
Extrait des pages d'ouverture de Romania. For export only

De: Roelie

À: Mariela

Date: Samedi, 30 juin 2001, 11:30

Sujet: Matinée forum des enfants

Le petit-déjeuner a été la scène d'une intéressante conversation avec ma fille Anne-Catherine, et deux de ses amis. Les filles disaient que les parents doivent avoir des rapports sexuels pour avoir des enfants (comme tous les enfants, il leur semblait incroyable que les parents puissent faire quelque chose comme ça). Une des filles a dit que les relations sexuelles n'étaient pas toujours nécessaires parce que les parents pouvaient aussi adopter un enfant d'un autre pays.

Je leur ai demandé d'imaginer qu'elles étaient les filles de parents très pauvres dans un pays lointain avec une culture différente et une langue différente, et qu'elles avaient beaucoup de frères et sœurs. Et puis je leur ai demandé de réfléchir à savoir si elles aimeraient être adoptées par des gens riches, des gens aimants, capables de leur donner une bonne vie. J'ai donné aux filles les données de base, en faisant attention de ne pas les influencer.

Leur première réaction a été qu'elles aimeraient beaucoup être adoptées. Mais notre conversation s'est poursuivie, et à la fin, elles ont fini par décider que sans aucun doute, rien n'était aussi important que de rester avec sa propre famille. Elles m'ont demandé si elles ne pourraient pas emmener leurs familles avec elles à la maison des gens riches. Je leur ai expliqué que les pays riches ne veulent pas des gens pauvres des autres pays, mais seulement leurs enfants pour les aimer et prendre soin d'eux.

Elles m'ont demandé pourquoi leurs familles pauvres voudraient les donner en adoption. Je leur ai expliqué que parfois les parents/mères croient que c'est le mieux pour ses enfants et qu'il y avait aussi beaucoup d'argent impliqué (dont les parents ne profitaient pas nécessairement). Elles m'ont demandé si leur opinion serait tenue en compte, je leur ai répondu: «pas si vous avez moins de 10 ans». Étant âgées de neuf ans, cela les a indignées.

Elles m'ont dit que les riches devraient donner de l'argent aux familles pauvres pour qu'elles puissent prendre soin de leurs enfants.

C'était donc la conclusion du mini-forum d'enfants hollandais, qui s'est tenu au sommet du petit-déjeuner, le samedi.

Roelie

28 mai 2010

Une habitante d'un quartier pauvre de Chennai se bat pour son fils néerlandais

Traduit de l'article A Chennai slum dweller's fight for her Dutch, paru sur le site The Times of India, 28 mai 2010.

Le 15 juin, quand Nagarani Kathirvel quittera la misère du taudis de Chennai pour la première fois et apparaîtra dans un palais de justice de Zwolle-Lelystad aux Pays-Bas, elle sera encore loin de la fin de son combat amer et traumatisant. Mais ce sera un commencement (pour établir dans une cour de justice étrangère qu'elle est la mère d'un garçon néerlandais de 12 ans). Il y a 10 ans, Rohit Shivam Bissesar était Satheesh Kumar, un jeune enfant habitant dans un quartier pauvre de Pulianthope, jusqu'à ce qu'il ait été enlevé et donné en adoption à un couple de Néerlandais. Plus tôt ce mois-ci, un tribunal de la ville de Lelystad aux Pays-Bas l'a appelée à comparaître.

«Nagarani a été appelé à comparaître devant le tribunal de Zwolle-Lelystad à 15h30 le 15 juin. Les procédures auront lieu derrière des portes closes», a dit Maaike Junte, un porte-parole de la cour de la ville de Zwolle. C'est une sorte de victoire pour la femme de 35 ans, mais c'est arrivé après de durs combats devant les tribunaux à Chennai et de la nation européenne. Il y a seulement un mois, sa demande pour un test d'ADN afin d'établir que Rohit est son fils a été rejeté par un tribunal de procédure accélérée là-bas. En allant avec les avis du curateur spécial nommé pour Rohit, le tribunal de procédure accélérée de Zwolle-Lelystad a décidé «qu'il n'était pas dans l'intérêt de l'enfant de connaître ses racines.»

Against Child Trafficking (ACT), une organisation basée aux Pays-Bas qui lutte dans le cas de Nagarani, a réagi assez fortement. Roelie Post, directrice de l'ACT, a dit: «Il est totalement inacceptable que cinq ans après que les autorités indiennes aient découvert que cet enfant a été kidnappé et aurait été vendu pour l'adoption à l'étranger dans une famille aux Pays-Bas, le ministère de la justice néerlandaise a peu fait pour régler cette question. Le ministère de la justice semble se cacher derrière les procédures et formalités et semble avoir totalement perdu de vue la tragédie que des parents indiens vivent."

Mais alors même qu'un grand drame se joue devant les tribunaux néerlandais, le cas de Nagarani ayant rapport à sa demande de retrouver son fils s'avançait à pas de tortue dans la Haute Cour de Madras. Depuis septembre 2007, quand elle a été chargée de l'affaire, le CBI était aux prises avec ce qu'il dit être «l'attitude intransigeante» des gouvernements étrangers. L'organisme d'enquête avait pris trois cas d'enfants enlevés (y compris celui de Nagarani) donnés en adoption à l'étranger. «Nous avons envoyé une commission rogatoire (une communication formelle aux autorités compétentes pour enquêter dans des pays étrangers) aux États-Unis, en Australie et aux Pays-Bas, il y a deux ans. Nous avons finalement reçu une réponse des Pays-Bas. Mais la correspondance est en néerlandais et nous n'avons pas été en mesure d'aller plus loin», a déclaré une source de CBI.

L'histoire de Nagarani remonte loin jusqu'à une nuit douce en octobre 1999, lorsque la famille avait déployé leurs nattes sur la route de boue durcie dans la colonie Pulianthope et avait décidé de dormir sous les étoiles.

25 mai 2010

Les enfants pauvres vendus à des parents riches

Traduit de l'article Se venden niños pobres para padres ricos, publié sur le site periodismohumano.com, le 21 mai 2010.

On vend des enfants pauvres pour des parents riches

"Il n'y aurait pas autant d'enfants dans des orphelinats s'il n'y avait pas autant de gens prêts à payer autant d'argent pour eux."

"Ceux qui paient trop cher, et 20 000 euros c'est trop, contribuent à soutenir un système corrompu."

"Il n'y a pas de meilleur endroit pour un enfant que celui où il né."



Photo: Des bébés, en bonne santé, sans parents qui détiennent des droits sur eux et disponibles dans les plus brefs délais: on prie ainsi les préférences dans le monde des adoptions internationales. (AP / Chitose Suzuki)

De plus en plus tard: notre société a tendance à retarder le moment d'avoir des enfants. Viennent d'abord la carrière, les voyages, puis la difficulté à trouver sa moitié. "Et tout à coup, on a trente et quelques années et on réalise que ce n'est plus aussi facile, qu'il faut avoir recours à l'adoption si on veut être parent", a déclaré Rudi Tarneden, porte-parole de UNICEF-Allemagne.

Sur le chemin de la quarantaine, beaucoup ne veulent pas attendre 10 ans dans leur pays pour se voir attribué un mineur "en détresse", souvent un mineur dont les parents biologiques ont encore la garde et des droits sur lui. "En outre, poursuit Tarneden, les politiques de planification familiale, l'utilisation généralisée de moyens contraceptifs et les mesures sociales pour la protection des mères célibataires ont diminué, dans nos pays, le nombre d'enfants donnés à l'adoption."

L'étranger devient alors un raccourci attrayant emprunté par beaucoup. Là aussi, la demande dépasse l'offre, et pourtant, les agences internationales promettent des enfants en relativement peu de temps. Ceci dit, chercher ailleurs coûte presque toujours 10 000, 20 000 ou 30 000 euros. Mais comment voulez-vous mettre un prix sur le désir de fonder une famille?
"Au cours des trente dernières années, on a observé une augmentation significative du nombre de familles des pays riches qui souhaitent adopter des enfants originaires d'autres pays. Dans le même temps, la carence de réglementation et de mécanismes de surveillance, en particulier dans les pays d'origine, ainsi que les opportunités de faire de gros profits qui existent dans le domaine des adoptions internationales, ont encouragé le développement d'une industrie de l'adoption, dans laquelle la priorité est donnée à des avantages matériels au détriment de l'intérêt supérieur des enfants. Parmi les abus rencontrés, on trouve l'enlèvement et la vente d'enfants, l'intimidation de parents et des pots de vin. UNICEF- 2007."
"Certains parents s'imaginent que leurs enfants vont étudier à l'étranger pendant un certain temps, et ils se rendent compte seulement plus tard qu'ils ont renoncé à tous les droits sur eux et qu'ils ne reviendront plus jamais. Il y a des mères qui passent par des temps difficiles et laissent leurs enfants aux soins de l'État dans des foyers d'accueil pour un temps déterminé, et quand elles reviennent ils ont disparu, ils ont été mis en adoption dans une famille vivant dans un autre pays", rapporte Roelie Post, directrice de l'organisation Against Child Trafficking. Les cas d'enfants enlevés, de parents biologiques trompés, de documents falsifiés, de paiements illégaux, de médecins et de juges corrompus remplissent les étagères des ONG.

On dénombre qu'une vingtaine d'États à travers le monde permettent à leurs enfants d'être adoptés par des couples qui vivent au-delà de leurs frontières. Le chiffre exact est inconnu car des plaintes obligent sans cesse à suspendre cette pratique dans certains pays, alors que la pression de la demande conduit d'autres pays à accepter livrer leurs enfants à travers les frontières. Mais une chose est claire, affirme Tarneden, "La direction est toujours la même: les pauvres donnent et les riches reçoivent, et il est actuellement pratiquement impossible de savoir si la procédure était légale et si les droits de l'enfant ont été respectés".

"On peut douter que des pays comme l'Éthiopie, qui sont déjà dans de grandes difficultés à lutter contre la corruption présente dans tous les domaines, soient en mesure de garantir que les adoptions ne soient entachées d'aucune irrégularité", souligne Bernd Wacker, ex-membre de Terre des Hommes-Allemagne et expert en matière d'adoption internationale. D'autre part, les autorités des pays d'accueil n'ont pas la capacité, ni les connaissances nécessaires, pour vérifier que tout s'est passé légalement à l'origine. En fait, cela ne les intéresse pas trop, "parce que, du moins c'est ce qui se passe ici et j'imagine que ce n'est pas différent ailleurs, les autorités pensent qu'après tout, les enfants sont mieux avec nous", dit Wacker.



Sommes-nous heureux seulement dans le bien être matériel? (AP / Palterer Stefano)

Cependant les experts conviennent qu'il n'y a pas de meilleur endroit pour un enfant que celui où il est né. Un enfant ne devrait être envoyé à l'étranger que lorsque toutes les possibilités d'être accueilli dans son environnement naturel sont épuisées, c'est-à-dire lorsqu'il n'est pas possible de contribuer à ce que ses parents biologiques ou sa parenté prennent soin de lui et aussi qu'il n'y a pas de famille de son pays en mesure de l'adopter.

"Les gens sont très naïfs", remarque Tarneden. "Parfois, quand des catastrophes naturelles se produisent dans les pays du Tiers-Monde, ils nous appellent pour nous demander si nous ne pouvons pas les aider à adopter un enfant de cet endroit. Ils le font avec toute la bonne volonté du monde, mais ils n'ont aucune idée de ce qu'ils demandent; ils ne se sont même pas arrêtés cinq minutes pour réfléchir à ce que suppose enlever un petit, qui vient déjà de vivre un événement traumatique, de l'enlever de l'environnement qu'il connait pour l'emmener dans un autre pays où les gens parlent une autre langue, où ils ont une toute autre allure et des coutumes totalement différentes. Et non seulement ça, ils ne se sont pas arrêtés cinq minutes pour penser que l'enfant a très probablement une famille qui l'aime (un père, une mère, des frères dont il ne veut pas se séparer). Certaines personnes sont suffisamment naïves pour croire qu'un enfant ne peut être heureux que dans le bien-être matériel que peut offrir un pays développé".

"Je n'appellerais pas cela naïf, mais une vieille pensée coloniale", déclare Post, "c'est cette idée que nous seuls pouvons aimer un enfant comme il le mérite, que nous seuls pouvons répondre correctement à ses besoins, et que ces parents pauvres du Tiers-Monde ne savent pas, comme nous le savons, ce qui est important pour un enfant."


Photo: Enfants en attente d'adoption dans un refuge au Guatemala en 1998. Durant ces années, entre 170 et 200 enfants par mois ont été adoptées depuis ce pays (de 10 millions d'habitants), presque toujours par des familles étrangères. (AP / Scott Dalton).

"Les gens voient les enfants dans les orphelinats et ressentent une peine énorme. Je dis: s'il n'y avait pas autant d'adoptions internationales, il n'y aurait pas autant d'enfants dans les orphelinats. La plupart sont là parce que beaucoup de gens sont prêts à payer beaucoup d'argent pour eux ", révèle Post.

On estime qu'environ 90% des enfants destinés à l'adoption internationale ne sont pas des orphelins, mais ils se retrouvent dans sont ces refuges parce que leurs parents, du moins supposément, ne peuvent pas s'occuper d'eux. "D'où sortiraient autant d'enfants orphelins?", demande Post, "dans presqu'aucun de ces pays, il n'y avait pas eu de guerres, de catastrophes, ou de massacres. Même l'histoire des "orphelins du sida" est un mensonge: quand vous examinez un peu, ils ont toujours de la famille. Même Angelina Jolie et Madonna n'ont pas réussi à adopter de vrais orphelins... "

Les ONG ont constaté que quand un pays suspend les adoptions internationale pendant une longue période, le nombre d'enfants dans les orphelinats diminue. "Il y a beaucoup d'argent qui circule là-dedans, voilà le problème", dit Tarneden. Les couples du "Premier Monde" sont prêts à faire tout l'effort financier nécessaire pour l'enfant si désiré. "Mais tous ceux qui veulent adopter un enfant doivent être conscients du fait que le paiement des montants excessives (et 20 000 euros est une quantité démesurée) contribue à maintenir un système corrompu qui n'agit pas dans l'intérêt de l'enfant mais dans un but lucratif."

"Si quelqu'un gagne de l'argent avec des adoptions, c'est de la traite d'enfants. Nous devons commencer à appeler les choses par leur nom", dit Post. "L'adoption ne devrait pas être régie, comme cela se fait aujourd'hui, par la loi de l'offre et de la demande", ajoute Tarneden, "Il ne s'agit pas de criminaliser les parents adoptifs (bien qu'ils devraient savoir que si le processus d'adoption s'opère avec des pratiques illégales, ils commettent également un délit). Il existe bien sûr des cas particuliers où l'adoption internationale est le meilleur intérêt pour l'enfant. Mais en regardant le fonctionnement global de cette pratique, je dois dire que, malheureusement, nous nous retrouvons devant une vente systématique d'enfants pauvres dans le seul but de satisfaire les désirs de couples riches".
"L'UNICEF estime que chaque année, au Guatemala, entre 1 000 et 1 500 bébés sont vendus à des couples américains ou européens. Avant de se rendre en Amérique Centrale pour chercher les enfants, les candidats à l'adoption peuvent consulter par l'Internet l'offre des "enfants disponibles" et choisir l'un d'eux. Alors que la mère biologique reçoit 30$ pour son enfant, les couples en déboursent entre 15.000 et 20.000. UNICEF, 2007."
"Le lobby des adoptions est très puissant. Ce sont des personnes très importantes et ayant de bonnes relations, des personnes qui bénéficient de soutiens au plus haut niveau. Je n'ai aucune idée du pourquoi et comment. Tout ce que je sais c'est que malgré les plaintes, jamais il ne leurs arrive quoi que ce soit, et ils ont toujours des personnalités politiques pour défendre leurs intérêts. Et quand la pression devient trop élevée et qu'un certain pays interdit les adoptions, ils passent au pays suivant. En fin de compte, vous rencontrez toujours les mêmes agences partout", indique Post.

"Il y avait des signes inquiétantes de trafic d'enfants au Népal. Nous avons réussi, avec Terre des Hommes, à ce que le pays arrête temporairement les adoptions internationales", dit Tarneden. Dès cet été, le Guatemala pourrait à nouveau permettre l'envoi d'enfants à l'étranger, qui avait été arrêté en 2008. "Ce pays a apporté d'importants changements dans sa législation, ce qui ne veut pas dire que c'est maintenant un endroit sûr où adopter. La sécurité à cent pour cent n'existe pas."

"Au début, je me disais en moi-même, «Roelie, tu as une imagination perverse». Mais avec le temps, j'ai appris que la réalité dépasse tout ce que je pouvais imaginer", conclue la militante, et le porte-parole d'UNICEF envoie un dernier message aux couples qui décident d'adopter en dehors de leur pays: "Ils doivent avoir en tête des choses très claires. Tout d'abord, que la famille avec des enfants adoptés est une famille très spéciale. Que les enfants peuvent être malades, qu'ils peuvent garder des souvenirs de leurs parents biologiques. Qu'il faut beaucoup de forces pour réussir et suffisamment de tolérance pour un jour les accompagner dans la recherche de leurs racines, un moment qui arrive presque toujours. Mais surtout, qu'ils doivent reconnaître que chaque enfant a le droit de connaître la vérité... et que si la vérité est «tu sais, un jour on a payé 20 000 euros pour t'avoir» c'est quelque chose qu'aucune famille ne peut supporter."
Convention de la Haye contre versus Convention des Nations Unies

Le 25 mai 1993, entrait en vigueur la Convention de La Haye pour la protection des enfants dans le domaine de l'adoption internationale. La signature de cet accord est souvent utilisée par les agences d'adoption afin de mesurer le sérieux des pays d'origine des enfants. "Pour nous, la Convention est importante car elle établit que l'intérêt de l'enfant est au-dessus de tout et que sa ratification traduit un positionnement politique", explique Rudi Tarneden porte-parole UNICEF-Allemagne, "mais ce document comporte de nombreuses lacunes et on ne peut pas dire qu'il assure la protection des enfants."

On reconnait majoritairement que le principal défaut de la Convention est qu'elle ne prévoit pas de mesures de contrôle: personne ne vérifie que ses principes soient respectés.

Ceci dit, Roelie Post, directrice de l'organisation Against Child Trafficking, va plus loin dans sa critique du texte: La Convention de La Haye agit uniquement pour protéger les parents adoptifs, elle leur accorde un cadre juridique, les tampons et les signatures dont ils ont besoin pour être sûr que personne ne sera capable d'agir légalement contre leur adoption. Il existe un document qui défend véritablement les intérêts de l'enfant : la Convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant. Celle-ci réglementait déjà l'adoption internationale et était entrée en vigueur en 1990, seulement trois ans avant la Convention de la Haye, de sorte qu'on se demande pourquoi d'autres lois ont été nécessaires. La réponse est simple: la Convention de La Haye est beaucoup moins stricte et beaucoup plus vague dans ses formulations (elle laisse plus de place à des interprétations différentes), et elle restreint beaucoup plus les droits des parents biologiques des enfants que la Convention des Nations Unies."
Traduit de l'espagnol par Greg.

Aussi rentable que le commerce de la drogue:

L'épidémie de trafic d'enfants de la Chine

Traduit de l'article As Profitable as the Drug Trade, publié sur le site Spigel Online, 21 mai 2010. Un article qui montre que le trafic de bébés et d'enfants en Chine ne profitent pas seulement aux adoptants de l'ouest, mais aussi à l'intérieur de la Chine...

La traite des êtres humains, incluant le vol et la vente d'enfants, est très répandue en Chine. La police est presque impuissante à l'arrêter, et la corruption facilite le commerce. Les parents désespérés joignent leurs forces pour chercher leurs fils et leurs filles. Mais leurs efforts sont souvent infructueux.

Guo Gangtang vend des gourdes de citrouilles séchées au centre commercial de Yiwu à Pékin. Les conteneurs jaunes sont imprimés avec des personnages historiques, des fées ou des aphorismes, des motifs que sa femme a trouvés sur Internet.

Son business ne va pas particulièrement bien, en partie parce que son stand est caché dans un coin arrière où le loyer est moins cher. Guo gagne rarement plus de 1000 yuans (environ 120€ ou 149$) par mois.

Par pitié, le propriétaire a récemment renoncé à son loyer. Le destin n'a pas traité Guo gentiment. Son enfant a été volé il y a 13 ans, et depuis lors, il a été motivé par un seul désir: retrouver son fils.

À chaque fois que l'homme de 40 ans a économisé assez d'argent, il attache deux drapeaux à la banquette arrière de sa mobylette et part à la campagne. Les drapeaux indiquent une photo d'un petit garçon, son fils Xinzhen.

Le jour où le monde s'est écroulé pour Guo et son épouse avait commencé comme les autres jours. Il vivait dans un village de la région côtière de la province de Shandong, où il travaillait comme chauffeur, transportant des matériaux de construction sur un tracteur. C'était le 21 septembre 1997. Son petit fils Xinzhen, qui avait deux ans et demi, jouait avec une fille du quartier en face de la porte de la maison quand une femme s'est approchée de l'enfant. La femme, une étrangère, caressait le visage du garçon avec une pièce de tissu, ont rapporté des témoins oculaires plus tard. Puis elle s'est tournée lentement vers la rue, qui était à environ 100 mètres (328 pieds) de là.

«J'ai immédiatement senti que quelque chose était arrivée à Xinzhen»

Le petit garçon doit l'avoir suivie. C'était comme s'il s'était évanoui dans les airs. «Quand je suis rentrée, il y avait une foule devant ma maison», se rappelle Guo. «J'ai immédiatement soupçonné que quelque chose était arrivée à Xinzhen.»

Guo a couru au poste de police. Les voisins l'ont aidé à chercher son petit garçon. Lui et sa femme ont dépensé beaucoup d'argent au cours des prochaines semaines. Ils ont affiché des pancartes sur les lampadaires, ont fait imprimé des prospectus et ont payé des aides l'équivalent d'environ un euro par jour pour chercher l'enfant dans les villages environnants.

Guo a vite commencé à chercher plus loin. «J'ai été dans toutes les provinces, sauf le Tibet, Taiwan, le Qinghai et la Mongolie intérieure», dit-il. Les journaux et les stations de télévision ont repris l'histoire et ont fait un reportage sur son malheur.

Le vol d'enfants est un problème commun dans la République populaire, ce qui explique pourquoi les grands-parents ou les parents viennent chercher les enfants à l'école dans tout le pays. Ils sont déterminés à ne pas rendre la tache plus facile pour les trafiquants d'êtres humains.

C'est l'un des aspects les plus tristes de la Chine moderne. Les experts estiment qu'entre 30 000 et 60 000 bébés, enfants et adolescents, disparaissent chaque année. Ils sont enlevés puis vendus,et finissent souvent comme esclaves dans des ateliers et des briqueteries, ou sont forcés de travailler dans des bordels.

«Ils m'ont demandé si j'avais un enfant à vendre»

Sur le chemin vers l'acheteur, le trafiquants d'êtres humains mettent souvent les enfants enlevés sous sédatif pour les empêcher de crier. Parfois, ils ne survivent pas à leur épreuve, comme en témoignent les rapports périodiques des médias sur des enfants retrouvés morts dans les autobus ou les trains.

Le 30 novembre 2008, 11 ans après la disparition de Xinzhen, Baotong âgé de deux ans, jouait dans une ruelle en face du bâtiment de ses parents, dans la ville côtière de Lianyungang. Son père, Li Shouquan, fabriquait des chaussures de sport dans sa petite usine et les vendait dans le couloir de son immeuble.

Il y avait une foule de clients dans la cour ce jour-là. Un homme qui rôdait inaperçu près du mur a soudainement attrapé le petit garçon et est parti, en ne laissant derrière lui que quelques mégots de cigarettes sous un minuscule arbre.

Li pensait que son fils se trouvait quelque part dans les pays voisins de la province de Shandong. «Il y a un marché d'enfants dans la ville de Tanshan», lui a dit un policier. Quand il a commencé à regarder autour de l'un des villages voisins, les résidents l'ont pris pour un trafiquant d'êtres humains. «Ils m'ont demandé si j'avais un enfant à vendre et combien je voulais pour l'enfant», rapporte-t-il. A leurs yeux, la traite des êtres humains n'est pas criminelle, mais elle fait en réalité partie d'une tradition en Chine.»

«Donner naissance à des enfants au lieu d'élever des porcs»

Les garçons sont particulièrement importants dans les villages. Cela a longtemps été une tradition dans les zones rurales pour les descendants mâles et les belles-filles de prendre soin des parents âgés.

Mais les acheteurs pour les enfants volés se trouvent également dans des villes comme Pékin ou Shanghai. Beaucoup de Chinois veulent désespérément un bébé, mais sont incapables de concevoir un enfant. Les adoptions sont compliquées, et la plupart des enfants qui sont remis à des orphelinats maintenant sont handicapés.

La politique de l'enfant unique de Pékin ne fait pas obstacle au business. Au contraire, les familles qui ont déjà un enfant, achète parfois un autre fils ou fille. C'est une activité lucrative pour les ravisseurs, qui peuvent charger jusqu'à 4 000€ pour un garçon et habituellement environ la moitié pour une fille. Ils proposent parfois même des offres spéciales pour les clients moins fortunés, vendant des bébés pour aussi peu que 80€.

La police a créé une force spéciale pour lutter contre les enlèvements d'enfants et de femmes, et l'unité démantèle des réseaux de trafic d'humaine à chaque année. Mais selon les statistiques officielles, en 2009, la police n'a réussi à sauver que 3 400 enfants des griffes des marchands et des acheteurs. Dans de nombreux endroits, un enfant est considéré disparu au bout de 24 heures. D'ici là, les ravisseurs ont généralement disparu depuis longtemps.

«Personne ne pose de questions»

Des parents désespérés organisent plusieurs fois des manifestations contre la passivité de la police. Une protestation a eu lieu dans la ville méridionale de travailleurs migrants de Dongguan, où près de 1 000 enfants ont disparu, entre 2008 et 2009. La police locale a répertorié seulement 200 victimes dans leurs dossiers. Ils ont rejeté les autres cas, en faisant valoir qu'il n'y avait pas de preuve qu'un crime ait été commis.

Les chances de retrouver un enfant enlevé sont minces. Les clans de familles contrôlent souvent les choses dans les villages, et «ils sont comme larrons en foire», dit le cordonnier Li. Les autorités locales font partie du système, y compris les représentants des organisations de femmes, les chefs de parti et les agents de la police locale. «Tout le monde sait quand un nouvel enfant est arrivé tout d'un coup dans le village, dit Li, «et personne ne pose de questions.»

Et puis il y a la corruption, faille fondamentale de la Chine, sans laquelle la traite des êtres humains sur une si grande échelle ne serait pas possible. Lorsque les choses sont faites selon les règles, chaque enfant doit être enregistré auprès des autorités compétentes, ce qui ne devrait pas en effet être possible sans un certificat de naissance et autres documents. Mais avec les bons contacts et un bon pot de vin pour les fonctionnaires, cet obstacle est facilement surmonté.

Ce n'est pas seulement des gangs sans scrupule qui se livrent à la traite des personnes comme on pourrait s'y attendre, mais parfois les parents eux-mêmes. Certains agriculteurs sont si pauvres qu'ils ne peuvent ou ne veulent pas nourrir une autre bouche, et ils vendent leurs nouveau-nés à la place. Pour d'autres, donner naissance et vendre les bébés est une source de revenu supplémentaire, et plus lucrative que le dur labeur des champs. Il y a un dicton chez les agriculteurs dans la province sud-ouest du Yunnan: «Si vous voulez gagner de l'argent, vous devriez donner naissance à des enfants au lieu d'élever des porcs

«L'occasion s'est présentée d'elle-même»

À Lushan, à 300 kilomètres à l'ouest de Lianyungang, M. Wang est assis sur un canapé en imitation cuir. Un jeune homme attrayant, il travaille comme enseignant de mathématiques à l'école moyenne. Il est actuellement assigné à une école de village dans les montagnes. Lui et son épouse, qui est aussi une enseignante, admettent qu'ils ont acheté un enfant.

L'enseignant ne veut pas donner son vrai nom. Sa famille, qui est rassemblée autour de lui, se méfie des journalistes. Toutefois, selon la loi chinoise, ce que M. Wang a fait n'est pas un crime. Seuls ceux qui vendent des gens peuvent être accusés d'un crime, mais pas ceux qui les achètent.

Néanmoins, le cas le met sous un mauvais jour, en tant qu'éducateur qui est censé servir de modèle pour la société. M. Wang se décide à parler. Il veut montrer que lui aussi est une victime. «Après que nous nous ayons eu notre garçon, nous voulions un deuxième enfant», dit-il. «Nous aimons les enfants. Et quand l'occasion s'est présentée, nous l'avons saisie

Cette occasion s'est présentée à l'Hôpital populaire dans la rue principale. Un parent avait entendu dire que la mère voulait vendre son nouveau-né, parce qu'elle était trop pauvre pour nourrir l'enfant. A l'heure dite, M. Wang a rencontré un homme sur les marches de l'hôpital, l'enseignant croyait qu'il était le père. L'homme tenait le bébé dans ses bras. «Nous lui avons donné plus de 10 000 yuans (environ 1 200€)», dit Wang.

Le bébé était petit et maigre, mais les nouveaux parents ont utilisé du lait en poudre pour aider l'enfant à prendre du poids. «Il y avait des moments où nous pensions que le bébé ne réussirait pas», dit la mère de l'enseignant.

«Elle ne me reconnaît plus»

Un album de photos de la fête du premier anniversaire du bébé est sur la table basse. Elle semble être une petite fille heureuse, portant un petit chapeau de soleil sur une photo et des lunettes de soleil sur une autre, ou tenant un téléphone portable à la main.

Mais le nouveau bonheur de la famille a été de courte durée. Un jour, des agents se sont présentés à la porte. Ils étaient de la police du chemin de fer de la province du Guizhou. Quelques jours plus tôt, ils avaient remarqué deux hommes louches voyageant avec trois petits enfants dans un train pour Pékin. L'un d'eux a avoué avoir vendu un bébé à Wang, l'enseignant. L'épouse du marchand de bébés travaillait apparemment comme infirmière à l'hôpital de Lushan et avait organisé la transaction.

Les policiers de chemin de fer a enlevé la petite fille des Wangs et l'a emmenée dans un orphelinat de Guizhou. Parce qu'il n'y avait aucune information sur l'identité et le lieu de la mère de la petite fille, elle vit à l'orphelinat depuis septembre dernier.

L'enseignant appelle cela scandaleux, disant qu'il souhaite garder la jeune fille jusqu'à ce que les vrais parents soient trouvés. «J'ai visité l'enfant à l'orphelinat. C'était terrible. Elle ne me reconnaît plus. Elle a régressé, et maintenant elle ne parle plus.»

La plupart des enfants enlevés qui sont trouvés, ou dont on cherche à retrouver leurs parents réels, souffrent de destin semblable à celui de la fille achetée des Wang. Il est rare que la police réussit à trouver les vrais parents. L'année dernière, lorsque la police a publié des photos de 60 enfants secourus sur un site web, seulement sept de leurs proches se sont manifestées.

Pendant ce temps, plus de 230 laboratoires à travers le pays ont analysé l'ADN des parents et des enfants secourus. Le gouvernement paie le coût des tests, soit environ 200€ par test. Plus de 20 000 échantillons ont déjà été recueillis, trop peu nombreux pour être en mesure de réunir les familles de manière efficace dans un pays aussi énorme.

En conséquence, beaucoup de gens n'apprennent jamais que les personnes qui les ont élevés ne sont pas leurs parents biologiques. Pour améliorer les chances des mères et des pères de retrouver leurs enfants, des groupes privés ont créé des sites Web qui permettent aux parents de chercher les enfants disparus.

Des cartes à jouer avec des photos du disparu

La musique de Kenny G jouant à la clarinette le classique de Frank Sinatra I Did it My Way sort des haut-parleurs de la gare principale de Chongqing, une ville sur le fleuve Yangtze, dans la Chine centrale. Une douzaine de personnes, la plupart des jeunes, tiennent une bannière pour que les voyageurs la voient. On y lit: «Joignez la campagne des bénévoles de Chongqing pour trouver des membres de familles.»

Shen Hao, 41 ans, un spécialiste en informatique de la province d'Anhui, a lancé la campagne. Il y a neuf ans, il a décidé de se consacrer au sort des personnes disparues, après avoir lu un article de journal au sujet de trois jeunes filles qui avaient disparu. Depuis lors, il a voyagé à travers les grandes villes de la Chine, distribuant aux passants des cartes à jouer avec des photos des disparus.

La dame de cœur, par exemple, représente Wang Yafeng, née le 20 avril 1987 dans la Mongolie intérieure. Elle est portée disparue depuis le 7 octobre 2008. Selon les minuscules caractères chinois sur la carte, elle a un «nez large» et «une cicatrice sur l'index de la main droite», et «elle parle chinois sans dialecte».

Le neuf de pique représente une image floue d'un jeune homme qui est né «vers 1984». Il est à la recherche de ses parents biologiques. «Enlevé entre mai et septembre 1990», écrit-il. Il se décrit comme étant un enfant avec «de grands yeux et un petit nez», et note qu'il mesure maintenant 1,76 mètres et porte des chaussures de taille 41.

Il écrit que, aussi loin qu'il se souvienne, il vient d'une ville, peut-être dans la province du Hunan, ou peut-être Chongqing. «Il y avait des marchés des deux côtés de la rue. Mes parents portaient des uniformes.» Il se souvient que des étrangers l'ont emmené à la province côtière de Fujian dans un bus.

Les cartes donnent également des conseils sur la façon de rendre plus difficile pour les trafiquants de voler des enfants. L'une des recommandations est de «toujours garder les enfants à portée de vue». Une autre est d'avoir ses enfants tatoués afin qu'ils puissent être identifiés plus facilement plus tard.

«Environ 800 personnes ont été en mesure de trouver leurs parentés avec l'aide de notre site Web et les cartes», dit fièrement le militant Shen. Il a déjà imprimé 16 000 cartes à jouer. Il est vêtu d'un parka vert et a les cheveux hérissés. Une femme qui vient de s'approcher de lui dit que son fils de 13 ans est disparu depuis plusieurs jours. A moins qu'il ne se présente bientôt, le garçon va apparaître dans le prochain lot de cartes de Shen.

«Je ne le forcerai pas à revenir»

Shen, qui ne reçoit pas d'argent du gouvernement, paie pour sa campagne avec ses propres fonds, des contributions des familles et des dons de compagnies. L'autorité de la Chine se méfie des organisations à but non lucratif comme la sienne. Néanmoins, on lui fournit des assistants au cours de ses voyages à travers le pays. «L'enlèvement d'enfants, dit Shen, est un problème mondial. C'est une activité extrêmement rentable, comme le commerce de la drogue.»

C'est au début de mai, et Guo, le vendeur de gourdes, est au volant de sa motocyclette «Haojue» rouge, le long de la route 106 dans la province du Hubei, en direction de Wuhan, une grande ville sur le fleuve Yangtze. Son casque d'argent, ses jeans, ses chaussures de tissu et genouillères sont enveloppés dans les nuages de poussière soulevée par les camions, et son menton est couvert de barbe de plusieurs jours. Il a couvert les 4 000 km dans les deux dernières semaines. «Je veux aller dans les villes où je ne suis pas encore allé», dit-il.

Quand il s'arrête pour prendre une pause dans un petit restaurant en bordure d'une route, quelques habitants locaux regardent les drapeaux sur sa mobylette. «Mon enfant a été enlevé», explique Guo. Quand il rencontre des gens ayant le même sort, il leur raconte ses expériences. «Il y a un site internet de la police, dit-il, et vous pouvez passer un test d'ADN.»

Il a récemment vu une photo d'un gamin en haillons dans un journal. Le garçon avait l'air de ressembler à son fils. Il est allé rapidement à la ville, mais le garçon n'était pas le sien. Guo et son épouse ont deux autres fils, âgés de 12 et 3 ans.

Et s'il trouvait Xinzhen après ces années, possiblement dans une famille intacte? «Je ne le forcerais pas à revenir à nous», dit Guo. «Je veux juste savoir qu'il est bien.»

24 mai 2010

Violence structurelle, mort sociale, et adoption internationale

À lire la recherche de Jane Jeong Trenka sur la façon que l'adoption internationale fonctionne en Corée, modèle pour toute adoption internationale, publiée en 4 parties sur le site Conducive Magazine.

Structural Violence, Social Death, and International Adoption: Part 1 of 4

Bien qu'il pourrait avoir jusqu'à 1 million de membres des familles coréennes directement touchés par l'adoption internationale, ces membres sont rarement entendus, le programme d'adoption, qui a sans doute «sauvé» les enfants d'une vie misérable en Corée et qui maintenant «sauve» les mères célibataires d'élever leurs propres enfants, les a également rendus socialement morts dans le processus.

Structural Violence, Social Death, and International Adoption: Part 2 of 4

La Corée a été connue comme la "Cadillac" de l'adoption internationale pour ses supposées éthique et légalité. Toutefois, alors que les adoptés adultes cherchent les parents biologiques et sont réunis, il devient évident que le système de la Corée a été criblé d'abus...

Structural Violence, Social Death, and International Adoption: Part 3 of 4

Pourquoi l'adoption internationale en provenance de Corée n'a pas de sens (et pourquoi la Corée en fait quand même). Ignorons pour un instant qu'aucune adoption internationale ne déclare que la pauvreté est en soi une bonne raison de séparer les enfants de leurs parents, leurs communautés, ou pays. Entrons dans le jeu pendant une minute avec l'argument un peu simpliste et réducteur que l'adoption internationale est une bonne façon pour les enfants des pays pauvres de commencer une nouvelle vie dans les pays riches. Dans ces conditions, il est facile de voir avec quelques faits que l'adoption internationale de la Corée n'a plus de sens...

Structural Violence, Social Death, and International Adoption: Part 4 of 4

L'image plus réaliste qui se dégage est celle des femmes vulnérables naviguant un réseau de désinformation créée par un système très développé mené par le besoin économique des agences d'adoption de garantir des enfants pour l'adoption. Les mères célibataires ont souligné avec force qu'en Corée, le choix le plus encouragé et le plus facile pour une mère célibataire est de renoncer à son enfant; le moins encouragé et le plus difficile est d'élever son enfant de façon responsable.

17 mai 2010

L'adoption trasraciale peut fournir une famille aimante et une difficulté identitaire.

Les enfants noirs dans des familles de Blancs essaient de trouver leur place dans la société.
"Si vous regardez autour de votre table et que vos invités sont tous de la même couleur, si vous n'avez pas la diversité autour de votre table de cuisine, vous ne devriez pas adopter un enfant de race différente."
Sur ABC News, le 3 mars 2010, des Afro-Américains qui ont été adoptés par des parents blancs ont parlé de leurs sentiments et de leurs épreuves en grandissant dans leurs quartiers et écoles majoritairement de race blanche.

"Je ne me sentais pas comme si j'étais vu ou compris, a déclaré Phil Bertelsen, qui a été adopté à l'âge de 4 ans par une famille de Blancs, et élevé dans une banlieue du New Jersey, majoritairement de Blancs.
Bertelsen et d'autres adoptés noirs racontent une histoire similaire: ils se sentaient étrangers des gens autour d'eux qu'ils savaient d'instinct à un âge précoce étaient différentes d'eux, et pourtant coupés de leur propre identité raciale et culturelle.

"Dans mon adolescence, je suis devenu avide de faire partie d'une sorte de communauté noire, identité noire," a déclaré Bertelsen. "Ce qui avait manqué principalement, de fortes représentations familières de la vie des Noirs autres que celles que je passais à travers la culture populaire et autrement."

Il a déclaré dans une interview que les adoptés "n'ont pas tendance à vouloir trop secouer l'arbre. C'est ce que j'appelle le "complexe de reconnaissance". "D'une certaine manière, la maison est devenue un refuge sûr... mais c'était une disparité totale avec le monde extérieur et ainsi vous vous êtes retrouvés, je me suis retrouvé, à intérioriser les questions"

Bertelsen est devenu un réalisateur de films documentaires et a fait son premier film, Outside Looking In, sur l'adoption transraciale. Dans ce documentaire, il confronte ses propres parents pour la première fois.

"Les gens n'aiment pas l'inconfort, mais quand vous adoptez un enfant d'une autre race, d'un autre pays, il est très important que les familles comprennent qu'elles vont se mettre en dehors de leur zone de confort pour vraiment comprendre ce que leur expérience va être pour l'enfant... Sinon, l'enfant va être négligé, c'est pur et simple", a-t-il déclaré.

Les adoptions transraciales aux États-Unis ont continué pendant 20 ans, à partir de 1972, jusqu'à ce la National Black Social Workers Association les désapprouve et les désignent de "génocide culturelle". Le groupe adopte une ligne plus douce maintenant, mais il maintient toujours que c'est mieux pour les enfants si les parents sont de la même origine raciale ou ethnique.

Dernièrement, avec le tremblement de terre en Haïti de nombreuses familles de race blanche se précipitent pour adopter des enfants orphelins d'Haïti. Duke et Lisa Scoppa ont adopté deux jeunes enfants haïtiens. Ils ont dit qu'ils feraient un effort pour enseigner à leurs enfants à propos de leurs racines haïtiennes, mais qu'ils ne feraient pas d'excuses pour avoir adopté des enfants noirs. "S'il n'y a pas de familles noires qui veulent les adopter et que nous voulons les adopter, et les faire partie de nos vies et leur donner autant d'amour que possible, alors je ne sais pas pourquoi c'est si mal", a dit Duke Scoppa.

Pas mal, ont dit certains des adoptés noirs qui ont grandi dans une famille de Blancs,... mais pas facile, non plus.

L'agence d'adoption Spence-Chapin à New York, qui a arrangé beaucoup d'adoptions transraciales, exhorte les parents blancs ayant adopté des enfants noirs à déménager dans un quartier intégré, à envoyer leurs enfants à une école intégrée et à les exposer à d'autres personnes noires.

"C'est ce que je dis aux gens", a dit Rita Taddonio, qui dirige le Centre de ressources de l'agence. "Si vous regardez autour de votre table et que vos invités sont tous de la même couleur, si vous n'avez pas la diversité autour de votre table de cuisine, vous ne devriez pas adopter un enfant de différente couleur."

Il existe des moyens pour aider votre enfant à faire face, a-t-elle dit. "Nous recommandons aux parents de se connecter à la communauté noire, qu'ils s'assurent qu'ils ont des amis dans ces domaines, qu'ils aillent à une église de Noirs ou qu'ils fassent partie de la communauté aussi." Le travail de tout parent est de les aider à forger une identité, c'est juste une couche supplémentaire de complexité lorsque l'identité de votre enfant a des pièces que vous ne possédez pas."

Outside Looking In: Transracial Adoption in America

Documentaire, sorti en 2001.

Producteurs: Katy Chevigny, Dallas Brennan

Directeur: Phil Bertelsen

Durée: 65 minutes

Synopsis

En tant qu'enfant noir, adopté par des parents blancs dans les années 1970 et qui a grandi une banlieue majoritairement de race blanche, l'adolescence du cinéaste Phil Bertelsen a été marquée par de bons souvenirs d'une famille aimante, aussi bien que des souvenirs de périodes difficiles d'introspection et de doute de soi. Avec le film OUTSIDE LOOKING IN: Transracial Adoption in America, Bertelsen passe derrière la caméra pour présenter trois familles avec des enfants adoptés de race différente, qui grandissent dans trois régions différentes du pays. A travers les histoires de trois générations d'adoptés, le film explore les nombreuses questions complexes qui se posent lorsque l'enfant et les parents ne partagent pas la même origine raciale.

Pour plus détails sur le film, voir aussi le site ITVS.

Interview avec Phil Bertelson, sur le site Adoptive Families.

15 mai 2010

Les experts demandent que les enfants adoptés à l'étranger maintiennent contact avec leurs familles biologiques

Traduit de l'article Los expertos piden que los niños adoptados en el extranjero mantengan contactos con su familia biológica publié sur le site lavanguardia, le 8 mai 2010.

L'Espagne a près de 50.000 enfants adoptés et un grand nombre d'entre eux devenant adultes s'interrogent sur leurs origines. Il y a au monde 13 millions d'orphelins de père et de mère et 95% d'entre eux sont âgés de plus de cinq ans. "Il ne faut pas chercher des enfants pour les familles adoptives, mais des familles pour les enfants."

Quinze ans après le début des adoptions internationales en Espagne, il est temps de faire le point. Il y a près de 50.000 enfants adoptés et un grand nombre d'entre eux devenant adultes s'interrogent sur leurs origines. Les restrictions imposées par les pays d'origine et la crise économique dans une moindre mesure ont ralenti le baby-boom de l'adoption , et conduisent maintenant à la réforme et la redéfinition de certaines pratiques. Les experts demandent un contrôle plus important sur les enfants qui sont offerts pour l'adoption et proposent un modèle "d'adoption ouverte" qui permette plus de transparence et plus de contact avec les origines biologiques.

Diana Marre, anthropologue à l'Université Autonome de Barcelone (UAB), note qu'à présent "il n'y a pratiquement pas d'orphelins, mais que des orphelins sociaux". L'UNICEF le dit aussi, qui tout en parlant de l'existence de 132 millions orphelins en Afrique sub-saharienne, Asie, Amérique latine et les Caraïbes, reconnait que seulement 13 millions d'entre eux ont perdu leurs deux parents, ce qui serait la donnée la plus juste en accord avec le concept d'orphelin le plus répandu. Et de ces enfants, 95% ont plus de cinq ans et la plupart vivent avec leurs grands-parents ou d'autres parents. La deuxième remarque est qu'il faut changer la tendance actuelle d'aller chercher des enfants pour les familles qui veulent adopter pour une autre idée: celle de chercher des familles appropriées pour des enfants ayant des besoins spéciaux. Diana Marre l'explique: "Il y a des familles qui ne sont pas préparées pour l'accueil d' enfants avec certaines circonstances familiales, tels que ceux qui gardent une mère biologique, ou ceux qui ont certaines séquelles, qu'elles proviennent d'abus ou de maladies. Ce sont des réflexions qui font partie du projet de recherche sur l'interaction familiale et sociale des mineurs adoptés (Perspectives interdisciplinaires et comparatives développées par l'équipe UAB qu'elle dirige elle-même). Ce travail a reçu l'appui du Ministère des Sciences et des Innovations qui vient de renouveler son soutien pour trois ans avec une aide de 150.000 euros. La première partie du projet a été présentée lors de journées organisées par ce groupe de recherche hier et aujourd'hui à Barcelone.

Barbara Yngvesson, anthropologue au Hampshire College, a ressorti, lors de ces journées, la réaction des enfants adoptés devenus adultes et l'expérience des mères de Corée et d'Inde qui se sont rassemblées pour pouvoir rencontrer les enfants qu'elles ont abandonné un jour, comme deux indications de changement dans les perspectives de l'adoption internationale. Yngvesson, mère adoptive d'un garçon né en Afrique du Sud, a défendu le principe de l'adoption ouverte et de l'amélioration des relations avec les parents biologiques. "Pas tous les enfants adoptés, ni toutes les familles adoptives le veulent, a-t-elle ajouté, parce qu'il est plus aisé de se réduire à une seule famille." A côté de çà, elle a expliqué qu' il y a de plus en plus de parents qui abandonnent leurs enfants dans les pays les plus pauvres, généralement pour des raisons économiques, mais ne veulent pas perdre le contact avec eux. C'est ce que lui ont dit beaucoup de mères de Colombie, du Chili ou d' Inde qu'elle a interviewées. "En Afrique du Sud, nous avons vu des cas où l'amour pour un enfant implique la séparation, comme le cas d'une mère qui disait rechercher de bons parents qui garantiraient à son enfant une bonne éducation et une bonne vie qu'elle n'avait pas et ne pouvait pas offrir. Il y avait même le cas d'une autre mère, également en Afrique du Sud, dont le fantasme était d'être une amie de la mère adoptive.

Pour cette chercheuse, il ne fait aucun doute que la recherche des origines peut être complexe et problématique. Elle a rappelé des cas où retrouver la famille biologique aboutissait au sentiment d'avoir à financer son avenir avec des envois d'argent. Pour cette raison elle a défendu la nécessité de rechercher des formules plus souples, sans cadres rigides, permettant à chaque adopté de connaître ses origines.
Diana Marre regrette "la hâte dans la recherche d' enfants à adopter" qu'ont parfois les ECAI, les organismes officiels d'inter-médiation, et estime que cet aspect devrait également être revu pour éviter les échecs.

Beatriz San Román, membre du comité exécutif du CORA, une fédération de 26 associations d'enfants adoptés, dans le dernier numéro de la revue Afín demande clairement une "réforme urgente" de l'adoption internationale. À son avis, le déséquilibre entre "l'offre" des enfants adoptables et la "demande" des familles, n'a pas seulement allongé les délais d'attente (en Chine, ça peut prendre jusqu'à trois ans), mais a aussi fait proliférer les cas de corruption. Des recherches récentes menées par l'UNICEF et Terre des Hommes au Guatemala et au Népal et par les États-Unis sur le Vietnam, décrivent le phénomène pervers de la "fabrication d' orphelins". San Román remarque que ce sont plus les pays pauvres qui ont ralenti l'adoption (Brésil, Ukraine, Lettonie, Pologne, Mexique) alors que les pays d'adoptions n'ont pratiquement pas révisé leurs contrôles. CORA a demandé maintenant un moratoire pour adopter d'Éthiopie devant toutes les plaintes pour falsifications de documents. L'adoption "n'est pas un moyen de satisfaire le désir de paternité ou de maternité des citoyens Occidentaux" rappellent-t-ils.

Traduction de Greg

14 mai 2010

Abus dans les adoptions de la Corée du Sud

Tiré du discours donné par Jane Jeong Trenka, le 10 novembre 2009, devant l'Assemblée Nationale, sur le projet de révision de loi sur l'adoption.

Publié sur Conducive Chronicle, le 6 novembre 2009.

Cas d'abus documentés par TRACK.

1. Renonciation obscurer – TRACK a trouvé des cas où le parent n'a pas renoncé sous son nom réel, une personne autre que le parent a renoncé, un seul parent a renoncé, l'enfant a été renoncé pour l'adoption nationale et NON internationale, ou la signature sur le formulaire de renonciation semble être forgée. La loi actuelle tient les agences d'adoption responsables de localiser les parents des enfants afin de s'assurer qu'ils peuvent être envoyées en adoption, ce qui est un conflit d'intérêts.

2. Enlèvements au sein de la famille, en particulier par les parents et grand-mères paternels ont été documentés par TRACK. Les droits de garde de la mère étaient et sont encore trop faibles en vertu de la loi.

3. Déclarations inexactes – Les cas de déclarations inexactes sont courants dans la communauté d'adoption. Sur le papier, les enfants sont faussement représentés aux parents adoptifs et les agences d'adoption de l'Ouest par la modification des renseignements tels que l'âge, l'histoire sociale, les antécédents médicaux ou le statut matrimonial de la mère.

4. Contradictions dans le dossier d'adoption du même enfant ont été documentés par TRACK. Les contradictions peuvent être trouvées allant du document en langue coréenne à un autre document en langue coréenne (de la police à l'orphelinat à l'agence ou à l'intérieur des agences), ou allant des documents de langue coréenne aux documents de langue anglaise (ou d'autres langues occidentales).

5. Enlèvement par l'orphelinat est une autre histoire si souvent répétée, comme dans le cas de Toby Dawson. Le parent coréen est allé chercher l'enfant à l'orphelinat, mais on leur a dit que l'enfant n'était pas là ou était décédé. Les enfants plus âgés connaissaient possiblement leur identité et leur adresse résidentielle et voulaient rentrer à la maison, mais étaient gardés à l'intérieur de l'orphelinat.

6. Falsification de Hojuk. Pour toutes les adoptions internationales traitées correctement, on a utilisé un hojuk d'orphelin pour accélérer l'adoption, mais dans le cas des enfants plus âgés qui avaient déjà été enregistrés sur le hojuk de leur famille, cela signifie qu'un hojuk d'orphelin a dû être fait afin de traiter l'adoption. Il s'agit d'une falsification d'un document juridique.

7. Falisification de citoyenneté. L'enfant a été enregistré comme ayant été envoyé dans un pays d'adoption différent que celui où ils ont réellement été envoyés, et ils ont été comptabilisés comme ayant acquis la nationalité du mauvais pays.

8. Falsification d'identité. Des cas comme le cas fameux enregistré par Deann Borshay dans First Person Plural, l'enfant a été échangé par un autre qui n'a pas pu être envoyé au moment de l'adoption.

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Mon adoption fait partie des cas 3, 4, 5, 6, 7