30 juil. 2008

When is adoption an acceptable solution

Ce qui suit est une partie traduite de "When is adoption an acceptable solution?" (Quand l'adoption est-elle une solution acceptable?) provenant du blog de Niels, dans Pound Pup Legacy.

Au risque d'être étiqueté d'anti-adoption, qui, en raison de sa connotation semble égaler à un total retardé absolu, je ne crois pas que l'adoption est une option viable dans la plupart des situations. Ceux qui s'opposent au point de vue des anti-adoptions diront que ceci est extrémiste, mais comme je l'expliquerai, je pense que l'adoption est l'extrême, et non son opposition.

Comme il existe plus qu'une forme d'adoptions, regardons les différents types d'adoptions et comment ils s'insèrent dans l'ensemble du domaine du placement d'enfants.

Adoption domestique de nourrisson.

Bien que presqu'absente dans la plupart des pays d'Europe occidentale, l'adoption domestique de nourrisson est encore un business courant aux États-Unis. Certes, les listes d'attente sont beaucoup plus longues aujourd'hui qu'elles ne l'étaient il y a vingt/trente ans, mais comme organisation, elle n'a pas disparu comme en Suède et aux Pays-Bas.

Le fait que la plupart des pays d'Europe occidentale connaisse à peine ce qu'est une adoption domestique de nourrisson démontre qu'elle n'est pas nécessaire, par conséquent, s'y opposer ne peut être qualifié d'extrémisme. Il n'est pas dans l'intérêt de l'enfant d'être enlevé de ses parents naturels, à long terme, il n'est pas dans l'intérêt des parents naturels de renoncer à un enfant, donc elle sert uniquement les personnes qui veulent adopter.

En dépit de deux audiences du Congrès au sujet du courtage de bébés, une en 1976 et une autre en 1984, on a fait très peu pour faire baisser le nombre d'adoptions domestiques de nourrissons. La raison pour laquelle les chiffres ont chuté de manière significative peut être attribuée à une meilleure accessibilité aux contraceptifs et à la légalité de l'avortement. En fait, le gouvernement des États-Unis a, au cours des sept dernières années, subventionné des programmes de sensibilisation à l'adoption de nourrissons, et a été un grand proclameur d'abstinence sexuelle en matière d'éducation sexuelle, deux mesures contraires pour faire pour baisser le nombre.

Si le gouvernement était disposé à changer la situation et avait la force de le faire, le problème pourrait être résolu, surtout si l'on regarde les deux principaux contributeurs au niveau des adoptions domestiques de nourrissons: les adolescentes et les familles pauvres qui ont déjà trop de bouches à nourrir. Le premier groupe peut être mieux servi par une éducation sexuelle appropriée et à une accessibilité plus facile aux contraceptifs, tandis que le dernier groupe exige un meilleur salaire minimal. Tant que des emplois à faible revenu ne peuvent pas fournir l'argent nécessaire pour élever une famille, la situation va se perpétuer.

L'adoption domestique de nourrissons est un problème social, bien plus qu'un problème juridique. Le phénomène en Europe occidentale n'a pas cessé d'exister du fait que des mesures législatives ont été prises, mais parce qu'une éducation appropriée et des services sociaux ont été mis en œuvre et parce qu'un salaire minimum raisonnable était maintenu.

Adoption d'enfant d'une famille d'accueil

Avec l'adoption d'enfant d'une famille d'accueil, nous touchons à un sujet beaucoup plus complexe. Alors que l'abandon dans l'adoption de nourrissons est en théorie un choix, le placement en famille d'accueil est toujours forcé. Ici, nous entrons dans le champ de mines des différents services de la protection de l'enfance et presque tous les États ont de graves problèmes. Tout d'abord, le travail des services de protection de l'enfance est difficile. Même dans les circonstances les plus idéales, il y aura de faux négatifs (les enfants qui ont besoin d'être placés mais ne le sont pas) et il y aura de faux positifs (les enfants qui n'ont pas besoin d'être placés mais qui le sont). Le CPS (service de protection à l'enfance) fait toujours un mauvais travail dans l'un ou dans l'autre sens, il y a beaucoup trop de faux positifs et beaucoup trop de faux négatifs.

L'un des principaux facteurs de dysfonctionnement du CPS est l'absence totale de supervision sur le fonctionnement des organismes concernés. Toutes leurs activités sont protégées grâce à un tribunal de la famille fermé, qui protège plus les agences que les enfants au nom desquels ils prétendent travailler. Ça va même tellement loin que les procédures judiciaires restent fermées si un enfant est décédé, prétendument pour protéger sa vie privée. Cela, bien entendu, conformément à la loi, mais je crois que cela va à l'encontre de l'esprit de la loi. Aucun enfant mort n'a besoin de protection des renseignements personnels, mais les organismes qui commettent les erreurs graves la veulent d'autant plus.

Pour lutter contre les nombreux problèmes auxquels sont confrontés les familles d'accueil, le mot magique "permanence" a été inventé et avec ce mot magique, toute une série de subventions, d'objectifs et de quotas ont été instanciés pour retirer les enfants du système de placement en famille d'acceuil et les placer dans des foyers permanents. Trop souvent, ces foyers permanents sont également qualifiés d'«amour» pour rendre cette pratique plus acceptable, alors qu'on a peu ou pas de garanties que ces foyers sont adaptés à l'enfant, et encore moins qu'ils sont "d'amour".

Le problème avec cet effort insistant vers la permanence est qu'il n'apporte que plus d'enfants dans le système de placement en famille d'accueil. Comme avec tous les systèmes de quotas et d'objectifs, les mesures d'incitation offertes ont en général d'énormes effets secondaires. Atteindre l'objectif devient une plus grande responsabilité que de faire un bon travail et s'accompagne d'une augmentation des faux positifs et faux négatifs. Les jeunes enfants de familles pauvres et sans instruction deviennent des proies faciles, parce qu'ils sont plus adoptables, tandis que les plus âgés des enfants de familles abusives sont ignorés, parce que peu de gens veulent adopter des enfants plus âgés, endommagés et en difficulté.

Je crois qu'il y a aussi quelque chose de mal avec la notion permanence = adoption. Bien que certains enfants ont certainement besoin d'un endroit pour vivre jusqu'à ce qu'ils soient suffisamment matures pour voler de leurs propres ailes, cela ne signifie pas nécessairement que tous les liens avec leurs origines doivent être rompus, ce qui en fait, est un point qui s'applique à toute forme d'adoption. Je ne vois pas la nécessité de changer de noms, de modifier les certificats de naissance, ou de nier toute l'histoire d'un enfant, surtout lorsque cet enfant est complètement au courant de cette histoire.

Que nous voulons appeler adoption, placement permanent ou tutelle légale, c'est surtout sémantique, aucun ne fonctionne si ce n'est pas mis en œuvre de façon appropriée. Je me fiche du choix de mot choix ici, en autant qu'un système approprié fasse ce qui est nécessaire pour un enfant.

Adoption internationale

Alors que les deux formes d'adoption sont déjà compliquées, le problème de l'adoption internationale a la complexité des deux combinés multipliés par 100. Comme l'adoption domestique de nourrissons, c'est surtout un marché d'acheteurs, où l'argent des personnes qui souhaitent adopter parle plus fort que l'intérêt d'un enfant. En ce sens, les pratiques du "baby scoop era" n'ont pas vraiment disparu, elles ont juste trouvé un autre emplacement. Les activités de l'adoption internationale sont criblées de coercition et de trafic d'enfants, tout au nom de sauver un pauvre orphelin, un mot déclencheur pour beaucoup de chrétiens qui y voient une obligation de prendre un pauvre orphelin dans leur maison.

Alors, combien de ces enfants sont en fait des orphelins?

Eh bien, la plupart d'entre eux ne sont pas des orphelins dans le vrai sens du terme. La plupart d'entre eux ont une mère et/ou un père, bien que selon la loi américaine, la plupart sont orphelins, du fait que leurs parents ne les ont pas réclamés ou n'ont pas été en mesure de le faire dans une période de six mois. Cette utilisation trompeuse et délibérée du terme orphelin est une des plus flagrantes violations de la langue depuis l'invention du "nouveau parler" de George Orwell dans son livre 1984.

Les tactiques de l'industrie de l'adoption ne sont nulle part aussi tordues et manipulatrices que dans le domaine de l'adoption internationale. Les organismes peuvent eux-mêmes se décrire comme étant des entreprises propres, attentionnées et éthiques parce que la plupart de leurs transactions ont lieu en dehors des frontières américaines, en dehors de la portée du droit américain. Officiellement, leur business est juste du travail sur papiers, le tout parfaitement accrédité, conformément à l'accord commercial de la Haye.

A côté de tous les mensonges, la corruption, le trafic, les effets néfastes et préjudiciables de perdre complètement sa culture, pour moi l'argument ayant le plus grand poids contre l'adoption internationale est le fait que cela ne résout aucun problème. En fait, elle crée plus d'«orphelins» qu'elle n'en place. La promesse d'un avenir radieux à l'étranger alimente les abandons, tandis que l'aide humanitaire sous forme de foyers pour bébés et d'orphelinats opérés par des agences d'adoption a un effet négatif sur le développement de services locaux pour les enfants dans le besoin.

L'adoption internationale ne sert que les besoins des personnes qui souhaitent adopter et remplit les poches de ceux qui travaillent dans le business. C'est la raison pour laquelle elle n'a aucun fondement moral dans son existence et doit être arrêtée complètement. Ceux qui veulent faire quelque chose pour les enfants des pays pauvres feraient mieux de supporter au développement local des services à l'enfance. C'est beaucoup plus rentable, pour le prix d'une adoption internationale, on pourrait subvenir aux besoins de nombreux enfants pour des années, et contribuer à construire un pays au lieu de le démolir.

29 juil. 2008

Des Peace Corps à la française pour créer des famillles (et pour en déchirer d'autres)

ADOPTEE en 2004 par Laeticia et Johnny Hallyday au Viêt Nam, la petite Jade, 6 ans, réclamait un petit frère. D’ici à quelques mois son voeu devrait être exaucé. Une nouvelle procédure d’adoption vient d’être lancée par le chanteur et son épouse. Elle doit aboutir prochainement… Pour que Monsieur et Madame Tout-le-Monde puissent adopter avec autant de facilité que les people, Gérard Depardieu sera aujourd’hui aux côtés de Rama Yade et soutiendra le plan de relance pour l’adoption internationale de la secrétaire d’Etat. - Des Peace Corps à la française afin d'aider les familles (Le Parisien.fr)

À la suite du rapport Colombani sur l’adoption, Nadine Morano souhaite augmenter le nombre d’enfants adoptables en France. Une communication avec le Quai d’Orsay aura lieu le 21 août en conseil des ministres...Alors qu’en France l’adoption chute, l’Italie est le seul pays qui voit son nombre d’adoptions augmenter en 2006 et 2007. Il nous faut premièrement changer de méthode et, à l’instar de notre voisin italien, avoir un « pilote dans l’avion ». C’est pourquoi Nicolas Sarkozy a souhaité créer un comité interministériel qu’il m’a donné pour mission d’animer. Nous atteindrons notre objectif par une action lisible et coordonnée avec Rama Yade, secrétaire d’État aux droits de l’homme. - Nadine Moreno veut augmenter le nombre d'enfants adoptables (la-Croix.com)

Les Français veulent relancer l'adoption internationale. Ils parlent en termes de compétition et de but à atteindre. Qui va gagner? Italie ou France? Ils sont jaloux des Italiens! Ils veulent aussi acheter les bébés des autres et en acheter plus que les autres et ils sont soulagés de constater que les États-Unis et le Canada ont diminué dans le nombre d'adoption.

Et s'il y a moins d'abandons, si les pays veulent prendre soin de leurs propres enfants, ils devront créer des orphelins pour atteindre leur quota fixé, comme ça arrive déjà en ce moment.

Ce sont des gens comme eux et aussi vous les adoptants (oui, vous les adoptants!) qui alimentez les trafics d'enfants.

La définition d'éthique est différente pour chacun. Pour les uns, il n'y a pas de mal à laisser regarder noyer des personnes sans secourir s'ils peuvent obtenir un enfant. "Tu es pauvre? crève, je prends ton enfant, je m'en occupe, je vais l'aimer comme si c'était le mien." - "Tu te noies? Tant mieux, je vais prendre l'orphelin, j'en ai besoin" - "Je veux un enfant, les FIV n'ont pas fonctionné. Je vais en acheter un à l'autre bout du monde, l'enfant de pauvres." - "Augmentez le nombre d'enfants adoptables, j'en ai besoin d'un!" - "Je veux un enfant, débrouille-toi pour qu'il y ait des abandons d'enfants sinon, je ne vote pas pour toi à la prochaine élection." - "Avec l'adoption de mon enfant, tout est légal, j'ai utilisé une agence reconnue!"

Pourtant les pays "civilisés" ont une loi qui obligent à secourir des personnes en danger. Si vous voulez absolument aimer les enfant des autres, ben aimez-les donc les enfants des autres, là où ils sont. Pas nécessaire de les acheter, aidez-les à rester dans leurs familles!

25 juil. 2008

Reunion 'hard' on Guatemala baby

Je suis heureuse que Mme Escobar et son bébé soient enfin réunies après leur longue et douloureuse séparation qui est une des conséquences de l'adoption internationale alimentées par les couples qui veulent à tout prix avoir un enfant.

Ce qui suit est une traduction de Reunion 'hard" on Guatemala baby, paru dans bbc.co.uk

le 24 juillet 2008.

Réunion difficile pour un bébé de Guatemala.

Une femme guatémaltèque dont sa fille lui avait été enlevée et placée en adoption a parlé des défis à être réunie avec son enfant.

Ana Escobar a déclaré qu'elle et son bébé ont été durement affectées par leur séparation qui a duré plus d'un an. Les tests d'ADN au Guatemala ont montré qu'Esther Sulamita est l'enfant de Mme Escobar, le premier cas prouvé de vol de bébé placé en adoption au Guatémala. Les deux sont maintenant réunies et les adoptions demeurent interdites au Guatemala.

En décembre, le Congrès guatémaltèque a renforcé les lois sur l'adoption pour tenter de prévenir les abus du système. En mai, les autorités ont suspendu les adoptions par des étrangers de quelques 2300 enfants et examinent chaque cas pour vérifier si les bébés ont été véritablement placés en adoption par leurs mères.

RÉUNION DIFFICILE.

S'adressant à la BBC, Mme Escobar a déclaré qu'elle ressentait encore la douleur d'être séparée d'Esther, maintenant âgée d'un an et 10 mois. "La vérité est que ça fait encore mal. Parfois, je ferme mes yeux et je vois les visages des personnes qui ont pris mon bébé», a-t-elle dit.

Mme Escobar a dit que sa fille est tombée malade quand elles ont été réunies en mai, et que son comportement était erratique dans leurs premières semaines ensemble. «Elle était très agressive, elle m'a mordue, elle m'a frappée, elle a jeté des choses sur moi et elle ne voulait pas que je la touche. Il a été difficile de s'adapter, mais maintenant j'essaie mentalement et j'ai réussi à la calmer. " Mme Escobar a dit que la réunion avec Esther - qu'elle avait vue une fois avec une américaine qui allait l'adopter - était à la fois une joie et un traumatisme.

"Après six mois sans la voir, elle était plus grande, et ça a été un choc", a-t-elle dit. "C'était un moment traumatique, et c'était émouvant - plus que cela."

AVERTISSEMENT AUX OCCIDENTAUX.

Ana Escobar est l'une des nombreuses femmes guatémaltèques qui soupçonnent que leurs enfants aient été enlevés illégalement dans le but de les faire adopter, souvent aux États-Unis. L'année dernière, plus de 4700 enfants guatémaltèques ont été adoptés par des Américains.

Des dizaines de mères guatémaltèques ont signalé les vols de leurs bébés, et Mme Escobar a accusé les autorités guatémaltèques de traîner les pieds dans leurs efforts pour sévir contre les kidnappings d'enfants.

Elle a également exhorté les couples occidentaux intéressés à adopter un enfant guatémaltèque de faire les recherches nécessaires avant de prendre une décision. "Tout d'abord, je voudrais leur dire de vérifier si le garçon ou la fille est autorisé à être adopté afin de s'assurer qu'ils n'ont pas été kidnappés ou enlevés à une mère qui souffre. C'est une question de conscience: si vous savez que l'enfant est volé, vous devez le dire, sinon ça continue indéfiniment et ça devient de pire en pire. Il y a beaucoup d'Occidentaux qui savent que leurs enfants sont volés et pourtant ça ne leur fait pas de mal et ils continuent d'adopter les enfants." Mme Escobar a signalé l'enlèvement de sa fille l'an dernier et au cours de sa recherche, elle a vu le bébé avec une femme américaine qui était en train de l'adopter. Le bébé avait un faux certificat de naissance, mais les tests d'ADN ont démontré leur filiation et Esther est de retour avec Mme Escobar.

Un officiel d'adoption a confirmé qu'on avait prouvé pour la première fois qu'un bébé avait été enlevé de sa mère sans son consentement, et il a déclaré que les avocats qui se sont occupés de l'adoption, le médecin qui a signé et falsifié les tests d'ADN et toute autre personne associée à ce processus seront sous enquête.

Autres articles:

Guatemalan Mother Who Never Stopped Looking for Stolen Baby Finds Her 16 Months Later (AHN, 27 juillet 2008)

US couple almost adopted stolen Guatemalan baby (Las Vegas, 31 juillet 2008)

Sur le point d'être adopté, un bébé volé est retrouvé par sa mère au Guatemala

L'article paru dans ABC News, U.S. Adoptions Fueled by Guetemalan Kidnappings, (voir blog précédent pour traduction) a suscité beaucoup de commentaires. Les pauvres parents adoptifs sont offensés par de telles nouvelles, car disent-ils, ils aiment leurs filles, leurs fils qu'ils ont acheté (oops, pardon, je veux dire adoptés) du Guatemala. Les parents disent que cette histoire est irrespectueuse et injuste, voire même fausse. "Vous me rendez malade" dit un adoptant à l'auteur de l'article.... Des parents adoptifs nous assurent que leur fille adoptive n'a pas été enlevée car leur procédé d'adoption incluait même des tests d'ADN de la mère BIOLOGIQUE et de LEUR fille.

Parlant de test d'ADN, voici un article paru dans Le Monde.fr

Sur le point d'être adopté, un bébé volé est retrouvé par sa mère au Guatemala

25 juillet 2008.

Le 26 mars 2007, des hommes armés enfermaient Ana Escobar dans la réserve du magasin familial, au nord de Guatemala, et enlevaient sa fille de six mois. Après de longues recherches dans les hôpitaux et orphelinats du pays, Mme Escobar retrouve une enfant qui lui ressemble étrangement. Plus d'un an après, mercredi 23 juillet, les autorités guatémaltèques ont prouvé qu'il s'agissait d'Ester, sa fille. Elle devait être adoptée par un couple américain non identifié. Le certificat de naissance était faux, mais les tests ADN ont prouvé que sa mère biologique était bien Mme Escobar.

"Pour la première fois, nous avons la preuve irréfutable qu'un enfant volé allait être adopté", a déclaré Jaime Tecu, directeur de l'équipe d'experts qui examine toutes les demandes d'adoption au Guatemala. Tous les papiers d'identité d'Ester étaient en règle. Jusqu'aux tests ADN qui certifiaient que Mme Escobar n'était pas sa mère. M. Tecu a expliqué qu'"elle était tellement sûre que l'enfant était le sien que nous avons accepté de fouiller la maison dans laquelle la fillette était gardée". Ester était sur le point d'être adoptée par ses nouveaux parents. Les médecins qui ont falsifié les certificats, les avocats qui ont rédigé les contrats et toutes les personnes impliquées dans cette affaire vont être interrogés.

Le système d'adoption guatémaltèque a été mis en cause à de nombreuses reprises. Le cas d'Ana Escobar permet de mettre en lumière pour la première fois que cette organisation, déjà contestée, repose en partie sur un trafic d'enfants enlevés. Chaque année, le marché des enfants adoptés rapporte, estime la justice guatémaltèque, environ 200 millions de dollars aux réseaux mafieux : une véritable industrie.

Les couples, principalement des Américains, sont prêts à payer jusqu'à 30 000 dollars pour devenir parents. Après la Chine, le Guatemala est le second pays d'origine des enfants adoptés aux États-Unis. Le département d'État déconseille même aux citoyens américains d'adopter des enfants dans ce pays.

Depuis longtemps, les autorités du Guatemala émettent des doutes sur l'origine de ces "orphelins". En 2007, près de la ville touristique d'Antigua, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale, 46 enfants avaient été découverts dans un orphelinat illégal tenu par un Américain, Clifford Phillips, et son épouse, une avocate guatémaltèque, Sandra Lopez. Âgés de 3 jours à 3 ans, les enfants allaient être adoptés illégalement par des étrangers.

FAUX ACTES DE NAISSANCE

Soupçonné d'être impliqué dans des affaires d'adoptions illégales, César Juarez, un médecin guatémaltèque, a été emprisonné sur décision d'un tribunal, le 3 juillet. Selon le juge chargé des luttes contre la traite d'enfants, Alex Colop, M. Juarez délivrait de faux actes de naissance qu'il transmettait à des avocats spécialisés dans les demandes d'adoption.

Pour réguler ces procédures, le Parlement du Guatemala a approuvé, le 22 mai 2007, la convention de La Haye sur les adoptions internationales. En 2007, 5 100 enfants ont été adoptés au Guatemala, contre 4 496 en 2006. Pour mettre fin au flux d'adoptions illégales, les autorités ont suspendu, en mai, les 2 286 demandes en cours. Elles réexaminent à présent les dossiers au cas par cas.

Marine Casalis (avec AFP, AP)

Autres articles traitant de ce sujet:

DNA tests find stolen baby in Guatemala (adn.com)

DNA tests confirm first stolen Guatemalan baby (msnbc)

Stolen baby linked to Guatemala adoption system (CNN.com)

DNA confirms adoptive baby stolen in Guatemala (Sun-Sentinel.com)

International adoption reveals its dark side (ibnlive.com)

15 juil. 2008

U.S. Adoptions Fueled by Guatemalan Kidnappings

Traduction de l'article U.S. Adoptions Fueled by Guatemalan Kidnappings paru dans ABC News

Adoptions des Américaines alimentées par les enlèvements guatémaltèques

La demande d'enfants guatémaltèques est si élevée que l'enlèvement de bébés est effréné.

Haroldo Martinez et Russell Goldman

Ville de Guatemala, Guetemala.

13 mai 2008

Il y a deux ans, Raquel Par avait monté à bord d'un autobus dans sa ville natale de Tecpan, Guatemala, avec sa petite fille pour un trajet d'une durée de 90 minutes vers la capitale du pays.

Cependant, lorsqu'elle est arrivée dans la ville de Guatemala, elle était seule.

«J'ai pris un autobus qui m'a laissée à l'avenue Bolivar, où j'ai dû attendre pour prendre un autre autobus. Entre-temps, j'ai rencontré une femme qui était attendait également le bus et elle a commencé à nous parler, à moi et à ma petite fille. Après quelques minutes, elle a commencé à parler de Dieu, et je lui ai fait confiance. Elle a proposé de m'acheter une boisson, et quand j'ai accepté, elle s'est rendue à un magasin à proximité. Elle est revenue quelques minutes plus tard avec un soda dans un sac en plastique et je l'ai bu. Aussitôt, j'ai commencé à ressentir des vertiges, " a dit Par à ABCNEWS.com «Quand j'ai repris conscience, ma petite fille avait disparu."

Les enfants sont un business important au Guatemala, où on estime que l'adoption internationale est une industrie de 100 millions de dollars, faisant des orphelins la deuxième exportation la plus lucrative après les bananes.

Avec des dizaines de milliers de dollars à gagner pour la vente de chaque enfant, et avec peu de réglementation gouvernementale, s'est développé un marché noir fertile vendant des enfants partout dans le monde, en particulier les États-Unis.

Les enfants sont kidnappés de façon routinière et les parents sont régulièrement contraints de vendre leurs enfants, disent les autorités et des militants des droits de l'homme.

Sur 100 enfants guatémaltèques, un est adopté par une famille américaine, le taux d'adoption par habitant le plus élevé dans le monde, et 95 pour cent de tous les enfants guatémaltèques qui sont adoptées vont aux États-Unis. Selon le Département d'Etat américain, environ 29400 enfants guatémaltèques ont été adoptés par Américains depuis 1990, et des sources locales fixent le coût moyen à 30000 $ par enfant.

"Les agences trompent les Américains qui cherchent à adopter. Ils leur garantissent un bébé en bonne santé et leur demandent de l'argent pour aider la mère, de l'argent pour l'avocat, de l'argent pour la bureaucratie. Cela peut coûter 50000 $ à un couple pour adopter. Les principaux gagnants sont les les avocats et les gangs qui enlèvent les enfants. C'est une véritable mafia », a déclaré Norma Cruz, directeur du groupe des droits de la femme, Fondation Sobrevivientes (survivants), qui a emmené à la police 15 membres de mafias de kidnappings au cours des six derniers mois.

Les familles américaines ont adopté 4728 enfants guatémaltèques l'an dernier, selon le Département d'État, deuxième après en le nombre d'orphelins provenant de la Chine.

Le gouvernement guatémaltèque prend des mesures

En janvier, le gouvernement guatémaltèque a mis en place une nouvelle loi et a temporairement suspendu les adoptions après une descente policière largement diffusée à l'orphelinat Casa Quivira en août dernier. Dans l'incursion, 46 enfants destinés à des familles américaines ont été saisis par les autorités guatémaltèques, et on a trouvé au moins cinq femmes à qui on avait émis de fausses identités pour obscurcir leur véritable lien avec les enfants qu'elles avaient livrés à l'orphelinat.

Ni le Département d'État américain, ni les autorités guatémaltèques n'estimeraient le nombre d'enfants kidnappés qui finissent par être adoptées par des familles américaines, mais Cruz estime que ça pourrait s'élever à plus de 50 pour cent des adoptions américaines d'enfants guatémaltèques.

Selon un interview de Associated Press avec le procureur général du Guatemala, la semaine dernière, le gouvernement guatémaltèque a indiqué qu'il étudierait et mettrait en attente chacun des 2286 attendant l'adoption internationale, dont près de la moitié ont des pièces manquantes ou contiennent d'autres irrégularités.

La nouvelle attention du gouvernement sur les adoptions internationales en attente offre peu de réconfort à Par. Les enquêteurs des droits de l'homme croient que sa fille a été adoptée par une famille américaine, il y a plus d'un an.

La semaine dernière, Par et trois autres mères d'enfants enlevés ont commencé une grève de la faim à l'extérieur du palais présidentiel.

La fille de Par suivie par les enquêteurs

Après la disparition de sa fille Heidy, alors âgée d'un an, Par a visité toutes les stations de police possibles pour déposer un rapport. Trois mois plus tard, avec la pression de la Fondation Sobrevivientes, la police a trouvé le ravisseur. Peu de temps après, ils croient avoir découvert des documents qui confirment que la jeune fille, qui vient d'avoir 3 ans le 1er mai, a été adoptée par un couple américain. Il y a six mois, les enquêteurs de Sobrevivientes et une équipe du département de la police nationale guatémaltèque ont trouvé un passeport et des documents d'adoption, délivrés à une fille de l'âge de Heidy sous un nom différent, par le Département des migrations.

Les enquêteurs ont reconnu la fille de la photo sur le passeport. C'était Heidy.

La fondation ne révélera pas le nom ou l'emplacement de la famille américaine qui, à leur avis, a adopté Heidy, parce que l'enquête reste active. Le gouvernement guatémaltèque supervise l'enquête et Par a donné un échantillon d'ADN dans le but de confirmer sa maternité.

Cruz a déclaré que le cas pourrait bientôt être fermé et Par réunie avec sa fille. Le couple américain, comme ceux qui adoptent en provenance du Guatemala, a probablement cru qu'ils avaient affaire avec une agence reconnue et ne s'imaginait pas que le bébé avait été kidnappé.

Les adoptions internationales

Dans l'ensemble, les adoptions internationales par les parents Américains diminuaient tranquillement au cours des quatre dernières années. Selon le département d'état, il y avait 23000 enfants adoptés en provenance des pays étrangers en 2004, et seulement 19613 en 2007.

Les taux d'adoption ont diminué pendant que les pays sources, comme le Cambodge, interdisaient purement et simplement les adoptions internationales, et d'autres, comme la Corée du Sud, encourageaient l'adoption nationale. Mais c'est l'inverse qui s'est produit avec les adoptions États-Unis - Guatemala.

Avec moins d'options à leur disposition, les Américains se sont, à la même période, de plus en plus tournés vers le Guatemala. Les visas d'orphelins délivrés à des enfants guatémaltèques sont passés de 3262 en 2004 à 4728 en 2007.

Au Guatemala, une industrie nationale s'est développée autour de l'adoption, avec les avocats spécialisés proposant leurs services, des hôtels approvisionnant pour recevoir des milliers de couples américains qui visitent dans le seul but de trouver un enfant.

En conséquence, les mesures prises par les ravisseurs afin d'obtenir une pièce de l'action sont de plus en plus éhontées.

"Il n'y avait rien que j'ai pu faire"

"Ma fille, Angely Lisset Hernandez Rodriguez, a été enlevée comme j'entrais dans ma maison», a déclaré Loida Rodriguez, une des mères en grève de la faim devant les bureaux du Président guatémaltèque Alvaro Colom. "Une femme est apparue dans ma cour et l'a enlevée de mes bras. Il n'y a rien que je pouvais faire."

La fille de Rodriguez lui a été enlevée, il y a un an et elle aurait 3 ans maintenant.

Elle a dit que la police a été indifférente à son cas et n'a offert pratiquement aucune aide pour trouver les ravisseurs.

Rodriguez ne connait toujours pas le sort de sa fille, si elle a fini dans un orphelinat.

Les cas d'enlèvement, espèrent les responsables gouvernementaux, déclineront maintenant que le pays met en œuvre la Convention de La Haye sur l'adoption, un traité international qui établit des lignes directrices pour les adoptions. Le Guatemala a également passé sa propre loi sur l'adoption en janvier.

"En vertu de la loi, les adoptions ne sont pas censées générer de profit pour qui que ce soit», a déclaré Nidia Anguilar Del Cid, un fonctionnaire du bureau de l'ombusman du gouvernement des droits de l'homme.

"L'argent d'une adoption est seulement censée aller pour les frais de justice ou pour la paperasserie bureaucratique, ce qui ne coûte pas 50000 $ comme certains avocats ont facturé."

Dans les 28 dernières années, des avocats de pratique privée avaient traité les adoptions, mais lorsque l'interdiction sera levée l'an prochain, le gouvernement jouera un rôle accru pour assurer que les enfants sont correctement examinés.

Tout comme le Guatemala, les États-Unis ont ratifié tout récemment la Convention de La Haye, bien qu'ils soient un signataire de longue date. En conséquence, les Américains ne seront autorisés à adopter que par le biais d'agences accréditées par une organisation nationale et inscrites auprès du Département d'État. Avant que les États-Unis mettent en application le traité en début de cette année, il n'y avait aucune organisation nationale qui contrôlait ou suivait les agences, qui trouvaient des orphelins du Guatemala pour les familles américaines.

"Le Conseil d'accréditation a été désigné par le Département d'État à être le seul organisme d'accréditation nationale pour les agences aux États-Unis s'occupant des enfants en provenance de pays qui sont également signataires de La Haye. À ce jour, nous avons accrédité 195 fournisseurs de services d'adoption et 64 fournisseurs sont encore en processus », a déclaré Richard Klarberg, président du conseil.

«Avant que le Conseil]ait commencé à accréditer les agences, il n'y avait aucun moyen de savoir si un organisme est légitime», a t-il dit. Les agences qui apparient les parents avec des enfants en provenance de pays qui n'ont pas encore adhéré à la Convention n'ont toujours pas besoin d'accréditation, ce qui signifie, selon Klarberg, "les enfants d'un pays sont plus étroitement contrôlés que ceux des pays non signataires. Il y a un deux poids, deux mesures. "

Malgré une plus grande intervention du gouvernement, pour les familles américaines qui cherchent à adopter et les agences qui les représentent, la première ligne de défense pour s'assurer que les enfants n'ont pas été kidnappés, sont les orphelinats locaux.

Mirna Velazquez est directrice du Children's Home, un orphelinat qui a été établi dans la ville de Guatemala il y a 32 ans, et qui, dit-elle, examine soigneusement tous les enfants qui sont emmenés à ses portes.

"Nous garantissons les origines de tous les enfants que nous plaçons en adoption. Nous n'accepterons pas un enfant acheté directement à une mère ou un parent, mais seulement ceux qui sont placés ici par les tribunaux», a t-elle dit.

Les adoptions peuvent aller de l'avant légalement et dans l'intérêt supérieur de la mère biologique, des enfants et des parents adoptifs, a déclaré Cruz. Mais pas sans prendre des mesures sévères envers le marché noir.

"Le côté obscur de ces adoptions est le fait que, un noble processus destiné à aider les enfants et permettre aux couples de réaliser leur rêve, a été dénigré et transformé en un marché où les enfants sont traités comme des marchandises et des gangsters sont transformés des millionnaires. Nous ne pouvons pas continuer à exporter nos bébés comme des fruits et des animaux ou tout autre produit. C'est une honte. "

Autre article: Guatemala investigates its adoption system (contra costa times)

Guatema halts foreign adoptions (BBC News)

'My baby was stolen'(BBC News)

Guatemala adoptions: a baby trade? (BBC News)

'I was made up to give up my daughter'(BBC News)

'I had nothing to give my child' (BBC News)

Malaysian police arrest 23 people in illegal adoption syndicate

Traduction de l'article Malaysian police arrest 23 people in illegal adoption syndicate paru dans Asia-Pacific News, 25 mai 2008

La police malaise arrête 23 personnes impliquées dans une organisation criminelle d'adoptions illégales.

Kuala Lumpur - La police malaise a arrêté 23 personnes, dont trois Singapouriens, impliquées dans une organisation criminelle de ventes de bébés dans au sud de l'état de Johor, indique le procès-verbal du dimanche.

La police rapporte que le chef de file est un gynécologue qui exploitait une clinique privée, de même que son personnel, ses contrebandiers et un fonctionnaire du Département Nationale d'inscription qui fournissait de faux documents d'identité pour les bébés.

Les autorités d'état et fédérales ont également arrêté quatre couples sans enfants qui avaient acheté des bébés de l'organisation, rapporte le quotidien News Straits Times.

Les bébés âgés de sept mois à un an ont été remis au département des affaires sociales de l'État et seront envoyés à l'hôpital afin de prélever et analyser des échantillons d'ADN.

"La police a également saisi un ordinateur et un portable, plusieurs documents, téléphones cellulaires et 4199 ringgit (1242 dollars) en argent comptant" selon les dires d'Awal Amer, chef d'état des enquêtes criminelles.

Il a dit que 14 des 23 suspects sont des femmes. La police tentait également de découvrir si l'organisation avait vendu des bébés aux couples à Singapour.

Amer dit que les suspects seront détenus jusqu'à lundi et seront enquêtés pour falsification d'enregistrement des naissances et pour transfert illégal de possession, de garde ou contrôle d'un enfant.

Autre article:

Malaysian police rescue 4 babies after busting child-trafficking ring (Today's Zaman, 25 mai 2008)

Du Liban à la Malaisie, le commerce d'enfants est devenu une entreprise florissante. Chaque jour, dans différentes parties de l'Asie, des milliers d'enfants sont achetés et vendus avec une expertise professionnelle, plus généralement associée à un marché ou une bourse.Selon l'humeur des acheteurs et les conditions économiques, le prix de bébés proposés à la vente fluctue énormément. Mais le désir des couples sans enfants en Amérique du Nord et en Europe d'avoir une famille, ajoutée à la pénurie de bébés disponibles pour l'adoption dans ces pays, signifie que le marché pour les enfants du Tiers-Monde est florissant. Suite dans The Third-World Baby Racket (Newday via PPL, 13 avril 1987),

2 in Mexico arrested in baby-selling scam

Traduction de l'article 2 in Mexico arrested in baby-selling scam paru dans msnbc

Au Mexique, 2 personnes arrêtées pour vente de bébés.

Le couple aurait acheté plus d'une douzaine d'enfants

Associated Press

28 mai 2008.

MONTERREY, Mexique - Les services de police dans le nord du Mexique ont arrêté deux personnes accusées d'avoir acheté des bébés mexicains pour les vendre à des couples américains à des fins lucratives, ont dit les enquêteurs, mercredi.

Amado Torres, 64 ans, de Harlingen, au Texas, et son épouse Maria Isabel Hernandez de 25 ans, sont soupçonnés d'avoir acheté plus d'une douzaine d'enfants âgés de 2 ou moins, ont dit les autorités.

L'enquêteur Oralia Manche a déclaré que le trafic d'enfants a été découvert lorsqu'une femme venue à un poste de police à Reynosa lundi pour rapporter la disparition de sa petite-fille, a repéré Torres et a affirmé qu'il avait le bébé.

Plus tard, la police a arrêté Torres et Hernandez après les avoir retrouvés avec le bébé dans une maison, près de Rio Bravo.

La mère du bébé a également été accusée de trafic d'enfants après avoir admis qu'elle avait vendu son nouveau-né pour $ 3000.

Les autorités ont dit que Torres et Hernandez possédaient un bloc-notes avec une liste de bébés. Les autorités mexicaines ont travaillé avec leurs homologues américains pour localiser les enfants.

"Nous sommes en état de choc," a déclaré Manche.

Torres, originaire de Puerto Rico, a déclaré qu'il était un missionnaire aidant les femmes enceintes qui n'étaient pas en mesure de payer leurs frais médicaux et les coûts pour élever un enfant.

La loi mexicaine autorise les adoptions étrangères, mais elles doivent être approuvées par le gouvernement fédéral et ne peuvent pas se faire à des fins lucratives.

13 juil. 2008

An Adoption Nightmare

Traduction de l'article "An adoption Nighmare" paru dans ABC News, le 14 mais 2008.

Une adoption cauchemardesque

Un couple américain a adopté des sœurs indiennes, seulement pour apprendre qu'elles avaient été volées.

Par RUSSELL GOLDMAN

14 mai 2008

Quelques instants après que leurs filles adolescentes, nouvellement adoptées, soient descendues d'un avion en provenance de l'Inde en 1998, Desiree et David Smolin savait que quelque chose n'allait pas.

"L'agence nous avait dit que les filles étaient impatientes d'être adoptés et désiraient venir aux États-Unis", a déclaré Desiree Smolin à ABCNEWS.com. "Mais en réalité, les filles étaient dans un état émotionnel terrible, terrible. Elles étaient anxieuses et profondément déprimées; l'une d'elles était suicidaire. Je n'avais jamais vu de gens si troublés affectivement dans toute ma vie."

Il a fallu des semaines avant que le couple apprenne la raison de la détresse des filles. Manjula et Bhagya ont dit à leurs parents adoptifs qu'elles n'étaient pas des orphelines ayant besoin d'un logement comme on avait dit au couple d'Alabama, mais elles avaient plutôt été enlevées de l'orphelinat où leur mère les avait placées temporairement et avaient été placées en adoption à contre cœur. "Quand je l'ai appris, j'ai été sidérée", a déclaré Desiree Smolin. «Je savais que je devais aller de l'avant et essayer de seulement garder ces jeunes filles en vie, mais en tant que mère, je savais que nous devions trouver leur mère."

Neuf mois plus tôt, les Smolin, déjà parents de cinq fils biologiques, avaient entendu parler des "millions d'orphelins indiens languissant et ayant besoin d'une maison" et ils avaient décidé d'adopter des filles plus âgées difficiles à placer. "Les histoires de l'infanticide des filles nous avaient touchées vraiment», dit Smolin. "Nous avons reconnu qu'il y avait un grand besoin et nous voulions partager ce que nous avions. Nous aimions être parents et nous aimions les enfants."

Smolin dit que le couple a fait leur due-diligence, en cherchant un organisme bien établi et en posant des questions qu'ils croyaient censées afin de déterminer que tout était honnête et loyal. Nous avons demandé à l'agence de parler avec les filles et de s'assurer que les filles voulaient être adoptées», a-t-elle dit." Ils nous ont assuré que les filles voulaient être adoptées et que la mère avait volontairement cédé [ses droits parentaux]. Malheureusement, une grande partie de ce qu'ils nous ont dit se révèle fausse. "

Un problème pas rare

On avait dit au couple que Bhagya et Manjula avaient respectivement 9 et 11 ans, mais maintenant ils pensent qu'elles sont en fait plus âgées.

Lorsque les filles sont arrivées à l'aéroport d'Atlanta en Novembre 1998, elles étaient deux des 478 orphelins indiens adoptés par des familles américaines cette année-là. Dans les années qui ont suivi, près de 3950 orphelins indiens ont trouvé des maisons aux États-Unis, selon les statistiques du Département d'État. C'est seulement cette année que les États-Unis ont mis en œuvre la Convention de la Haye qui établit des règles internationales pour un examen approfondi afin de déterminer si les enfants sont de vrais orphelins et non des victimes d'un enlèvement. Dans le cadre du traité, les agences d'adoption américaines pour la première fois, seront accréditées par une agence nationale et doivent s'inscrire auprès du Département d'État.

Selon le Département d'État, environ 19613 enfants ont été adoptés en provenance de pays étrangers l'an dernier. Le Ministère ne tient pas de statistiques sur le nombre de demandes de visa qui ont été rejetées pour manque de documentation ou le nombre de personnes adoptées dont on a découvert ultérieurement qu'elles avaient été kidnappées, mais en parlant de ce sujet, un fonctionnaire a déclaré anonymement que ces problèmes sont malheureusement une réalité de la vie. "Ces problèmes reviennent et ne sont pas rares," a-t-il déclaré. "C'est une des raisons pour lesquelles nous avons joint Haye et encourageons les autres pays à adhérer à la Convention. Pour que les agences travaillent dans les pays partenaires de La Haye, elles doivent être accréditées par un organisme américain. Plus de 190 agences ont été accréditées pour déterminer si elles examinent bien les documents, font des visites sur le terrain et sont légitimes."

Smolin et son mari ont adopté les filles avant la mise en œuvre de la Convention de La Haye et utilisé une agence qui, selon leur croyance, avait pris les bonnes mesures pour examiner pleinement l'orphelinat et les filles. Smolin n'a pas divulgué le nom de l'agence qu'elle utilisait. "Nous avons parlé à beaucoup de personnes et avons trouvé une agence très respectée. Nous avons pensé avoir demandé toutes les bonnes questions. Pendant les neuf mois que ça a pris pour compléter l'adoption, il y avait certaines choses qui nous avaient inquiétés. Rétrospectivement, si nous avions su plus sur la façon que les adoptions internationales fonctionnent, nous aurions mis les freins. Nous pensions que seules les agences éthiques pouvaient être en affaires et nous avons cru qu'ils avaient tout vérifié. Nous avions foi dans le système», a-t-elle dit. "Au moment où les filles sont arrivées, nous savions qu'on nous avait menti"

Achat de bébés

Le Smolins ont appris par la suite que les deux orphelinats où les filles avaient vécu à Hyderabad étaient impliqués dans un vaste scandale. À partir de 1996, plusieurs orphelinats, y compris celui dans lequel les filles étaient placées, étaient accusés d'acheter des bébés et de falsifier des documents. En 2001, après plusieurs scandales dans Andahr Pradesh, le gouvernement indien avait interdit toutes les adoptions en provenance de cette région.

Un enfant indien adopté par une autre famille américaine qui avait vécu avec les filles à l'orphelinat, a révélé à ses parents adoptifs que les sœurs avaient été volées et adoptées à contrecœur. Lorsque les Smolins ont confronté les filles, elles se sont effondrées et ont admis que l'histoire était vraie. "Les filles ont commencé à pleurer et ont dit que l'histoire était vraie. Elles avaient été menacées et forcées de mentir au fonctionnaire de l'ambassade qui les avait interrogées. Leur mère les avait placées dans un orphelinat. Il n'est pas rare pour les pauvres de placer temporairement leurs enfants dans des orphelinats qui fournissent une éducation, un logement, de la nourriture et des soins de base gratuits dans une sorte de pensionnat."

Lorsque la famille a appris la vérité, les filles n'étaient aux États-Unis que depuis six semaines. La famille avait immédiatement contacté l'agence pour qu'ils mènent une enquête mais selon Smolin, l'agence n'a rien fait de tel. "S'ils avaient mené une enquête et trouvé la mère, nous aurions retourné les filles. Au lieu de cela, ils ont nié l'histoire", dit-elle. "L'agence a déclaré qu'ils avaient vérifié juste avant que l'adoption se fasse et que la mère avait abandonné les filles. Mais quand nous leur avons demandé de vérifier à nouveau - à peine six semaines plus tard - ils ont dit qu'ils ne pouvaient plus la trouver. Certains, dans les groupes d'adoption, ont dit que les enfants avaient inventé l'histoire pour se sentir mieux et que parfois, les parents font une mise en scène quand ils abandonnent leurs enfants afin de les duper. On nous faisait sentir mal et on nous disait que nous étions à la recherche d'un problème parce que nous n'étions pas engagés."

Le Département d'État ne commente pas sur des cas spécifiques, mais Ethica, un organisme à but non lucratif qui surveille les problèmes éthiques et juridiques dans les adoptions internationales, ainsi qu'un chercheur indien impliqués dans la localisation des filles mère, ont confirmé l'histoire des Smolins.

Quelques pommes pourries

Sur près de 20000 enfants adoptés chaque année à l'extérieur des États-Unis, la plupart sont des orphelins légitimes ayant besoin de foyer aimant", a déclaré Adam Pertman, directeur exécutif du Evan B. Donaldson Adoption Institute, un groupe de réflexion en politique d'adoption. "La vérité est qu'il existe des problèmes avec le système d'adoption internationale. Mais les parents américains sauvent souvent des enfants de la pauvreté, de la peste et de la guerre et nous ne devrions pas laisser les méchants altérer le bon travail de nombreuses agences», a-t-il dit. "S'il y a un enfant kidnappé et adopté, c'est un de trop. Je ne peux pas parler de toutes les adoptions et des mauvaises choses arrivent, mais la majorité sont exemptes de supercherie." "Les parents doivent faire attention. Ils doivent être de bons consommateurs - non des consommateurs d'enfants, mais des services. Trop de gens se laissent prendre dans l'obtention d'un enfant qu'ils ratent les signaux du danger", a t-il dit.

Dans l'ensemble, l'Inde n'est pas l'un des pays les problématiques", a déclaré un fonctionnaire du Département d'État sous condition d'anonymat. Les adoptions en provenance de l'Inde a atteint un sommet en 1998, l'année où les filles ont été adoptées, et ont diminué peu à peu, reflétant un ralentissement global dans les adoptions à l'étranger.

Il a fallu un an pour apaiser les filles émotionnellement et les placer à l'école. Cela prendra six ans avant que les filles - alors des femmes avec leur droit propre et très bien habituées à l'Amérique - puissent être réunies avec leur mère biologique. «Par des email et d'autres contacts, plusieurs personnes nous ont dit qu'elles nous aideraient à localiser la première mère des filles. Nous avions les noms complets de leur mère, père et frère et nous connaissions le nom de leur village ancestral. Chaque fois que nous pensions être proches de trouver leur première mère, la piste refroidissait. "

En Novembre 2004, une militante locale Gita Ramaswamy a retracé la mère des filles et un an plus tard, Manjula, la plus âgée des deux, l'a visitée en Inde. "Quand j'ai trouvé la mère des filles, Lakshmi, et que je lui ai dit que ses filles étaient encore en vie, se portaient bien et la recherchaient, elle a pleuré longtemps», a dit Ramaswamy àABCNEWS.com de Hyderabad. «Je ne pouvais pas parler. J'étais submergée. Lakshmi ne pouvait pas s'arrêter de pleurer - c'était un barrage qui avait éclaté. Elle avait tellement envie de les voir, de parler avec elles."

"Des histoires folles comme celle-ci, on en entend tout le temps en Inde. L'histoire des filles semblait authentique et quand j'ai confirmé avec un autre parent, et ensuite rencontré Lakshmi, je savais qu'elles avaient été enlevées."

Ramaswamy se trouvait à la réunion de décembre 2005 lorsque Manjula a vu sa mère pour la première fois en six ans. "C'était plein d'émotions. Manjula était silencieuse mais la mère était très expressive. Nous, les Indiens, en temps de deuil et de grand bonheur, chantons des chansons et Lakshmi a commencé à chanter et à scander des chants. Elle a chanté comment elle avait donné naissance à ses filles, comment elle les avait perdues et ne savait pas où elles se trouvaient et comment elle avait été réunie avec elles"

L'année suivante, quand elle a eu ses 18 ans, Bhagya est également retournée en Inde pour rendre visite à sa mère biologique.

Réunies

"C'était une réunion incroyable. À ce moment, les filles étaient devenues des personnes différentes. Elles étaient américanisées et étaient habituées à tous nos conforts modernes. Elles craignaient ce qui se passerait, si elles retournaient; si devraient vivre dans le village, si elles seraient mariées», dit Smolin.

Ni Manjula, ni Bhagya n'ont voulu être interrogées par ABC NEWS.com, mais Smolin dit que les deux continuent à vivre aux États-Unis. "Nous et les filles sommes toujours en contact étroit avec leur famille indienne. Nous sommes une partie de leur vie et ils sont une partie des nôtres», a-t-elle dit.

Smolin opère maintenant un site Web, dans laquelle elle catalogue les injustices de l'adoption internationale et offre des conseils aux parents adoptifs. "Ne faites pas aveuglément confiance à votre agence», a-t-elle dit. "Ne faites pas aveuglément confiance à la Convention de La Haye. Faites vos devoirs. Creusez pour la saleté. Aimez vos enfants."

Autres articles traitant du même sujet:

An Adoption Gone Wrong paru dans npr.org, le 24 juillet 2007 (on peut aussi visionner un vidéo de la réunion des filles avec leur mère).

Stolen children paru dans Radio Netherlands Worlwide, le 21 juin 2007.

Le blog de Desiree Smolin sur la corruption dans les adoptions: Fea's Biting.

Le site de David et Desiree Smolin: Adopting internationally - A guide to understanding international adoption in the global village.

11 juil. 2008

China's Lost Children

Traduction de: China's Lost Children paru à ABC News.

Par BETH LOYD

BEIJING, 12 mai 2008

Les enfants perdus de la Chine.

Sur les milliers d'enfants enlevés en Chine, beaucoup sont adoptés par des étrangers

Il y a plus d'un an, Liang Di a été porté disparu. Il avait 3 ans à l'époque et il faisait du shopping à un marché alimentaire en plein air dans Dongguan, en Chine, avec son père et son frère de 6 ans. Les deux garçons jouaient à l'extérieur tandis que leur père était dans une quincaillerie. Un homme s'est approché des deux frères sur la rue et leur a offert des bonbons. Et puis l'homme a enlevé le petit Di. Son père, Liang Xiangrong, et son frère n'ont pas vu où ils sont allés. Ses parents sont allés à la police, mais on leur a dit qu'ils avaient besoin de trouver plus d'indices avant que les autorités puissent faire quelque chose pour les aider. La police n'a jamais lancé d'enquête. Et Liang Xiangrong dit qu'essayer de solliciter l'aide des fonctionnaires ne sert à rien. "Nous n'avons pas dit aux autorités locales ce qui est arrivé à notre garçon. Même si nous leur dirions, qui croirait les paroles d'un pauvre travailleur migrant?" a-t-il à ABC News.

Tout ce qu'ils pouvaient faire, c'était de parler à la police et avec d'autres familles dans la région dont les enfants ont été enlevés. La famille n'a rien appris sur le lieu possible où leur enfant pourrait se trouver. La dernière année a été l'agonie. "Nous pensons à lui tous les jours. Lorsque nous fermons les yeux au lit le soir, nous pensons à lui. Quand nous voyons les enfants des autres, nous pensons à lui. Il nous manque vraiment" a dit Liang.

Au cours des dernières années, il y a eu une vague d'enlèvements d'enfants dans Dongguan, entre autres villes, ciblant principalement les enfants de pauvres travailleurs migrants. Maintenant, le petit Di fait partie des statisques.

Le rapport de 2007 du département d'état américain sur le trafic des personnes indique que le trafic domestique "reste le problème le plus important en Chine." Il estime qu'il y a jusqu'à 20000 victimes chaque année, mais parce qu'il s'agit d'une pratique clandestine, il est pratiquement impossible de suivre. Selon certaines estimations, le nombre d'enfants enlevés ou vendus sur le marché noir est près de 70000. Le gouvernement chinois affirme que le nombre est plus près de 10000.

Certains des enfants enlevés sont forcés de travailler, les filles souvent dans le commerce du sexe. D'autres sont achetés par des familles en Chine qui veulent désespérément un enfant, habituellement un garçon qui portera le nom de famille. Mais il y a aussi un souci croissant par le fait que certains se rendent à outre-mer, avec les parents adoptifs étrangers peu soupçonneux qui ne se rendent pas compte que certains orphelinats ont des programmes d'achat de bébés, offrant de l'argent comptant pour des enfants.

Les orphelinats achètent des enfants

En 2005, il y avait des mesures sévères contre le trafic d'enfants dans la province de Hunan. On a saisi six orphelinats achetant des jeunes enfants de trafiquants de bébés qui les avaient emmenés dans la province voisine de Guangdong.

Selon des documents judiciaires dans cette affaire, en trois ans, près de 1000 enfants ont été achetés par ces six orphelinats, qui par la suite ont placé ces enfants en adoption au niveau national et avec des familles étrangères pour un bénéfice. Vingt-sept personnes ont été arrêtées, 10 ont été emprisonnées. Malgré cette mise en garde aux contrevenants, ABC News a découvert que la pratique d'achat de bébés semble se poursuivre dans la même province.

Nous nous sommes rendus à l'orphelinat de Changde Welfare House dans la province de Hunan. Il a été signalé que la gardienne de l'orphelinat approche les gens dans la rue, en leur demandant s'ils connaissent quelqu'un qui aimerait vendre leurs enfants. Elle aurait dit aux passants que l'orphelinat paiera près de 350 $ par enfant.

Les employés d'ABC News ont parlé avec la gardienne, Mme Jie, debout à l'entrée de Changde Welfare House. Elle nous a dit qu'elle parle au nom de l'orphelinat et qu'il offre l'argent pour des bébés en santé, garçons et filles, âgés de moins de 5 ans, mais ne paie pas si l'enfant est handicapé.

Elle a dit que l'orphelinat n'a actuellement que des enfants handicapés disponibles pour adoption, de sorte que la demande pour des enfants en bonne santé est élevée. Certains des enfants sont adoptés par de riches familles chinoises qui ne peuvent pas avoir de bébé, mais cet orphelinat s'adresse également aux étrangers.

Nous avons demandé les coordonnées de quelques-unes des familles qui ont vendu leurs enfants à l'orphelinat. Mme Jie a déclaré que l'orphelinat n'a pas gardé de coordonnées. "Nous achetons les bébés de travailleurs migrants et des agriculteurs des provinces pauvres… Après que les affaires soient faites, ces personnes disparaissent et ne reviennent jamais», a-t-elle dit. Elle nous a dit que la pratique "argent-comptant-pour-bébés" est légale mais, selon la loi chinoise, elle ne l'est pas. Il est contraire à la loi d'acheter ou de vendre un enfant. Lorsque ABC News a contacté les bureaux d'adoption de l'orphelinat Changde Welfare House, les membres du personnel qui ont répondu au téléphone ont refusé de donner leurs noms. Ils ont nié que le programme existe. "C'est juste une rumeur", a dit une femme à ABC News.

Cet orphelinat n'est pas le seul dont les pratiques sont soupçonnées. Dans la province voisine du Jiangxi, qui a placé en adoption plus de 2400 enfants à l'échelle internationale en 2007, nous avons découvert ce qui semble être un plan similaire d' "argent-comptant-pour-bébés" au plus grand orphelinat d'adoption internationale en Chine. M. Zhou, le vice-directeur de l'orphelinat du Fuzhou Welfare, a déclaré sans hésitation au téléphonique que l'orphelinat paie environ 300 $ pour les bébés filles. "Nous ne voulons pas de garçons. Il est très risqué de prendre des garçons. Ils sont susceptibles d'avoir été kidnappés", a-t-il dit.

M. Zhou a dit à l'appelant que normalement, l'orphelinat demande une lettre de présentation d'un employeur ou d'un comité de quartier certifiant que le bébé ne vient pas de trafiquants. M. Zhou a également déclaré qu'il y a de la place pour "une marge" si une famille ne peut pas fournir ce genre de lettre. Mais comme la gardienne à l'orphelinat de Changde, Zhou soutient qu'il est parfaitement légal d'acheter des bébés non désirés. Lorsqu'ABC News a appelé le bureau du directeur, l'orphelinat a nié que le programme existe.

Selon Chang Yacun, un spécialiste du droit des enfants à l'Association du Travail Social de la Chine "Il est contraire à la loi pour toute personne de vendre un bébé à une famille ou à une organisation, y compris les orphelinats. C'est une violation du droit pénal."

Certains orphelinats disent qu'ils croient vraiment que ces programmes "argent-pour-enfants" aident les enfants d'ici. Ils estiment que les enfants seront vendus par des familles qui ne veulent pas d'eux ou qui ne peuvent se permettre de prendre soin d'eux et qu'ensuite, ils seront adoptés par des gens qui peuvent leur donner une vie meilleure. Mais le business de plus en plus lucratif d'adoption d'enfants à des familles chinoises bien nanties ou des familles étrangères a certainement engendré à l'avarice et la corruption et pourrait encourager le trafic des enfants.

Les parents de Di n'ont aucune idée de l'endroit où il se trouve. Mais la perspective que Di pourrait avoir été adopté ne leur réconforte pas. "Même si notre vie est dure, nous ne voudrions jamais que le garçon soit adopté. Nous souhaitons pouvoir le ramener avec nous," nous a dit son père.

Un expert étranger sur la protection des enfants en Chine, a mis en garde contre la généralisation de tous les orphelinats, dont la plupart ne violent pas la loi. "Vous ne pouvez pas voir avec précision l'ensemble de la forêt en ne regardant que quelques arbres. La Chine est une grande ville avec 1,3 milliard de personnes. Toute pratique illégale que vous pouvez trouver dans le monde, vous pouvez la trouver ici."

Pourquoi le marché d' enfants perdure

La pratique de la vente d'enfants persiste en Chine. Les spécialistes indiquent un certain nombre de facteurs qui l'alimentent: les parents désespérés qui ne peuvent joindre les deux bouts rencontrent les trafiquants d'enfants qui veulent l'argent et la forte demande pour les bébés chinois.

Les défenseurs de la protection de l'enfance disent que la politique chinoise de l'enfant unique a eu un impact indéniable sur le nombre d'orphelins. Les parents doivent avoir un permis de naissance pour avoir un enfant. S'ils ne l'ont pas et sont découverts, ils sont passibles d'une amende. Si les couples ont un deuxième enfant, ils doivent payer une amende. De nombreuses familles pauvres n'ont pas les moyens d'élever un enfant, payer les taxes et la nourriture, de sorte qu'ils sentent que vendre leur enfant est le seul moyen de survivre.

Dans la Chine rurale, les garçons sont toujours plus estimés par rapport aux filles. Les garçons sont considérés plus comme des revenus potentiels et la capacité de continuer le nom de famille. Beaucoup de familles sont si désireuses d'avoir un garçon, qu'ils sont prêtes à en acheter un sur le marché noir.

Certaines familles vendent leur premier-né si l'enfant est une fille, afin d'essayer à nouveau pour avoir un garçon et d'éviter l'amende pour avoir un deuxième enfant. Aussi, les spécialistes suggèrent que la politique de l'enfant unique a contribué au déséquilibre dans le rapport de sexes masculin-féminin, qui pourrait continuer à alimenter le trafic des filles et des femmes à devenir épouses.

Un spécialiste de la protection de l'enfant qui voulait rester anonyme a dit: "Il est très délicat de discuter de cela ici, mais la politique de l'enfant unique a sans aucun doute contribué au problème. Le gouvernement de la Chine ne veut pas le reconnaître, mais il est un facteur important".

Le gouvernement chinois dit qu'il est trop simpliste de relier directement la politique de l'enfant unique avec les motivations derrière la trafic des enfants. Il observe aussi que les pays n'ayant pas une telle politique ont aussi de graves problèmes de trafic d'êtres humains.

C'est une infraction criminelle en Chine de kidnapper des femmes et des enfants. Il est également illégal d'abandonner, de vendre ou d'acheter un enfant. Les Chinois ont mis en place de nouveaux programmes visant aux poursuites judiciaires et la prévention. Mais les organismes d'aide et le département d'état américain disent que les actions ne vont pas assez loin.

À la fin de l'année 2007, le gouvernement chinois a mis au point le Plan National d'action en vue de lutter contre le trafic, impliquant 24 institutions du gouvernement central et créant des mécanismes au niveau national avec importantes ressources.

Mais en Chine, lorsqu'on traite d'une affaire comme celle-ci, ce sont les gouvernements provinciaux locaux qui ont vraiment la capacité d'engager des poursuites judiciaires et de prévenir.

"Le type d'action efficace qu'ils seront en mesure de prendre est un grand point d'interrogation. Il est trop tôt pour évaluer mais tout le monde souhaite qu'ils travaillent sur cette affaire plus rapidement", a déclaré un spécialiste de la protection de l'enfant ici.

Comme avec la politique de l'enfant unique, il est difficile d'évaluer l'impact que l'augmentation des adoptions à l'étranger a eu sur le trafic d'enfants en Chine. Mais elle a certainement augmenté la demande pour les enfants chinois.

Alors que la tendance nationale est que le nombre d'enfants disponibles pour l'adoption est en baisse, un chercheur montre plusieurs orphelinats à travers le pays où le nombre d'enfants adoptables a crû abruptement. Le chercheur estime que ces orphelinats peuvent acheter des bébés à pour les placer en adoption. Et dans le passé, il y a eu des cas d'orphelinats fabriquant des documents de naissance pour les enfants qui avaient été kidnappés.

Un spécialiste de la protection de l'enfant relève une autre tendance. "Il y a quelques années, nous avons vu un phénomène d'un nombre croissant de fillettes victimes de trafic d'enfants et nous n'avions pas vu celui-là auparavant. Dans le passé, 95 pour cent des enfants victimes de trafic étaient des garçons. Mais dans certains domaines, le nombre de bébés filles augmentait de façon spectaculaire. Il n'y a pas de preuve pour prouver un lien entre les adoptions étrangères et la montée, mais les gens disent que l'adoption à l'étranger est un facteur. "

Impact des adoptions étrangères sur les familles nationales

Depuis que la Chine a commencé son programme d'adoption internationale en 1992, près de 70000 orphelins chinois ont été adoptés par des familles étrangères, 80 pour cent par les Américains, selon les surveillants de l'adoption à l'étranger.

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Le programme d'adoption internationale de la Chine a longtemps été tenu en haute estime par rapport à de nombreux autres pays qui placent des enfants en adoption à l'étranger. Il est, pour la plupart, considéré comme libre de toute corruption et transparent, qui a été un facteur de motivation pour les familles américaines qui cherchent à adopter ici. Le nombre d'adoptions étrangères a atteint un niveau record en 2005 et est légèrement en baisse au cours des dernières années, mais les demandes affluent toujours.

Pi Yijun, un chercheur à l'Université de la politique et du droit de la Chine, a déclaré que les nombres d'adoptions internationales versus les adoptions domestiques sont strictement confidentielles. Les chiffres nationaux ne sont même pas fournis aux chercheurs chinois. Il a dit que les adoptions étrangères sont un embarras pour le gouvernement. "Il est considéré comme une chose négative de discuter des handicapés ou des bébés abandonnés. Cela a à voir avec la la politique de naissances de la Chine et le système d'assurance sociale. C'est une affaire très délicate."

L'afflux de demandes étrangères pour adopter des enfants chinois est, dans bien des cas, ce qui rend plus difficile pour les couples chinois qui ne peuvent pas avoir d'enfant à adopter des orphelinats d'ici. À l'orphelinat de Changde, le gardien a dit que des familles étrangères dépensent généralement cinq à dix fois plus sur les adoptions que des familles chinoises, qui rendent souvent des familles étrangères plus attrayantes. Cela conduit à un long temps d'attente pour les couples chinois, parmi lesquels beaucoup ont recours à l'autre option, un marché illégal pour les nourrissons.

Un message dans une salle de clavardage pour les parents chinois qui cherchent à adopter exprime la frustration dans le temps d'attente. "Il est très difficile d'adopter un bébé en bonne santé dans les orphelinats de Shanghai. Vous devez attendre probablement pendant cinq ans.… Si vous voulez vraiment en adopter un, vous devrez probablement aller dans des orphelinats des autres lieux."

Le gouvernement chinois a récemment mis en œuvre de nouvelles restrictions, rendant plus difficile pour les étrangers d'adopter des enfants chinois. Il y a une poussée par le gouvernement central pour encourager les adoptions domestiques, mais pour certaines familles chinoises, le processus ne devient pas plus facile.

La famille Yang avait attendu trois ans pour adopter un enfant. Ils sont tous les deux à la fin de leur vingtaine et sont mariés depuis six ans, mais Mme Yang ne peut concevoir. Ils veulent adopter un bébé-fille en bonne santé mais sans succès. "Nous avons visité des orphelinats, vérifié des orphelinats en ligne et placés des annonces en ligne pour adopter mais sans succès», a dit M. Yang à ABC News. Yang dit: "pour certains bébés, les coûts liés à l'adoption légale sont trop élevés. Et ils luttent contre l'envie de se tourner vers le marché noir."

"Nous ne voulons pas adopter des trafiquants de bébés. Certaines personnes nous ont présenté des bébés de trafiquants, mais nous ne voulons même pas les voir », a déclaré M. Yang.

De retour à Dongguan, la famille Liang lutte chaque jour avec la perte de leur petit garçon. Ils ont presque perdu tout espoir de le retrouver. Tout ce qu'ils ont laissé sont ses vêtements, toujours suspendus dans la garde-robe, et le supplice de son père. "Je ne veux pas que le garçon pense en grandissant que je n'ai pas pris soin de lui et que je l'ai perdu. J'ai honte de moi-même en tant que père."

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China's Stolen Children