28 mai 2010

Une habitante d'un quartier pauvre de Chennai se bat pour son fils néerlandais

Traduit de l'article A Chennai slum dweller's fight for her Dutch, paru sur le site The Times of India, 28 mai 2010.

Le 15 juin, quand Nagarani Kathirvel quittera la misère du taudis de Chennai pour la première fois et apparaîtra dans un palais de justice de Zwolle-Lelystad aux Pays-Bas, elle sera encore loin de la fin de son combat amer et traumatisant. Mais ce sera un commencement (pour établir dans une cour de justice étrangère qu'elle est la mère d'un garçon néerlandais de 12 ans). Il y a 10 ans, Rohit Shivam Bissesar était Satheesh Kumar, un jeune enfant habitant dans un quartier pauvre de Pulianthope, jusqu'à ce qu'il ait été enlevé et donné en adoption à un couple de Néerlandais. Plus tôt ce mois-ci, un tribunal de la ville de Lelystad aux Pays-Bas l'a appelée à comparaître.

«Nagarani a été appelé à comparaître devant le tribunal de Zwolle-Lelystad à 15h30 le 15 juin. Les procédures auront lieu derrière des portes closes», a dit Maaike Junte, un porte-parole de la cour de la ville de Zwolle. C'est une sorte de victoire pour la femme de 35 ans, mais c'est arrivé après de durs combats devant les tribunaux à Chennai et de la nation européenne. Il y a seulement un mois, sa demande pour un test d'ADN afin d'établir que Rohit est son fils a été rejeté par un tribunal de procédure accélérée là-bas. En allant avec les avis du curateur spécial nommé pour Rohit, le tribunal de procédure accélérée de Zwolle-Lelystad a décidé «qu'il n'était pas dans l'intérêt de l'enfant de connaître ses racines.»

Against Child Trafficking (ACT), une organisation basée aux Pays-Bas qui lutte dans le cas de Nagarani, a réagi assez fortement. Roelie Post, directrice de l'ACT, a dit: «Il est totalement inacceptable que cinq ans après que les autorités indiennes aient découvert que cet enfant a été kidnappé et aurait été vendu pour l'adoption à l'étranger dans une famille aux Pays-Bas, le ministère de la justice néerlandaise a peu fait pour régler cette question. Le ministère de la justice semble se cacher derrière les procédures et formalités et semble avoir totalement perdu de vue la tragédie que des parents indiens vivent."

Mais alors même qu'un grand drame se joue devant les tribunaux néerlandais, le cas de Nagarani ayant rapport à sa demande de retrouver son fils s'avançait à pas de tortue dans la Haute Cour de Madras. Depuis septembre 2007, quand elle a été chargée de l'affaire, le CBI était aux prises avec ce qu'il dit être «l'attitude intransigeante» des gouvernements étrangers. L'organisme d'enquête avait pris trois cas d'enfants enlevés (y compris celui de Nagarani) donnés en adoption à l'étranger. «Nous avons envoyé une commission rogatoire (une communication formelle aux autorités compétentes pour enquêter dans des pays étrangers) aux États-Unis, en Australie et aux Pays-Bas, il y a deux ans. Nous avons finalement reçu une réponse des Pays-Bas. Mais la correspondance est en néerlandais et nous n'avons pas été en mesure d'aller plus loin», a déclaré une source de CBI.

L'histoire de Nagarani remonte loin jusqu'à une nuit douce en octobre 1999, lorsque la famille avait déployé leurs nattes sur la route de boue durcie dans la colonie Pulianthope et avait décidé de dormir sous les étoiles.

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