6 janv. 2009

Les accusés d'escroquerie dans les adoptions samones plaident coupables à des chefs d'accusation moindre

Traduit de l'article Adoption scam defendants cut no-jail-time deal, de Pamela Manson et Lisa Rosetta, publié dans The Salt Lake Tribune et mis à jour le 7 janvier 2009.

Il y a deux ans, un couple utahain au cœur d'un scandale qui a interrompu les adoptions internationales des Samoa ont fait face à un long séjour derrière les barreaux pour avoir soi-disant dupé des parents samoans à renoncer à leurs enfants.

Mais le mardi, Scott et Karen Banks ont plaidé coupables à cinq délits dans une négociation de peine qui leur donnera probablement une probation plutôt que la prison. Des dizaines de charges criminelles portées contre eux seront abandonnées.

Les procureurs, qui avaient un jour parlé de l'agence d'adoption de Wellsville opérée par les Banks comme étant une "entreprise criminelle insidieuse" et avaient présenté l'affaire comme une mesure sévère contre les fraudes d'adoption, ont appelé la négociation de peine comme "une approche créative, tournée vers l'avenir pour veiller à ce que justice soit rendue".

Les Banks et les autres accusés doivent verser dans un fonds en fiducie qui aidereont les enfants Samoan placés dans des familles d'adoption à Utah et dans tout le pays et par l'intermédiaire de Focus on Children (FOC). Le Bureau du procureur des États-Unis a dit dans une déclaration écrite, qu'il publiera plus de détails sur le fonds, après que les accusés soient condamnés en février.

Au cours des audiences devant le juge de district David Sam, le mardi, les Banks et trois autres accusés - Coleen Bartlett, Karalee Thornock et Dan Wakefield - ont tous admis avoir été complices d'une entrée irrégulière d'un étranger. L'accusation est passible d'une peine maximale de six mois de prison et une amende 5000$.

Un avocat a plaidé coupable à une charge criminelle au nom de la FOC qui a cessé ses activités dans l'Utah, à l'été 2007. L'entreprise doit se dissoudre et pourrait être condamnée à payer une amende d'un maximum de 250000$.

Dans le cadre la négociation des peines, les procureurs vont abandonner toutes les autres poursuites dans 135 chefs d'accusation et demander à Sam, qui n'est pas tenu d'accepter les accords, d'imposer une probation de cinq ans. Les accusés ont convenu de ne pas participer au business d'adoption pendant qu'ils sont sous probation.

Le Bureau du procureur des États-Unis a dit mardi que tout le monde s'est concentré pour trouver une décision qui est le mieux pour les familles et les enfants.

Une mère qui vit dans le sud-ouest des États-Unis et qui a adopté une petite fille samoane par le biais de l'agence FOC - et qui a appris que le père biologique de la fille ne l'avait pas abandonnée et voulait mettre fin à l'adoption - a dit qu'elle est heureuse que les accusés acceptent la responsabilité de leurs actions.

"Nous aurions souhaité que les accusés reçoivent des peines de prison pour leurs actions, et le plaidoyer n'aborde pas les adoptions et la permanence des adoptions aux États-Unis - maintenant ou dans l'avenir", a déclaré la mère que The Salt Lake Tribune n'identifie pas à sa requête afin de protéger la vie privée de sa fille.

La mère a ajouté: "Aucune négociation de peine permet de compenser l'angoisse et les coûts - à la fois émotionnellement et financièrement - pour les vraies victimes, dans ce cas: nos enfants."

Mike Nyberg, un père adoptif qui a finalement retourné sa fille Elleia à ses parents de naissance dans les Samoa, a également dit qu'il est déçu que les accusés soient susceptibles d'avoir seulement une probation.

"Je suppose que j'espère seulement que cela apporte une conclusion à tous les enfants et les familles adoptives et les familles biologiques", a dit Nyberg.

En plus de contribuer au fonds d'affectation spéciale, Scott et Karen Banks seront tenus de

- Participer à une conférence de presse après leur condamnation, où ils parleront à propos de l'affaire pour éduquer le public et les autres personnes qui pourraient être engagées dans une conduite similaire.

- Rencontrer les procureurs et le Département d'État pour fournir des informations sur les pratiques de l'adoption FOC aux Samoa, au Guatemala et autres pays pour voir si des ajustements doivent être apportés dans les lois américaines.

- Abandonner tout droit aux documents d'adoption, aux photographies et autres documents liés aux adoptions samoanes.

Un grand jury fédéral de Salt Lake City a publié un acte d'accusation en février chargeant les accusés de complot, de fraude et de violations d'immigration. Les accusations ciblent 37 des 81 adoptions Samoanes par FOC entre l'année 2002 et la mi-2005.

Les procureurs disent que les recruteurs ont exploité la confiance des parents samoans - dont beaucoup sont membres de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours - et vendu l'adoption comme étant un programme qui envoie les jeunes pour vivre avec une famille américaine mormone et pour obtenir une bonne éducation avant de retourner chez eux à 18 ans. Les parents samoans affirment qu'on leur a également promis d'envoyer de l'argent, et régulièrement des lettres et des photos des familles américaines.

Les futurs parents adoptifs se seraient faits dire faussement que les jeunes étaient orphelins ou abandonnés. Les lois d'immigration américaines exigent que les enfants adoptés soient orphelins, définis comme étant abandonnés par les deux parents ou laissés avec un parent qui ne peut en prendre soin.

Les procureurs soutiennent que certains parents ont emmené leurs enfants à une maison de nourrice de la FOC, mais qu'ils ont souvent visité les enfants et qu'ils les ont souvent emmenés à la maison pour des séjours prolongés. Ils disent que d'autres enfants ont été gardés à domicile, même après que l'adoption ait été faite.

Les avocats des Banks ont dit que les parents biologiques samoans ont été informés à maintes reprises qu'ils renonçaient à leurs droits légaux sur leurs enfants et qu'ils ne devaient pas s'attendre à les revoir.

Aux Samoa, aucune accusation n'a été déposée dans cette affaire. Le procureur général samoan Ming C. Leung Wai a déclaré lundi que les policiers n'ont pas encore terminé leurs enquêtes, y compris celle impliquant la mort d'une petite fille d'un an qui était dans une maison de nourrice de la FOC à Ululoloa.

Le coroner samoan a constaté que Heta Nua est décédée en juin 2005, à l'hôpital Tupua Tamasese Meaole, de malnutrition causée par une gastro-entérite et de déshydratation sévère.

Le commissaire de police adjoint Li'o Papalii Taeu Masipau n'avait pas répondu à une demande de renseignements au moment de mettre sous presse.

Jusqu'à présente, le gouvernement américain n'a pas été en mesure d'extrader les deux autres accusés, citoyens des Samoa, Tagaloa Ieti et Julie Tuiletufuga.

Les accusations sont toujours en cours contre eux. Un porte-parole de l'Église SDJ a dit que l'église n'était pas impliquée dans l'agence.

Prochaine étape:

Deux audiences pour la sentence des peines sont prévues le mois prochain pour les accusés dans l'affaire Focus on Children qui ont admis leur complicité dans
l'entrée irrégulière d'un étranger.

Dan Wakefield, 72 ans, qui a plaidé coupable à cinq chefs d'infraction, a dit qu'il avait aidé à localiser les parents samoans qui voulaient que leurs enfants soient adoptés par des Américains. Il est prévu d'être condamné le 19 février.

Seront condamnés le 25 février, Scott Banks, 47 ans, qui a occupé un poste de gestion à l'agence, sur cinq chefs d'accusation; Karen Banks, 46 ans, qui a également tenu un poste de gestion, cinq chefs d'accusation; Coleen Bartlett, 52 ans, qui, entre autres tâches, a facilité les adoptions des enfants samoans, deux chefs; et Karalee Thornock, 36 ans, qui a servi de travailleuse sociale des îles du Pacifique, un chef.

Les prévenus ont été en liberté en attendant la résolution de l'affaire.

La clause dans la négociation de peine de Scott et Karen Banks de rester en dehors du business d'adoption n'aura pas d'incidence sur leur capacité à poursuivre une adoption dans leur propre famille.

Les Bankses se trouvaient dans un litige légal avec un couple de Kansas à savoir qui pourra adopter une petite fille de la Chine, maintenant âgée de 4 ans. À la fin d'un procès l'année dernière, un premier juge de district a accordé la garde de la fille aux Banks, mais a refusé de reconnaître l'adoption en attente comme une conséquence de l'affaire criminelle.

Curry et Mary Frances Kirkpatrick d'Overland Park, Kan, ont fait appel de la décision du juge à la Cour d'appel de l'Utah.

Infos supplémentaires sur le litige entre les Banks et les Kirkpatrick sur l'adoption d'une fillette de la Chine

La fille est appelée Amanda Mei par les Banks et Ameyla Frances par les Kirkpatrick.
L'adoption de la fille par les Kirkpatrick, a été arrangée par l'agence Focus on Children, opérée par les Banks. Peu de temps après son arrivée de la Chine, la fille de 14 mois avait commencé à mordre et à frapper les bébés jumeaux des Kirkpatrick. Avec Mary Frances souffrant de dépression postpartum, les Kirkpatrick disent qu'ils ont demandé aux Banks, en juin 2006 d'arranger un répit. Ils soutiennent avoir tenté de révoquer l'accord quelques semaines plus tard, mais qu'ils ont refusé. Les Banks, qui ont amené l'enfant à leur domicile, soutiennent que les Kirkpatrick ont abandonné la fille et ils ont présenté une demande d'adoption.

En février 2008, un premier juge de district a accordé la tutelle de l'enfant de 3 ans, à Scott et Karen Banks, en décidant que le couple de Kansas qui l'avait adoptée initialement l'avait abandonnée. Dans sa décision, le juge a refusé d'accorder l'adoption aux Banks pendant que des accusations criminelles sont en cours contre eux. Mais si les Banks sont acquittés, ils pourront déposer un affidavit à la cour et la demande d'adoption leur sera accordée.

Plus de détails dans Little girl stays here for now (publié en février 2008 et mis à jour le 7 janvier 2009, dans The Salt Lake Tribune) et Wellsville couple retain custody of toddler ( publié en mais 2008 et mis à jour le 7 janvier 2009, dans The Salt Lake Tribune).

Pour voir les articles reliés de ce blog sur ce scandale d'adoption, cliquez ici.

Autres info sur Karen et Scott Banks

Au moment où le couple Banks allait en procès pour obtenir la garde la petite fille de la Chine âgée de 4 ans, le couple se fit aussi connaître pour une autre histoire avec Salavation Meauli et son frère. Meauli et son frère ont été les premiers des nombreux enfants adoptés de la Roumanie par les Banks. (Ils avaient 6 enfants, trois de la Roumanie et 3 de la Russie, lorsqu'ils voulaient ajouter la petite Chinoise à leur famille.) Mais à l'âge de neuf ans, Meauli et son frère (nommés Auriel et Ethan Banks) ont été renvoyés aux Samoas américaines; les Banks disent que les enfants étaient incapables de créer des liens avec eux. Maintenant adultes, Meauli et son frère ne peuvent obtenir de passeport, ni prouver leur identité car leurs parents adoptifs refusent de leur donner les papiers nécessaires. Sans certificat de naissance, ni papier d'adoption, ni numéro de sécurité sociale, ils ne peuvent même pas obtenir de permis de conduire. Finalement, après que cette histoire soit parvenue aux nouvelles, Scott Banks envoie le numéro de sécurité à Meauli mais le numéro de la carte est un numéro frauduleux! (Détails dans Adopted children stuck in Pago et dans Utah couple won't give up proof of kids' identities et dans Amyadoptee).

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