Traduit de l'article paru dans stuff.co.nz, le 18 octobre 2008.
Chaque mois de novembre, une famille dans le village samoan de Faleasiu se souvient de l'anniversaire du petit Posi Iva, le petit garçon de six ans qui leur a été enlevé et vendu à une famille américaine qui n'était pas au courant.
Ils ne sont pas seuls dans leur chagrin.
Au moins 37 enfants des Samoa auraient été vendus aux Américains dans une escroquerie d'adoption qui provoqué de la douleur dans les deux pays.
"Nous voulons vraiment voir Posi, mon petit-fils me manque", explique Fatu Fuiono de 71 ans, qui s'occupe de ses petits-enfants pendant que leurs parents travaillent à leur ferme.
En regardant les alentours clairsemés, je ne peux imaginer que l'anniversaire de Posi soit célébré somptueusement.
Posi est seulement un enfant enlevé de familles pauvres samoanes et légalement adopté par les familles des États-Unis, qui ont payé jusqu'à 13000$US (21500$NZ) à l'agence Focus on children maintenant défunte.
Les couples qui ont pris plus de deux enfants ont bénéficié d'un rabais de groupe, et payé seulement 10 000$US(16500$NZ) pour chaque enfant.
Les enfants, des nouveau-nés aux adolescents, ont été pris dans la prétendue escroquerie.
Les autorités aux États-Unis ont inculpé sept personnes associées à Focus on Children des accusation de fraudes reliées à 37 des adoptions entre mars 2002 et juin 2005.
Les accusés pourraient faire face à 80 ans de prison et des amendes allant jusqu'à 2.25 millions de dollars $US(3.7 millions de dollars $NZ) s'ils sont reconnus coupables.
Ils font également face à des accusations incluant l'introduction clandestine d'étrangers, la fraude de visa et le complot en vue de commettre le blanchiment d'argent.
Mais les sanctions les plus sévères du monde ne vont pas ramener Posi à la famille biologique.
Il a été légalement adopté, à la fois selon les lois samoanes et américaines, et la famille devra mener une bataille pour la garde aux États-Unis s'ils veulent ramener le garçon, et ils n'ont pas l'argent.
Les personnes associées au scandale de l'adoption sont accusées d'avoir menti aux familles samoanes en difficulté, en leur disant que leurs enfants rentreraient à la maison et leur enverraient des dons une fois qu'ils seraient rendus aux États-Unis.
L'année dernière, il y avait eu une vague d'intérêt sur ce cas, lorsque le Bureau des procureurs des États-Unis a pris des mesures, mais rien depuis, et Fuiono croit que les gens ont oublié Posi.
"Dan Wakefield était comme un ami qui venait ici chaque semaine", dit Fuiono.
"Il venait avec un sac de riz, des nouilles. C'est pourquoi je l'aimais. Si je le voyais maintenant, je lui demanderais pourquoi il nous a menti."
Wakefield était le chef de Focus on Children, et l'un de ceux qui font face à la procédure criminelle aux États-Unis.
Depuis que Posi est parti, sa famille a tenté de prendre contact, mais une lettre envoyée l'année dernière est restée sans réponse.
Tout ce qu'ils ont sont quelques informations et des photos qui leur ont été envoyées par la famille adoptive à Utah, qui ont changé le nom de Posi à celui de Michael Ulisese McKrola.
L'histoire de Posi, et des dizaines comme lui, remonte à 2002 lorsque Focus on Children a monté les opérations aux Samoa.
L'agence allait dans les marchés et se liait d'amitié avec les familles, en leur accordant des dons de riz et de taro, avant d'aborder lentement le sujet des adoptions.
Au cœur de la question soulevée est le terme "adoption" et ce que cela signifie aux Samoa.
Le pays a une forme d'adoption coutumière, où les familles pauvres laissent les enfants avec des amis ou des parents jusqu'à ce que leur situation s'améliore ou que les enfants deviennent des adultes.
Ce type d'adoption aide les familles en difficulté car tandis que les enfants peuvent être un fardeau financier, les adultes assurent un rôle vital en aidant à répartir la charge de travail.
Fuiono dit que bien que sa famille soit pauvre, leurs enfants sont bien traités et ils n'auraient jamais laissé Posi quitter s'ils avaient su qu'il s'en allait pour toujours.
Les personnes impliquées dans le scandale samoan croient que les parents des États-Unis ne sont rien d'autre que des victimes innocentes aussi.
"Nous avons des victimes de tous les côtés de la transaction de l'adoption", a dit le procureur des États-Unis Brett Tolman, l'année dernière.
"Elle menace l'intégrité du système d'adoption et d'immigration. Vous ne pouvez pas tromper, prendre des enfants et les vendre."
"(Les familles samoanes) croyaient qu'ils recevraient des lettres, des photos et, dans certains cas, des visites de leurs enfants jusqu'à ce qu'ils atteignent l'âge de 18 ans et qu'ils seraient ensuite retournés aux Samoa avec une éducation et le moyen de s'occuper de leurs parents de naissance", a-t-il dit dans une déclaration.
Toutefois, une seule enfant, Sei So âgée de 8 ans, a été renvoyée aux Samoa jusqu'à présent.
Il ne fait aucun doute que sa famille est pauvre, mais Sei semble heureuse.
Je lui demande par l'intermédiaire d'un interprète si elle est heureuse d'être à la maison, et elle hoche sa tête vigoureusement.
"J'aime l'école aux Samoa, et aussi le temps, pas comme là-bas où il fait très froid", dit-elle.
Mais la petite fille regarde par terre et broie ses mains en essayant d'expliquer que sa famille américaine lui manque encore.
"J'aimais mes nouveaux parents. J'aimais les jouets et les chocolats", dit-elle.
Les parents adoptifs de Sei ont été dévastés quand ils ont appris que ses parents ne l'avaient pas abandonnée comme on leur avait dit, signalait le journal Salt Lake Tribune.
"Autant que nous l'aimons et ne pouvons imaginer la vie sans elle, nous n'aurions jamais pris un enfant d'une famille qui voulait l'élever", a dit la mère adoptive Kari Nyberg.
Après avoir pris connaissance de la situation, les Nybergs ont renvoyé la jeune fille aux Samoa.
Cependant, sept mois plus tard, Sei a été renvoyée aux États-Unis.
Les Nybergs étaient heureux de la reprendre, mais seulement si sa famille biologique comprenait pleinement les implications.
Mais seulement neuf mois plus tard, le mariage des Nybergs était en difficulté et il a été décidé que Sei devrait retourner aux Samoa pour de bon.
Mais un enfant ne peut pas être retourné comme un cadeau de Noël qui n'est pas voulu.
Les autorités disent que la petite fille est presque certainement encore légalement l'enfant des Américains, et son nom n'est probablement même plus Sei puisqu'il a été changé par la famille américaine en Elleia.
Vivre de nouveau avec sa famille biologique ne fait pas de la petite fille légalement un membre de la famille So.
Il n'est même pas certain si elle est une citoyenne des États-Unis ou des Samoa.
Pour effectuer les adoptions, Focus on Children devait passer des garanties selon les lois samoanes visant à assurer que les gens qui abandonnent leurs enfants soient conscients des conséquences.
L'avocat local Patrick Fepulea'i, maintient que les familles savaient ce qu'elles faisaient, et les personnes confrontées à la prison aux États-Unis sont des boucs émissaires.
Il dit que les familles qui ont abandonné leurs enfants ont eu les explications sur la situation par deux ensembles d'avocats et un juge.
"Comment pouvaient-ils ne pas savoir? Le système était en place. On leur avait dit en des termes clairs," dit Fepulea'i.
"Apparemment, ils (les enquêteurs des États-Unis) pensaient que l'affaire d'adoption en entier ici était un simulacre, ce qui est très insultant", dit-il.
"S'ils (les familles samoanes) ont choisi d'ignorer la réalité, c'est de leur faute", dit-il.
Fepulea'i dit que depuis que l'adoption a commencé, seulement un petit nombre de familles se sont plaint plus tard à ce sujet, en dépit d'une enquête menée par le gouvernement des États-Unis.
Avant que les enfants puissent être adoptés, ils ont été enlevés des familles samoanes et gardées dans une "maison de nonou", où ils étaient sous la supervision du personnel de Focus on Children.
Il y a eu des allégations que les enfants à la maison ont été maltraités.
Une petite fille, Heta Sioka, a quitté la maison au bord d'inanition après que sa famille samoane ait demandé à la voir et elle est morte plus tard d'une grave malnutrition à l'hôpital.
Pour tous les éléments de preuve que quelques employés de Focus on Children auraient trompé les parents, le gouvernement samoan a toujours refusé de permettre aux autorités américaines de ramener aux États-Unis les deux suspects des Samoa.
Une enquête policière est en cours aux Samoa et les officiers disent qu'il est toujours possible que des accusations soient portées.
Le ministre de la justice Onasa Mesi dit qu'il n'a jamais pensé renvoyer les deux fugitifs vivant dans son pays, Julie Tuiletufuga et Tagaloa Ieti, qui ont été nommés dans les actes d'accusation aux États-Unis.
"Les Samoa ont un gouvernement souverain. Nous n'acceptons pas d'être forcés par l'Amérique d'amener nos gens là-bas. Il n'y a pas eu de poursuites criminelles ici. L'Amérique n'a pas le droit de prendre n'importe qui", dit-il.
Autres histoires impliquant l'agence Focus on Children dans les adoptions samoanes:
Tot meurt après un séjour à la maison de nourrice
Traduit de l'article de Lisa Rosetta, Tot dies after stay at nanny house paru en 2007 dans The Salk Lake Tribune, mis à jour le 7 janvier 2009.
Sioka et Avea Nua avaient du mal à élever six enfants quand ils ont été approchés par les emplyés de Focus on Children, Dan Wakefield et Tagaloa Ieti.
Les Nuas disent que les hommes les ont visité jour après jour pour leur promouvoir un programme qui permettrait d'éduquer les enfants aux États-Unis et de les retourner à 18 ans. Désirant un bon avenir pour leur petite Heta, et croyant qu'elle serait prise en charge par une famille qui partageait leur foi mormone, les Nua ont finalement accepté.
"Ils ont renoncé à l'enfant parce qu'ils pensaient que le programme était vrai," a dit un traducteur de leur raisonnement.
Quelques mois plus tard, la mort de la jeune fille a suscité a provoqué Samoa de la première enquête des Samoa sur l'agence.
"Ils essayaient juste de la faire fuir"Un avocat de Focus on Children avocat et un deuxième avocat ont averti le couple qu'ils ne pourraient pas ravoir les enfants. Mais Wakefield et Ieti les ont réassurés: "ce n'est pas vrai, ils essaient simplement des les tenir à l'écart du travail administraif", a dit le traducteur.
Wakefield et Ieti Heta ont emmené Heta à la maison de nourrice à Ululoloa, où elle est restée de temps en temps pendant plusieurs mois. Lorsque Wakefield était là, le couple a dit, Heta et sa fratrie (trois) qui ont été envoyés avec elle étaient bien traités. Mais en son absence, le Nuas dit, les enfants vont jours sans baignade et ont parfois été battus à coups de balais pour demander de la nourriture.
Les Nuas sont allés à la maison de nourrice en 2005 pour vérifier Heta après plusieurs semaines pendant lesquelles ils ne l'avaient pas vue. Ils ont trouvé la petite avec un os de dinde dans la bouche et "ont réalisé que Heta était gravement malade", a dit le traducteur.
Après l'avoir traitée avec des remèdes maisons, le couple l'a emmenée à l'hôpital à Apia, où elle est morte de malnutrition, de déshydratation et d'un virus qu'elle a contracté à la suite d'une mauvaise hygiène.
Le Ministère de la police et des prisons a conclu son enquête sur la mort de Heta en novembre, et une décision d'un juge samoan chargé de l'affaire est attendue prochainement.
Aux yeux du soleil. Les Nua ont enterré Heta, nommée d'après un cyclone féroce qui a frappé les Samoa autour du jour de l'an 2004, sous les rochers de la lave noire juste à côté de leur maison. Des gerberas rouges, jaunes et orange, appelés "mataolela" en samoan, ou "les yeux du soleil", entourent la place. Lors d'une récente journée ensoleillée, un petit short jaune et un T-shirt "Teletubbies" assorti ont été placés sur la tombe sans nom pour sécher. Un des jeunes fils des Nua les a portés dans la paroisse voisine des SDJ ce dimanche.
lrosetta@sltrib.com
Les rêves des parents dans deux mondes, bouleversés par le scandale
Traduit de l'article de Lisa Rosetta, Dreams of parents in two worlds shattered by scandal, paru en juin 2007 dans The Salt Lake City, mis à jour le 7 janvier 2009.
FALEASIU-UTA VILLAGE, Samoa - Assis les jambes croisées sur le plancher de bois de leur cabane en plein air, Tupu et Isaia So whip fouettent leurs chemises sur leur dos pour disperser un essaim de moustiques et de mouches.
Sous le toit de chaume de canne à sucre, il y a un banc, une petite télévision de 5 pouces et un grand coffre plâtré avec des logos de Spam. Des sacs à main et des sacs à dos pendillent sur les clous, une cravate rouge cerise est nouée autour d'un poste de soutien.
Leur fille de sept ans, Sei, revient de jouer de la forêt tropicale sans chemise et pieds nus, les cheveux tirés en tresses. Elle fait plouf sur les genoux de sa mère, en balayant la pièce étouffante de ses yeux brun foncé.
Ce mode de vie, "Fa'a Samoa," n'est pas le seul que Sei connait. Loin de l'autre côté de l'océan Pacifique, dans la ville de Spanish Fork, à Utah, il y a une autre famille qui l'a appelé déjà leur fille.
Sei - ou Elleia comme Mike et Kari Nyberg l'ont nommée - a eu de nombreuses premières avec sa famille américaine. Une première chute de neige de l'hiver; une visite du Père Noël. Leçons de danse, fêtes d'anniversaire et des cornets de crème glacée.
Aujourd'hui, les So et les Nyberg sont proches, disent les deux familles mormones, mais leur lien est né d'une tromperie.
Ils sont au cœur d'une prétendue escroquerie d'adoption qui pratiquement fermé l'adoption internationale aux Samoa, a déclenché un acte d'accusation de fraude fédérale importante de l'Utah et a brisé les cœurs des parents biologiques desespérés et des parents adoptifs stupéfaits dans deux pays.
Les familles samoanes accusent l'agence d'adoption Focus on Children basé à Utah, de les avoir amené à abandonner leurs enfants pour des adoptions permanentes par la ruse. Des tactiques similaires ont été décrites dans des interviews avec six familles samoanes, tous sauf un sont des membres de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours.
Les recruteurs ont exploité leur foi religieuse et leurs rêves pour leurs enfants, ont-ils dit, vendant l'adoption comme un "programme" qui envoie les jeunes pour vivre avec une famille américaine mormone et pour obtenir une bonne éducation avant de retourner à la maison à 18 ans.
Autres promesses: de l'argent, des lettres et des photos régulières des familles adoptives, affirment les familles.
En Amérique, les parents adoptifs se sont fait dire faussement que les enfants étaient abandonnés ou qu'ils avaient des parents qui ne pouvaient pas s'occuper d'eux, disent les procureurs. Maintenant, les parents craignent l'impact du scandale sur leurs enfants et de la possibilité de les perdre - qui, soulignent les procureurs, n'est pas leur plan.
Apprendre que le père biologique de sa fille ne l'a pas abandonnée et qu'au lieu de cela, il a tenté de mettre fin à l'adoption, a été dévastateur", a déclaré une mère adoptive dans le Sud-Ouest.
"Autant nous l'aimons et ne pouvons imaginer la vie sans elle, dit-elle, nous n'aurions jamais pris un enfant d'une famille qui voulait l'élever."
L'examen au Samoa. Les 135 chefs d'accusation dans l'Utah chargent Focus on Children, les propriétaires Scott et Karen Banks et cinq employés, de fraude et de violation d''immigrations. Ceux qui sont États-Unis ont plaidé non coupable.
Déclenchée par des agents de l'immigration méfiants, l'enquête des États-Unis a conduit aux charges de février. Ils visent 37 des 81 adoptions samoanes par l'agence entre 2002 et mi-2005.
Aucune date de procès n'est pas fixée. Les procureurs et les avocats des accusés ont accepté une ordonnance du tribunal restreignant leur déclarations hors cour, et personne ne commente.
Pendant ce temps, l'enquête des Samoa sur Focus on Children se poursuit. Au Ministère de la police et des prisons, des détectives ont interrogé cinq couples qui ont abandonné leurs enfants. Des accusations pourraient être être déposées après qu'un juge aura libéré leurs dossiers d'adoption, a déclaré le commissaire adjoint de police Lio Papalii T. Masepau.
"Ce sur quoi nous concentrons est la fausse déclaration aux parents par les personnes samoanes [qui ont travaillé pour Focus on Children] ici", a-t-il dit.
Deux Samoans nommés dans l'acte d'accusation, Tagaloa Ieti et Julie Tuiletufuga, n'ont pas été amenés aux États-Unis. D'autres Samoans pourraient encore être impliqués.
"S'il ya eu des "mensonges" ou "fausses déclarations" en jeu, alors nous espérons que l'enquête menée par le Ministère de la police et des prisons les révéla et des accusations appropriés seront déposées", a déclaré le procureur général Samoa C. Ming Leung Wai.
Une décision dans une autre affaire liée à Focus on Children - la mort de Heta Nua âgée de 17 mois - est prévue dans les semaines à venir, a déclaré Masinalupe Tusipa Masinalupe, chef de la direction du Ministère de la justice et de l'administration des tribunaux.
Un médecin a témoigné que la jeune fille est morte de malnutrition et de déshydratation après avoir passé plusieurs semaines dans une maison de nourrice à Ululoloa, gérée par l'agence.
La présentation. La mère de Sei, Tupu, a d'abord été approchée en 2002 par son cousin, Sapati, qui a suggéré de placer l'enfant, à l'époque de 2 ans, pour l'adoption. Seulement il n'a jamais désigné cela ainsi.
Sapati a décrit un "programme" qui était pour l'avenir des enfants", a déclaré Isaia, le père de Sei, par l'intermédiaire d'un traducteur. Les enfants auraient une éducation aux États-Unis et reviendraient à 18 ans, leur a dit Sapati.
Les So ont hésité. Sapati est retourné avec Ieti et Dan Wakefield, les recruteurs pour Focus on Children.
Wakefield et Ieti ont apporté "fesoasoani", ou "aide culturelle", incluant des biscuits, des sacs de riz et de boîtes de conserve de poisson. Ce genre de don a plus tard été interdit par le gouvernement samoan car "cela affecte clairement sur la bonne-foi d'une demande", a dit une ordonnance de la cour.
Les hommes ont dit aux So, membres de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, que le programme était affilié à l'église SDJ et qu'une famille aux États-Unis éduqueraient et s'occuperaient de Sei.
"Il croit en l'église des mormons, vous savez", a expliqué un traducteur du raisonnement d'Isaia. "Il connait le genre de personnes [qui sont] dans l'église des mormons, car il est la religion."
La confiance dans l'Église de SDJ, ont déclaré d'autres familles, les ont également attirés au "programme" de Focus on Children.
L'évêque Tovia Matealona - qui est marié à la sœur aînée de Sei, Ama - a dit que les So n'ont jamais remis en question l'intégrité de Wakefield, en sachant qu'il est SDJ. Wakefield, qui a servi une mission des SDJ sur l'île de 1957 à 1958, aurait conduit les familles à croire que Focus on Children était affiliée à l'église.
Matealona a averti les So qu'ils n'auraient plus aucun droit sur Sei. Mais ils "se sont concentrés sur la grande occasion pour leur fille", a-t-il dit par l'intermédiaire d'un traducteur. "Aucun d'entre eux n'ont été à l'outre-mer."
Les dirigeants de l'Église, y compris Matealona, ont mis en garde les villageois au sujet de Focus on Children. "C'est alors que le gouvernement [Samoan] a réalisé que quelque chose n'allait pas",a dit l'évêque.
Le porte-parole de l'Église des SDJ, Scott Trotter a dit que l'Église "n'a jamais eu, ni maintenant, d'affiliation avec le programme de Focus on Children." L'église n'est pas impliquée dans l'enquête, a-t-il ajouté.
"Ce n'est pas vrai." L'Amérique offrirait à Sei, la plus jeune de huit enfants, une vie qu'elle ne verrait jamais voir dans les Samoa, se rappellent les Sei d'avoir pensé.
Isaia mène une modeste vie en faisant pousser le chou, le concombre et le taro, un légume ressemblant à la pomme de terre. Il les vend au marché animé à Apia, où les acheteurs peuvent acheter des noix de coco frais, des bananes sucrées et des papayes juteuses, ou de l'artisanat, tels que des balais et des bijoux de coquillages.
Après avoir accepté d'inscrire Sei, les So se sont rendus au bureau de l'avocat de Focus on Children, Patrick Fepulea'i, à Apia et ils ont rencontré sa secrétaire paralégale, Sharon Crichton.
Ils ont rempli les documents - tous en anglais - y compris une renonciation qui déclarait qu'ils étaient "incapables de bien prendre soin [de Sei] parce que nous sommes à la fois sans emploi" et ne pouvait pas offrir à leurs enfants "les besoins de base indispensables à leur croissance saine et à leur bon développement".
Après la signature des So, Ieti leur a lu le document. Isai a dit qu'il lui a dit: "Ce n'est pas vrai. Je peux soutenir mes enfants."
Pourtant, les So ont continué avec un deuxième cabinet d'avocats, comme requis par la loi samoane, où leurs affidavits ont été assermentés devant un autre avocat.
Parmi les trois cabients que Fepulea'i a utilisé pour cette étape se trouvait Leung Wai Law Firm, où le procureur général samoan, C. Ming Leung Wai, était partenaire. Il est actuellement impliqué dans les enquêtes.
Son cabinet "n'a jamais facturé de frais pour le témoignage de l'assermentation de ces affidavits," a déclaré Wai dans un e-mail.
Fepulea'i a déposé les documents en cour. Mais un an s'est écoulé avant que Wakefield retourne au village de Faleasiu-uta pour Sei.
"Ça n'avait pas de sens." Mike et Kari Nyberg ont rencontré Sei pour la première fois en janvier 2004, dans un hôtel d'Auckland, en Nouvelle-Zélande. L'enfant de 4 ans a pleuré à maintes reprises pour sa mère avant de s'endormir ce soir avec une pièce de monnaie samoane et le collier qu'elle serrait dans sa main.
Le couple de Spanish Fork avait subi plusieurs fausses couches et la mort d'un enfant micronésien nouvellement adopté. Ils étaient ravis d'accueillir la fille qu'ils ont nommée Elleia.
Il n'y a jamais eu de moment de surprise qui a conduit les Nyberg à penser que quelque chose n'allait pas avec l'adoption d'Elleia. Mais alors que leur relation se développait, des informations troublantes ont émergé.
Une fois qu'elle a appris l'anglais, Elleia parlait souvent de sa famille samoane - ses parents, ses frères et sœurs, ce que c'était que de dormir sur le plancher de bois de sa maison.
"Ça n'avait pas de sens", a dit Mike. "On nous avait dit qu'elle était en famille d'accueil pendant une période de temps spécifique."
L'agence leur a découragé de faire un voyage aux Samoa, en leur disant que le cyclone Heta avait endommagé l'île et qu'il y avait une épidémie de rubéole en cours. À la place, les Nyberg ont payé des frais d'escorte pour Elleia pour qu'elle soit ramenée en Nouvelle-Zélande.
"Ils nous dit en fait de ne pas aller et voir la famille de naissance, parce que le gouvernement américain ne veut pas de vous", a dit Mike.
Ça ne s'accordait pas. "Ce qui m'a frappé est, Sommes-nous censés avoir cette petite fille?" a dit Mike. "Si ce qui nous a été dit est [faux], que s'est-il passé de l'autre côté de la barrière aux Samoa?"
Les Nybergs ont prévu un voyage sur l'île.
"Vos droits ... sont rompus." Portant un sarong bleu marine et un chandail bleu clair à manches courtes, Fepulea'i se promène pieds nus autour de son spacieux cabint, au centre-ville d'Apia. Ses fenêtres allant du plafond au plancher font face au bleu sombre de l'océan Pacifique et de grands navires inactifs.
Fepulea'i insiste que les adoptions de Focus on Children respectent les lois d'adoption samone et d'immigration américaine. Certains parents samoans, selon lui, sont simplement en train de saisir ce qu'ils considèrent comme une occasion de reprendre leurs enfants.
"Si les États-Unis [le Bureau du Consulat] à Auckland - si quelque chose n'allait pas avec ces choses - ils n'auraient jamais délivré de visa pour ces enfants pour entrer aux États-Unis", a-t-il dit. "Alors, comment diable pouvez-vous dire que c'est de la contrebande?"
Scott Banks avait contacté Fepulea'i la première fois en 1999, en disant que Focus on Children souhaitait "mettre en place des moyens pour adopter des enfants" de Samoa, a déclaré l'avocat.
Pour répondre à la stricte définition américaine de l'orphelin - un enfant abandonné, ou un enfant laissé avec un parent qui ne peut pas en prendre soin - l'agence a ouvert des maisons nourrice pour séparer les enfants de leurs parents. Les parents les plus pauvres dans les villages ont été abordés.
Fepulea'i a dit avoir dit clairement aux parents de sang qu'une adoption signifierait "vos droits en tant que parent sont rompus." Des parents de naissance ont reconnu avoir compris, a-t-il, et certains ont annulé l'adoption.
"Même à l'étape où le juge était impliqué, les gens ont changé d'avis", a-t-il dit.
Pourtant, a-t-il reconnu, certaines familles ont cru initialement que leurs enfants allaient revenir à 18 ans.
"C'est alors nous avons traités ces gens [les parents] sévèrement:" Non, ces enfants ne vont pas sur des bourses d'étude", a-t-il dit. " 'Vous avez une bonne chose sur laquelle réfléchir, car ça ne va pas se passer de cette façon.' "
Quand ils sont retournés à Wakefield, a dit une famille, il leur a assuré que les enfants reviendraient et leur a dit que les avocats essayaient de leur faire peur.
"C'est la façon dont nous le faisons." Fepulea'i et certains officiels samoans estiment que les "adoptions coutumières" ont causé de la confusion. Les familles samoanes envoient communément les enfants à la famille, sans papier, et la famille adoptive élève l'enfant comme le leur. Mais il est entendu que l'enfant est libre de visiter ses parents de sang ou de revenir à eux.
"Par exemple, si ma soeur est en Nouvelle-Zélande et elle se porte bien, et vient ici et voit que j'ai quatre ou cinq enfants et que ce n'est pas bien", a déclaré Unasa Mesi Galo, ministre de la justice et l'administration des tribunaux et la commission électorale. "Alors, elle va dire, 'Oh, je vais prendre un de ces enfants ou deux.' C'est la façon dont nous le faisons ici. Vous le faites parce que vous voulez le faire, pas question d'argent. Mais cela est une chose nouvelle, maintenant - vous versez de l'argent."
La culture samoane est "difficile à comprendre pour les Américains, qui alimente le zèle pour les adoptions, parce que les Américains estiment que chaque enfant doit avoir l'appartenance à une famille nucléaire clairement définie", a déclaré Jini Roby, un professeur de travail social à l'Université Brigham Young.
Un savant respecté à l'échelle internationale sur l'adoption des politiques, Roby a découvert un phénomène similaire dans les îles Marshall. Sa recherche a contribué à façonner une loi marshallaise imposant, entre autres choses, des conseils complets pour les mères biologiques.
Wakefield, a dit Fepulea'i, était une autre source possible de confusion.
Il a une fois confronté le recruteur, soulignant comment les enfants pourraient bénéficier de l'adoption. "Vous devez insister sur ce fait, au lieu de dire aux gens des mensonges" à propos des enfants qui reviennent, a dit Fepulea'i à Wakefield.
Wakefield a fait valoir qu'il a seulement dit que les jeunes de 18 ans sont des adultes aux Etats-Unis et qu'ils pourraient revenir chez eux. "Il a essentiellement mis son propre point de vue là-dessus, en disant vraiment:" Eh bien, je n'ai pas vraiment dit en ces termes exacts", a déclaré Fepulea'i.
Wakefield, 70 ans, qui vit avec sa sœur à American Fork, a refusé d'être interrogé. Mais Tracy Wilson, qui a servi sa mission de l'Église SDJ aux Samoa avec Wakefield, a dit que son ami lui a donné la même explication.
«S'il [l'enfant adopté] a le passeport et l'argent pour le transport, alors il est seul [responsable et indépendant]", a dit Wilson.
La liste de contrôle de Wakefield, a affirmé Wilson, comprenait la question: "Avez-vous compris que votre enfant pourrait ne plus jamais revenir aux Samoa?" Il nie avoir sollicité les familles et dit que les parents et les autres venaient à lui, a ajouté Wilson.
"Je sais de source sûre qu'il y avait un certain nombre de dirigeants ecclésiastiques qui l'ont approché" à propos de l'adoption, parfois au nom des mères célibataires, a dit Wilson qui fait de fréquents voyages dans le pays.
L'acte d'accusation allègue que Wakefield a reçu de 1750$ à 9250$ pour chaque adoption. Wilson a déclaré que la plupart de l'argent couvrait les dépenses des maisons nourrice, les frais d'avocats et les paiements de véhicules.
"Il n'a rien à montrer", a dit Wilson.
Deux familles se connectent. Par le biais d'un ami avec des connexions aux Samoa, les Nyberg ont été en mesure de localiser les So.
La famille de la fille leur a parlé des promesses faites- et brisées - par Focus on Children: Sei reviendrait quand elle aurait 18 ans. Ils recevraient de l'argent chaque mois des Nyberg. Ils recevraient des photographies et une communication régulière.
"Ces choses n'ont jamais eu lieu parce que nous ne savions pas qu'on leur avait de cela", a dit Mike.
Les So ont laissé les Nyberg décider de l'avenir de la jeune fille. Après avoir lutté avec la décision déchirante, les Nyberg ont laissé Elleia avec ses parents et sont rentrés sans elle.
"Notre famille aime Elleia de tout notre cœur et faire ce qui est le mieux pour l'enfant n'est pas toujours facile", a dit Mike, les yeux remplis de larmes.
Après que Sei ait vécu aux Samoa pour sept mois, ses parents ont contacté les Nyberg, en disant qu'ils voulaient qu'elle retourne en Amérique. Si ses parents comprenaient pleinement l'adoption maintenant, ont pensé les Nyberg, ils aimeraient la ravoir.
Sei devenue à nouveau Elleia. Neuf mois plus tard, cependant, le mariage des Nyberg était en difficulté, et ils ont suggéré qu'elle pourrait être adoptée par l'une des sœurs de Mike.
Les So ont décidé qu'il serait mieux de ramener leur fille pour de bon. Les Nyberg l'ont retournée aux Samoa en février.
"Nous savons qu'elle est avec sa famille qui l'aime", a dit Mike. "Et il semblerait qu'ils sont pauvres, mais ils sont seulement pauvres financièrement. Ils sont des plus beaux, des plus nobles des gens que j'ai jamais rencontrés, et je n'ai pas d'hésitation à dire que c'est une bonne place pour elle - avec ses parents qui l'aiment."
Lorsque Mike a appelé il y a deux semaines pour vérifier, Isaia a répondu au téléphone. En voyant son nom sur l'identification de l'appelant, Isaia a répondu: "Mike! I love you!"
Parce que les enfants et les opérateurs n'ont pas encore passé en jugement, Mike a dit qu'il n'est pas prêt à tirer de conclusions sur l'agence.
"Si l'agence d'adoption n'est pas reconnue coupable, les familles adoptives aux États-Unis n'ont pas à s'inquiéter", a-t-il dit. "Mais si les adoptions sont jugées illégales, il y aura des décisions difficiles à prendre pour toutes les parties concernées."
lrosetta@sltrib.com
Un père confiant donne son enfant
Traduit de l'article de Lisa Rosetta, Trusting dad give kids away, paru en juin 2007, mis à jour le 7 janvier 2009, dans The Salt Lake Tribune.
Les fils de Fa'anunu Faiupu encerclent la maison familiale sous une chaude pluie torrentielle, tenant le creux de leurs mains au-dessous de l'avant-toit pour recueillir l'eau dans leurs paumes. Ensuite, ils partent comme une flèche sur le sentier rocheux, disparaissant derrière une épaisse cocoteraie.
Fa'anunu, père de 13 enfants, il regarde avec des yeux vides sa porte d'avant. Il est absorbé non pas par des pensées des garçons qui galopent, mais par celles des trois enfants, qu'il espère, un jour, reviendront d'Amérique.
Une petite fille a été la première à partir, placée pour l'adoption avec l'agence d'adoption Focus on Children basée à Utah. Un an plus tard, Fa'anunu âgé de 8 ans et sa sœur Motumotu 5 ans, ont également été placés sur la liste d'adoption et ont commencé à rester quatre jours par semaine à la maison nourrice de l'agence.
La maison de nourrice, propore, jaune et brun dans le style ranch est sur la même route où d'Ululoloa où le Premier ministre des Samoa et plusieurs membres de son cabinet vivent. Elle était utilisée pour répondre à la définition étroite des États-Unis en matière d'immigration d'un orphelin: un enfant laissé avec un parent qui ne peut pas en prendre soin ou qui est abandonné.
Les jeunes enfants de Fa'anunu et de Motumotu y vivaient en 2005, lorsque la mort de Heta Nua âgée de 17 mois a provoqué sa fermeture et déclenché la première de plusieurs enquêtes sur l'agence.
Sans un au revoir. Comme d'autres familles samoanes, Fa'anunu et son épouse Tafiau, disent qu'ils ont d'abord été approchés par un homme du nom de Sapati qui leur ont présenté l'adoption comme un programme d'éducation.
Le paralégal de l'avocat de l'agence a expliqué qu'ils ne reverraient pas leurs enfants, a dit Fa'anunu. Il a dit qu'il comprenait son explication, mais a mis confiance en Dan Wakefield, un employé de Focus on Children et un membre de l'Église des SDJ.
Un portrait du président des SDJ, Gordon B. Hinckley, d'après lequel l'un des petits-fils du couple est nommé, est accroché, drapé avec des perles dans la maison familiale.
Tout d'abord, ils ont placé un bébé fille entre les mains de Wakefield, en lui disant qu'ils voulaient rencontrer sa famille adoptive et lui dire au revoir. Mais il l'a emmenée directement au couple américain qui est parti avec elle.
Un an plus tard, les Faiupu n'avaient pas reçu de photographie ou de lettre à son sujet et ont dit à Wakefield qu'ils n'abandonneraient pas les deux autres enfants. Ce même jour, a dit Fa'anunu, on leur a finalement donné une photo.
Wakefield a présenté ses excuses et a imploré la famille de continuer. Ils l'ont fait, en envoyant Fa'anunu et Motumotu à la maison nourrice à l'Ululoloa, alors dirigée par Tagaloa Ieti et son épouse. Leur garçon de 8 ans a dit qu'il était parfois laissé en charge des enfants de la maison.
Après la fermeture de la maison nourrice, les enfants Faiupu ont été transférés à une autre, à Letogo, avant d'être envoyés aux États-Unis.
L'espoir d'un père. L'aîné Fa'anunu a dit que son fils a accepté de s'occuper de Motumotu, adopté avec lui, et le bébé Faafetaitasileuluaimisiona, adopté dans une autre famille de l'Utah.
L'aîné Fa'anunu a dit que son fils a promis de revenir un jour à l'île avec ses sœurs, pour réunir la famille. Un traducteur a expliqué pour les parents: "C'est quelque chose comme une mission."
Autres articles:
Supporters speak: 'They gave me the most amazing gift' (The Salt Lake Tribune, juin 2007).
Samoa probe adoption terms (Radio New Zeland, 23 mars 2007. Pour version traduite, voir le blog du 24 sept 2008).
Fact Sheet on Focus On Children Adoption Fraud Case (US Department of State, 1 mars 2007).
Chaque mois de novembre, une famille dans le village samoan de Faleasiu se souvient de l'anniversaire du petit Posi Iva, le petit garçon de six ans qui leur a été enlevé et vendu à une famille américaine qui n'était pas au courant.
Ils ne sont pas seuls dans leur chagrin.
Au moins 37 enfants des Samoa auraient été vendus aux Américains dans une escroquerie d'adoption qui provoqué de la douleur dans les deux pays.
"Nous voulons vraiment voir Posi, mon petit-fils me manque", explique Fatu Fuiono de 71 ans, qui s'occupe de ses petits-enfants pendant que leurs parents travaillent à leur ferme.
En regardant les alentours clairsemés, je ne peux imaginer que l'anniversaire de Posi soit célébré somptueusement.
Posi est seulement un enfant enlevé de familles pauvres samoanes et légalement adopté par les familles des États-Unis, qui ont payé jusqu'à 13000$US (21500$NZ) à l'agence Focus on children maintenant défunte.
Les couples qui ont pris plus de deux enfants ont bénéficié d'un rabais de groupe, et payé seulement 10 000$US(16500$NZ) pour chaque enfant.
Les enfants, des nouveau-nés aux adolescents, ont été pris dans la prétendue escroquerie.
Les autorités aux États-Unis ont inculpé sept personnes associées à Focus on Children des accusation de fraudes reliées à 37 des adoptions entre mars 2002 et juin 2005.
Les accusés pourraient faire face à 80 ans de prison et des amendes allant jusqu'à 2.25 millions de dollars $US(3.7 millions de dollars $NZ) s'ils sont reconnus coupables.
Ils font également face à des accusations incluant l'introduction clandestine d'étrangers, la fraude de visa et le complot en vue de commettre le blanchiment d'argent.
Mais les sanctions les plus sévères du monde ne vont pas ramener Posi à la famille biologique.
Il a été légalement adopté, à la fois selon les lois samoanes et américaines, et la famille devra mener une bataille pour la garde aux États-Unis s'ils veulent ramener le garçon, et ils n'ont pas l'argent.
Les personnes associées au scandale de l'adoption sont accusées d'avoir menti aux familles samoanes en difficulté, en leur disant que leurs enfants rentreraient à la maison et leur enverraient des dons une fois qu'ils seraient rendus aux États-Unis.
L'année dernière, il y avait eu une vague d'intérêt sur ce cas, lorsque le Bureau des procureurs des États-Unis a pris des mesures, mais rien depuis, et Fuiono croit que les gens ont oublié Posi.
"Dan Wakefield était comme un ami qui venait ici chaque semaine", dit Fuiono.
"Il venait avec un sac de riz, des nouilles. C'est pourquoi je l'aimais. Si je le voyais maintenant, je lui demanderais pourquoi il nous a menti."
Wakefield était le chef de Focus on Children, et l'un de ceux qui font face à la procédure criminelle aux États-Unis.
Depuis que Posi est parti, sa famille a tenté de prendre contact, mais une lettre envoyée l'année dernière est restée sans réponse.
Tout ce qu'ils ont sont quelques informations et des photos qui leur ont été envoyées par la famille adoptive à Utah, qui ont changé le nom de Posi à celui de Michael Ulisese McKrola.
L'histoire de Posi, et des dizaines comme lui, remonte à 2002 lorsque Focus on Children a monté les opérations aux Samoa.
L'agence allait dans les marchés et se liait d'amitié avec les familles, en leur accordant des dons de riz et de taro, avant d'aborder lentement le sujet des adoptions.
Au cœur de la question soulevée est le terme "adoption" et ce que cela signifie aux Samoa.
Le pays a une forme d'adoption coutumière, où les familles pauvres laissent les enfants avec des amis ou des parents jusqu'à ce que leur situation s'améliore ou que les enfants deviennent des adultes.
Ce type d'adoption aide les familles en difficulté car tandis que les enfants peuvent être un fardeau financier, les adultes assurent un rôle vital en aidant à répartir la charge de travail.
Fuiono dit que bien que sa famille soit pauvre, leurs enfants sont bien traités et ils n'auraient jamais laissé Posi quitter s'ils avaient su qu'il s'en allait pour toujours.
Les personnes impliquées dans le scandale samoan croient que les parents des États-Unis ne sont rien d'autre que des victimes innocentes aussi.
"Nous avons des victimes de tous les côtés de la transaction de l'adoption", a dit le procureur des États-Unis Brett Tolman, l'année dernière.
"Elle menace l'intégrité du système d'adoption et d'immigration. Vous ne pouvez pas tromper, prendre des enfants et les vendre."
"(Les familles samoanes) croyaient qu'ils recevraient des lettres, des photos et, dans certains cas, des visites de leurs enfants jusqu'à ce qu'ils atteignent l'âge de 18 ans et qu'ils seraient ensuite retournés aux Samoa avec une éducation et le moyen de s'occuper de leurs parents de naissance", a-t-il dit dans une déclaration.
Toutefois, une seule enfant, Sei So âgée de 8 ans, a été renvoyée aux Samoa jusqu'à présent.
Il ne fait aucun doute que sa famille est pauvre, mais Sei semble heureuse.
Je lui demande par l'intermédiaire d'un interprète si elle est heureuse d'être à la maison, et elle hoche sa tête vigoureusement.
"J'aime l'école aux Samoa, et aussi le temps, pas comme là-bas où il fait très froid", dit-elle.
Mais la petite fille regarde par terre et broie ses mains en essayant d'expliquer que sa famille américaine lui manque encore.
"J'aimais mes nouveaux parents. J'aimais les jouets et les chocolats", dit-elle.
Les parents adoptifs de Sei ont été dévastés quand ils ont appris que ses parents ne l'avaient pas abandonnée comme on leur avait dit, signalait le journal Salt Lake Tribune.
"Autant que nous l'aimons et ne pouvons imaginer la vie sans elle, nous n'aurions jamais pris un enfant d'une famille qui voulait l'élever", a dit la mère adoptive Kari Nyberg.
Après avoir pris connaissance de la situation, les Nybergs ont renvoyé la jeune fille aux Samoa.
Cependant, sept mois plus tard, Sei a été renvoyée aux États-Unis.
Les Nybergs étaient heureux de la reprendre, mais seulement si sa famille biologique comprenait pleinement les implications.
Mais seulement neuf mois plus tard, le mariage des Nybergs était en difficulté et il a été décidé que Sei devrait retourner aux Samoa pour de bon.
Mais un enfant ne peut pas être retourné comme un cadeau de Noël qui n'est pas voulu.
Les autorités disent que la petite fille est presque certainement encore légalement l'enfant des Américains, et son nom n'est probablement même plus Sei puisqu'il a été changé par la famille américaine en Elleia.
Vivre de nouveau avec sa famille biologique ne fait pas de la petite fille légalement un membre de la famille So.
Il n'est même pas certain si elle est une citoyenne des États-Unis ou des Samoa.
Pour effectuer les adoptions, Focus on Children devait passer des garanties selon les lois samoanes visant à assurer que les gens qui abandonnent leurs enfants soient conscients des conséquences.
L'avocat local Patrick Fepulea'i, maintient que les familles savaient ce qu'elles faisaient, et les personnes confrontées à la prison aux États-Unis sont des boucs émissaires.
Il dit que les familles qui ont abandonné leurs enfants ont eu les explications sur la situation par deux ensembles d'avocats et un juge.
"Comment pouvaient-ils ne pas savoir? Le système était en place. On leur avait dit en des termes clairs," dit Fepulea'i.
"Apparemment, ils (les enquêteurs des États-Unis) pensaient que l'affaire d'adoption en entier ici était un simulacre, ce qui est très insultant", dit-il.
"S'ils (les familles samoanes) ont choisi d'ignorer la réalité, c'est de leur faute", dit-il.
Fepulea'i dit que depuis que l'adoption a commencé, seulement un petit nombre de familles se sont plaint plus tard à ce sujet, en dépit d'une enquête menée par le gouvernement des États-Unis.
Avant que les enfants puissent être adoptés, ils ont été enlevés des familles samoanes et gardées dans une "maison de nonou", où ils étaient sous la supervision du personnel de Focus on Children.
Il y a eu des allégations que les enfants à la maison ont été maltraités.
Une petite fille, Heta Sioka, a quitté la maison au bord d'inanition après que sa famille samoane ait demandé à la voir et elle est morte plus tard d'une grave malnutrition à l'hôpital.
Pour tous les éléments de preuve que quelques employés de Focus on Children auraient trompé les parents, le gouvernement samoan a toujours refusé de permettre aux autorités américaines de ramener aux États-Unis les deux suspects des Samoa.
Une enquête policière est en cours aux Samoa et les officiers disent qu'il est toujours possible que des accusations soient portées.
Le ministre de la justice Onasa Mesi dit qu'il n'a jamais pensé renvoyer les deux fugitifs vivant dans son pays, Julie Tuiletufuga et Tagaloa Ieti, qui ont été nommés dans les actes d'accusation aux États-Unis.
"Les Samoa ont un gouvernement souverain. Nous n'acceptons pas d'être forcés par l'Amérique d'amener nos gens là-bas. Il n'y a pas eu de poursuites criminelles ici. L'Amérique n'a pas le droit de prendre n'importe qui", dit-il.
Autres histoires impliquant l'agence Focus on Children dans les adoptions samoanes:
Tot meurt après un séjour à la maison de nourrice
Traduit de l'article de Lisa Rosetta, Tot dies after stay at nanny house paru en 2007 dans The Salk Lake Tribune, mis à jour le 7 janvier 2009.
Sioka et Avea Nua avaient du mal à élever six enfants quand ils ont été approchés par les emplyés de Focus on Children, Dan Wakefield et Tagaloa Ieti.
Les Nuas disent que les hommes les ont visité jour après jour pour leur promouvoir un programme qui permettrait d'éduquer les enfants aux États-Unis et de les retourner à 18 ans. Désirant un bon avenir pour leur petite Heta, et croyant qu'elle serait prise en charge par une famille qui partageait leur foi mormone, les Nua ont finalement accepté.
"Ils ont renoncé à l'enfant parce qu'ils pensaient que le programme était vrai," a dit un traducteur de leur raisonnement.
Quelques mois plus tard, la mort de la jeune fille a suscité a provoqué Samoa de la première enquête des Samoa sur l'agence.
"Ils essayaient juste de la faire fuir"Un avocat de Focus on Children avocat et un deuxième avocat ont averti le couple qu'ils ne pourraient pas ravoir les enfants. Mais Wakefield et Ieti les ont réassurés: "ce n'est pas vrai, ils essaient simplement des les tenir à l'écart du travail administraif", a dit le traducteur.
Wakefield et Ieti Heta ont emmené Heta à la maison de nourrice à Ululoloa, où elle est restée de temps en temps pendant plusieurs mois. Lorsque Wakefield était là, le couple a dit, Heta et sa fratrie (trois) qui ont été envoyés avec elle étaient bien traités. Mais en son absence, le Nuas dit, les enfants vont jours sans baignade et ont parfois été battus à coups de balais pour demander de la nourriture.
Les Nuas sont allés à la maison de nourrice en 2005 pour vérifier Heta après plusieurs semaines pendant lesquelles ils ne l'avaient pas vue. Ils ont trouvé la petite avec un os de dinde dans la bouche et "ont réalisé que Heta était gravement malade", a dit le traducteur.
Après l'avoir traitée avec des remèdes maisons, le couple l'a emmenée à l'hôpital à Apia, où elle est morte de malnutrition, de déshydratation et d'un virus qu'elle a contracté à la suite d'une mauvaise hygiène.
Le Ministère de la police et des prisons a conclu son enquête sur la mort de Heta en novembre, et une décision d'un juge samoan chargé de l'affaire est attendue prochainement.
Aux yeux du soleil. Les Nua ont enterré Heta, nommée d'après un cyclone féroce qui a frappé les Samoa autour du jour de l'an 2004, sous les rochers de la lave noire juste à côté de leur maison. Des gerberas rouges, jaunes et orange, appelés "mataolela" en samoan, ou "les yeux du soleil", entourent la place. Lors d'une récente journée ensoleillée, un petit short jaune et un T-shirt "Teletubbies" assorti ont été placés sur la tombe sans nom pour sécher. Un des jeunes fils des Nua les a portés dans la paroisse voisine des SDJ ce dimanche.
lrosetta@sltrib.com
Les rêves des parents dans deux mondes, bouleversés par le scandale
Traduit de l'article de Lisa Rosetta, Dreams of parents in two worlds shattered by scandal, paru en juin 2007 dans The Salt Lake City, mis à jour le 7 janvier 2009.
FALEASIU-UTA VILLAGE, Samoa - Assis les jambes croisées sur le plancher de bois de leur cabane en plein air, Tupu et Isaia So whip fouettent leurs chemises sur leur dos pour disperser un essaim de moustiques et de mouches.
Sous le toit de chaume de canne à sucre, il y a un banc, une petite télévision de 5 pouces et un grand coffre plâtré avec des logos de Spam. Des sacs à main et des sacs à dos pendillent sur les clous, une cravate rouge cerise est nouée autour d'un poste de soutien.
Leur fille de sept ans, Sei, revient de jouer de la forêt tropicale sans chemise et pieds nus, les cheveux tirés en tresses. Elle fait plouf sur les genoux de sa mère, en balayant la pièce étouffante de ses yeux brun foncé.
Ce mode de vie, "Fa'a Samoa," n'est pas le seul que Sei connait. Loin de l'autre côté de l'océan Pacifique, dans la ville de Spanish Fork, à Utah, il y a une autre famille qui l'a appelé déjà leur fille.
Sei - ou Elleia comme Mike et Kari Nyberg l'ont nommée - a eu de nombreuses premières avec sa famille américaine. Une première chute de neige de l'hiver; une visite du Père Noël. Leçons de danse, fêtes d'anniversaire et des cornets de crème glacée.
Aujourd'hui, les So et les Nyberg sont proches, disent les deux familles mormones, mais leur lien est né d'une tromperie.
Ils sont au cœur d'une prétendue escroquerie d'adoption qui pratiquement fermé l'adoption internationale aux Samoa, a déclenché un acte d'accusation de fraude fédérale importante de l'Utah et a brisé les cœurs des parents biologiques desespérés et des parents adoptifs stupéfaits dans deux pays.
Les familles samoanes accusent l'agence d'adoption Focus on Children basé à Utah, de les avoir amené à abandonner leurs enfants pour des adoptions permanentes par la ruse. Des tactiques similaires ont été décrites dans des interviews avec six familles samoanes, tous sauf un sont des membres de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours.
Les recruteurs ont exploité leur foi religieuse et leurs rêves pour leurs enfants, ont-ils dit, vendant l'adoption comme un "programme" qui envoie les jeunes pour vivre avec une famille américaine mormone et pour obtenir une bonne éducation avant de retourner à la maison à 18 ans.
Autres promesses: de l'argent, des lettres et des photos régulières des familles adoptives, affirment les familles.
En Amérique, les parents adoptifs se sont fait dire faussement que les enfants étaient abandonnés ou qu'ils avaient des parents qui ne pouvaient pas s'occuper d'eux, disent les procureurs. Maintenant, les parents craignent l'impact du scandale sur leurs enfants et de la possibilité de les perdre - qui, soulignent les procureurs, n'est pas leur plan.
Apprendre que le père biologique de sa fille ne l'a pas abandonnée et qu'au lieu de cela, il a tenté de mettre fin à l'adoption, a été dévastateur", a déclaré une mère adoptive dans le Sud-Ouest.
"Autant nous l'aimons et ne pouvons imaginer la vie sans elle, dit-elle, nous n'aurions jamais pris un enfant d'une famille qui voulait l'élever."
L'examen au Samoa. Les 135 chefs d'accusation dans l'Utah chargent Focus on Children, les propriétaires Scott et Karen Banks et cinq employés, de fraude et de violation d''immigrations. Ceux qui sont États-Unis ont plaidé non coupable.
Déclenchée par des agents de l'immigration méfiants, l'enquête des États-Unis a conduit aux charges de février. Ils visent 37 des 81 adoptions samoanes par l'agence entre 2002 et mi-2005.
Aucune date de procès n'est pas fixée. Les procureurs et les avocats des accusés ont accepté une ordonnance du tribunal restreignant leur déclarations hors cour, et personne ne commente.
Pendant ce temps, l'enquête des Samoa sur Focus on Children se poursuit. Au Ministère de la police et des prisons, des détectives ont interrogé cinq couples qui ont abandonné leurs enfants. Des accusations pourraient être être déposées après qu'un juge aura libéré leurs dossiers d'adoption, a déclaré le commissaire adjoint de police Lio Papalii T. Masepau.
"Ce sur quoi nous concentrons est la fausse déclaration aux parents par les personnes samoanes [qui ont travaillé pour Focus on Children] ici", a-t-il dit.
Deux Samoans nommés dans l'acte d'accusation, Tagaloa Ieti et Julie Tuiletufuga, n'ont pas été amenés aux États-Unis. D'autres Samoans pourraient encore être impliqués.
"S'il ya eu des "mensonges" ou "fausses déclarations" en jeu, alors nous espérons que l'enquête menée par le Ministère de la police et des prisons les révéla et des accusations appropriés seront déposées", a déclaré le procureur général Samoa C. Ming Leung Wai.
Une décision dans une autre affaire liée à Focus on Children - la mort de Heta Nua âgée de 17 mois - est prévue dans les semaines à venir, a déclaré Masinalupe Tusipa Masinalupe, chef de la direction du Ministère de la justice et de l'administration des tribunaux.
Un médecin a témoigné que la jeune fille est morte de malnutrition et de déshydratation après avoir passé plusieurs semaines dans une maison de nourrice à Ululoloa, gérée par l'agence.
La présentation. La mère de Sei, Tupu, a d'abord été approchée en 2002 par son cousin, Sapati, qui a suggéré de placer l'enfant, à l'époque de 2 ans, pour l'adoption. Seulement il n'a jamais désigné cela ainsi.
Sapati a décrit un "programme" qui était pour l'avenir des enfants", a déclaré Isaia, le père de Sei, par l'intermédiaire d'un traducteur. Les enfants auraient une éducation aux États-Unis et reviendraient à 18 ans, leur a dit Sapati.
Les So ont hésité. Sapati est retourné avec Ieti et Dan Wakefield, les recruteurs pour Focus on Children.
Wakefield et Ieti ont apporté "fesoasoani", ou "aide culturelle", incluant des biscuits, des sacs de riz et de boîtes de conserve de poisson. Ce genre de don a plus tard été interdit par le gouvernement samoan car "cela affecte clairement sur la bonne-foi d'une demande", a dit une ordonnance de la cour.
Les hommes ont dit aux So, membres de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, que le programme était affilié à l'église SDJ et qu'une famille aux États-Unis éduqueraient et s'occuperaient de Sei.
"Il croit en l'église des mormons, vous savez", a expliqué un traducteur du raisonnement d'Isaia. "Il connait le genre de personnes [qui sont] dans l'église des mormons, car il est la religion."
La confiance dans l'Église de SDJ, ont déclaré d'autres familles, les ont également attirés au "programme" de Focus on Children.
L'évêque Tovia Matealona - qui est marié à la sœur aînée de Sei, Ama - a dit que les So n'ont jamais remis en question l'intégrité de Wakefield, en sachant qu'il est SDJ. Wakefield, qui a servi une mission des SDJ sur l'île de 1957 à 1958, aurait conduit les familles à croire que Focus on Children était affiliée à l'église.
Matealona a averti les So qu'ils n'auraient plus aucun droit sur Sei. Mais ils "se sont concentrés sur la grande occasion pour leur fille", a-t-il dit par l'intermédiaire d'un traducteur. "Aucun d'entre eux n'ont été à l'outre-mer."
Les dirigeants de l'Église, y compris Matealona, ont mis en garde les villageois au sujet de Focus on Children. "C'est alors que le gouvernement [Samoan] a réalisé que quelque chose n'allait pas",a dit l'évêque.
Le porte-parole de l'Église des SDJ, Scott Trotter a dit que l'Église "n'a jamais eu, ni maintenant, d'affiliation avec le programme de Focus on Children." L'église n'est pas impliquée dans l'enquête, a-t-il ajouté.
"Ce n'est pas vrai." L'Amérique offrirait à Sei, la plus jeune de huit enfants, une vie qu'elle ne verrait jamais voir dans les Samoa, se rappellent les Sei d'avoir pensé.
Isaia mène une modeste vie en faisant pousser le chou, le concombre et le taro, un légume ressemblant à la pomme de terre. Il les vend au marché animé à Apia, où les acheteurs peuvent acheter des noix de coco frais, des bananes sucrées et des papayes juteuses, ou de l'artisanat, tels que des balais et des bijoux de coquillages.
Après avoir accepté d'inscrire Sei, les So se sont rendus au bureau de l'avocat de Focus on Children, Patrick Fepulea'i, à Apia et ils ont rencontré sa secrétaire paralégale, Sharon Crichton.
Ils ont rempli les documents - tous en anglais - y compris une renonciation qui déclarait qu'ils étaient "incapables de bien prendre soin [de Sei] parce que nous sommes à la fois sans emploi" et ne pouvait pas offrir à leurs enfants "les besoins de base indispensables à leur croissance saine et à leur bon développement".
Après la signature des So, Ieti leur a lu le document. Isai a dit qu'il lui a dit: "Ce n'est pas vrai. Je peux soutenir mes enfants."
Pourtant, les So ont continué avec un deuxième cabinet d'avocats, comme requis par la loi samoane, où leurs affidavits ont été assermentés devant un autre avocat.
Parmi les trois cabients que Fepulea'i a utilisé pour cette étape se trouvait Leung Wai Law Firm, où le procureur général samoan, C. Ming Leung Wai, était partenaire. Il est actuellement impliqué dans les enquêtes.
Son cabinet "n'a jamais facturé de frais pour le témoignage de l'assermentation de ces affidavits," a déclaré Wai dans un e-mail.
Fepulea'i a déposé les documents en cour. Mais un an s'est écoulé avant que Wakefield retourne au village de Faleasiu-uta pour Sei.
"Ça n'avait pas de sens." Mike et Kari Nyberg ont rencontré Sei pour la première fois en janvier 2004, dans un hôtel d'Auckland, en Nouvelle-Zélande. L'enfant de 4 ans a pleuré à maintes reprises pour sa mère avant de s'endormir ce soir avec une pièce de monnaie samoane et le collier qu'elle serrait dans sa main.
Le couple de Spanish Fork avait subi plusieurs fausses couches et la mort d'un enfant micronésien nouvellement adopté. Ils étaient ravis d'accueillir la fille qu'ils ont nommée Elleia.
Il n'y a jamais eu de moment de surprise qui a conduit les Nyberg à penser que quelque chose n'allait pas avec l'adoption d'Elleia. Mais alors que leur relation se développait, des informations troublantes ont émergé.
Une fois qu'elle a appris l'anglais, Elleia parlait souvent de sa famille samoane - ses parents, ses frères et sœurs, ce que c'était que de dormir sur le plancher de bois de sa maison.
"Ça n'avait pas de sens", a dit Mike. "On nous avait dit qu'elle était en famille d'accueil pendant une période de temps spécifique."
L'agence leur a découragé de faire un voyage aux Samoa, en leur disant que le cyclone Heta avait endommagé l'île et qu'il y avait une épidémie de rubéole en cours. À la place, les Nyberg ont payé des frais d'escorte pour Elleia pour qu'elle soit ramenée en Nouvelle-Zélande.
"Ils nous dit en fait de ne pas aller et voir la famille de naissance, parce que le gouvernement américain ne veut pas de vous", a dit Mike.
Ça ne s'accordait pas. "Ce qui m'a frappé est, Sommes-nous censés avoir cette petite fille?" a dit Mike. "Si ce qui nous a été dit est [faux], que s'est-il passé de l'autre côté de la barrière aux Samoa?"
Les Nybergs ont prévu un voyage sur l'île.
"Vos droits ... sont rompus." Portant un sarong bleu marine et un chandail bleu clair à manches courtes, Fepulea'i se promène pieds nus autour de son spacieux cabint, au centre-ville d'Apia. Ses fenêtres allant du plafond au plancher font face au bleu sombre de l'océan Pacifique et de grands navires inactifs.
Fepulea'i insiste que les adoptions de Focus on Children respectent les lois d'adoption samone et d'immigration américaine. Certains parents samoans, selon lui, sont simplement en train de saisir ce qu'ils considèrent comme une occasion de reprendre leurs enfants.
"Si les États-Unis [le Bureau du Consulat] à Auckland - si quelque chose n'allait pas avec ces choses - ils n'auraient jamais délivré de visa pour ces enfants pour entrer aux États-Unis", a-t-il dit. "Alors, comment diable pouvez-vous dire que c'est de la contrebande?"
Scott Banks avait contacté Fepulea'i la première fois en 1999, en disant que Focus on Children souhaitait "mettre en place des moyens pour adopter des enfants" de Samoa, a déclaré l'avocat.
Pour répondre à la stricte définition américaine de l'orphelin - un enfant abandonné, ou un enfant laissé avec un parent qui ne peut pas en prendre soin - l'agence a ouvert des maisons nourrice pour séparer les enfants de leurs parents. Les parents les plus pauvres dans les villages ont été abordés.
Fepulea'i a dit avoir dit clairement aux parents de sang qu'une adoption signifierait "vos droits en tant que parent sont rompus." Des parents de naissance ont reconnu avoir compris, a-t-il, et certains ont annulé l'adoption.
"Même à l'étape où le juge était impliqué, les gens ont changé d'avis", a-t-il dit.
Pourtant, a-t-il reconnu, certaines familles ont cru initialement que leurs enfants allaient revenir à 18 ans.
"C'est alors nous avons traités ces gens [les parents] sévèrement:" Non, ces enfants ne vont pas sur des bourses d'étude", a-t-il dit. " 'Vous avez une bonne chose sur laquelle réfléchir, car ça ne va pas se passer de cette façon.' "
Quand ils sont retournés à Wakefield, a dit une famille, il leur a assuré que les enfants reviendraient et leur a dit que les avocats essayaient de leur faire peur.
"C'est la façon dont nous le faisons." Fepulea'i et certains officiels samoans estiment que les "adoptions coutumières" ont causé de la confusion. Les familles samoanes envoient communément les enfants à la famille, sans papier, et la famille adoptive élève l'enfant comme le leur. Mais il est entendu que l'enfant est libre de visiter ses parents de sang ou de revenir à eux.
"Par exemple, si ma soeur est en Nouvelle-Zélande et elle se porte bien, et vient ici et voit que j'ai quatre ou cinq enfants et que ce n'est pas bien", a déclaré Unasa Mesi Galo, ministre de la justice et l'administration des tribunaux et la commission électorale. "Alors, elle va dire, 'Oh, je vais prendre un de ces enfants ou deux.' C'est la façon dont nous le faisons ici. Vous le faites parce que vous voulez le faire, pas question d'argent. Mais cela est une chose nouvelle, maintenant - vous versez de l'argent."
La culture samoane est "difficile à comprendre pour les Américains, qui alimente le zèle pour les adoptions, parce que les Américains estiment que chaque enfant doit avoir l'appartenance à une famille nucléaire clairement définie", a déclaré Jini Roby, un professeur de travail social à l'Université Brigham Young.
Un savant respecté à l'échelle internationale sur l'adoption des politiques, Roby a découvert un phénomène similaire dans les îles Marshall. Sa recherche a contribué à façonner une loi marshallaise imposant, entre autres choses, des conseils complets pour les mères biologiques.
Wakefield, a dit Fepulea'i, était une autre source possible de confusion.
Il a une fois confronté le recruteur, soulignant comment les enfants pourraient bénéficier de l'adoption. "Vous devez insister sur ce fait, au lieu de dire aux gens des mensonges" à propos des enfants qui reviennent, a dit Fepulea'i à Wakefield.
Wakefield a fait valoir qu'il a seulement dit que les jeunes de 18 ans sont des adultes aux Etats-Unis et qu'ils pourraient revenir chez eux. "Il a essentiellement mis son propre point de vue là-dessus, en disant vraiment:" Eh bien, je n'ai pas vraiment dit en ces termes exacts", a déclaré Fepulea'i.
Wakefield, 70 ans, qui vit avec sa sœur à American Fork, a refusé d'être interrogé. Mais Tracy Wilson, qui a servi sa mission de l'Église SDJ aux Samoa avec Wakefield, a dit que son ami lui a donné la même explication.
«S'il [l'enfant adopté] a le passeport et l'argent pour le transport, alors il est seul [responsable et indépendant]", a dit Wilson.
La liste de contrôle de Wakefield, a affirmé Wilson, comprenait la question: "Avez-vous compris que votre enfant pourrait ne plus jamais revenir aux Samoa?" Il nie avoir sollicité les familles et dit que les parents et les autres venaient à lui, a ajouté Wilson.
"Je sais de source sûre qu'il y avait un certain nombre de dirigeants ecclésiastiques qui l'ont approché" à propos de l'adoption, parfois au nom des mères célibataires, a dit Wilson qui fait de fréquents voyages dans le pays.
L'acte d'accusation allègue que Wakefield a reçu de 1750$ à 9250$ pour chaque adoption. Wilson a déclaré que la plupart de l'argent couvrait les dépenses des maisons nourrice, les frais d'avocats et les paiements de véhicules.
"Il n'a rien à montrer", a dit Wilson.
Deux familles se connectent. Par le biais d'un ami avec des connexions aux Samoa, les Nyberg ont été en mesure de localiser les So.
La famille de la fille leur a parlé des promesses faites- et brisées - par Focus on Children: Sei reviendrait quand elle aurait 18 ans. Ils recevraient de l'argent chaque mois des Nyberg. Ils recevraient des photographies et une communication régulière.
"Ces choses n'ont jamais eu lieu parce que nous ne savions pas qu'on leur avait de cela", a dit Mike.
Les So ont laissé les Nyberg décider de l'avenir de la jeune fille. Après avoir lutté avec la décision déchirante, les Nyberg ont laissé Elleia avec ses parents et sont rentrés sans elle.
"Notre famille aime Elleia de tout notre cœur et faire ce qui est le mieux pour l'enfant n'est pas toujours facile", a dit Mike, les yeux remplis de larmes.
Après que Sei ait vécu aux Samoa pour sept mois, ses parents ont contacté les Nyberg, en disant qu'ils voulaient qu'elle retourne en Amérique. Si ses parents comprenaient pleinement l'adoption maintenant, ont pensé les Nyberg, ils aimeraient la ravoir.
Sei devenue à nouveau Elleia. Neuf mois plus tard, cependant, le mariage des Nyberg était en difficulté, et ils ont suggéré qu'elle pourrait être adoptée par l'une des sœurs de Mike.
Les So ont décidé qu'il serait mieux de ramener leur fille pour de bon. Les Nyberg l'ont retournée aux Samoa en février.
"Nous savons qu'elle est avec sa famille qui l'aime", a dit Mike. "Et il semblerait qu'ils sont pauvres, mais ils sont seulement pauvres financièrement. Ils sont des plus beaux, des plus nobles des gens que j'ai jamais rencontrés, et je n'ai pas d'hésitation à dire que c'est une bonne place pour elle - avec ses parents qui l'aiment."
Lorsque Mike a appelé il y a deux semaines pour vérifier, Isaia a répondu au téléphone. En voyant son nom sur l'identification de l'appelant, Isaia a répondu: "Mike! I love you!"
Parce que les enfants et les opérateurs n'ont pas encore passé en jugement, Mike a dit qu'il n'est pas prêt à tirer de conclusions sur l'agence.
"Si l'agence d'adoption n'est pas reconnue coupable, les familles adoptives aux États-Unis n'ont pas à s'inquiéter", a-t-il dit. "Mais si les adoptions sont jugées illégales, il y aura des décisions difficiles à prendre pour toutes les parties concernées."
lrosetta@sltrib.com
Un père confiant donne son enfant
Traduit de l'article de Lisa Rosetta, Trusting dad give kids away, paru en juin 2007, mis à jour le 7 janvier 2009, dans The Salt Lake Tribune.
Les fils de Fa'anunu Faiupu encerclent la maison familiale sous une chaude pluie torrentielle, tenant le creux de leurs mains au-dessous de l'avant-toit pour recueillir l'eau dans leurs paumes. Ensuite, ils partent comme une flèche sur le sentier rocheux, disparaissant derrière une épaisse cocoteraie.
Fa'anunu, père de 13 enfants, il regarde avec des yeux vides sa porte d'avant. Il est absorbé non pas par des pensées des garçons qui galopent, mais par celles des trois enfants, qu'il espère, un jour, reviendront d'Amérique.
Une petite fille a été la première à partir, placée pour l'adoption avec l'agence d'adoption Focus on Children basée à Utah. Un an plus tard, Fa'anunu âgé de 8 ans et sa sœur Motumotu 5 ans, ont également été placés sur la liste d'adoption et ont commencé à rester quatre jours par semaine à la maison nourrice de l'agence.
La maison de nourrice, propore, jaune et brun dans le style ranch est sur la même route où d'Ululoloa où le Premier ministre des Samoa et plusieurs membres de son cabinet vivent. Elle était utilisée pour répondre à la définition étroite des États-Unis en matière d'immigration d'un orphelin: un enfant laissé avec un parent qui ne peut pas en prendre soin ou qui est abandonné.
Les jeunes enfants de Fa'anunu et de Motumotu y vivaient en 2005, lorsque la mort de Heta Nua âgée de 17 mois a provoqué sa fermeture et déclenché la première de plusieurs enquêtes sur l'agence.
Sans un au revoir. Comme d'autres familles samoanes, Fa'anunu et son épouse Tafiau, disent qu'ils ont d'abord été approchés par un homme du nom de Sapati qui leur ont présenté l'adoption comme un programme d'éducation.
Le paralégal de l'avocat de l'agence a expliqué qu'ils ne reverraient pas leurs enfants, a dit Fa'anunu. Il a dit qu'il comprenait son explication, mais a mis confiance en Dan Wakefield, un employé de Focus on Children et un membre de l'Église des SDJ.
Un portrait du président des SDJ, Gordon B. Hinckley, d'après lequel l'un des petits-fils du couple est nommé, est accroché, drapé avec des perles dans la maison familiale.
Tout d'abord, ils ont placé un bébé fille entre les mains de Wakefield, en lui disant qu'ils voulaient rencontrer sa famille adoptive et lui dire au revoir. Mais il l'a emmenée directement au couple américain qui est parti avec elle.
Un an plus tard, les Faiupu n'avaient pas reçu de photographie ou de lettre à son sujet et ont dit à Wakefield qu'ils n'abandonneraient pas les deux autres enfants. Ce même jour, a dit Fa'anunu, on leur a finalement donné une photo.
Wakefield a présenté ses excuses et a imploré la famille de continuer. Ils l'ont fait, en envoyant Fa'anunu et Motumotu à la maison nourrice à l'Ululoloa, alors dirigée par Tagaloa Ieti et son épouse. Leur garçon de 8 ans a dit qu'il était parfois laissé en charge des enfants de la maison.
Après la fermeture de la maison nourrice, les enfants Faiupu ont été transférés à une autre, à Letogo, avant d'être envoyés aux États-Unis.
L'espoir d'un père. L'aîné Fa'anunu a dit que son fils a accepté de s'occuper de Motumotu, adopté avec lui, et le bébé Faafetaitasileuluaimisiona, adopté dans une autre famille de l'Utah.
L'aîné Fa'anunu a dit que son fils a promis de revenir un jour à l'île avec ses sœurs, pour réunir la famille. Un traducteur a expliqué pour les parents: "C'est quelque chose comme une mission."
Autres articles:
Supporters speak: 'They gave me the most amazing gift' (The Salt Lake Tribune, juin 2007).
Samoa probe adoption terms (Radio New Zeland, 23 mars 2007. Pour version traduite, voir le blog du 24 sept 2008).
Fact Sheet on Focus On Children Adoption Fraud Case (US Department of State, 1 mars 2007).
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