25 juil. 2008

Sur le point d'être adopté, un bébé volé est retrouvé par sa mère au Guatemala

L'article paru dans ABC News, U.S. Adoptions Fueled by Guetemalan Kidnappings, (voir blog précédent pour traduction) a suscité beaucoup de commentaires. Les pauvres parents adoptifs sont offensés par de telles nouvelles, car disent-ils, ils aiment leurs filles, leurs fils qu'ils ont acheté (oops, pardon, je veux dire adoptés) du Guatemala. Les parents disent que cette histoire est irrespectueuse et injuste, voire même fausse. "Vous me rendez malade" dit un adoptant à l'auteur de l'article.... Des parents adoptifs nous assurent que leur fille adoptive n'a pas été enlevée car leur procédé d'adoption incluait même des tests d'ADN de la mère BIOLOGIQUE et de LEUR fille.

Parlant de test d'ADN, voici un article paru dans Le Monde.fr

Sur le point d'être adopté, un bébé volé est retrouvé par sa mère au Guatemala

25 juillet 2008.

Le 26 mars 2007, des hommes armés enfermaient Ana Escobar dans la réserve du magasin familial, au nord de Guatemala, et enlevaient sa fille de six mois. Après de longues recherches dans les hôpitaux et orphelinats du pays, Mme Escobar retrouve une enfant qui lui ressemble étrangement. Plus d'un an après, mercredi 23 juillet, les autorités guatémaltèques ont prouvé qu'il s'agissait d'Ester, sa fille. Elle devait être adoptée par un couple américain non identifié. Le certificat de naissance était faux, mais les tests ADN ont prouvé que sa mère biologique était bien Mme Escobar.

"Pour la première fois, nous avons la preuve irréfutable qu'un enfant volé allait être adopté", a déclaré Jaime Tecu, directeur de l'équipe d'experts qui examine toutes les demandes d'adoption au Guatemala. Tous les papiers d'identité d'Ester étaient en règle. Jusqu'aux tests ADN qui certifiaient que Mme Escobar n'était pas sa mère. M. Tecu a expliqué qu'"elle était tellement sûre que l'enfant était le sien que nous avons accepté de fouiller la maison dans laquelle la fillette était gardée". Ester était sur le point d'être adoptée par ses nouveaux parents. Les médecins qui ont falsifié les certificats, les avocats qui ont rédigé les contrats et toutes les personnes impliquées dans cette affaire vont être interrogés.

Le système d'adoption guatémaltèque a été mis en cause à de nombreuses reprises. Le cas d'Ana Escobar permet de mettre en lumière pour la première fois que cette organisation, déjà contestée, repose en partie sur un trafic d'enfants enlevés. Chaque année, le marché des enfants adoptés rapporte, estime la justice guatémaltèque, environ 200 millions de dollars aux réseaux mafieux : une véritable industrie.

Les couples, principalement des Américains, sont prêts à payer jusqu'à 30 000 dollars pour devenir parents. Après la Chine, le Guatemala est le second pays d'origine des enfants adoptés aux États-Unis. Le département d'État déconseille même aux citoyens américains d'adopter des enfants dans ce pays.

Depuis longtemps, les autorités du Guatemala émettent des doutes sur l'origine de ces "orphelins". En 2007, près de la ville touristique d'Antigua, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale, 46 enfants avaient été découverts dans un orphelinat illégal tenu par un Américain, Clifford Phillips, et son épouse, une avocate guatémaltèque, Sandra Lopez. Âgés de 3 jours à 3 ans, les enfants allaient être adoptés illégalement par des étrangers.

FAUX ACTES DE NAISSANCE

Soupçonné d'être impliqué dans des affaires d'adoptions illégales, César Juarez, un médecin guatémaltèque, a été emprisonné sur décision d'un tribunal, le 3 juillet. Selon le juge chargé des luttes contre la traite d'enfants, Alex Colop, M. Juarez délivrait de faux actes de naissance qu'il transmettait à des avocats spécialisés dans les demandes d'adoption.

Pour réguler ces procédures, le Parlement du Guatemala a approuvé, le 22 mai 2007, la convention de La Haye sur les adoptions internationales. En 2007, 5 100 enfants ont été adoptés au Guatemala, contre 4 496 en 2006. Pour mettre fin au flux d'adoptions illégales, les autorités ont suspendu, en mai, les 2 286 demandes en cours. Elles réexaminent à présent les dossiers au cas par cas.

Marine Casalis (avec AFP, AP)

Autres articles traitant de ce sujet:

DNA tests find stolen baby in Guatemala (adn.com)

DNA tests confirm first stolen Guatemalan baby (msnbc)

Stolen baby linked to Guatemala adoption system (CNN.com)

DNA confirms adoptive baby stolen in Guatemala (Sun-Sentinel.com)

International adoption reveals its dark side (ibnlive.com)

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