Ce qui suit est une partie traduite de "When is adoption an acceptable solution?" (Quand l'adoption est-elle une solution acceptable?) provenant du blog de Niels, dans Pound Pup Legacy.
Au risque d'être étiqueté d'anti-adoption, qui, en raison de sa connotation semble égaler à un total retardé absolu, je ne crois pas que l'adoption est une option viable dans la plupart des situations. Ceux qui s'opposent au point de vue des anti-adoptions diront que ceci est extrémiste, mais comme je l'expliquerai, je pense que l'adoption est l'extrême, et non son opposition.
Comme il existe plus qu'une forme d'adoptions, regardons les différents types d'adoptions et comment ils s'insèrent dans l'ensemble du domaine du placement d'enfants.
Adoption domestique de nourrisson.
Bien que presqu'absente dans la plupart des pays d'Europe occidentale, l'adoption domestique de nourrisson est encore un business courant aux États-Unis. Certes, les listes d'attente sont beaucoup plus longues aujourd'hui qu'elles ne l'étaient il y a vingt/trente ans, mais comme organisation, elle n'a pas disparu comme en Suède et aux Pays-Bas.
Le fait que la plupart des pays d'Europe occidentale connaisse à peine ce qu'est une adoption domestique de nourrisson démontre qu'elle n'est pas nécessaire, par conséquent, s'y opposer ne peut être qualifié d'extrémisme. Il n'est pas dans l'intérêt de l'enfant d'être enlevé de ses parents naturels, à long terme, il n'est pas dans l'intérêt des parents naturels de renoncer à un enfant, donc elle sert uniquement les personnes qui veulent adopter.
En dépit de deux audiences du Congrès au sujet du courtage de bébés, une en 1976 et une autre en 1984, on a fait très peu pour faire baisser le nombre d'adoptions domestiques de nourrissons. La raison pour laquelle les chiffres ont chuté de manière significative peut être attribuée à une meilleure accessibilité aux contraceptifs et à la légalité de l'avortement. En fait, le gouvernement des États-Unis a, au cours des sept dernières années, subventionné des programmes de sensibilisation à l'adoption de nourrissons, et a été un grand proclameur d'abstinence sexuelle en matière d'éducation sexuelle, deux mesures contraires pour faire pour baisser le nombre.
Si le gouvernement était disposé à changer la situation et avait la force de le faire, le problème pourrait être résolu, surtout si l'on regarde les deux principaux contributeurs au niveau des adoptions domestiques de nourrissons: les adolescentes et les familles pauvres qui ont déjà trop de bouches à nourrir. Le premier groupe peut être mieux servi par une éducation sexuelle appropriée et à une accessibilité plus facile aux contraceptifs, tandis que le dernier groupe exige un meilleur salaire minimal. Tant que des emplois à faible revenu ne peuvent pas fournir l'argent nécessaire pour élever une famille, la situation va se perpétuer.
L'adoption domestique de nourrissons est un problème social, bien plus qu'un problème juridique. Le phénomène en Europe occidentale n'a pas cessé d'exister du fait que des mesures législatives ont été prises, mais parce qu'une éducation appropriée et des services sociaux ont été mis en œuvre et parce qu'un salaire minimum raisonnable était maintenu.
Adoption d'enfant d'une famille d'accueil
Avec l'adoption d'enfant d'une famille d'accueil, nous touchons à un sujet beaucoup plus complexe. Alors que l'abandon dans l'adoption de nourrissons est en théorie un choix, le placement en famille d'accueil est toujours forcé. Ici, nous entrons dans le champ de mines des différents services de la protection de l'enfance et presque tous les États ont de graves problèmes. Tout d'abord, le travail des services de protection de l'enfance est difficile. Même dans les circonstances les plus idéales, il y aura de faux négatifs (les enfants qui ont besoin d'être placés mais ne le sont pas) et il y aura de faux positifs (les enfants qui n'ont pas besoin d'être placés mais qui le sont). Le CPS (service de protection à l'enfance) fait toujours un mauvais travail dans l'un ou dans l'autre sens, il y a beaucoup trop de faux positifs et beaucoup trop de faux négatifs.
L'un des principaux facteurs de dysfonctionnement du CPS est l'absence totale de supervision sur le fonctionnement des organismes concernés. Toutes leurs activités sont protégées grâce à un tribunal de la famille fermé, qui protège plus les agences que les enfants au nom desquels ils prétendent travailler. Ça va même tellement loin que les procédures judiciaires restent fermées si un enfant est décédé, prétendument pour protéger sa vie privée. Cela, bien entendu, conformément à la loi, mais je crois que cela va à l'encontre de l'esprit de la loi. Aucun enfant mort n'a besoin de protection des renseignements personnels, mais les organismes qui commettent les erreurs graves la veulent d'autant plus.
Pour lutter contre les nombreux problèmes auxquels sont confrontés les familles d'accueil, le mot magique "permanence" a été inventé et avec ce mot magique, toute une série de subventions, d'objectifs et de quotas ont été instanciés pour retirer les enfants du système de placement en famille d'acceuil et les placer dans des foyers permanents. Trop souvent, ces foyers permanents sont également qualifiés d'«amour» pour rendre cette pratique plus acceptable, alors qu'on a peu ou pas de garanties que ces foyers sont adaptés à l'enfant, et encore moins qu'ils sont "d'amour".
Le problème avec cet effort insistant vers la permanence est qu'il n'apporte que plus d'enfants dans le système de placement en famille d'accueil. Comme avec tous les systèmes de quotas et d'objectifs, les mesures d'incitation offertes ont en général d'énormes effets secondaires. Atteindre l'objectif devient une plus grande responsabilité que de faire un bon travail et s'accompagne d'une augmentation des faux positifs et faux négatifs. Les jeunes enfants de familles pauvres et sans instruction deviennent des proies faciles, parce qu'ils sont plus adoptables, tandis que les plus âgés des enfants de familles abusives sont ignorés, parce que peu de gens veulent adopter des enfants plus âgés, endommagés et en difficulté.
Je crois qu'il y a aussi quelque chose de mal avec la notion permanence = adoption. Bien que certains enfants ont certainement besoin d'un endroit pour vivre jusqu'à ce qu'ils soient suffisamment matures pour voler de leurs propres ailes, cela ne signifie pas nécessairement que tous les liens avec leurs origines doivent être rompus, ce qui en fait, est un point qui s'applique à toute forme d'adoption. Je ne vois pas la nécessité de changer de noms, de modifier les certificats de naissance, ou de nier toute l'histoire d'un enfant, surtout lorsque cet enfant est complètement au courant de cette histoire.
Que nous voulons appeler adoption, placement permanent ou tutelle légale, c'est surtout sémantique, aucun ne fonctionne si ce n'est pas mis en œuvre de façon appropriée. Je me fiche du choix de mot choix ici, en autant qu'un système approprié fasse ce qui est nécessaire pour un enfant.
Adoption internationale
Alors que les deux formes d'adoption sont déjà compliquées, le problème de l'adoption internationale a la complexité des deux combinés multipliés par 100. Comme l'adoption domestique de nourrissons, c'est surtout un marché d'acheteurs, où l'argent des personnes qui souhaitent adopter parle plus fort que l'intérêt d'un enfant. En ce sens, les pratiques du "baby scoop era" n'ont pas vraiment disparu, elles ont juste trouvé un autre emplacement. Les activités de l'adoption internationale sont criblées de coercition et de trafic d'enfants, tout au nom de sauver un pauvre orphelin, un mot déclencheur pour beaucoup de chrétiens qui y voient une obligation de prendre un pauvre orphelin dans leur maison.
Alors, combien de ces enfants sont en fait des orphelins?
Eh bien, la plupart d'entre eux ne sont pas des orphelins dans le vrai sens du terme. La plupart d'entre eux ont une mère et/ou un père, bien que selon la loi américaine, la plupart sont orphelins, du fait que leurs parents ne les ont pas réclamés ou n'ont pas été en mesure de le faire dans une période de six mois. Cette utilisation trompeuse et délibérée du terme orphelin est une des plus flagrantes violations de la langue depuis l'invention du "nouveau parler" de George Orwell dans son livre 1984.
Les tactiques de l'industrie de l'adoption ne sont nulle part aussi tordues et manipulatrices que dans le domaine de l'adoption internationale. Les organismes peuvent eux-mêmes se décrire comme étant des entreprises propres, attentionnées et éthiques parce que la plupart de leurs transactions ont lieu en dehors des frontières américaines, en dehors de la portée du droit américain. Officiellement, leur business est juste du travail sur papiers, le tout parfaitement accrédité, conformément à l'accord commercial de la Haye.
A côté de tous les mensonges, la corruption, le trafic, les effets néfastes et préjudiciables de perdre complètement sa culture, pour moi l'argument ayant le plus grand poids contre l'adoption internationale est le fait que cela ne résout aucun problème. En fait, elle crée plus d'«orphelins» qu'elle n'en place. La promesse d'un avenir radieux à l'étranger alimente les abandons, tandis que l'aide humanitaire sous forme de foyers pour bébés et d'orphelinats opérés par des agences d'adoption a un effet négatif sur le développement de services locaux pour les enfants dans le besoin.
L'adoption internationale ne sert que les besoins des personnes qui souhaitent adopter et remplit les poches de ceux qui travaillent dans le business. C'est la raison pour laquelle elle n'a aucun fondement moral dans son existence et doit être arrêtée complètement. Ceux qui veulent faire quelque chose pour les enfants des pays pauvres feraient mieux de supporter au développement local des services à l'enfance. C'est beaucoup plus rentable, pour le prix d'une adoption internationale, on pourrait subvenir aux besoins de nombreux enfants pour des années, et contribuer à construire un pays au lieu de le démolir.