Lorsque des policiers sont entrés dans une maison de Jala Jala, Rizal, au sud de Manille, dans la nuit du 15 décembre 2008, ils avaient un mandat d'arrestation contre un suspect accusé d'avoir utilisé des chèques sans provision.
Ils ont trouvé une pièce remplie de nouveaux-nés pleurant et roucoulant.
Il y avait neuf bébés, chacun blotti dans un berceau avec des jouets en peluche pour porter compagnie. Chaque crèche avait un nom dessus. La chambre avait l'apparence d'une garderie lumineuse et gaie. Il n'y avait pas de parents; à la place, il y avait 11 adultes incluant sept bonnes d'enfants ainsi qu'une Singapourienne. Ce n'était pas un orphelinat, mais ils ne possédaient aucun papier pour expliquer la présence des bébés.
En creusant davantage sur les origines des bébés, le Département des affaires sociales et du développement (DASD) a réalisé que la police pouvait être tombé sur un réseau international de trafics de bébés opérant sous leur nez depuis 2006.
Le réseau pourrait s'avérer être le plus grand et le seul cas de trafic de bébés hautement organisé et systématique . Cela montre combien il est facile de faire passer les bébés clandestinement en dehors du pays.
Les opérateurs exploitaient l'angoisse des femmes, achetant leurs bébés non désirés de 2000PHP à 7000PHP chacun, certains encore dans le ventre de leurs mères. Les bébés étaient d'abord stockés dans un endroit dans la ville Pililla et plus tard dans le voisinage de Jala Jala.
L'exploitation dans la ville Pililla était ostensiblement un orphelinat appelé Hope for the Homeless Angels. Elle avait été enregistrée avec le gouvernement Pililla mais jamais enregistrée avec le DASD, ni à la Commission des échanges et de la sécurité, tel que requis par la loi.
Les autorités croient que alors que les bébés étaient à Pililla puis transférés plus tard à Jala Jala, ils étaient engraissés, vaccinés, et munis d'authentiques ou faux certificats de naissance, puis transférés à une agence commerciale d'adoption à Singapour détenue par Irene Low Ai Lian, qui a été prise en flagrant délit avec les bébés dans ce raid en décembre.
Si la police n'avait pas trouvé les neuf bébés, deux auraient tout simplement disparu de Manille, emportés comme des bagages à main pour le 22 décembre 2009, selon un horaire collé au mur de la chambre des bébés. Selon le même horaire, deux autres bébés ont été emportés hors de Manille plus tôt, le 6 décembre.
Les autorités tentent maintenant de retracer jusqu'à 30 bébés qui ont été traités et expédiés de cette manière à partir de 2006.
Cependant, un certain nombre de bébés n'auraient pas été jusqu'à l'aéroport. "On m'a dit que des bébés sont morts sur eux dans leur emplacement précédent à Pililla qu'ils appelaient Hope for the Homeless Angels", a affirmé Voltaire Gellido, un des co-accusés de Low. Gellido a été inclus dans l'acte d'accusation car il possède la maison de Jala Jala où les bébés ont été découverts et il était le sujet initial de la chasse à l'homme par la police.
Gellido, un ancien maire de Jala Jala, a affirmé dans une interview exclusive que Low avait décidé de louer sa résidence de Jala Jala afin de sortir tous les bébés de Pililla parce que trois d'entre eux avaient failli mourir d'une pneumonie. Elle référait l'ancien site, situé dans une zone de squatter, "d'endroit négligé".
Les bébés qui n'ont pas atteint Singapour auraient fini à l'agence de Low basée à Singapour, où ils ont été remis à des étrangers qui avaient payé chacun une "des frais de traitement" d'au moins 600 000PHP (12 500$US) par enfant. Sur demande, cependant, ces frais pouvaient être réduits ou payés en plusieurs versements, sans intérêt.
Singapour est un lieu de transit, d'où de nombreux bébés finissent par se trouver ailleurs comme l'Australie ou l'Allemagne.
Irine Low Ai Lianm et sa passion des bébés
Singapouréenne de 51 ans, avec sa stature mince et ses cheveux en chignon, habillée conservativement, Irene Low Ai Lianm était une image de sincérité déconcertante. Elle a dit qu'elle assumait les coûts de l'orphelinat de bonne foi.
"J'aime les bébés", a-t-elle déclaré. Elle a refusé de donner toute déclaration, écrite ou verbale, au poste de police, mais elle a donnée des interviews aux médias.
Elle nie tout crime dans cette affaire. Elle dit qu'elle n'était qu'une simple visiteuse et une donatrice de l'orphelinat à Jala Jala; elle était une âme charitable, innocente et crédule, qui s'est fait arnaquer à donner de grandes sommes à ce qu'elle a réalisé avec retard, être une combine (Strait Times). Elle se trouvait au mauvais moment, au mauvais endroit (AsiaOne).
Depuis son arrestation en décembre dernier, les responsables DASD ont essayé de trouver un lien entre son agence d'adoption commerciale Fox Family à Singapour et les bébés retrouvés à l'extérieur de Manille.
L'avocat Escutin Newsbreak dit qu'elle est tombée sur un lien précis tout en surfant sur le site officiel de Fox Family. Mais le site a disparu et a été remplacé par un signe "en cours de rénovation". Elle ne pouvait plus y accéder, dit-elle. Elle dit que sa découverte est très révélatrice.
Newsbreak a réussi à récupérer des parties du site Fox Family et les numéros de téléphone.
Irene Low a personnellement répondu à l'un des numéros affichés sur l'Internet.
Newwbreak lui a demandé si elle trouvait les bébés à Pililla ou à Jala Jala. Elle a catégoriquement nié cela.
Sa dénégation contredit la déclaration liminaire affichée sur le site web de son agence qui dit: "Fox Family Services Adoption Centre a été établie principalement pour trouver de bonnes familles pour les bébés non désirés et abandonnés et les jeunes enfants aux Philippines et ailleurs, et pour vous aider à trouver un enfant."
Lorsque Newsbreak lui a fait la remarque, elle a répondu: "Eh bien, ce n'est pas seulement aux Philippines. Aux Philippines essentiellement, en fait, je travaille avec le DASD. " Mais elle n'a pas répondu avec quel officiel du DASD.
Ordonnée par Dieu
Irene Low Ai Lian a déclaré qu'elle a été ordonnée par Dieu pour sauver des bébés philippins non désirés. "Je crois au Seigneur Jésus. Le chemin de ma vie a été conçu par lui", avait-elle affiché l'an dernier sur le site de Fox Family Services Adoption Centre, son agence commerciale d'adoption à Singapour.
"Je ne sais pas ce que c'est et où ça mène, mais je suis ici en tant que ... facilitateur pour ceux qui cherchent désespérément à adopter un enfant. Mes honoraires sont un peu élevés mais mes intentions sont bonnes."
Au début de l'année dernière, Low avait particulièrement du mal à rassurer les clients qu'elle obtenait les bébés en toute légalité. Son nouveau message très personnele du Nouvel An 2008, était: "Je fais de mon mieux pour donner le meilleur de ce que je peux, même en obtenant des certifications valides des Affaires sociales afin de vérifier que les enfants en adoption ne sont pas victimes de la traite ou qu'ils n'ont pas été acheté." Elle déclarait qu'ils avaient été cédés par leurs mères au Département des affaires sociales et du Développement parce qu'elles étaient trop pauvres pour les élever.
La réalité est plutôt différente, selon Maura de la Rosa, chef des opérations du DASD pour la région 4A qui supervise Jala Jala et Pililla, aucun des bébés n'avait été obtenu du DASD. Les bébés venaient tous d'une certaine Maria Lourdes Malou "Malou" M. Martinez, l'agente de la protection sociale de la municipalité Pililla. Étonnamment, De la Rosa connaissait Martinez. Ils voyaient Malou lors des séminaires séminaires qu'ils menaient, mais elle n'a jamais éveillé de soupçons. Martinez n'a jamais été avec le DASD. Low n'a jamais transigé avec le DASD, seule Martinez l'a fait.
On a tenté de retrouver les parents des neuf bébés que la police a retrouvés en décembre dernier. On n'a pas les retracer pour quatre bébés puisqu'ils n'avaient pas de certificats de naissance. Deux avaient des certificats authentiques, mais avec des fausses mères, ce qui est un délit punissable. Seulement trois avaient des certificats authentiques avec des mères réelles.
"Certains parents ont effectivement reconnu avoir vendu leurs enfants", a déclaré Escutin ajoutant. "si vous vérifiez les certificats de naissance, ils étaient vraiment non désirés - nés hors mariage, de relations adultères, ou de mères mineures."
Cependant, sur le site web de Fox Family, Low a clairement indiqué qu'elle savait que c'était mal pour les mères de vendre leurs bébés: "Il est illégal de recevoir ou de demander un paiement en argent, en échange de renonciation de votre enfant pour l'adoption, sauf si le paiement est approuvé par le tribunal."
Escutin a constaté que non seulement les bébés ont été échangés contre de l'argent, certains des (vrais) parents ont aussi reçu un certain type de travail à l'étranger. On leur offrait d'amener leur enfant avec eux (à Singapour). "Le stratagème exploitait les directives modifiées du DASD permettant aux parents d'amener leurs enfants à l'étranger sans autorisation préalable de DASD.
Cette découverte étonnante faite par le DASD, que les mères (à la fois authentiquess et fausses) sont utilisé pour passer illégalement des bébés à l'étranger au lieu des drogues, est en quelque sorte confirmée par Low, elle-même dans son message du Nouvel An 2008 publié sur le site Fox Family: "À part de m'occuper de l'agence d'adoption, je cherche également à obtenir pour les gardiennes des emplois à Singapour comme bonnes! Je ne charge même pas un cent supplémentaire, je demande seulement de me rembourser le billet d'avion... J'ai réussi à placer environ quatre gardiennes dans un emploi à Singapour!"
Low était-elle consciente qu'elle enfreignait la législation philippine sur l'adoption et le trafic d'enfants?
Sur le site web de sa compagnie, elle affirmait se conformait aux lois et règlements du pays hôte et de Singapour. "Nous nous conformons aux lois et règlements du pays hôte et à Singapour." Le pays hôte se réfère aux Philippines d'où les bébés provenaient.
Dans un interview avec Newsbreak, elle a déclaré qu'elle travaillait avec le DASD.
Si elle avait travaillé avec le DASD, elle aurait été informée que Fox Family violait à maintes reprises la législation philippine. Une page sur le site de son agence, deux des bébés, Jethro et Agatha, étaient décrits comme étant des nouveaux-nés, tandis que deux autres, Santy et Eric, avaient quatre mois.
C'est une violation de la loi d'adoption nationale. Un article interdit les mères de placer en adoption les bébés de moins de six mois afin de s'assurer aux parents qu'ils ne prennent pas de décision précipitée.
À la question "Comment obtenons-nous les bébés" affichée sur son site sous la section "Questions fréquemment posées", la réponse était: "La mère biologique remet son enfant (né ou à naître) à l'aide sociale ou à un hôpital. L'assistance sociale nous contacte pour faciliter l'adoption".
De la Rosa, dont le bureau couvre Jala Jala, a déclaré que le DASD n'a jamais contacté Fox Family, et Fox Family ne l'a jamais contacté.
D'ailleurs, le consentement d'une mère pour adoption à l'étranger ne peut être obtenue qu'après la naissance de l'enfant, selon la Convention de La Haye sur la protection des enfants et la coopération en matière d'adoption internationale, que Manille a signé.
Les adoptions légales doivent se faire par l'intermédiaire du gouvernement philippin et coûtent au moins 3 200$US en traitement et autres frais, selon l'Inter-Country Adoption Board (ICAB), l'agence d'État qui autorisent toutes les adoptions étrangères et accréditent toutes les agences d'adoption étrangères.
L'agence d'adoption de Low à Singapour, Family Services Pte. Ltd., n'est pas dans le registre de ICAB et n'est donc pas autorisée à faciliter les adoptions étrangères des enfants philippins.
Low a dit à Newsbreak "qu'il il n'est pas nécessaire" pour toute agence d'adoption de Singapour d'être accréditée par le gouvernement philippin ou par tout autre gouvernement.
Fox Family chargeait 12 500$US pour une adoption.
"Tous les frais sont pour aider l'assistance sociale aux Philippines et ailleurs, et pour couvrir nos frais généraux à Singapour", indiquait le site. La déclaration montrait une reconnaissance claire d'un lien entre son agence d'adoption et l'orphelinat philippin à Pililla appelé Home for the Homeless Angels.
En réalité, l'orphelinat était aussi connu sous un autre nom, Fox Children's Home, selon Low elle-même. Low a dit New Paper de Singapour que c'était juste une coïncidence si son agence d'adoption (à Singapour) et l'orphelinat portaient le même nom.
Elle a également dit à New Paper que sa participation à l'orphelinat philippin n'a commencé qu'en janvier 2008. Étant elle-même mère de deux enfants adoptés, elle a donné environ 8800 dollars singapouréens (300000php) et qu'elle ne l'avait visité que cinq fois, pour des raisons humanitaires.
L'histoire d'Agatha
Low a indirectement confirmé à Newsbreak qu'elle obtenait les bébés de Pililla, Rizal.
L'ont aussi confirmé trois parents adoptifs sur le site web singaporemotherhood.com qui contient un forum animé par des parents adoptifs et des parents adoptifs potentiels. Les discussions se sont échauffées tôt l'année dernière sur un sujet particulier: Irene Low et son agence d'adoption Fox Family.
Dans le forum, les membres Tracey Escalante et Chelah Ann ont fustigé un autre membre nommé Chris(Crany) pour avoir dénigré Low à propos de son adoption échouée d'un bébé nommé Agatha. L'agence de Low avait du mal à faire passer Agatha aux services d'immigration, alors que Chris avait déjà payé pour le bébé et s'était rendu aux Philippines pour prendre Agatha dans ses bras.
Mais Chelah Ann a défendu Low en disant: "Je connais Irene personnellement... c'est une enfant adoptée elle-même. Elle a parti une maison aux Philippines et prend des enfants abandonnés, des aides pour s'occuper d'eux 7 jours par semaine 24 heures par jour.. Tous les sous proviennent de sa poche. Elle ne prend pas de salaire".
Elle dit aussi qu'elle a été témoin de tout cela lorsqu'elle s'est rendu aux Philippines avec Low: "J'ai vu les aide-soignants et les enfants au foyer. Je l'ai suivie alors qu'elle voyageait des heures dans les villages reculés pour rencontrer des parents biologiques. Il y a beaucoup de bonnes œuvres qu'elle a fait sans bruit derrière la scène."
Low est aussi très méticuleuse au sujet de ses clients et rejette ceux qui "ne sont pas en mesure d'offrir aux enfants un environnement sécurisé et aimant", dit-elle.
Tracey Escalante a également défendu Low, traitant Chris de "idiot". Elle a dit qu'elle et son mari ont adopté trois enfants par Fox Family. "Et je crois que la petite fille que nous avons reçu doit être celui que Chris (Crany) a décidé de ne pas adopter.
Elle a demandé aux autres membres de comprendre combien il était difficile pour Low de traiter les adoptions en provenance des Philippines. Les Philippines est un pays extrêmement pauvre, en particulier dans les montagnes d'où les bébés provenaient. J'ai dû avoir de la patience, comme tout le monde, quand l'adoption est en cours. Mais je peux dire personnellement, les Philippines ne fonctionnent pas comme la plupart des pays. Ils procèdent à leur propre rythme et nul ne peut exiger plus d'eux."
Mais Chris a dit: "Vous n'avez évidemment aucune idée de ce que ma femme et moi avons traversé... J'ai coupé court mon voyage aux États-Unis et ma femme et moi sommes envolés vers les Philippines." Ils ont visité la maison où Agatha était. "Nous avons passé beaucoup de temps avec Agatha... nous sommes allés à la maison au moins 2 ou 3 fois. Nous avons acheté des trucs pour la maison, des vêtements, des couches et un ventilateur parce qu'ils étaient vraiment en manque. Nous avons tout vu."
"Elle (Low) avait promis d'emmener notre bébé vers 15 feb 2007, à temps pour Nouvel An chinois mais voilà, ils ont réalisé que la mère d'accueil n'avait pas les documents requis, ce qui a entraîné des retards!", a dit Chris.
L'adoption a échoué. Bien qu'il ait finalement obtenu un bébé d'une autre agence, Chris s'est plaint que des agences d'adoption commerciales "semblent augmenter leur coût pour aucune raison particulière."
Il a également accusé les femmes de colporter les bébés au om de Low. Cette utilisation inhabituelle de plan de commercialisation à plusieurs niveaux, dans ce cas en utilisant les parents adoptifs à chercher des affaires potentielles, a également été mentionnée par Low dans le site web de Fox Family.
(Voir le débat enflammé sur le forum).
Newsbreak a demandé à Low si elle avait déjè eu un client nommé Chris qui est allé à Pililla pour tenter d'adopter un bébé nommé Agatha par son agence. Elle a confirmé que "il est allé à mon agence et il est allé aussi seul, je pense. Je ne suis pas sûr."
Partenaire local de Irena Low
Dans le même forum, Tracey Escalante a dit avoir personnellement rencontré et parlé avec une travailleuse sociale.
La seule travailleus sociaule impliquée dans les opérations de Low était Maria Lourdes "Malou" Martinez, responsable des services sociaux embauchés par la mairie de Pililla.
Après son arrestation, Low a prétendu qu'elle a été trompée par Martinez, sa co-accusée.
Martinez "en savait assez pour savoir comment manipuler le système", selon Amihan Abueva, coordonnateur national de Asia Acts, une ONG luttant contre la traite des enfants.
Newsbreak a vu l'un des exemplaires de "certification" signée par Martinez. Datée du 7 août 2008, elle déclare qu'un certain bébé était «volontairement cédée» par la mère. Elle déclare que pendant que le bébé était en attente de licence d'accueil qui était "en cours" à la DASD, "le bébé est abrité à Hope for the Homeless Angels, qui est sous ma supervision ave la coordination de DASD."
Selon Escutin, de telles certifications ont probablement été utilisées pour tromper les autorités de Singapour en leur faisant croire que le bébé avait passé des processus juridiques de Philippines.
DASD a trouvé que Martinez avait déposé au moins deux demandes auprès d'eux pour les autorisations de voyage, qui sont nécessaires chaque fois qu'un enfant n'est pas accompagné par un parent. Martinez est aussi l'une des personnes qui a voyagé constaemment à Singapour.
Abueva a noté que "elle savait qu'il était possible d'obtenir les autorisations de voyage des autres régions, même si vous n'appartenez pas à cette région."
Un associé traître vend la mèche
Un autre co-accusés dans cette affaire a soutenu les affirmations d'Escutin. Gellido, le propriétaire de la maison à Jala Jala, a déclaré à Newsbreak que Martinez elle-même lui a dit qu'elle arrangeait des adoptions à l'étranger pour Low. Elle s'était vanté à lui qu'elle allait dans différents pays pour interviewer des parents d'accueil.
Puis Malou l'a présente est Low qui cherchait 1 000 hectares dans Jala Jala pour planter pour le jatropha.
Étant dans une entreprise des biens immobiliers, Gellido a fait vister Low et l'a amenée à déjeuner dans sa maison de Jala Jala. Quand elle a appris qu'il ne vivait plus là, elle a demandé à le louer comme foyer d'accueil. Elle s'est plaint que le foyer d'accueil à Pililla qu'elle entretenait était un "endroit négligé", dans un quartier de squatters.
Il dit avoir accepté parce qu'il s'attendait à ce qu'elle loue la plantation de jatropha par son intermédiaire. Il était également impatient de rencontrer le mari de Low, l'Australien Robert Fox, qui voulait trouver un acheteur local pour son approvisionnement en pétrole brut à bon marché.
Il a montré à Newsbreak le bail de cinq ans que Low a signé pour son domicile, à 10000php par mois à partir du 1er décembre 2008, ou deux semaines avant le raid.
Il a stipulé dans le contrat que cela serait utilisé "dans le seul but de placer et de prendre soin des bébés abandonnés venant de différents DASD dans les Philippines.
Il a déclaré que ce n'est que plus tard qu'il a découvert que l'orphelinat de Pililla dirigé par Martinez et Low n'était pas enregistré au DASD et donc était illégal. Il a également découvert que Martinez surchargeait Low la faisant payer 10000PHP par certificat de naissance et passeport, alors que ceux-ci devraient coûter seulement 140PHP et moins de 1000 pesos respectivement. À cause de ce qu'il a dit à Low, celle-ci a commencé à vérifier les dépenses de Martinez. Et quand Martinez à dit à Low que le gouvernement municipal de Pililla exigeait une caution de peso pour l'orphelinat Pililla, Gellido a exposé le mensonge.
Il a également affirmé qu'il tentait d'aider Low à corriger la situation en enregistrant pour elle, le 3 Décembre, 2008 (12 jours avant le raid), auprès de la Commission des échange et sécurités (SEC), en tant que nouvelle fondation caritative appelée Jala Jala Home for the Needy Angels, Inc.
"J'ai dit à Irene, je ne suis pas dans le business de l'orphelinat, donc vous aurez encore à gérer cela", a-t-il dit.
Newsbreak a trouvé les papiers d'enregistrement à la SEC. Low est à la tête de la liste des fondateurs, le nom Gellido fait suite en tant que trésorier. Mais le nom de Martinez est introuvable. La maison de Gellido qui a fait l'objet de la descente policière è Jala Jala est l'adresse de l'entreprise.
Parmi ses fonctions, il doit apparier les enfants abandonnés avec des parents adoptifs. Son capital de départ est 2500 PHP mais il peut solliciter des dons.
Une directive de Alicia Bonoan directrice de DASD est agrafée aux papiers, informant la SEC que la maison ne devrait fonctionner à moins qu'elle soit au préalable enregistrée auprès du DASD.
À cause des révélations de Gellido au sujet de Martinez, Low s'est rendue à Manille le 23 décembre. "Elle était étonnée d'apprendre. Pendant deux ans, elle pensait qu'elle parlait à des gens honorables des Philippines", a-t-il dit.
Il croit que Martinez alerté la police au sujet des bébés dans sa maison parce que l'affaire de ses chèques de million de pesos sans provision avait été résolue depuis longtemps. "Je soupçonne c'était Malou parce qu'elle avait perdu sa vache à lait."
Étonnamment, Low a choisi de mettre aussi Gellido de côté. Elle a déclaré au journal New Paper que tout était une idée Gellido: "Il y a trois mois (en septembre 2008 et non en novembre comme Gellido a affirmé), le Département philippin des affaires sociales et de développement m'a présenté à M. Gellido, qui est un ancien maire de Jala Jala. Il a dit qu'il voulait faire construire une maison pour les bébés qui étaient abandonné;es pour l'adoption. Il m'a demandé d'aider à financer le projet et j'ai accepté.
La comédie des erreurs
Ce qui est arrivé après la nuit du 15 décembre 2008 (où la police a trouvé 11 adultes en possession de 9 bébés) semble être une comédie d'erreurs qui pourraient affaiblir tout cas déposé pour trafic d'enfants.
Le procureur Edgardo Bautista de la province de Rizal a dit à Newsbreak, le 11 mai, qu'il pensait rejeter l'affaire parce que la charge n'étais pas bonne, les arrestations étaient illégales et l'orphelinat avait un permis pour opérer.
Il a dit que sa résolution non signée était maintenant avec le secrétaire à la justice, Raul Gonzalez.
Dans un interview, Gonzalez a déclaré: "J'ai été informé par le procureur que l'affaire était rejetée parce qu'il n'y avait pas de preuves, (et) que ce groupe travaillant pour une ONG à l'étranger qui prend soin des enfants abandonnés. Il y a même des déclarations de certains des parents qu'ils ne peuvent plus prendre soin des enfants".
Au début, l'inspecteur en chef Malaybalay soupçonnait que ceux qu'il avait arrêtés avaient commis un crime capital, non éligible à la caution, de syndicat de trafic d'enfants. Mais quand est venu le moment de les inculper, il a consulté une loi vieille de 25 années qui permettait àceux qu'il avait arrêtés de déposer une caution une semaine plus tard.
S'ils étaient reconnus coupables, leur peine serait une simple gifle sur le poignet - un mois de prison et une amende 200 pesos - pour le crime d'avoir exploité 'un orphelinat sans permis en vertu du décret présidentiel Ferdinand Marcos '603 de 1974.
L'avocate Sally Escutin, chef du service juridique du Département des affaires sociales et du développement (DASD), a déclaré à Newsbreak qu'elle était consterné quand elle a lu l'accusation. Surtout que le secrétaire de DASD, Esperanza Cabral, avait émis "un avertissement très fort à tous ceux qui se livrent ou envisagent de s'engager dans la traite des personnes... ils seront traités en conséquence, avec toute la force de la loi".
"Pourquoi les policiers font usage de cette lo au lieu des lois plus récentes et plus sévères?", a-t-elle demandé.
Explication Malaybalay à Newsbreak: L'accusation a été recommandée par Mme Virginia Arinasa du DSWD Région 4-1 lors d'une conférence de cas le 17 décembre. Puisqu'elle était le chef de DASD, ils l'ont suivie. Quand il lui a demandé quel genre d'accusation déposer contre Irene Low, elle lui a répondu:" PD 603 na lang '(Utilisons seulement PD 603).
Escutin a dit qu'elle examinerait pourquoi Arinasa a donné un tel conseil. il se pourrait que les éléments de trafic, tels que l'achat des bébés des mères, ne n'étaient pas évidents alors. "Il faut du temps obtenir les preuves."
Escutin a ajouté qu'ils ont essayé de corriger l'erreur par le dépôt d'une plainte modifiée à l'aide de "Republic Act 9208 (Anti-Trafficking in Persons Act of 2003) en relation RA 7610 (Anti-Child abuse law)."
Mais même l'accusation modifiée se rendrait pas au tribunal, selon Amihan Abueva, coordonnateur national des actes d'Asie, une ONG qui surveille la traite des enfants.
C'est Abueva qui le premier a attiré l'attention sur la seconde erreur par Ana Bueno, recherchiste à Newsbreak. RA 9208 était encore une mauvaise loi pour accuser Irene Low. Avec RA 9208, on doit prouver que "le but de l'adoption est à des fins d'exploitation. Il est très difficile de prouver cela à ce point parce que les enfants sont encore des bébés."
La loi la plus pertinente à utiliser serait RA 7610 - la première loi philippine définissant le trafic d'enfants comme un crime. Il définit un trafiquant d'enfants comme "toute personne qui s'engagerait dans les échanges et transactions d'enfants y compris, mais sans s'y limiter, l'achat et la vente d'un enfant pour de l'argent, ou pour toute autre considération, ou le troc." C'est un crime capital lorsque la victime a moins de 12 ans.
La falsification de certificats de naissance est également considérée comme une tentative de commettre le trafic d'enfants.
"Nous avons beaucoup de lois sur les enfants mais jusqu'à présent, nous sommes encore en train de former des personnes (du gouvernement) à utiliser les différentes lois ... et ça prend du temps", dit-elle.
Quatre lois
Après analyse, Newsbreak a constaté que les Philippines ont quatre lois définissant et sanctionnant le trafic d'enfants:
- RA 7610 - Anti-Child Abuse Law of 1992
- RA 8043 - Inter-Country Adoption Act of 1995
- RA 8552 - Domestic Adoption Act of 1998
- RA 9208 - Anti-Trafficking in Persons Act of 2003
Fait intéressant, un livre anti-traite distribué à tous les commissariats de police et financé par l'Agence américaine pour le développement international (USAID) discute seulement et fournit le texte intégral de la RA 9208, négligeant totalement les trois autres lois qui définissent la traite des enfants dans le contexte des adoptions illégales.
Le procureur Bautista a indiqué qu'il pensait recommander le dépôt de nouvelles accusations utilisant RA 7610 et RA 8043.
Dans le RA 8043, toutes les adoptions étrangères qui ne sont pas autorisées par l'Inter-Country Adoption Board sont considérées comme un syndicat de trafic d'enfants, si elles sont entreprises par au moins trois personnes et impliquent au moins deux enfants.
Il a toutefois concédé que sa résolution encore non signée peuvait affecter tout nouveau cas si Gonzalez l'appuie aussi. Dans cette résolution, Bautista a déclaré que les arrestations étaient illégales parce que le mandat utilisé par la police était pour une autre affaire et il n'y avait pas de mandat pour la saisie des bébés.
De plus, l'établissement avait un permis d'exploitation au moment de l'arrestation. Il a dit que le thème principal de sa résolution tournait autour de la question, "Pourquoi punir des personnes alors qu'elles aident d'autre personnes?"
Escutin du DASD a concédé Low pourrait avoir fait du bien et pourrait avoir placé des bébés philippins non désirés dans des foyers aimants. Mais elle a demandé pourquoi Low chargeait-elle tellement pour ses services et pourquoi le faisait-elle derrière le dos du gouvernement.
Elle a également dit que les bébés sont retrouvés ne seraient pas nécessairement retirés de leurs parents adoptifs, mais pourraient être "retraités" par le gouvernement philippin pour légaliser leur statut s'il est constaté que les parents prenaient bien soin d'eux.
Sources:
The Baby Merchants – Part 1 (Newsbreak, 1 juin 2009).
The Baby Merchants – Part 2 (ABS-CBN, 3 juin 2009).
The Baby Merchants - Part 3 (Newsbreak, 3 juin 2009).
Facing prosecution (Straits Times, 19 décembre 2008).
S'porean adoption agency owner accused of baby-trafficking (Asia One, 21 décembre 2008).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire