Traduction de l'article "In search of the stolen children" publié dans smh.com le 30 août 2008.
À la recherche des enfants volés.
Malgré une vague de scandales, le trafic des enfants demeure un énorme problème pour l'Inde, rapporte Matt Wade à Chennai.
Les organismes de bienfaisance sont normalement intéressés à obtenir de la publicité pour élever leur profil et trouver l'aide pour mobiliser des fonds. Mais ce n'est pas le cas pour les orphelinats et les agences d'adoption à Chennai, la quatrième plus grande ville en Inde.
Ils ont fermé les rangs après des années d'histoires négatives à propos d'escroquerie en adoption à un orphelinat local appelé Malaysian Social Services.
La police dit que MSS a reçu des enfants qui avaient été enlevés de familles pauvres, il leur a fabriqué de nouvelles identités et les a donné en adoption dans les pays occidentaux y compris l'Australie. L'enquête traînait depuis 2000 et est maintenant entre les mains de la premières agence de police de l'Inde, le Bureau central des enquêtes.
Mais le scandale a éclaté à nouveau cette semaine quand il a été révélé qu'une enfant appelée Zabeen avait été enlevée de sa famille à Chennai et adoptée par un couple de Queensland en 2000.
Le chef de l'opposition, Brendan Nelson, a chargé la controverse quand il a dit la que bonne chose serait de retourner les enfants à l'Inde, s'il était prouvé qu'ils avaient été enlevés à leurs parents. Les commentaires de Nelson ont reçu une couverture importante dans certains secteurs du médias indien.
De nombreux organismes de bienfaisance de Chennai qui n'ont pas fait l'objet d'une enquête sont devenus paranoïaques.
"On nous a dit de ne pas parler aux journalistes," dit KN George, le secrétaire honoraire du programme d'adoption au Service de Guilde, une organisation de charité établie depuis de longue date à Chennai. "Les journalistes sont après nous."
George dit que le responsable du ministre d'État a chargé les organismes concernés en matière d'adoption d'éviter la publicité à tout prix: "Et les ordres sont les ordres."
Il y avait une réponse similaire dans les orphelinats à travers Chennai.
"Nous ne sommes pas autorisés à dire quoi que ce soit', a déclaré un administrateur nerveux au Balmandir Kamraj Trust spéciale lors de la visite du Herald cette semaine.
J.K. Mittal, le président de l'autorité principale d'adoption en Inde, l'agence centrale de recrutement d'adoption, est frustré par la publicité récente des orphelinats douteux à Chennai.
Il a dit qu'une "action stricte" a été prise contre MSS en 2002 et "aucun parent et aucune agence de n'importe quelle partie du monde n'a rapporté de tel incident contre les agences d'adoption indiennes."
"Ce genre de chose soulève seulement des questions dans l'esprit de tous. C'est très regrettable."
Mittal dit que les nouvelles directives introduites en 2006 ont permis d'améliorer le système d'adoption de l'Inde. "Les règles et les règlements sont désormais infaillibles", a-t-il dit.
"Je ne comprends pas pourquoi cette histoire se répète après un écart de six ou sept ans. J'ai le sentiment que certains groupes ou individus tentent d'endommager l'adoption internationale en Inde."
Les préoccupations de Mittal sont repris par les défenseurs australiens de l'adoption internationale. Marilyn Nagesh, le coordonnateur du programme indien pour le Réseau de Ressource de l'adoption internationale et membre du corps d'avocat-général sur l'adoption internationale, dit que, dans l'ensemble, l'adoption de l'Inde est "une grande réussite".
"J'ai travaillé avec des agences en Inde pendant 24 ans et je crois que la grande majorité des organisations… sont très professionnels et très prudents.
"Certains enfants indiens, peu importe la taille de la liste d'attente ne seront pas pris dans l'adoption locale…
"La vérité est que de nombreux enfants Indiens n'aurait pas eu les familles s'il n'y avait pas de familles d'outre-mer prêtes à les prendre."
Le labyrinthe de la bureaucratie en Australie et en Inde, rend le processus long et souvent frustrant pour les parents qui veulent adopter un enfant en provenance de l'Inde. En 2006-07, 25 adoptions en provenance de l'Inde ont été finalisées en Australie, 6,2 pour cent de toutes les adoptions internationales, en baisse d'un total de 34, ou 8,1 pour cent, en 2005-06.
Mais Shayne Sidhu, un agent d'information indien de la Nouvelle-Galles du Sud pour le soutien australien à l'aide internationale pour enfants, dit que ceux qui adoptent des enfants en provenance de l'Inde développent souvent une profonde affinité avec le pays.
"D'après mon expérience, les familles qui s'engagent à accueillir un enfant indien dans leurs cœurs et leurs maisons ont une forte et très particulière connexion culturelle ou spirituelle à l'Inde», a-t-elle dit.
Malgré cela, la controverse de l'orphelinat met en lumière la lutte de l'Inde avec l'adoption internationale. Plusieurs États indiens ont été en proie à des commerces où les enfants offerts en adoption ont été obtenus illégalement.
En 2006, une opération organisée par une station de télévision a pris des agents de l'agence d'adoption Preet Mandir, dans l'État de Maharashtra, en train de parler à propos des frais d'adoption élevés. Malgré les protestations, la licence de l'agence n'a pas été révoquée.
Il y a eu une série de scandales au cours des années 1990 dans l'Andhra Pradesh qui a conduit à des réformes qui ont mis fin à l'adoption internationale de cet état.
Les escroqueries sont une petite partie d'un défi beaucoup plus grand pour le Gouvernement indien: le trafic des enfants.
Selon les ONG internationales qui travaillent avec les enfants, le sous-continent indien est l'un des pire endroits au monde pour la traite d'enfants.
Une étude de 2006 par l'organisation des droits de l'homme Shakti Vahini, a trouvé des preuves de trafic dans 378 des 593 districts de l'Inde - environ 10 pour cent était internationale.
On estime qu'entre 44000 et 75000 enfants sont inscrits comme manquants à travers l'Inde chaque année. Plus de 90 pour cent d'entre eux viennent de familles très pauvres.
D. Geetha est une avocate courageuse des droits de l'homme qui travaille dans un bureau étroit au milieu des habitants de trottoir, des vendeurs ambulants et, à l'occasion de charettes de boeuf sur un chemin bruyant en face du bâtiment de la Cour Suprême à Chennai.
Elle représente les parents dont les enfants ont été adoptés à l'étranger par MSS et d'autres agences locales.
"Mes clients veulent ravoir leurs enfants dans leur famille", dit-elle. "Mais je ne suis pas sûre que la pratique va le permettre."
Geetha dit que l'Australie doit faire pression sur l'Inde pour améliorer son système d'adoption.
"Nous n'avons pas de lois adéquates pour faire face à l'adoption", dit-elle. "Le gouvernement australien devrait faire campagne pour que l'Inde mette son système en ordre."
Geetha fait valoir que les "lignes directrices" administrées par CARA sont insuffisantes. Il ne possède pas la capacité ou le pouvoir de surveiller efficacement les adoptions et le système manque de transparence, dit-elle.
Sujata Mody, une avocate avec le Malarchi Women's Resource Centre, a effectué une enquête de l'adoption à Chennai et a conclu que le système est "problématique". Elle croit que beaucoup de femmes pauvres sont l'objet de pressions pour abandonner leurs enfants.
Elle cite l'exemple de Varni, une mère de quatre enfants, qui a été laissée démunie quand elle a été abandonnée par son mari et que son père est mort.
"Elle était allée à une auberge de la charité et ils lui ont dit qu'elle devait laisser les enfants être adoptés", dit Mody. "Ils lui ont pratiquement dit qu'elle pourrait se perdre si elle ne les abandonnait pas."
Varni a accepté et les enfants ont été placés dans des familles d'outre-mer.
C'est une décision qu'elle regrette profondément.
"Maintenant, dit-elle, 'Je sais que j'ai signé pour les laisser aller, mais je souhaite simplement les voir de nouveau', "dit Mody.
Varni vit maintenant seule et travaille à baleyer des étages.
"Elle est maintenant vraiment dépourvue parce qu'elle a perdu ses enfants," dit Mody.
"L'impression donnée par les agences d'adoption est qu'il y a tant de pauvreté ici, il est toujours préférable d'aller vivre à l'étranger, mais ce n'est pas toujours vrai."
Les agences sont autorisées à faire payer les étrangers une taxe allant jusqu'à 3500$US (4060$). Mais Mody et Geetha disent toutes les deux que leurs enquêtes montrent que certaines agences ont accueilli des dons importants inexpliqués de certains pays occidentaux.
Plus de détails sur ces pratiques devraient être révélés lorsque l'enquête sur MSS sera soumise au tribunal.
Cela pourrait prendre un certain temps encore. Singaravelu Murugan, un agent de police supérieur de Chennai, a déclaré au Herald que l'enquête était "encore à ses débuts".
Geetha estime que la lenteur des progrès de l'enquête est symptomatique d'un malaise plus grand. "Cela montre à quel point la bureaucratie et même le système judiciaire de se soucient peu", dit-elle.
29 août 2008
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