29 août 2008

Maybe now, we will get justice

Les parents de Zabeen, fillette volée à l'âge de 2 ans et vendue à des Australiens, raconte ses cauchemars.

La version originale "Maybe now, we will get justice" se trouve dans smh.com, le 30 août 2008, par Scott Carney.

Peut-être que maintenant, nous aurons la justice.

Le 11 novembre 1998 était comme n'importe quel autre jour à Chennai: chaud et humide. Fatima, une jeune femme au foyer avec trois enfants a quitté sa maison pour aller à l'épicerie de l'autre côté de la rue tandis que ses deux enfants, Zabeen, 2 ans et Sadaam Hussein, 4 ans, jouaient dans une ruelle.

Un pousse-pousse automatique à trois roues s'est arrêté à l'entrée et les enfants ont jeté un coup d'oeil à l'intérieur. Une femme s'est étirée et a saisi Zabeen et Sadaam et les ont traîné dans le pousse-pousse. Le conducteur, un homme, a accéléré mais Sadaam a réussi à se libérer. Il a couru à son domicile, une maison vide et s'est tapi sous un petit lit en bois.

"Je me souviens encore de leurs visages", dit Sadaam, maintenant âgé de 15 ans.

Pendant que ses parents fouillaient le quartier, les ravisseurs étaient réunis avec les propriétaires de Malaysian Social Services.

Les dossiers de la police indiquent que l'orphelinat MSS a admis Zabeen sous le nom Suji et a affirmé que sa mère avait abandonné elle et un autre enfant.

"Les documents étaient manifestement faux", explique D. Geetha, un avocat des droits de l'homme qui représente la famille de Zabeen. "La femme qui a signé n'était pas un parent, c'était son ravisseur."

Selon les documents judiciaires, les ravisseurs ont vendu les enfants à MSS pour 10000 roupies (280$) chacun. Depuis 1991, MSS a envoyé près de 300 enfants en Australie, aux Pays-Bas et aux États-Unis.

L'orphelinat a exigé des dons importants pour gérer les adoptions internationales et a recueilli près de 250000$. Zabeen a été envoyée à Queensland sous son nouveau nom.

"Ils ont pris mon enfant parce qu'elle était belle", dit Fatima.

Les orphelinats de l'Inde sont souvent surpeuplés, mais beaucoup de ces enfants ne seraient pas aussi attrayants pour les étrangers que les enfants en bonne santé élevés par leurs parents.

Les cinq prochaines années sont des cauchemars. Fatima et son mari, Salia, ont déposé immédiatement un rapport avec la police locale, mais n'ont pas été encouragés par leur réponse.

"Ils ont à peine examiné le rapport, ce n'était une priorité pour eux. Il n'y avait aucun détective, rien," dit Salia.

Au lieu de cela, Salia et Fatima ont cessé de travailler et ont passé leurs jours à parcourir la ville pour des nouvelles de leur fille.

"Nous avons dû vendre les bijoux de ma dot et la plupart de nos biens simplement pour continuer", dit Fatima.

Puis, en 2005, alors que les reportages sur les scandales d'adoption traversaient l'Inde, un officier de police a demandé à Salia de désigner Zabeen sur les quelques photos. Il l'a identifiée immédiatement.

L'agent de police lui a dit que sa fille était en sécurité en Australie, mais qu'il serait difficile de la ramener. La nouvelle a apporté un certain soulagement à Fatima.

"Chaque jour, j'ai fouillé les rues pour avoir un signe d'elle. J'étais devenue folle. Mais après que la police m'ait dit qu'elle était OK, j'ai commencé à me sentir mieux. J'ai pu dormir de nouveau", explique-t-elle.

Maintenant, après presque 10 ans, ce qu'ils veulent le plus, ce sont des nouvelles de leur enfant. "Si seulement je pouvais la voir et savoir qu'elle est en bonne place, et qu'elle a une bonne éducation, c'est assez pour moi. Elle peut rester en Australie, mais nous devons encore lui donner le choix de revenir avec sa famille," dit Fatima.

Jusque là, tout ce qu'ils ont de Zabeen est une petite photocopie de sa photo lorsqu'elle avait deux ans.

"Peut-être que maintenant que le monde regarde, nous allons obtenir justice", dit Salia.

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Autre article:

Stolen child 'OK to stay in Queensland' (the Age.com 30 août 2008).

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