Ce qui suit est une traduction de l'article paru dans Trouw le 11 septembre 2008, à partir d'une traduction en anglais dans PPL
Le boycott, c'est la mort pour l'adoption.
La traite d'enfants ne peut être exclue dans les adoptions en provenance de la Chine. Les Pays-Bas devraient-ils donc arrêter l'adoption d'enfants chinois?
L'achat (ou la vente) d'enfants est interdit(e) même en Chine, mais pourtant ça arrive probablement là-bas. Cette conclusion vient du ministre Hirsch Ballin dans une lettre qu'il a envoyée hier à l'Assemblée Nationale. La raison de cette lettre était une émission de Netwerk au mois de Mars, sur les enfants chinois qui pourraient avoir été enlevés ou négociés.
Le système d'adoption chinois est "vulnérable", reconnaît le ministre. Parce que de nombreux foyers pour enfants se trouvent dans des régions pauvres, et parce que les "rabatteurs" reçoivent souvent des montants relativement élevés pour un bébé. Les abus comme les enlèvements ou le commerce d'enfants ne peuvent pas être exclus.
Avec sa lettre composée de manière critique, le ministre montre qu'il est conscient des risques liés à l'adoption d'enfants chinois. Pourtant, il ne voit aucune raison d'arrêter les adoptions en provenance de Chine.
Parce que l'Autorité de l'Adoption Chinoise CCAA fait de son mieux, selon le raisonnement de Hirsch Ballin, afin de lutter contre les pratiques illégales. En outre, la Chine est un pays immense avec 1,3 milliard d'habitants: "En comparaison, le nombre d'incidents, aussi sérieux que chacun peut l'être, pourrait être extrêmement modeste."
Il reste à voir si cette dernière affirmation est vraie. Le chercheur américain Brian Stuy, qui mord dans les pratiques d'adoptions chinoises, conclut dans un récent rapport qu'il y avait de "substantielles corruptions" et que les fonctionnaires trop zélés enlevaient des enfants dans le contexte d'une politique de l'enfant unique.
Stuy affirme également que les parents pauvres sont mis sous pression pour donner leurs enfants. Et que les administrateurs d'orphelinat chinois préfèrent les parents adoptifs étrangers, car cela apporte plus d'argent que les adoptions nationales. Selon le chercheur, cinquante pour cent des enfants qui sont adoptés à l'étranger, proviennent des orphelinats qui offrent l'argent pour les enfants.
Il n'est pas si facile d'établir sur quelle échelle la Chine triche avec le traité d'adoption de La Haye, qui devrait exclure le commerce et le profit. Non par la CCAA, non par le gouvernement néerlandais, non par des chercheurs individuels. La question est donc de savoir si dans les adoptions, il est permis d'avoir un risque, aussi petit soit-il, que l'enfant en question n'a pas été volontairement abandonné par les parents.
Hirsch Ballin répond à cette question par un «oui», qui est également compréhensible. Même si le nombre d'enfants chinois adoptés au cours des dernières années a diminué, en 2007 encore près de la moitié des enfants pour adoption aux Pays-Bas venaient de la Chine (365 des 782). Un boycott des enfants chinois seraient presque une coup mortel pour les adoptions aux Pays-Bas.
Dans ses considérations, le ministre a probablement tenu compte qu'il y a actuellement des enfants avec des "besoins spéciaux" en provenance de Chine. Ce sont des enfants qui, par exemple en raison d'un handicap, ont besoin de soins supplémentaires et qui ont peu de possibilités en Chine. Selon Ina Hut, directrice de Wereldkinderen, ces enfants sont simplement jetés et il est exclu qu'on a payé pour ces enfants.
À propos d'un boycott d'enfants en santé adoptables en provenance de Chine, la superpuissance pourrait être si indignée que les Pays-Bas pourraient ne plus obtenir d'enfants avec des besoins spéciaux. Un grave "non" à la Chine affecte donc à court court-terme en particulier un groupe déjà vulnérable.
Mais en continuant à adopter des enfants en provenance de la Chine et des pays similaires, les Pays-Bas permet de maintenir un système d'adoption qui n'exclut pas la corruption et peut-être même l'encourage, comme raisonne le chercheur Stuy.
Aussi les agences d'adoption néerlandaises comme Wereldkinderen se retrouvent avec une question difficile. Hirsch Ballin leur a laissé la responsabilité: elles doivent maintenant décider si elles continuent avec l'adoption des enfants en santé en provenance de la Chine.
© 2008 Trouw, cet article est basé sur les droits d'auteur.
15 sept. 2008
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