Traduit de l'article "Searching for roots" paru dans Deccan Herald.
À la recherche des racines.
Gita, une ancienne naxalite, revêt maintenant de nombreux chapeaux. Et le travail qui l'a emmenée sur une montagne russe d'émotions est la recherche de parents biologiques des enfants qui ont été adoptés,le plus souvent par des moyens abominables. R Akhileshwari en dit plus ...
Gita Ramaswamy (54) n'est pas seulement quelqu'un qui se rebelle contre elle sa caste (Brahminism), contre l'État (c'est une ancienne naxalite) et contre le système féodal de Telangana (elle a travaillé parmi les travailleurs serviles et ceux qui sont privés d'influence pendant deux décennies). Elle est également une chercheur, une écrivaine et une éditrice. Récemment, elle s'est transformée en un cauchemar pour les agences d'adoption d'Hyderabad qui se spécialisent dans la "récolte" des petites filles des communautés de Lambada frappées par la pauvreté de Nalgonda et les donnant en adoption dans d'autres pays, utilisant plus souvent des moyens abominables et faisant un énorme tas d'argent dans la négociation.
Gita est impliquée dans la "recherche biologique", aidant les Indiens adoptés à chercher leurs parents biologiques.
Épuisant
Le travail de Gita sur l'adoption et la recherche biologique l'a emmenée sur une montagne russe d'émotions. Les histoires traumatisantes et déchirantes des adoptés et des parents biologiques ont eu un effet dommageable si énorme que Gita a pris un peu de recul. "C'est une expérience extrêmement épuisante. Il y a un burn-out, je pense. Je me méfie maintenant," dit Gita. Elle a contribué à neuf recherches, incluant une recherche à Mangalore.
N'est-ce pas comme chercher une aiguille dans une botte de foin? "C'est plus facile en Inde que partout ailleurs. Les gens sont tellement impliqués les uns avec les autres. En outre, ils sont très utiles, ils vous mènent d'un village à l'autre... les recherches des sont comme un roman policier, un fil nous conduit à l'autre, chaque étape se dévoile lentement l'histoire,"dit Gita.
Par exemple, une fille de 14 ans qui a été adoptée par des parents allemands était venue pour chercher sa mère biologique en 2005. En s'appuyant sur ses documents d'adoption, Gita a trouvé le village mais personne ne voulait lui dire quelle femme avait donné sa fille en adoption. Avec l'aide d'un quotidien local en ourdou, la grand-mère de l'enfant puis la mère ont été retrouvées. Une domestique, la mère avait donné naissance à la petite fille dans un hôpital missionnaire en 1991.
L'hôpital lui a donné une facture de 15000Rs et lui a dit que si elle ne pouvait pas payer, elle devait laisser le bébé.
L'hôpital, une partie d'une agence d'adoption, a ensuite donné l'enfant en adoption.
Les recherches ne finissent pas toutes par des fins heureuses. Par exemple, les parents adoptifs ont reculé après que Gita ait trouvé la mère et l'ait confirmé avec un test d'ADN. La mère biologique appelle Gita chaque jour pour savoir si la lettre promise de sa fille est arrivée, si la visite promise en Inde se concrétisera bientôt. Cela fait trois ans et la mère n'a pas manqué d'appeler une fois.
"J'ai aidé dans la recherche de parents biologiques pour trois couples adoptifs. Mais ils ont laissé tombé pour une raison quelconque. Je me sens tellement en colère… et je me sens tellement mal pour les parents biologiques. C'est comme montrer à une personne affamée un repas somptueux et ensuite lui dire que ce n'est pas pour elle," dit Gita, les yeux remplis de larmes.
L'insécurité
Elle n'arrive pas à comprendre pourquoi les parents adoptifs se sentent si mal à faire la connexion avec les parents biologiques. "Leurs enfants ne parlent pas notre langue, ils ne seront sûrement pas en mesure de vivre dans ces conditions et donc, ne risquent de retourner… Pourquoi un enfant ne pourrait-il pas avoir deux maisons et deux couples de parents? Nous avons toujours eu des tantes qui étaient comme des mères pour nous", dit-elle. Elle a donné tellement d'elle-même aux recherches biologiques, est-ce que ça en vaut la peine à la fin? "Chaque seconde passée en vaut la peine", affirme Gita. "De façon plus importante encore, chaque succès est un clou dans le cercueil des agences d'adoption qui prétendent que c'est dangereux tant pour l'enfant et que le parent."
Gita dit que le traumatisme d'un enfant en découvrant qu'il/elle avait été abandonné(e) est inimaginable et persiste toute sa vie. Elle se met en colère après les agences d'adoption et les parents adoptifs qui disent que les femmes pauvres donnent volontiers leurs filles ou que les pauvres n'ont pas d'affaire à faire des enfants s'ils ne peuvent pas les élever. Au cours de ses recherches dans les communautés de Lambada, Gita a trouvé une femme qui s'est brisé le poignet en résistant à ceux qui lui enlevaient sa fille pour la donner en adoption.
Gita explique qu'elle n'est pas contre l'adoption intrinsèquement. Il y a beaucoup d'enfants abandonnés qui ont besoin d'une maison, d'amour et de soin. Mais elle est contre la traite d'enfants.
2 sept. 2008
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