18 sept. 2008

The Great Indian adoption racket across four continents

Traduction de l'article paru dans The Times of India, le 1 septembre 2008.

Par Lakshmy Ramanathan

Chennai: Sept heures trente, une soirée froide de février: les résidents du bidonville hors de la route principale Pulianthope à Chennai-Nord, s'étaient rassemblés en dehors de leurs baraques pour cuire leur dernier repas pour la journée.

Les enfants plus âgés jouaient sous la faible lumière des réverbères. Comme les lumières s'étaient éteintes pour une fraction de seconde, une figure qui rôdait dans l'obscurité, s'est déplacé rapidement, et a pris Subash N, âgé d'un an et demi, qui dormait sur un matelas mince.

"Mon épouse était allée puiser l'eau quand les lumières se sont éteintes. Au moment où elle est revenue, notre enfant avait disparu", dit Nageshwar Rao, dont le fils Subash a disparu le 18 février 1999. L'enlèvement a eu lieu devant plusieurs aînés et 15 autres enfants qui jouaient à proximité.

Subash a été l'un des trois enfants identifiés par la branche de crime de ville (CCB - city crime branch) en 2005 pour avoir été enlevé par l'agence d'adoption internationale, Malaysian Social Service(MSS), basée à Thiruverkadu. Nageshwar Rao, le père du garçon, dit que trois nouvelles personnes avaient emménagé dans le bidonville afin d'identifier et restreindre les victimes potentielles.

"Nous n'avons eu aucune aide de la part des autorités à ce jour. En fait, quand j'ai harcelé la police pour savoir où se trouvait mon fils en Amérique, ils m'ont menacé de me mettre derrière les barreaux. La dernière fois que nous avons été contactés par une équipe d'enquête, cela fait six mois quand la CBI a repris l'affaire," dit Nageshwar, misérable mais résolu .

Dans les trois premières années après la disparition de son fils, Nageshwar a monté une équipe de chercheurs qui est allé jusqu'à la ville d'Hyderabad. Un allégement est arrivé seulement six ans plus tard, lorsque la police a appris au sujet des activités illégales de MSS, en cernant le lieu possible où se trouvait une des autres victimes, Jabeen Saalia.

Jabeen, une petite fille de trois d'humeur gaie, a été emportée à toute vitesse juste sous les yeux de son frère Sadaam Hussein. Hussein l'avait emmenée à un stand de thé voisin pour lui offrir un verre. "Ammi a dû aller au marché et la petite Jabeen avait demandé de l'eau. Donc, je l'ai emmenée au stand et juste au moment où je payais la caissière, un homme l'a enlevé soudainement et l'a emmenée dans une auto qui attendait", dit Hussein qui a été le dernier de la famille Saalia à voir leur Jabeen aux jolis yeux.

C'est avec le cas de cette enfant de 3 ans que le CCB a pris connaissance du racket de l'adoption internationale. Les accusations d'enlèvements d'enfants entre deux hommes dans un bar en 2005 ont alerté la police. Deux hommes (Cheikh Dawood et Manoharan) et des femmes (Sabeera et Nawjeen) travaillant pour MSS ont été pris. Les autorités ont ensuite cerné les propriétaires de l'agence d'adoption, PV Ravindranath et son épouse Vatsala, et ont saisi les dossiers de 120 enfants envoyés à l'étranger pour l'adoption. Treize ont été envoyés en Australie. Un fichier correspondait à la photo de Jabeen.

Pour la première fois en sept ans, le ménage Saalia a célébré Id. Mais leur joie fut de courte durée. Les enquêtes ont traîné pendant deux ans. Cela a pris une ordonnance d'habeas corpus déposée par les avocats des droits de l'homme pour que le tribunal de grande instance ordonne CBI de reprendre l'affaire en 2007. C'est dans la première semaine du mois d'août de cette année que le CBI a envoyé une demande d'Interpol pour retracer la famille de Queensland qui avait adopté Jabeen. "Je veux voir ma aulad (enfant)," dit Fatima, la mère de Jabeen. "Je veux l'embrasser, sentir son visage d'adulte. Elle sera de retour parmi nous, n'est-ce pas?" demande-t-elle en doutant. Aujourd'hui, le ménage de Saalia est rempli des rires de trois enfants. Un perroquet pousse des cris rauques à l'arrière-plan. Mais Fatima et son mari continuent à se sentir seuls.

C'est un désir ardent partagé par Nagarani et son mari E Kathirvel aussi, qui ont perdu leur enfant d'un an et demi, Satish Kumar, le plus jeune des trois fils, en octobre 1999. Enlevé du sol où toute la famille dormait, Satish a été retracé aux Pays-Bas, où les Bisessars l'ont baptisé Anbu Rohit Bisessar. Mais les Kathirvels, à la différence des deux autres familles, réalisent que leur relation avec leur fils ne sera plus jamais la même.

"Je ne suis pas en train de nier qu'il pourrait être élevé dans un environnement complètement différent et peut-être plus luxurieux. Mais cela ne signifie pas que je ne peux pas être autorisé à le rencontrer. Je veux voir mon fils à nouveau, même si ce n'est pas pour être réunis", explique Nagarani.

"Racket démantelé"

1993 - 98:

MSS facilite des enfants volés pour les adoptions internationales à des parents d'accueil qui ne se doutent de rien

1999:

La licence de MSS est révoquée après qu'un personnel soit arrêté pour les enlèvements de quatre bébés d'un hôpital local. Sa licence lui est remise plus tard.

2001:

CARA, responsable de centre d'enfants pour l'adoption internationale, constate que MSS a fait peu pour placer les enfants avec des parents indiens. D'autres divergences et la négligence vis-à-vis de la santé des enfants sonte également découvertes.

2005:

La police surprend une conversation d'accusations d'enlèvement d'enfant au cours d'une rixe entre deux hommes dans un bar local.

Quatre personnes - Cheikh Dawood, Manoharan, Sabeera et Nawjeen qui ont été arrêtées - vendent la mèche. Les propriétaires de MSS, PV Ravindranath et Vatsala, sont pris.

La police retrace les adresses de trois enfants en Australie, au Pays-Bas et les États-Unis

2007:

L'acte judiciaire d'habeas corpus est déposée. La Cour Supérieure ordonne le CBI de prendre la suite du cas.

Juillet -Cour émet une lettre rogatoire en vue de faciliter CBI dans les interrogatoires des familles adoptives.

Règles d'adoption internationale

a) Devraient en grande partie se conformer à la Central Adoption Resource Agency (CARA), établie en 1990, la déclaration des Nations unies de 1989 sur les droits de l'enfant, la Convention de La Haye de 1993 (Tous les trois prévoient qu'un enfant sans famille devrait être placé dans une famille au sein de son propre milieu socio-culturel. L'adoption internationale doit donc être considérée comme une option secondaire)

b) Les maisons autorisées pour l'adoption à l'étranger sont appelées Recognised Indian Placement Agencies (RIPAs)

c) En cas de faute professionnelle par une maison d'adoption, les gouvernements d'état doivent informer la CARA. Les enfants devraient être transférés hors de l'agence défaillante.

Autres articles:

Nagarani est une résidante de Chennai. Santish, son fils de deux ans, a été kidnappé il y a sept ans. L'année passée, la police a dit à Nagarani que son fils Satish a été adoptée par un couple du Pays-Bas et qu'il s'appelle maintenant Anbu. Nagarani est allé à la cour, exigeant que son fils lui soit ramené de nouveau à elle.
Chennai Lady waits for kidnapped son (IBNlive, 30 juin 2006).

Un reportage sur le programme de télévision Netwerk a récemment indiqué que les autorités indiennes veulent que l'enfant soit soumis à un test d'ADN et soit réuni à ses parents biologiques. Le garçon, qui a maintenant 9 ans, aurait été enlevé au domicile de sa famille en 1999. Le bambin a été vendu à un orphelinat et, éventuellement, à un couple dans les Pays-Bas par une agence d'adoption. L'affaire a éclaté lorsque les ravisseurs ont été arrêtés en 2005. Le bureau néerlandais d'adoption a été apparemment notifié à l'époque. Investigation into illegal adoption (Expatica, 23 mai 2007).

Les autorités indiennes disent qu'au moins 350 adoptions faites par un orphelinat étaient illégales. 50 des ces enfants ont été adoptés par des parents hollandais. Netherlands probes alleged illegal adoptions from India (WebIndia, 30 mai 2007).

Le garçon aurait été enlevé en 1999 et vendu à une maison d'enfants avec une fausse lettre d'acceptation de la part des parents. Il a ensuite été introduit aux Pays-Bas par une agence d'adoption néerlandaise et adopté par un couple de Hollandais. 'Stolen boy' may be one of dozens (Dutch News, 23 mai 2007).

Une vingtaine de couples québécois, qui ont déjà adopté un enfant en Inde ou qui s'apprêtent à le faire, vivent dans l'angoisse parce qu'un réseau de trafic d'enfants vient d'être découvert dans ce pays.

Devant ces inquiétudes, le Secrétariat québécois à l'adoption internationale ne permet l'ouverture d'aucun autre dossier.

Au cours des dernières semaines, 188 enfants, que l'on craint avoir été kidnappés ou obtenus contre de l'argent, ont été retirés de sept orphelinats indiens souvent insalubres.

Depuis que l'Inde a ouvert ses portes à l'adoption internationale en décembre, cinq enfants ont été adoptés par des Québécois. Quinze autres couples ont également déjà reçu la fiche d'identité et la photo de l'enfant attendu
.Plusieurs familles québécoises ont peut-être adopté des enfants kidnappés en Inde (LCN, 4 mai 2001).

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