11 sept. 2008

Les cas de déportation


Un aspect de l'adoption internationale que je n'avais pas encore exposé sur mon blog concerne les déportations des adultes adoptés.
Aux États-Unis, la Child Citizenship Act of 2000 (Loi sur la citoyenneté de l'enfant de 2000), permet aux adoptés internationaux de recevoir automatiquement la citoyenneté américaine. Cette loi ne s'applique pas rétrospectivement aux adoptés qui ont été adoptés avant l'an 2000. Il y a donc beaucoup d'adoptés, maintenant adultes, qui n'ont pas la citoyenneté américaine pour diverses raisons. Pour eux, c'est Illegal Immigration Reform and Immigrant Responsibility Act 1996 (Réforme sur l'immigration clandestine et loi sur la responsabilité de l'immigrant) qui s'applique.
Cette loi implique la déportation des non-citoyens pour des casiers judiciaires où ils sont condamnés à au moins un an de prison.
Plusieurs des adoptés internationaux, la plupart d'entre eux ayant vécu presque toute leur vie aux États-Unis, font face à la déportation et certains ont déjà été déportés dans leur pays d'origine.
Je commence ici avec une histoire de Joon Hyun Kim, un adopté coréen qui a déjà fait face à une possibilité de déportation.
Pour M. Kim, l'histoire s'est bien terminée, mais les adoptés qui sont menacés d'être déportés n'ont habituellement pas cette chance. (Pour le moment, je n'ai pas encore trouvé d'article officiel parlant de l'annulation de la déportation de M. Kim).
Les arguments en faveur Joon Hyun Kim
Version originale dans International Examiner, par Kevin Minh Allen.
La loi sur la citoyenneté de l'enfant (Child Citizenship Act) de 2000 a pris effet au début de l'année 2001 avec beaucoup de fanfare venant de la communauté de l'adoption, car elle confère automatiquement la citoyenneté américaine aux enfants adoptés après que leurs adoptions soient juridiquement finalisées. En dépit de cela, les adoptés transnationaux qui ont été adoptés avant l'entrée en vigueur de cette loi, qui ne sont pas devenus des citoyens naturalisés, représentent quelques uns des plus vulnérables des immigrants aux États-Unis. À leur insu, et très probablement à l'insu de leurs parents adoptifs, leur statut d'immigration est précaire, même s'ils ont grandi en croyant qu'ils étaient des membres pleinement reconnus de la société américaine. Kevin Allen Minh rapporte sur l'histoire de Hyun Joon Kim .
La chambre de visite dans le Centre de Détention du Nord-Ouest à Tacoma est aussi dure que n'importe qui pourrait imaginer se trouver à un tel lieu - des chaises en plastique dures, des murs de plâtre sale et des monologues silencieuses transmises par téléphone pour les détenus se trouvant de l'autre côté de l'épaisse couche de verre insonorisé. La longue salle blanche suscite un air de secret, mélangé à la solitude et l'isolement. C'est dans cette installation privée et réduite que j'ai rencontré Joon Kim Hyun, un grand et maigre modeste homme de 25 ans.
Il n'est pas le premier adulte adopté avec un casier judiciaire que le gouvernement veut expulser à son pays d'origine. Mais, le cas de Kim illustre une fois de plus la convergence fatidique des décisions ont été prises, non par les parents adoptifs et les adoptés qui sont éventuellement laissés à affronter par eux-mêmes et sans beaucoup d'orientation, les problèmes de l'ethnie et de la nationalité.
Dès que j'ai vu Kim, son langage corporel en disait long. Ça parlait d'une histoire de résignation stoïque face aux manœuvres bureaucratiques et l'acceptation du fait que sa liberté se trouve dans les mains d'autre gens. Il a également eu beaucoup de temps pour réfléchir à la façon dont sa vie aurait pu viré si les circonstances de son enfance avaient été différentes, mais il doit aussi expier pour les erreurs qu'il a faites en tant que jeune adulte.
Toutefois, la plus grande erreur qu'il aura à vivre pour le reste de sa vie ne résulte pas de ses propres actions: ses parents adoptifs ont oublié leur responsabilité de le faire naturaliser citoyen américain. Ce processus aurait dû être une seconde nature pour ses parents adoptifs, sachant que sa mère a travaillé pour Holt International, une agence d'adoption bien connue et respectée du Nord-Ouest.
Cependant, Kim pensait qu'il était un citoyen américain pendant tout ce temps. Et, pourquoi ne le serait-il pas? Adopté à l'âge de six ans de la Corée du Sud, il a appris anglais, a été nourri avec de mets américains et a fait tout ce que la plupart des garçons américains font.
Cependant, les choses ont commencé à se désintégrer lorsque Kim s'est rebellé après les susceptibilités religieuses rigoureuses de ses parents adoptifs. Sa mère était particulièrement punitive envers lui pour ne pas exceller dans les études comme sa sœur aînée qui était l'enfant biologique de ses parents. Elle a pris tout le plaisir qu'il avait trouvé en vivant dans une petite ville en Oregon.
Un sursis de courte a été offert à Kim lorsque ses parents lui ont permis de rester dans une ferme appartenant à leurs amis dans le South Bend, Oregon pour l'été. Pendant son séjour, il a contribué à l'entretien de la ferme, bénéficiant de l'activité physique et avec beaucoup moins de règles religieuses strictes. Kim aimait tellement être là-bas qu'il a demandé à ses parents s'il pouvait rester pour prendre un nouveau départ; les parents de ses amis étaient prêts à le prendre. Malheureusement, ses parents ne voulaient pas en entendre parler et lui ont dit qu'il devrait continuer à vivre avec eux.
Un an plus tard, tout culmine, et à cause des actions de sa mère - quelque chose que Kim ne comprend pas tout à fait encore, ni ne peut pardonner - il a dû quitter sa famille adoptive qu'il avait depuis quatre ans et vivre dans une famille d'accueil pour plusieurs mois. À l'âge de 13 ans, il déménage chez sa tante adoptive et il reste avec lui jusqu'à ce qu'il ait 18 ans.
Après que Kim ait laissé sa tante, il choisit le mauvais groupe d'amis. Il devient accro à la drogue, et vole des choses afin de soutenir son habitude. En 2004, il est reconnu coupable de trois chefs d'accusation de vol au premier degré. Il passe neuf mois en prison et a ensuite est placé en probation. Parce qu'il oublie de se rapporter à son agent de probation, Kim est repris par la police et on lui prend des empreintes digitales. C'est à ce moment-là que, à sa surprise, il découvre qu'il n'est pas un citoyen des États-Unis.
Kim a maintenant une petite fille, et il l'expliquera dans la prochaine audience de déportation de ce mois qu'il est libéré de la drogue et veut faire droit à sa fille et sa mère. Il a mis ses vieilles habitudes loin derrière lui et veut simplement une chance de devenir un membre productif de la société.
Un de ses premiers souvenirs sur les premières années où il a grandi avec sa mère biologique en Corée - à part du constant abus verbal et émotionnel - était l'immense sentiment de froideur dans la maison. Bien des années plus tard, dans un pays très différent, il a toujours la même sensation de froideur. Mais, il ne renonce pas à l'idée qu'il puisse un jour voir le soleil à nouveau, peu importe où il se termine.
Autres articles:
Another Chance to "Fix ‘96:" Supreme Court to Review Mandatory Detention of Immigrants (ACLU, 3 octobre 2002)
Liberty Bind: INS Must Make Sure Immigrants' Detention is Justified (ACLU, 26 novembre 2002)
Convicted immigrants can be jailed pending deportation (Bnet, 30 avril 2003)
Après que le tribunal de district fédéral d San Francisco ait prononcé en faveur de M. Kim en 1999, le service d'immigration et de naturalisation lui a accordé une audience, a trouvé qu'il était éligible à la libération et l'a relâché avec une caution 5000$. Il a été libre depuis lors, travaillant et fréquentant l'université. Son avocat, Judy Rabinovitz de l'American Civil Liberties Union, a déclaré que M. Kim aurait maintenant à défier son admissibilité à la déportation sous le motif que les crimes contre les biens pour lesquels il a été reconnu coupable n'étaient pas des crimes "aggravants" de "turpides morales" auxquels la loi réfère. US Can Hold Immigrants Set To Be Deported (New York Times, 30 avril 2003)
High Court Upholds Jailing of Immigrants (Los Angeles Times, 30 avril 2003)
Are Immigrants Entitled to Full Civil Rights? (ACLU, 11 mai 2003)

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